Après avoir partagé avec vous le tour du monde de Julia et Fabien, aujourd'hui on a le plaisir de vous présenter Lao, un sacré petit bout de femme qui a décidé de réaliser ses rêves de voyage et de s'offrir un tour du monde en solo pour ses 40 ans!
On a rencontré Lao juste avant son départ en tour du monde lors d'un petit apéro/picnic informel qu'on avait organisé en bord de Seine à Paris (lorsqu'on écrivait notre livre randos-bière en France).
Je me rappelle de ce jour comme si c'était hier!
Elle avait fait un long trajet depuis la banlieue juste pour passer un moment avec nous et discuter voyage / tour du monde. Elle était arrivée simplement avec un grand sourire sur le visage et le courant était tout de suite bien passé entre nous.
Un an plus tard, juste après son retour de voyage, elle nous a envoyé un mail de remerciement dont je me souviendrais toujours (on était en plein milieu de notre rando de 3 jours à Gran Canaria). Le genre de mail qui nous fait couler une petite larme et qui donne du sens à ce qu'on fait sur ce blog.
Donc sans plus tarder, on est super heureux de partager avec vous la belle histoire de Lao et de comment elle a décidé de se lancer dans un tour du monde en solo à 40 ans. En espérant que son parcours et son aventure vous inspire autant que nous 🙂 Bonne lecture!
Remarque: Si vous voulez lire d'autres témoignages comme celui-ci, retrouvez toutes les expériences de tourdumondistes par ici
Vous êtes en train de préparer un tour du monde ou hésitez encore à vous lancer dans la grande aventure? Alors notre livre est fait pour vous! 🙂 A notre retour de voyage nous avons décidé de compiler tous nos meilleurs conseils sur les préparatifs et le déroulé d'un voyage au long cours.
Pour en savoir plus, vous pouvez aller lire cet article.
Si vous souhaitez vous procurer le livre, vous le trouverez sur le site leslibraires.fr (oui il est aussi sur Amazon, mais si vous avez le choix préférez les petits libraires indépendants 😉 )
Expérience de tourdumondiste avec Lao
Est-ce que tu pourrais te présenter rapidement et nous dire ce que tu faisais dans la vie avant ton tour du monde? Avais-tu déjà beaucoup voyagé avant de partir?
Je m’appelle Lao, prénom qui ne sonne pas très français contrairement à mon passeport qui lui est bien français.
Mes parents sont originaires du Laos et ils n’y sont jamais retournés, ils ont certainement leurs propres raisons car ils ont fui leur pays. Si ça vous intéresse, je vous invite à lire sur la guerre secrète au Laos (en anglais).
Je suis née dans le nord de la Thaïlande dans un camp de réfugiés et je suis arrivée en France à l’âge de 10 mois. Je pense que déjà toute petite j’étais prédestinée au voyage.
Je suis curieuse de tout.
Avant de partir en tour du monde, je travaillais comme ingénieure qualité dans une entreprise d’électronique de puissance, en région parisienne.
J’avais déjà un peu voyagé par le passé, généralement 3-4 semaines loin de la France et des week-ends en France et en Europe.
Quelles étaient tes motivations / attentes pour partir faire le tour du monde? Y a-t-il eu un élément déclencheur qui a agi comme “déclic” pour te lancer dans cette aventure?
Pour être très honnête, l’élément déclencheur était l’approche de la quarantaine.
Enfant, je rêvais de voir et d’explorer le monde. Puis le temps a passé et je n’ai jamais eu le cran de passer à l’action, je me suis toujours trouvé des excuses : je n’ai pas assez d’argent, je n’ai pas envie de partir seule, j’ai peur (mais de quoi ?) ...
Au fond de moi, l’idée du tour du monde me tentait beaucoup et je n’osais pas me l’avouer.
J’en ai alors discuté avec mon mari, il n’était pas du tout prêt pour ce type de voyage mais il m’a énormément encouragé à réaliser mon rêve.
Ainsi j’ai commencé à lire plein de blogs de voyage, et je suis tombée sur celui de Novo-monde.
Je voulais m’évader de ce quotidien où j’avais l’impression de tourner en rond et de partir à l’aventure comme beaucoup l’ont fait.
Je me suis ainsi offerte le plus beau cadeau pour mes 40 ans : un tour du monde.
Quant à mes attentes, je n’en avais pas particulièrement exceptées celles de découvrir ce qui se cache sur notre belle planète et qui je suis.
Tu m’as avoué que par le passé, tu rentrais parfois frustrée de tes voyages car tu n’avais pas eu le temps de faire tout ce que tu voulais… qu’est-ce que ce constat t’as apporté pour préparer ton tour du monde?
J’étais frustrée parce que j’étais le genre de personne qui faisait des longues bucket-lists pour le voyage. Et lorsque je faisais le bilan en rentrant, je constatais que je n’avais pas tout coché. Au lieu d’apprécier pleinement tout ce que j’avais déjà réalisé, je butais sur les choses non faites.
Alors, je me suis résolue à rectifier ce sentiment de frustration avant le grand voyage.
Ainsi 6 mois avant le jour J, je suis partie seule 3 semaines au Japon sans bucket-list. J’ai découvert ce que certains appellent le slow travel et le mode minimaliste, j’ai saisi la notion de profiter de l’instant présent. Je suis rentrée satisfaite et confiante de ce “voyage de préparation”.
Avant le départ, est-ce que tu avais des craintes / peurs par rapport à certains aspects de ce voyage (sa préparation, du voyage en lui-même ou du retour)?
Je me suis préparée au voyage au long cours. Je connaissais mes faiblesses et mes craintes et j’y ai travaillé dessus avant de partir. J’ai arrêté de lire et de regarder les mauvaises nouvelles dans les pays que je voulais traverser. Je n’ai pas de souci de santé et ça c’est un bon point. Je suis plutôt à l’aise en anglais et j’ai révisé l’espagnol avant de partir donc je n’étais pas inquiète pour communiquer.
J’avais noté toutes les informations trouvées dans les blogs et les groupes de discussion, qui concernaient les transports, les prix, les formalités d’entrée dans les pays, les arnaques potentielles, les petits dangers. Tout le reste s’est fait une fois sur place en fonction des rencontres, du bon sens et de la météo.
De mon point de vue, un peu de préparation au départ permet de mieux laisser place à l’imprévu. Et jamais je n’ai eu peur de m’ennuyer pendant le voyage.
Puis j’ai rencontré physiquement Fabienne et Benoit juste avant de partir et ils m’ont beaucoup rassuré et conseillé. Ça m’a encore plus conforté dans ma décision de partir.
Quant au retour, j’ai préféré ne pas y penser.
Souvent les réactions à l’annonce d’un tel projet sont assez contrastées… Comment a réagi ton mari, ta famille et tes amis quand tu leur as dit que tu voulais partir en tour du monde? (d’ailleurs je crois que tu es partie voyager sans ton mari non?)
Mon mari était mon supporter n° 1 et le plus enthousiaste. Il m’a suivi depuis l’idée jusqu'à sa réalisation et il m’a rejoint pour les 3 derniers mois du voyage.
Ma famille était un peu anxieuse car je partais seule, et aussi parce que j’allais démissionner de mon poste, ce qui signifiait situation financière difficile au retour. Leurs réactions ont beaucoup évolué au cours du voyage. Mes parents étaient fiers de raconter autour d’eux que j’étais en tour du monde. Ils étaient ravis lorsque je les ai appelés en vidéo depuis le dernier village où ils ont vécu au Laos. Ils ont reconnu ma débrouillardise parce que ce village se trouve au milieu de nulle part et je ne parle pas le laotien seulement leur dialecte. J’ai retrouvé des gens qui ont connu mes grands-parents et arrières grands-parents.
Et ça, ça ne s’anticipe pas, ça se vit.
Quant aux amis, mon annonce du voyage ne les a pas surpris, ils me connaissaient baroudeuse, ce qui les a surpris était que je parte seule. Pour le coup, ils m’ont trouvé à la fois folle et courageuse.
Je rejoins ce que Fabien a dit dans leur interview, on me disait également que j’avais de la chance et du courage de partir en voyage. Et je donnais la même réponse, ce n’était pas une chance mais un choix que j’avais fait, et avoir le courage de quitter son travail pour partir est simplement répondre à l’appel de l’aventure, c’est passionnant et excitant.
Si c’était à refaire, je le referai des milliers de fois.
Comment s’est passé le début de ton voyage? Je me rappelle de notre côté qu’on avait attaqué le voyage à 200 à l’heure pour ralentir au fur et à mesure...
L’euphorie du début du voyage m’a également fait attaquer le voyage à 200 à l’heure. Au bout de 3 mois, j’étais épuisée physiquement et moralement. J’avais du mal à encaisser les grosses chaleurs d’abord en Australie puis en Asie du sud-est sans oublier le fort taux d’humidité là-bas, et je devais aussi apprivoiser les différences culturelles. Comme vous, j’ai ralenti au fur et à mesure.
En te suivant sur facebook, j’ai remarqué que tu postais beaucoup de photos des plats que tu as découvert à travers le monde 😉 … Quelle place avait la découverte de la cuisine locale pendant ton voyage?
Bien vu !!! et encore je n’ai pas tout posté 😉 Je suis une fan et une curieuse de cuisine du monde, une gourmande. J’aime découvrir de nouvelles saveurs, redécouvrir des plats que je connais déjà. La découverte de la cuisine locale pendant mon voyage avait une place très importante. Selon moi, c’est la première étape pour se connecter à la culture locale, c’est le premier pas vers l’autre. Grâce à la cuisine, j’ai rencontré des gens formidables et découvert des choses insoupçonnées dans certaines régions.
Lorsque les locaux ne parlaient pas anglais, j’utilisais l’appli traduction et j’écrivais “je voyage pour goûter votre vraie cuisine locale” et dans 100% des cas, je me retrouvais à goûter des plats simples et extrêmement savoureux, j’ai parfois partagé le déjeuner d’une cuisinière, ou j’ai mangé une soupe de tripes au petit matin (je sais je suis joueuse)… bref, l’Asie a été un incroyable voyage culinaire. J’adorais observer ces cuisiniers du quotidien à l’œuvre, des vrais chefs quoi.
Et dans les autres pays, j’ai fait ma popote. Je trouve que la cuisine est un immense lieu de rencontres et de partage. Parfois un brocoli rassemble et fait parler les gens. Pour l’anecdote, à Puerto Natales, j’avais cuit un gros brocoli que je ne pouvais pas tout consommer et j’ai proposé aux voyageurs présents de se servir et tout le monde s’est alors mis à échanger naturellement. Les bières se sont ensuite jointes au brocoli.
Le quotidien lors d’un voyage au long cours est très différent du quotidien de salarié (ou même lors de vacances plus “classiques”), qu’est qui t’a le plus plu dans cette façon de voyager? Au contraire, est-ce qu’il y’a des choses qui t’ont déplu?
Ce qui m’a plu dans cette façon de voyager est la multitude de choix, j’appréciais d’être livrée à moi-même, ne dépendre de personne ni de quoi que ce soit, être libre tout simplement, et surtout avoir le luxe d’avoir le temps et ça j’en ai eu conscience et j’en ai énormément profité. Après les premiers mois à fond, j’ai opté pour le slow travel et c’est simplement jouissif. Lorsque je voyais les voyageurs en vacances de de 2-3 semaines courir de partout pour ne rien rater, je me disais que j’étais exactement comme eux.
Je n’avais plus de liste de choses à faire, je me renseignais un peu en amont puis je me fiais aux récits d’autres voyageurs ou de locaux pour les activités.
J’ai embarqué un Américain et une Allemande pour un mini road trip inoubliable en Nouvelle Zélande.
Je me suis fait confiance, je n’ai pas tout visité, je n’ai pas tout vu ni tout fait, j’ai fait les choses à mon rythme avec les envies du moment.
Je suis certainement passée à côté de plein de choses mais ce que j’ai vécu vaut tout l’or du monde
J’ai pris le temps de rencontrer, de discuter, d’échanger, de découvrir plus en profondeur les lieux et les gens. J’ai essayé au maximum de vivre une slow life. Je me suis rendue compte à quel point je courais dans ma vie avant ce voyage.
J’ai atterri dans des pays qui n’étaient pas prévus au départ, et cela grâce à des rencontres. Je suis allée à Singapour rendre visite à ma première room-mate rencontrée des mois plus tôt à Buenos Aires, j’ai découvert la Corée du Sud et son île Jeju grâce à un randonneur coréen devenu ami et dont j’ai fait la connaissance en Nouvelle Zélande. Visiter une ville, un pays avec un ou une locale n’a pas la même saveur que lorsque l’on débarque seule.
Taiwan aussi a été une belle expédition, j’y suis allée sur les recommandations d’une française rencontrée au Vietnam. Et j’y ai rencontré une japonaise que j’ai revu chez elle à Osaka quelques semaines plus tard.
Le voyage au long cours n’est pas de tout repos, ce n’est pas des vacances contrairement à ce que certains pensent. C’est un travail à temps plein, et encore plus lorsqu'on est seule. On décide, on gère un budget, on planifie un peu, on se fait avoir, on subit parfois, on prend des transports de la “mort”. Bref, on voyage, on ne passe pas des vacances.
J’avais pris un billet tour du monde avec la possibilité de modifier les dates sans frais supplémentaires, ce qui m’a permis d’être plus zen pour les vols transatlantique et transpacifique. Une fois en Asie, je me suis débrouillée par mes propres moyens.
Ce qui m’a le moins plu était de devoir quitter un endroit, des gens adorables, un pays. Il fallait avancer, continuer le périple.
Vous préparez un tour du monde et cherchez encore un peu d'inspiration / de lecture? On vous propose notre sélection de livres pour préparer un tour du monde.
Vous y retrouverez des guides pratiques ainsi que des récits de voyages et des beaux livres inspirants, bref de quoi être fin prêts à vous lancer dans l'aventure!
Qu’est-ce qui t’a le plus émerveillé pendant ton voyage? Au contraire, qu’est-ce qui t’a le plus choqué?
Ce qui m’a le plus émerveillé pendant le voyage était la diversité et la beauté des paysages.
Malgré le réchauffement climatique, les catastrophes naturelles, la pollution en tout genre, il y a des lieux majestueux à découvrir et surtout à entretenir. J’en ai pris plein les yeux et plein les pattes.
Je me suis extasiée en Patagonie, tout comme en Nouvelle Zélande ou encore à Hokkaido au Japon et dans bien d’autres endroits aussi. J’étais ébahie tous les 500 mètres.
On devient plus humble face à cette nature et ces immensités.
J’ai trouvé sur ma route des familles françaises en sac à dos ou en camping-car, elles sont d’une inspiration incroyable.
J’ai recroisé le chemin de voyageurs que j’avais rencontrés des semaines voire des mois plus tôt sur un autre continent, de façon hasardeuse ou parfois prévue, et c’est vraiment ça la magie du voyage, les retrouvailles se font dans la simplicité et l’authenticité accompagnées d’une bonne dose de convivialité.
J’étais très émue en arrivant au village où ont vécu mes parents. J’avais l’impression de venir là où tout avait commencé. La boucle était ainsi bouclée.
J’ai beaucoup apprécié la facilité à discuter avec les locaux et les autres voyageurs. Mon état d’esprit était totalement en phase avec le voyage. J’avais lâché prise. Le fait de voyager seule m’encourageait plus à aller vers les autres. J’ai même fêté le nouvel an laotien à Luang Prabang avec une de vos fidèles lectrices.
Ce qui m’a le plus choqué, c’est le comportement de certains voyageurs ou vacanciers dans certaines régions du monde.
J’ai aperçu des comportements et des tenues vestimentaires indécents comme en Asie du sud-est. J’ai entendu des commentaires irrespectueux et parfois racistes (une fois me concernant, par des français qui croyaient que j’étais chinoise et lorsque je leur ai répondu poliment et calmement en français ils se sont retrouvés un peu stupides). J’ai surpris des gens faire des choses illégales. J’ai entendu des gens se plaindre alors qu’ils étaient en vacances au soleil. J’ai vu des rizières complètement détruites pour laisser place à des futurs hôtels luxueux qui auront vue sur ce qu’il restera des rizières. J’ai observé des gens vivre dans des conditions difficiles et la misère selon mes standards occidentaux mais ces gens étaient heureux, du moins c’est ce qui transparaissait de ce que je voyais et entendais. Des jeunes enfants me couraient après en me criant “money money”. J’ai traversé des plages et des parcs remplis de déchets, le plastique était omniprésent.
Le fait d’être asiatique en Asie a parfois eu son lot de surprises. On me prenait constamment pour une touriste d’origine chinoise, d’un pays riche comme Singapore, Hong-Kong, les États-Unis, l’Australie ou le Canada. Du coup, on me donnait systématiquement un prix exorbitant que je refusais simplement avec le sourire.
J’imagine que quand on voyage en solo, il doit y avoir des hauts et des bas… Est-ce que ça a été difficile pour toi de te retrouver seule sur les routes? Est-ce que tu as eu des petits coups de mou au cours du voyage?
La solitude ne m’a jamais réellement posé de problème que ce soit avant ou pendant le voyage. Je pense que je suis une solitaire même si je partage ma vie avec quelqu’un. J’aime à la fois être seule et accompagnée.
A vrai dire, physiquement je n’étais jamais seule puisque je logeais en auberge de jeunesse, je voyageais en bus, j’étais au milieu d’autres randonneurs, de voyageurs, ou de locaux, parfois le plus dur était de me retrouver seule physiquement (rire).
Je suis plutôt de nature positive et persévérante, et j’ai connu un bon petit coup de mou au bout de 4 mois de voyage, alors, j’ai pris la sage décision de rentrer faire une surprise à mon mari le soir de la Saint Valentin (fête que nous n’avons jamais célébrée). J’ai dû inventer un scénario pour m’assurer qu’il soit à la maison car je n’avais pas les clés. Il ne s’est douté de rien. Je vous laisse imaginer le tsunami émotionnel lorsqu'il a ouvert la porte et m’a vu. Après 10 jours, je suis repartie, pleine de ressources, poursuivre mon voyage.
J’ai appris à accepter ces baisses de régime. Je me suis écoutée, j’étais fatiguée et j’avais besoin d’une pause à ce moment-là. Mon remède a été de rentrer pour charger les batteries, j’avais prévu un budget pour les “au cas où”. Ça fait partie des aléas du voyage en solo.
Après cet épisode de moral à zéro, je n’en ai plus eu. Le plus dur ensuite a été de voyager à deux après 7 mois de vadrouille en solo (rire).
Même s’il n’est pas parti avec toi, il semblerait que ton voyage ait inspiré ton mari… tu nous racontes?
Il avait assisté à la préparation du voyage et je pense qu’il commençait à regretter de ne pas partir avec moi (rire). Il avait finalement décidé de me retrouver au Japon où nous souhaitions y rester 3 mois.
Pendant que j’étais à l’autre bout du monde, il m’a parlé d’un programme d’échange européen dans son entreprise, une sorte de programme Erasmus pour professionnels. Je l’ai encouragé à candidater. Fait amusant, il a postulé là où il avait envie de vivre, Lisbonne et Rome, et non pas pour la mission. Il avait toute de même une énorme préférence pour Lisbonne qu’il connaissait un peu, quant à moi je n’avais visité que Rome. Et deux semaines avant de me rejoindre, il m’a annoncé qu’après le Japon, nous partirions presque directement à Lisbonne. Le retour en France a été rapide, nous avons pris le temps de voir nos familles, quelques amis, et préparer notre nouvelle vie au Portugal, et ce jusqu’à fin mai 2020. Pour le coup en ce moment, nous vivons son rêve de vivre et travailler à l’étranger. Ensuite, nous verrons, nous avons élargi le champ des possibles.
A l’heure où la question de la protection de l’environnement est sur toutes les lèvres, est-ce que tu penses que les bienfaits d’un tel voyage compensent ses effets négatifs sur la planète? (évidemment on est mal placé pour te juger mais la question mérite d’être posée et ton avis sur le sujet nous intéresse 😉 )
Très bonne question, question que je me suis également posée avant et pendant le voyage.
Je partage l’avis de Fabien dans sa réponse, j’ai également beaucoup de mal à justifier ces nombreux vols pris pendant ce tour du monde. Je sais que ce n’est pas du tout écologique et tous les bienfaits du voyage ne compenseront pas ses effets négatifs.
Par contre, j’ai vu les choses de plus près. Ce n’étaient pas des images ou un reportage diffusés mais bien la réalité. Je me sens plus concernée et impliquée maintenant.
Grâce à ce voyage, j’ai eu la chance d’avoir rencontré une journaliste belge qui sillonne la planète depuis quelques années pour rapporter ce qui se fait en termes de développement durable dans les villes et les campagnes, de transition énergétique et informer et communiquer sur le changement climatique dans le monde entier. Je me suis beaucoup instruite auprès d’elle.
J’ai vu des initiatives très intéressantes dans certains pays dont on peut s’en inspirer très largement. En France, des actions sont menées et je pense que l’on peut faire encore plus.
J’ai conscience qu’à mon niveau, je ne pourrai pas renverser les effets, mais je peux les minimiser en faisant ma part. J’ai commencé à faire des choses il y a quelques années déjà et je vais continuer à les faire c’est-à-dire consommer moins comme les vêtements, la viande, les produits qui proviennent de loin, l’eau, les énergies, les produits cosmétiques ..., acquérir de nouveaux réflexes en ce qui concerne le plastique.
Ce voyage m’a prouvé que l’on n’avait pas besoin de beaucoup de biens matériels pour vivre bien et heureux
Je ne suis pas devenue marginale, je suis plus sensibilisée dans ma façon de consommer.
Et malheureusement, je continuerai à prendre l’avion.
On a beau avoir lu sur internet que le retour d’un tel voyage peut-être difficile, il n’est pas forcément facile de s’y préparer tant qu’on ne l’a pas vécu… Comment ça s’est passé pour toi le retour?
Eh bien, j’ai envie de dire qu’on n’est jamais vraiment préparé au retour.
Le retour était douloureux parce qu’il nous a été très difficile de quitter le Japon et surtout Hokkaido après plus de deux mois passés là-bas, nous y avions nos habitudes, nos amis, nous vivions principalement près des montagnes où nous partions randonner presque tous les jours.
Pour le dernier vol, tout ne s’est pas passé comme prévu. Mon mari ayant voyagé avec une autre compagnie est arrivé en France à l’heure et le jour prévus, pas moi. J’ai passé une dernière nuit seule à Helsinki, un signe que je devais terminer ce voyage comme je l’ai commencé c’est à dire seule. J’étais triste de me dire que ce voyage était déjà terminé.
A peine arrivés à Paris, nous devions prendre le train pour le Pays Basque. Eh bien ! j’ai pleuré lorsque je suis montée dans le train de banlieue puis dans le métro pour rejoindre le TGV. Je me suis demandée ce que je faisais là dans cette jungle urbaine. Je me suis sentie complètement perdue. Je n’avais plus aucun repère.
Pour prolonger un peu le voyage et mieux vivre le blues du retour, j’ai revu sur Paris d’autres voyageurs que j’avais rencontrés ailleurs. Ah que ça nous a fait du bien de nous rappeler les bons souvenirs autour d’un bon repas et de quelques verres.
Si tu avais une leçon à tirer de ce voyage, quelle serait-elle?
J’ai appris l’humilité. J’ai appris à sourire tous les jours, à ne plus me plaindre ou râler pour des broutilles, à être plus patiente, à ne plus avoir peur de manquer telle ou telle chose, à dire les choses, à m’ouvrir aux autres, à m’aventurer hors de ma zone de confort et hors des sentiers battus.
J’ai appris tout simplement et je vais continuer à apprendre et à transmettre
J'ai profité pleinement de ce voyage dans des contrées lointaines. J'étais émerveillée par tout et par tout le monde comme une enfant.
Je suis rentrée enrichie, les étoiles plein les yeux, le cœur chaud et la tête pleine de beaux souvenirs et de sourires.
Je ne serai plus jamais la même personne.
Je suis sereine, pleine d'espoir malgré le réchauffement climatique, les dégâts causés par la consommation à outrance, le tourisme de "très grande" masse, le comportement de certains privilégiés, la course aux millions d’euros ou de dollars ou bien d’autres monnaies.
Je suis partie avec 10 kg sur le dos et je suis maintenant à Lisbonne avec 10 kg d’affaires. Je me suis débarrassée du superflu. Je me sens mieux, je me sens plus moi et plus responsable de chacun de mes actes.
Je reconnais la chance que j’ai eu d’avoir grandi et de vivre en France. Je suis convaincue que si mes parents n’avaient pas fui leur pays, je n’aurai pas eu la même vie que j’ai eu et que j’ai aujourd'hui : avoir été à l’école, travailler pour pouvoir voyager, et rapporter mon expérience.
Si tu pouvais revenir dans le temps et te glisser un conseil juste après avoir pris la décision de partir en tour du monde: qu’est-ce que ça serait?
Accroche toi, ouvre bien grand les yeux et le cœur, fais le grand saut parce que tu vas t’éclater, ça va être sensationnel, transcendant
Je me dirai simplement de profiter à fond jusqu'au bout, de savourer chaque moment, chaque rencontre.
Quelque chose à ajouter?
Merci infiniment pour votre travail de titan, pour vos précieux conseils et vos encouragements.
Je vous remercie chaleureusement de l’intérêt que vous portez à mon aventure.
Votre expérience a inspiré la mienne. Et j’espère que vous continuerez à inspirer plein d’autres voyageurs et futurs voyageurs.
Je souhaite à tous vos lecteurs de vivre et/ou de revivre cette expérience hors du commun.
Je remercie enfin vos lecteurs de m’avoir lu.
A notre tour de remercier Lao d'avoir pris le temps de répondre à nos questions de manière si détaillée! On a trouvé son expérience passionnante et on espère du fond du cœur que vous y trouverez de l'inspiration et du courage pour vous lancer dans l'aventure de votre vie (même si vous n'avez plus 20 ans 😉 ). On lui souhaite beaucoup de bonheur dans sa nouvelle aventure avec son mari à Lisbonne et on espère sincèrement avoir la chance de la revoir bientôt (à Lisbonne ou ailleurs).
Et si vous avez des questions à lui poser, surtout n'hésitez pas à lui laisser un petit commentaire ci-dessous.
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Aurélie
Ce témoignage m’a beaucoup touchée. Bravo Lao pour avoir sauté le pas et su vivre ton rêve… et aussi pour avoir su ce qui était bon pour toi au fil du voyage (par exemple quand tu es rentrée pour la St Valentin).
Quant aux photos elles sont absolument magnifiques… tu me donnes envie de repartir en tour du monde, tiens 😉
Merci pour ce beau partage !
Lao
Bonjour Aurélie,
Merci beaucoup pour ton commentaire.
Je pense que si l’envie vous prend de repartir et bien il ne faut pas hésiter parce que moi aussi j’ai déjà envie de repartir.
Bon dimanche
Lao
Marjorie Créatrice de Contenu
Wow, super inspirante, Lao ! J’ai adoré lire cette interview où j’ai senti tellement d’authenticité et de chaleur humaine. Je me retrouve aussi dans certains points, d’autant plus que j’ai dépassé la quarantaine. Je pense qu’on n’aborde pas le voyage au long cours ou comme nomade digital si on a 25, 30 ou 40 ans, voire plus. Mais il n’y a pas d’âge pour voyager et partir voir le monde.
Lao (très joli prénom !), as-tu un blog, quelque chose pour que je te suive et même qu’on échange ?
Amitié,
Bisous à Fabienne et Benoît
Marjorie
Ange & Like
Magnifique témoignage. Bravo Lao !
Lao
Bonjour Marjorie,
Je te remercie beaucoup pour ton commentaire et ça me touche. Alors mon blog est au stade 0, mais tu peux me suivre pour le moment sur FB au nom de Lao Vang avec une moto rouge en photo de profil ;-). Je serai vraiment ravie de pouvoir échanger avec toi.
Lao
Bonjour Angel & Like,
Merci beaucoup.
Sophie Marette
Salut Lao, que c’est inspirant! Où étiez-vous à Hokkaido? J’y suis allée 2 fois et j’adore! Quels sont tes endroits préférés au Japon?
Lao
Bonjour Sophie,
Je suis ravie que l’interview t’ait plu.
A Hokkaido, nous sommes allés à Hakodate, Onuma-koen, Sapporo, Otaru, la péninsule de Shakotan, Niseko, Obihiro, Nemuro, Teshikaga pour les lacs, Shireteko et Sounkyo. C’était notre 2e fois à Hokkaido et tout comme toi, nous avons adoré. Mes endroits préférés au Japon ? Pfff il y en a tellement et ce sont principalement les régions montagneuses comme Hokkaido, les Alpes japonaises, les péninsules de Izu et de Kii, Shikoku, Kyushu, Tohoku. J’aime bien sûr les villes japonaises mais beaucoup plus les montagnes et les onsen sans oublier la cuisine japonaise. Au plaisir d’échanger avec toi sur le Japon ou d’autres pays.
Lao
Merci pour ton commentaire
Kate
Hello Lao,
Un grand merci pour les merveilleuses photos de paysages.
Elles sont splendides et sont le reflet d’une grande sensibilité.
Je suis très touchée par ces clichés remplis de belles émotions.
Félicitations.
Amicalement à tous les trois.
Kate
Lao
Bonjour Kate,
Merci sincèrement pour ton commentaire chaleureux.
domlnlque
Magnifique témoignage ! Comme je me reconnais également! Je vis mon rêve actuellement en Asie du sud-est et j’adhère parfaitement à cette philosophie de voyage en solo. Bien des choses à Lao et bonne continuation à Lisbonne.
Lao
Bonjour Dominique,
J’espère de tout cœur que tu prends plaisir à vivre pleinement ton rêve. Je te souhaite énormément de belles choses à découvrir et plein de rencontres enrichissantes.
Lao
Et merci pour ton commentaire.
Pauline
Comme bcp de commentaires, je me retrouve également énormément dans l’expérience de Lao tant sur les pays traversés, les émotions vécues pendant et après le voyage et sur ce que ce type de voyage nous apporte.
Merci pour ce beau récit, ces belles photos et à vous Fabienne et Benoît de nous permettre à nous lecteurs de revivre nos propres aventures à travers ces témoignages.
Belle continuation à vous,
Pauline
Lao
Bonjour Pauline,
Merci beaucoup pour ton commentaire.
Tu as raison, Fabienne et Benoît ont le don de nous transporter dans nos voyages au travers de leurs propres expériences et celles des autres.
Mag
Salut. Tout fait d’accord. Des articles comme celui-ci font très plaisir. Bravo Lao d’avoir franchi le pas. Comme Pauline ça nous rappelle de bons souvenirs. D’ailleurs Pauline tu n’aurais pas fait ton voyage en 2014, en solo et en passant par la Russie et la Mongolie par hasard ? Fabienne et Benoît : on ne pourrait pas rajouter une question sur l’itinéraire (au moins pays voire durée et même budget) pour les prochains articles svp ? En tout cas très bonne initiative. Merci.
Benoit
Hello Mag,
Yes bonne idée! je note pour l’itinéraire pour la prochaine interview 😉
Lao
Bonjour Magali,
Merci pour ton commentaire.
Bonne journée
Lao
Oups ce n’est peut être pas Magali. Désolée c’est le correcteur automatique
Betty
Bonjour à vous !
Quel plaisir de lire ces quelques lignes pendant la pause déj…j’en suis toute émue. Bravo Lao pour cette expérience. J’ai beaucoup aimé le “j’avais peur …mais de quoi ?”. Il est vrai que l’on se pose bcp de questions et heureusement les différents témoignages nous rassurent. J’aurais quelques à poser suite à cet article, toute réponse sera la bienvenue :
– Certains ont fait un voyage “d’entrainement” avant se lancer dans le vrai tour du monde (comme Lao au Japon). En effet, une amie me la conseillé aussi mais du coup je suis un peu perdue. J’étais focalisée sur ce grand voyage, en essayant d’être le plus réaliste possible mais je n’ai pas songé à faire ce pré-voyage. Combien de temps ? Où ? Seule ? Pensez-vous que cette étape soit nécessaire ? F et B , vous étiez déjà beaucoup partis à l’étranger il me semble ?
– Second question sur les billets tour du monde. Bcp de personnes disent qu’ils ont finalement changé d’itinéraire au cours de leur voyage. Du coup, avec ce type de billet , comment ça marche ? Les dates peuvent être flexibles mais qu’en est-il des pays ? Finalement ça “vaut ” qd même le coup de prendre un tel billet ? (je relirai l’article du blog sur la question aussi ^^’)
Merci à Laos pour ce témoignage. Même si nous ne sommes qu’en phase de préparation , je peux déjà ressentir ce que vous avez dit sur le fait d’être complètement déboussolée au retour (à Paris en plus…). Je sais déjà également que je voudrai aller à 200 à l’heure au début du voyage, merci d’avoir témoigner sur ça, ça m’a bcp rassurée.
A très bientôt à tous
PS: comment changer sa photo de profil sur ce blog pour les commentaires ? ^^’
Benoit
Hello Betty,
content de voir que tu apprécies ces expériences d’autres voyageurs 🙂 . Alors pour te donner mon point de vue par rapport à tes questions:
– De notre côté on avait quasi jamais voyagé en sac à dos avant de partir en tour du monde… juste un petit voyage de 2 semaines sur les Cyclades en Grèce en sacs à dos. Donc on a plutôt appris sur le tas pendant le voyage! Alors un voyage d’entrainement oui pourquoi pas (ça va dépendre de toi) mais ce n’est pas une nécessité pour tout le monde.
– Pour les billets tour du monde, tu peux facilement changer les dates de tes vols mais pas les destinations. Si tu veux changer une destination tu devras payer un supplément. Mais oui l’article en question sur notre blog est super bien détaillé (https://www.novo-monde.com/billet-avion-tour-du-monde/)!
– Pour changer la photo sur le blog, il suffit de se faire un compte sur Gravatar (https://en.gravatar.com/) et d’associer une photo à ton adresse e-mail. Ca changera ta photo sur tous les blogs qui utilisent ce système (la plupart)
Mag
Salut Betty,
On n’avait pas fait de voyage d’entraînement mais 1 voyage d’un mois au Mexique et 1 voyage de 2 semaines vers Vancouver en sac à dos mais bien avant d’avoir le projet de tdm. On n’a pas éprouvé le besoin de faire un pré-voyage et tout s’est très bien passé.
Pour les billets tdm, on a choisi de faire sans et on ne regrette pas du tout. Je ne sais pas si c’est encore le cas mais en 2014, il fallait avoir un avion pour arriver dans un continent et un pour en repartir (quels que soient les avions à l’intérieur du continent). Ce n’était pas possible de notre cas (départ France-Moscou, Europe puis nouvel avion à Siem Reap, Asie). On avait réservé les billets transpacifiques 6 mois avant car on pensait que les prix grimperaient trop et on a finalement regretté car nous avons dû faire des choix pour arriver à temps pour l’avion à Auckland (NZ).
Mag(ali)
Lao
Bonjour Betty,
Tout d’abord merci beaucoup pour ton commentaire.
Tout comme Benoit, je vais répondre à tes questions car je me suis posée les mêmes.
– Je pense que le voyage d’entrainement n’est pas nécessaire, cela dépendra du temps que tu auras et surtout de tes finances, je pense qu’il vaut mieux garder les sous pour ton tour du monde. J’avais déjà voyagé en sac à dos avec mon mari mais jamais seule et en mode minimaliste. J’ai fait ce pré-voyage dans les conditions que je souhaitais pour le tour du monde, il m’a permis de rencontrer des tourdumondistes français et étrangers et d’être plus sereine pour LE voyage.
– Quant au billet tour du monde, j’en ai pris un parce que mon voyage n’allait pas dépasser un an (je devais être rentrée pour une date précise) et que je voulais traverser les deux océans au moment de la saison haute (été, grandes vacances). En plus des simulations de prix de vols que je faisais sur internet, j’ai demandé des dizaines de devis à 3 agences (2 sur internet et une physique
à Paris) à 3 mois du départ (je n’ai pas du tout stressé lol), les 3 agences proposaient quasiment le même prix pour la même alliance et le même itinéraire mais pas pour les “options”. J’ai opté pour l’agence physique parce qu’ils ont répondu à toutes mes questions lol et pour des raisons personnelles. Je pourrai te donner les contacts si besoin et tu pourras les consulter de ma part. J’ai pu changer une quinzaine de fois les dates de vols sans problème. Le choix du billet tour du monde est très personnel, cela dépend de la durée du voyage, des destinations, du temps qu’on veut consacrer à la recherche de billets bon marché, des durées d’escale, …
Je te souhaite une bonne préparation. Ce n’est pas la partie la plus amusante mais c’est celle qui fait rêver avant de vivre la réalité.
Betty
Bonjour ! Merci pour tous vos commentaires très utiles. Ce sont de vrais soutiens en cette période de préparation semi secrète commando lol.
Lao je veux bien les coordonnées de l’agence de Paris si possible, comment pourrait on se les transmettre ?
Bonne journée à tous
Lao
Bonjour Betty,
Si tu as FB, tu peux me trouver au nom de Lao Vang avec une moto rouge comme photo de profil
Betty
Salut Lao, je n’arrive pas à te trouver sur fb, bcp de lao vang. Arriverais tu à me trouver avec Betty Asr ? Merci beaucoup
Fabien
Merci Lao pour ce témoignage passionnant qui me replonge dans une douce nostalgie (les Japonais ont un mot parfait pour ça : natsukashii, qu’on pourrait traduire par la nostalgie sans regrets). Comme toi nous avions passé plusieurs mois au Japon, et heureusement que contrairement à ton voyage ce n’était pas le dernier pays sur notre parcours parce que le retour aurait été encore plus difficile qu’il ne l’a déjà été ! Bravo pour ton courage de partir seule et bravo à ton mari d’avoir su comprendre ce besoin même si le projet ne l’attirait pas lui-même. Ça ne devait pas être évident de concilier ces 2 points de vues différents, et également de prendre la décision de revenir quelques jours voir ton mari et de réussir à repartir plusieurs mois dans ce rythme si particulier…
Je me retrouve aussi beaucoup dans ce que tu dis, Lao. Je n’avais pas mentionné certaines choses dans notre interview (il y a tellement de choses à raconter d’une année de voyages, c’est difficile de synthétiser ça en quelques mots…), mais nous aussi on a vécu des rencontres improbables de voyageurs connus sur un continent et revu plusieurs fois les mois suivants, dans un autre pays ou même un autre continent, et parfois par hasard sans se concerter ! Ou cette rencontre d’un couple de Japonais de plus de 70 ans qui en étaient environ à leur 25ème voyage au Népal, rencontrés sur un trek dans la région de l’Everest et qui nous ont invités chez eux à Hokkaido quelques mois plus tard pour nous faire visiter la région de Furano où ils vivent…
As-tu randonné dans le parc national du Daisetsuzan, Lao ? C’est un de mes meilleurs souvenirs du Japon ! J’avais adoré camper quelques jours sur l’île de Rishiri tout au nord aussi, dans une ambiance de bout de monde avec un super onsen en récompense de l’exténuante randonnée du volcan de l’île.
Pour Betty ou pour les autres qui liraient cette page et se poseraient aussi la question : nous aussi on a fait le choix de ne pas prendre de billets tour du monde, ça aurait été contraignant au final et c’était l’une de nos meilleures décisions. On a en effet changé certaines destinations en cours de route et ces billets n’ont pas la souplesse que l’on pense. Le fait de pouvoir changer la date est totalement tributaire d’un nombre de places très limité réservées aux voyageurs détenteurs de ces billets spécifiques dans les avions et j’ai lu pas mal de témoignages de personnes très déçues de n’avoir pas pu profiter de la souplesse fantasmée de ces billets, ou alors de façon limitée. En terme de budget, on a comparé ce qu’on a payé au final et le devis qu’on avait fait pour nos billets tour du monde, et c’était sensiblement la même chose. La différence c’est qu’on a choisi tous nos déplacements en avion selon nos envies du moment. Il y a quelques vols qu’on a réservé davantage en avance, 1 ou 2 mois avant environ (entre l’Asie et l’Océanie, entre l’Océanie et l’Amérique du Sud, et pour l’île de Pâques), parce qu’on voulait éviter les mauvaises surprises sur ces vols clé. Certes, on perd un peu plus de temps en voyage à regarder les prix des billets d’avion, mais ça permet davantage de souplesse, voire de créer des itinéraires alternatifs basés sur les promotions du moment qui apportent du piment au voyage et aident à prendre des décisions sur les dates ! Il faut garder à l’esprit qu’un voyageur en tour du monde a le luxe du temps et peut a priori se permettre pas mal de souplesse sur les dates de départ pour l’avion. Et ça fait clairement partie de l’excitation du voyage de ne pas avoir tous les billets en main au moment du départ.
En effet, comme déjà mentionné, partager l’itinéraire des personnes interviewées est une bonne idée, ça complèterait bien !
Merci Fabienne et Benoit de continuer à nous faire voyager et rêver 😉
Lao
Bonjour,
Merci Fabien pour ton chaleureux commentaire. En te lisant, je replonge à mon tour dans le natsukashii.
Ce type de voyage nous apprend beaucoup sur qui nous sommes, ce à quoi nous aspirons et ce qui nous fait vibrer.
Et tout comme toi, Daisetsuzan était une expérience fabuleuse et inoubliable, c’était notre dernière étape à Hokkaido avant le retour sur Honshu. Malheureusement, nous n’avons pas eu le temps d’aller sur l’île de Rishiri, ce sera pour une prochaine fois.
Je te remercie sincèrement de partager à nouveau vos expériences aussi bien au niveau des rencontres extraordinaires, des destinations, que des billets d’avion pris au fur et à mesure. Si je devais repartir, après la crise Coronavirus, je ferai le même choix que le vôtre, je ne prendrai pas de billet tour du monde, je me laisserai porter.
Je te souhaite de continuer à voyager et à rencontrer des gens aux quatre coins du monde, de faire des films magnifiques, et de partager tes expériences.
Encore mille mercis à Fabienne et à Benoît pour cette opportunité d’échanger avec d’autres voyageurs passionnants.
Betty
Salut Fabien, merci pour ton témoignage et tes réponses. Ça fait tellement du bien de pouvoir parler de ça pendant cette période… Avec tous les conseils de chacun, je me sens désormais plus préparée pour organiser ce voyage alors vivement que l’on puisse s’y remettre. Quel plaisir également de relire mes commentaires et de constater qu’un cap a été franchi : j’ai réalisé ce premier voyage test (au Cambodge), en solo, et ça été et c’est, une expérience déterminante dans ma vie (kisskiss Lao, Fabienne et Benoît 😉
Lao
Bonjour Betty,
Tu es partie au bon moment au Cambodge 😉
Maintenant tu es prête pour ce futur fabuleux voyage autour du globe.
Bonne préparation
Ses Specs
Hello Lao,
Merci d’avoir partager ton expérience. Je me sens un peu perdu par le sens de ma vie par moment… Approchant les 40 ans …
Quel budget avais tu prévus (pays villes visités) et finalement combien ça t’a coûté (pays villes visités) ?
Combien faut il budgeter ? Comment as tu fait pour réunir les fonds ? Des astuces ? Cordialement Ses
Lao
Bonjour Ses,
Merci pour ton commentaire.
Pour répondre à tes questions sur le budget d’un tour du monde, tu peux t’aider de l’article de Fabienne et Benoit, https://www.novo-monde.com/budget-tour-du-monde/, du planificateur de A-contresens, https://planificateur.a-contresens.net, de l’article du tourdumondiste, https://www.tourdumondiste.com/budget-tour-du-monde et les articles du blog tourdumonde5continents, https://www.tourdumonde5continents.com/partir-tour-monde-guide-ultime/.
J’avais préparé mon budget en m’inspirant beaucoup de ces blogs. Par exemple, j’avais rajouté 50% pour la Nouvelle Zélande car je louais seule une voiture.
A mon avis, le budget est très personnel et dépendant de beaucoup de paramètres. Il varie en fonction des pays que tu souhaiterais visiter et la durée de séjour, de la durée totale du voyage et de la façon dont tu voyages (transport, hébergement, nourriture, activités …). Une chose est sûre, il est important de prévoir un budget pour le voyage et pour le retour.
J’ai rencontré des voyageurs qui avaient pu réduire leurs frais de voyage grâce à du travail sur place (plateformes workaway ou wwoof par exemple) ou l’hébergement chez les locaux (counchsurfing) ou encore en faisant du stop.
Mes astuces pour réunir les fonds : j’avais travaillé pendant 17 ans et j’avais mis des sous de côté. Il y a quelques années, j’ai pris conscience de ma surconsommation de chaussures et de vêtements. Lorsque l’idée du tour du monde est devenu un vrai projet, j’ai drastiquement limité les dépenses inutiles et j’ai vendu ce dont je n’avais plus besoin. Tous les blogs cités précédemment en parlent très très bien.
Si tu as le projet d’un voyage au long cours, alors je t’encourage à lire quelques blogs qui te feront rêver et te dire “bientôt ce sera mon tour”.