On reçoit parfois des messages de lecteurs qui nous font chaud au cœur, le genre de message qui nous boostent et qui donnent un véritable sens à ce qu'on fait sur ce blog. Souvent ce sont des messages de tourdumondistes qui nous remercient pour nos conseils après leur tour du monde, parfois ce sont de futurs voyageurs qui sont à fond dans les préparatifs du voyage... Ce genre de retour nous mettent toujours un smile jusqu'aux oreilles quand on les lit et nous touchent évidemment beaucoup!
Mais dernièrement on a reçu un mail de remerciement de Fabien qui nous a donné une idée. Dans son message, Fabien nous remerciait pour les conseils et l'inspiration qu'ils avaient trouvé sur notre blog de voyage avec sa copine Julia. Il a aussi partagé avec nous une magnifique vidéo de leur voyage qui nous a transmis un paquet d'émotions et qui nous a rappelé plein de bons souvenirs. C'est après avoir regardé cette vidéo et échangé un peu avec Fabien qu'on s'est dit que ça pourrait être cool de partager avec vous les expériences d'autres voyageurs et tourdumondistes.
Depuis le début de Novo-monde, on a partagé avec vous notre expérience d'un tour du monde... Mais il existe beaucoup d'autres profils de voyageurs (solo, famille, entre amis, à vélo, en van...) et on a eu envie de partager avec vous les expériences d'autres personnes qui ne voyagent pas forcément exactement comme nous... en espérant simplement que ça puisse vous donner des idées et vous inspirer un peu.
Tout ça pour vous dire qu'on a ouvert une nouvelle catégorie sur le blog qu'on a appelée Expériences de Tourdumondiste et qu'on vous propose pour commencer une interview inspirante de Julia et Fabien qui ont fait un tour du monde entre 2017 et 2018. On vous souhaite une bonne lecture et n'hésitez pas à nous dire ce que vous pensez de ce format 😉
Remarque: Fabien et Julia travaillent dans l'audiovisuel et sont supers talentueux... si jamais vous vous demandez pourquoi les images sont si belles 😉 (toutes les photos de cet article sont les leurs)
Vous êtes en train de préparer un tour du monde ou hésitez encore à vous lancer dans la grande aventure? Alors notre livre est fait pour vous! 🙂 A notre retour de voyage nous avons décidé de compiler tous nos meilleurs conseils sur les préparatifs et le déroulé d'un voyage au long cours.
Pour en savoir plus, vous pouvez aller lire cet article.
Si vous souhaitez vous procurer le livre, vous le trouverez sur le site leslibraires.fr (oui il est aussi sur Amazon, mais si vous avez le choix préférez les petits libraires indépendants 😉 )
Interview de Julia et Fabien
Est-ce que vous pourriez vous présenter rapidement et nous dire ce que vous faisiez dans la vie avant votre tour du monde? Aviez-vous déjà beaucoup voyagé avant de partir?
Nous sommes 2 passionnés de cinéma et de voyages, et nous travaillions tous les deux en tant qu’intermittents dans l’audiovisuel. Nous avions déjà pas mal voyagé avant de partir, en général un voyage d’un mois et quelques longs week-ends par an. Nous avions surtout voyagé en Europe auparavant et un peu aux Etats-Unis et au Canada. J’avais été au Japon une 1ère fois en 2012, mais nous ne connaissions pas du tout le reste de l’Asie.
Quelles étaient vos motivations / attentes pour partir faire le tour du monde? Y a-t-il eu un élément déclencheur qui a agi comme “déclic” pour vous lancer dans cette aventure?
Fabien: Le manque d’intérêt proposé par les projets professionnels d’alors et la lassitude de vivre à Paris ont été pour moi les 2 éléments déclencheurs combinés pour se lancer dans l’aventure. J’avais réfléchi quelques années plus tôt à me lancer dans un PVT d’un an au Japon, l’envie de partir assez longtemps était présente en moi depuis de nombreuses années.
Julia: Étant à l’aise à ce moment-là dans mon travail ce n’est pas ce qui m’a fait partir. Pour moi, la phrase « partir faire le tour du monde » est une phrase tellement remplie de promesses qu’elle me faisait rêver dès mon adolescence et cette envie n’a jamais diminuée, il fallait juste que je trouve la bonne personne avec qui partir. Quand Fabien me l’a demandé, j’ai trouvé ça évident.
Avant le départ, est-ce que vous aviez des craintes / peurs par rapport à certain aspects de ce voyage (de sa préparation, du voyage en lui-même mais aussi du retour)?
Fabien: La seule appréhension que j’avais était justement par rapport au retour, parce que je me doutais que je ne serais plus adapté à la vie à Paris, en effet, le retour l’a confirmé et on a fini par déménager à nouveau au bout d’un an pour aller vivre ailleurs.
La préparation du voyage était une phase d’excitation et de fantasmes, c’est le moment où tout est encore possible, où les choix sont infinis, c’est un moment grisant !
Pendant le voyage lui-même, les quelques mois en Amérique du Sud étaient un peu plus stressants parce que je m’étais pas mal renseigné en amont sur les problèmes potentiels (un peu trop en fait), et finalement tout s’est très bien passé. Je pense que c’est important de se renseigner avant pour ceux qui ont besoin de se rassurer, mais sans en faire trop non plus. A un moment, il faut savoir se lancer, le bon sens est là pour nous éviter la plupart des ennuis sur place.
Le seul moment où je me suis fait arnaquer c’était ironiquement à la sortie de l’aéroport de Katmandou, le 1er jour de voyage. J’ai perdu 10 $ dans l’affaire, vraiment anecdotique.
Julia: La seule appréhension que j’avais était de partir avec le juste matériel. Nous sommes partis avec ce que nous pensions être le minimum mais on a encore diminué un peu en route. Nous avons passé notre PSC1 avant le départ, histoire de connaître les gestes élémentaires de secours, cela rassure beaucoup.
Souvent les réactions à l’annonce d’un tel projet sont assez contrastées… Comment ont réagi votre famille et amis quand vous leur avez dit que vous vouliez partir en tour du monde?
Nos amis étaient contents pour nous, pas vraiment étonnés vu notre attrait connu pour le voyage. Certains ont dit très vite qu’ils nous rejoindraient, et ils l’ont fait à des moments différents. Nos parents, particulièrement nos mamans, étaient moins impatientes à l’idée de ne pas nous voir pendant un an, l’annonce était plus émotionnelle… Nos parents ne prennent plus l’avion, d’où le fait qu’ils savaient qu’ils ne nous reverraient pas avant un an. Mais avec internet de nos jours, tout cela est relatif, et au final ils suivaient notre voyage de très près avec nos messages et Skype.
Le père de Julia qui a l’esprit d’aventure, était la seule personne de nos familles qui a explosé de joie !
On nous dit souvent qu’on est chanceux ou courageux de partir un an en voyage mais je ne trouve pas que ce soit de la chance car c’est un choix ni que ce soit courageux car c’est passionnant.
Vous avez commencé votre voyage par le Népal (un pays qu’on ne connaît pas encore mais qui nous plairait certainement beaucoup)… Qu’est-ce que ça vous a fait de vous retrouver avec vos sac à dos dans un pays si différent de la France pour débuter votre voyage?
Plus qu’aucun autre pays de notre tour du monde, ce fut le pays du choc culturel frontal. Le seul pays d’Asie où j’étais allé auparavant était le Japon, et ce pays est aux antipodes du Népal ! L’arrivée à Katmandou a été assez brutale et il nous a fallu plusieurs jours pour appréhender ce nouvel environnement qui ne ressemblait à rien de ce que nous avions pu expérimenter jusqu’à présent. On se souvient très bien du trajet en taxi qui nous a fait quitter l’aéroport pour nous amener à l’hôtel, la lumière du crépuscule était sublime mais les rues étaient sales, en travaux la plupart du temps et remplies de nids-de-poule, les rivières dans un état inimaginable en France, pleines de détritus, la conduite était chaotique et la bande-son constituée majoritairement de klaxons et des musiques diverses qui s’échappaient des fenêtres des véhicules ou des boutiques.
C’était un chaos organisé dont nous n’avions pas les codes!
L’absence de trottoir dans les rues de Thamel (le quartier touristique de la ville avec énormément d’hébergements) était vraiment perturbante au début. On avait l’impression qu’on allait se faire écraser à chaque instant. En fait c’est normal là-bas et au bout de 2-3 jours on n’y faisait plus attention.
Fabien me disait avoir ressenti un déchirement absolu en quittant le Japon après 3 mois dans ce pays… Qu’avez-vous vécu là-bas qui a rendu le départ de ce pays si difficile?
Tous les pays visités, aussi passionnants soient-ils dans leur culture, n’ont pas eu le même impact émotionnel sur nous. Le Japon est clairement le pays que nous ne voulions plus quitter. Il faut resituer dans le contexte, nous sommes arrivés au Japon après un mois au Népal, et même si ce 1er mois était absolument génial à vivre, le Népal est loin de constituer un voyage de tout repos et un confort permanent. Les transports en commun sont parmi les plus dangereux du monde, que ce soit les bus, les voitures ou les avions, chaque déplacement est en quelque sorte un pari sur la chance de survie la plus élevée. Et d’un coup on est passé de ça au Japon, qui est le pays le plus sûr et le plus confortable qui soit à visiter. Tout est simple et bien pensé là-bas quand on est un touriste. Nous avons retrouvé au Japon une amie Japonaise qui fait des allers-retours annuels en France, elle nous a accueilli royalement pendant 2 semaines chez elle. Nous sommes restés 2 mois et demi en tout dans le pays, on avait plus ou moins prévu cette durée dès le début du tour du monde, j’avais insisté auprès de Julia en lui promettant que ce serait un coup de cœur absolu pour elle, et ça s’est confirmé. On a profité de ces nombreuses semaines sur place pour travailler en Workaway dans une sorte de Center Parcs japonais au milieu des rizières et des montagnes dans un coin complètement délaissé par les touristes (au centre de Shikoku). Cette expérience était géniale!
sans ce long temps passé dans le pays, on n’aurait pas forcément pris la décision de s’arrêter plusieurs semaines au même endroit pour rentrer dans un rythme plus simple et répétitif
Le quotidien lors d’un voyage au long cours est très différents du quotidien de salarié (ou même lors de vacances plus “classiques”), qu’est qui vous a le plus plu dans cette façon de voyager? Au contraire, est-ce qu’il y’a des choses qui vous ont déplu?
Le luxe d’avoir le temps était le plus incroyable. Ce n’était jamais la course, on pouvait rester dans un onsen japonais toute la journée si on le souhaitait, faire les choses à notre rythme, se lever très tôt pour visiter des sites au lever du soleil sans personne. Bref, on avait un sentiment de liberté comme on l’avait peu connu auparavant. Je suis conscient que c’est le luxe ultime.
L’excitation était permanente, quand on achète les billets d’avion au fur et à mesure comme nous, on sait que tout est encore possible tant que nous ne sommes pas rentrés, et ce sentiment est unique et pas du tout présent dans les voyages qu’on faisait avant, avec un billet retour. On pouvait moduler nos idées initiales en fonction de nos envies du moment. Par exemple on pensait visiter le Laos mais on commençait à avoir envie de changer radicalement de culture et d’environnement au bout de 7 mois en Asie. Finalement on a quitté l’Asie un peu plus tôt que prévu et on en a profité pour aller au Vanuatu plus tard, pays qui n’était même pas présent sur nos 2 listes de souhaits de pays qu’on s’était partagé au tout début pour savoir où aller ! En fait cette envie est née d’un documentaire visionné au cours d’un voyage, on y a vu des volcans dantesques et j’ai tout de suite compris qu’aller là-bas était devenu une obsession pour moi.
Un autre élément plaisant c’est que quand on était fatigué de plusieurs semaines de découvertes non-stop et d’hébergements parfois miteux, on pouvait décider de se poser autant de temps qu’on voulait quand on trouvait un endroit qu’on aimait beaucoup.
Les 3 derniers mois étaient un peu plus difficiles, on avait la fatigue accumulée des 10 mois précédents, or c’est le moment où 2 amis nous ont rejoint dans des pays différents, et eux étaient plein d’énergie. Là où par exemple le soir on avait tendance à s’écrouler au lit à 21h et à être content de ne pas sortir, eux étaient prêts à faire la tournée des bars. Cependant l’endurance acquise en randonnée pendant tous ces mois était bien visible jusqu’à la fin, c’est ce qui m’a permis de faire une ascension jusqu’à 6000 m au Pérou, ce que je n’aurais jamais pu tenter en temps normal sans un entraînement intensif. Sur le trek du Salkantay qui emmène au Machu Picchu en 5 jours, on était tellement en forme qu’on courait en descente à 4600 m d’altitude, pour le plaisir de la performance.
A l’inverse, le point le plus négatif était sûrement la préparation en amont des semaines à venir. Hormis les 3-4 premiers mois que nous avions assez bien définis avant de partir, les mois suivants nous devions passer beaucoup de temps à organiser le voyage, ce qui fait que quand nous étions dans un pays, nous pensions à la fois aux jours qui venaient et aux visites du pays suivant à préparer. Certaines visites ou randonnées nécessitent malheureusement d’être réservées des mois à l’avance (je pense à des randonnées en Nouvelle-Zélande notamment), et c’est compliqué à gérer quand on ne sait pas précisément ce qu’on fera la semaine suivante. Mais quand on a un budget qui n’est pas illimité, c’est important de pouvoir réserver un minimum à l’avance les avions et certaines locations, avant que les prix soient hors de notre portée.
C’est la 1ère fois qu’on « sautait » ainsi d’un pays à l’autre, d’une culture à l’autre, là où on avait l’habitude au bout de plusieurs semaines de revenir en France reprendre notre rythme normal, là on se retrouvait plongés dans une toute nouvelle aventure, et cela une douzaine de fois d’affilée ! Ce fut très stimulant intellectuellement mais on ressort physiquement plutôt exténué d’une année comme ça.
Julia: Il y a aussi le fait que, en passant d’un pays à l’autre, tout est toujours nouveau, différent, il faut se réorganiser et repartir pour l’inconnu à chaque fois, un voyage d’un an ne nous laisse que peu de temps pour assimiler les moments vécus, le voyage passé. Par exemple, je faisais des carnets de voyage toute l'année, et je me retrouvais à finir celui du Népal au Japon et celui du Japon en Indonésie... Nous avons rencontré un couple de photographes qui travaillent en voyageant un mois dans un pays, puis rentrent un mois en France, et ainsi de suite. C’est plus cher bien sûr, mais avec le recul je trouve que c’est un rythme plus solide.
Comment vous avez vécu le voyage en couple et le fait d’être pratiquement 24h/24 ensemble? Est-ce que ça a été un challenge parfois où on contraire tout s’est passé comme sur des roulettes?
Ça s’est très bien passé. Je pense qu’on est tous les 2 patients et on avait généralement une énergie assez similaire pour le choix des randonnées ou autres visites.
Le dernier mois, je gravissais une montagne à 6000 m tandis que Julia prenait des cours de fabrication de chocolat, on suivait nos envies.
Voyager ensemble ce n’est pas forcément toujours tout faire ensemble.
A l’heure où la question de la protection de l’environnement est sur toutes les lèvres, est-ce que vous pensez que les bienfaits d’un tel voyage compensent ses effets négatifs sur la planète? (évidemment on est mal placé pour vous juger mais la question mérite d’être posée et votre avis sur le sujet nous intéresse 😉 )
C’est la question piège qu’on s’est posée en effet… Forcément prendre autant d’avions sur une période aussi courte pour ses loisirs personnels, ça semble difficile à justifier et assez égoïste. Pour le moment nous ne pouvons pas dire qu’on ait rendu service à la planète en faisant ce voyage, cependant suite à cette année, on a pris une conscience bien plus aiguë de la réalité du quotidien dans de nombreux autres pays. C’est bien sûr minime à l’échelle de la planète mais suite à notre tour du monde on mange moins de viande, on achète davantage en vrac, et d’autres gestes écologiques qu’on ne faisait pas avant. Certes, cela ne compensera pas les avions pris. Par ailleurs, j’ai l’espoir peut-être naïf que les vidéos et photos que je fais puissent donner envie aux gens de davantage respecter la planète, sous peine de voir tout cela disparaître, et je développe des projets documentaires pour élargir l’horizon des futurs spectateurs.
Ci-dessous la magnifique vidéo de Fabien sur leur tour du monde (et une 2ème avec ses plus belles prises de vue en drone)... à regarder absolument!
Le retour d’un tour du monde angoisse certaine personnes avant leur départ déjà! Comment avez-vous vécu ce moment? Vous y étiez-vous préparé?
Fabien: J’ai très mal vécu ce moment, j’ai vraiment profité du voyage jusqu’au dernier moment sans trop penser au retour concret. C’est anecdotique mais il m’a fallu plusieurs mois pour ne plus laisser mon téléphone en mode avion, je n’avais plus du tout l’habitude de téléphoner et surtout de recevoir des appels. J’ai passé les premières semaines chez mes parents, le temps de me reposer et de remettre les choses en place pour la suite. Ensuite on est retourné vivre un an en région parisienne, et cette période a été très désagréable en ce qui me concerne, d’autant plus que je ne m’étais pas préparé mentalement à retourner vivre là. Inconsciemment je me disais que j’avais laissé cette partie de ma vie derrière moi.
Julia: Pour moi c’était plus facile, parisienne de naissance, j'y avais des bases solides et je me suis beaucoup concentrée sur les amis et la famille qui me manquaient. Mais quelque chose avait changé. Il n’est plus facile de se contenter de suivre sa vie par habitude après une telle expérience.
Vous préparez un tour du monde et cherchez encore un peu d'inspiration / de lecture? On vous propose notre sélection de livres pour préparer un tour du monde.
Vous y retrouverez des guides pratiques ainsi que des récits de voyages et des beaux livres inspirants, bref de quoi être fin prêts à vous lancer dans l'aventure!
Lorsque vous avez recherché du travail, comment a été perçu votre tour du monde par votre employeur/collègues/clients?
Nous sommes intermittents et freelances, Julia a repris facilement ses contacts au sein de son réseau, quant à moi j’ai fait des choix assez radicaux avec ce tour du monde. Je suis parti parce que je m’ennuyais dans mon travail, j’ai donc volontairement coupé les ponts avec quasiment tous mes employeurs précédents, en prévenant certains avant le départ, d’autres seulement au retour s’ils tentaient de me recontacter. Etant indépendant, je n’avais aucune justification à donner pour mes choix, je disais que ça ne m’intéressait plus de travailler pour eux et ils ne me rappelaient plus.
Après avoir découvert autant de choses en si peu de temps, je trouve qu’on revoit ses priorités dans la vie en profondeur. Au retour, je voulais uniquement travailler sur des projets qui me parlent et me semblent utiles pour la société. J’ai revu et trié tout ce que j’avais filmé pendant le voyage, ça m’a pris plusieurs mois pour refaire une bande-démo et présenter ce dont j’étais capable de faire. J’ai envoyé des candidatures spontanées qui n’ont rien donné, mais j’ai aussi été contacté directement par plusieurs personnes et entreprises, qui eux m’ont donné du travail. Depuis notre retour il y a un an et demi, je ne travaille quasiment plus qu’avec des personnes que je ne connaissais pas avant de partir, donc de mon point de vue, ce tour du monde a nettement reconfiguré mon trajet professionnel. C’était exactement ce que je recherchais en partant, j’avais l’espoir de revenir avec suffisamment de vidéos et de projets audiovisuels en tête pour relancer ma « carrière » dans une nouvelle direction plus excitante qui me corresponde davantage.
Si vous aviez une leçon à tirer de ce voyage, quelle serait-elle?
Je ne sais pas si nous sommes rentrés plus sages, mais je pense qu’on a davantage d’humilité et une meilleure compréhension des autres, quels qu’ils soient. On est revenu plus patients aussi. Quand on a connu des trajets de 28h d’affilée qui combinent des bus et des bateaux inconfortables et remplis de passagers à ras bord pour arriver à destination, on relativise bien mieux qu’avant les 5 minutes de retard du train ou du métro.
Je suis encore étonné de voir que je peux faire un aller-retour Paris-Marseille dans la journée pour le travail (soit environ 1500 km) en travaillant la journée entière sur place, alors que pour le trajet de 28h cité plus haut on avait parcouru… 500 km (en Indonésie).
On est revenu plus apaisé de ce voyage, on aborde la vie quotidienne plus sereinement. On a appris à faire du tri et à vivre plus simplement. Fini le "tsundoku" (les piles de livres sur la table de chevet qu’on ne lisait jamais), maintenant on en a un à la fois qu’on lit vraiment. Les multiples déménagements auxquels on a été confronté ces dernières années nous ont incité à chaque fois à faire un tri toujours plus drastique dans nos affaires. Après avoir vécu un an avec 2 sacs à dos chacun, même si Julia a aimé retrouver son dressing, la plupart des objets semblent vraiment superflus…
Je n’ai jamais été matérialiste mais cette expérience n’a fait qu’accentuer ce trait.
Certains moments étaient vraiment marquants, comme cette rencontre avec une famille Chilienne qui vivait aux portes du désert, où on se lavait avec 1 ou 2 litres d’eau pour ne pas gaspiller cette ressource précieuse. Ce n’est qu’un exemple parmi de nombreux autres, mais ce sont des moments comme ça où on prend vraiment conscience de la différence, parfois du véritable fossé, entre le confort de notre quotidien qu'on prend pour acquis et le luxe qu'il peut représenter pour des personnes qui vivent ailleurs.
Il y a un vrai avant et après ce type de voyage hors normes. Après avoir vécu autant d’expériences dans des endroits aussi lointains, notre mentalité a évolué. On sait que quel que soit le pays où on puisse arriver même sans rien n’en savoir à l’avance, on n’aura pas peur d’y être. Paradoxalement, après ce voyage le monde semble à la fois plus petit (en 24h seulement on peut être quasiment n’importe où dans le monde, et rien qu’un petit vol en Asie suffisait à créer le dépaysement le plus total d’une culture à l’autre), et plus grand parce que même en ayant rencontré autant de personnes et contemplé autant de lieux fabuleux en un an, nous n’avons fait qu’entrevoir une petite portion de ce que la planète a à nous offrir…
Si vous pouviez revenir dans le temps et vous glisser un conseil juste après avoir pris la décision de partir en tour du monde: qu’est-ce que ça serait?
« Prends davantage de disques durs parce que ce que tu vas voir va être au-delà de tes espérances ! »
Plus sérieusement : « Vis l’instant présent, profite jusqu’à la toute fin et même dans les moments les plus difficiles, parce que tu verras qu’une année aussi riche passe affreusement vite et qu’une fois rentré tout cela ne sera plus qu’un océan de souvenirs, aux contours flous et incertains mais d’une richesse infinie et dans lequel on cherche constamment à replonger… »
Quelque chose à ajouter?
Merci pour votre super blog et les nombreux conseils que vous partagez avec tout le monde, vous nous avez inspirés pour notre voyage, continuez comme ça !
En voir plus?
Vous pouvez découvrir l'univers de Julia en la suivant sur son Instagram ou admirer d'autres magnifiques photos de Fabien sur Flickr par ici ou encore ici.
Voilà on espère que cet interview de Julia et Fabien vous a plu et si vous avez des questions à leur poser n'hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous. A notre tour de les remercier pour avoir pris le temps de répondre à nos questions avec autant de sincérité et de simplicité. On leur souhaite que du bonheur pour la suite de leurs projets et on vous donne rendez-vous très vite pour de nouvelles expériences de tourdumondistes.
Liesen
Sublime. Les images de la vidéo sont captivantes … Merci pour ce merveilleux partage.
Pauline
Très chouette interview dans laquelle je me retrouve totalement étant partie 8 mois en escapade!
De mon côté, j’avais un peu anticipé le choc du retour mais il a quand même été difficile…sensation de ne plus être à sa place, d’être en décalage avec ses proches, que c’était sa vie d’avant mais qu’on est passé à autre chose.
Beau travail et hâte de lire la prochaine interview!
Nini
Les images sont incroyables, ça doit être encore plus magnifique de le voir de ses propres yeux.
Sandra
Les vidéos et photographies sont magnifiques et me rappelle notre propre tour du monde en 2015-2016 pour lequel nous nous sommes dit qu’il serait génial d’avoir un drône pour filmer les beautés du paysage et son immensité d’en haut.
Merci pour votre témoignage, les souvenirs de la Birmanie notamment, de l’Indonésie, de la mythique Ile de Pâques mais aussi de l’ascension à 6300m dans le Parque National de Sajama en Bolivie, rando que Novo-monde nous avait soufflé grâce à leur site.
Le retour à la réalité est difficile et l’envie de repartir constante.
Bonne continuation.
Sandra.
Marjorie Créatrice de Contenu
Wow quelle excellente idée que cette nouvelle rubrique ! Je suis sûre qu’elle va énormément plaire !
Merci pour cette interview très enrichissante et ces photos… à tomber en effet !
Je suis tellement d’accord avec cette vision que le monde semble à la fois plus petit (tout est abordable en 24 h) et plus grand tant il y a de richesses (cultures, pays, paysages, villes, quartiers, personnes) à découvrir !
C’est intéressant d’avoir lu que des nomades faisaient comme moi : en effet, n’étant plus célibataire, j’alterne les séjours à l’étranger et les séjours en France. C’est une sorte d’équilibre qui me convient très bien pour l’instant. Je suis donc en quelque sorte semi-nomade mais nomade quand même puisque je n’ai plus de chez moi sédentaire et ça me va super bien ! Ça ne me revient pas vraiment plus cher, il me semble.
J’aimerais bien faire un tour au co-living Nine à Ténérife, je vais penser à ça. Peut-être pour la période du nouvel-an, vous savez si c’est ouvert et s’il y a du monde ?
Bisous à vous 2, mes nomades préférés (chut ! faut pas le dire) et amitié à Julia et Fabien 😀
Marjorie
Marjorie Créatrice de Contenu
Et ces vidéos….. C’est sublime, la perfection absolue, totalement addictives !
El Navigator
Génial! Je frissonne encore en repensant aux vidéos. Merci pour ce partage. Déjà que vous me faisiez rêver avec votre blog, vous m’avez encore élargi mon horizon! Encore merci 🙂
maire georgette
Depuis 2011 que je vous suis ,mon regard n a pas changé ,l émerveillement des lieux ,votre esprit nomade ,Un rêve éveillé,les mots me manquent ….
C est super votre façon de partager …..
Une admiratrice +++++
bonne contamination dans vos projets …Merci pour toutes mes joies en vous lisant…..Merci à vous deux …..
sandra sagesse
Bonjour,
Étant moi-même en pleine préparation de mon tour du monde, je ne manque pas une occasion de prendre les conseils de ceux qui ont déjà fait ce long voyage. Alors, merci pour ce partage.
geoffrey
La première vidéo donne des frissons, elle est incroyable
Van
Vraiment sublimes les images!!!