On est des VEINARDS! C’est vrai quoi… Nous avons la chance de pouvoir partir en tour du monde! On va surement découvrir des endroits magiques et faire des rencontres qui vont nous marquer pour la vie… Nous en sommes même convaincus ! Mais on risque aussi de se prendre certaines réalités en pleine figure. Vous le savez surement, l’Amérique du nord et l’Europe détiennent plus de 60% des richesses mondiale ! Pour ne citer qu’une seule statistique…
Et si vous regardez bien notre itinéraire, ben on a décidé de partir en Asie, en Océanie et en Amérique du Sud…
C’est donc avec nos gros sabots d’européens que nous nous lançons dans un voyage (un poil égoïste quand on y pense) à la rencontre de gens qui possèdent beaucoup moins que nous et qui vivent souvent dans des conditions bien plus difficiles…
Ce constat, ou cette prise de conscience, nous a fait réfléchir et on s’est demandé :
Serons-nous partout bien accueilli en tant que riche touriste européen ?
Que pourrions-nous faire afin que notre voyage soit aussi bénéfique aux gens que nous rencontrerons ?
ou encore Comment nous comporter afin de respecter les habitants des pays que nous visiterons ? …
Orchestrée par Voyageurs du Net et parrainée par Voyageons-Autrement, ABM, Babel Voyage, EchoWay et Viatao, cette opération vise à promouvoir dans la blogosphère le tourisme responsable et alternatif.
Un backpacker est-il un voyageur « responsable » ?
Je n’ai personnellement jamais été du genre « voyage tout organisé » ou encore « hôtels de luxe »… Je suis plutôt le gars « camping sac à dos ». C’est mieux si on veut partir en tour du monde… Vous me direz que c’est déjà pas mal et que je ne participe donc pas tellement aux multiples dérives associées au tourisme de masse… Mais est-ce vrai ? Est-ce que le simple fait d’être un « backpacker » me transforme en voyageur responsable ?
Voyager de manière responsable ça veut dire quoi ?
Pour résumer, c’est voyager en respectant les cultures et traditions des pays visités. Agir en respectant l’environnement ainsi que s’assurer qu’on participe au développement social et économique de la population locale.
Alors la réponse à la question :
Est-ce que je voyage responsable en me baladant sac au dos ?
…la réponse est non, pas forcément ! Tout dépend de ce que je fais. Je ne me suis pas toujours comporté de manière « responsable » durant mes différents voyages version backpacker. Par exemple, pour économiser 50 centimes (bon j’étais étudiant), j’ai souvent choisi d’aller manger dans des grandes chaînes de restauration (ou alors aller dans le grand centre commercial du coin) plutôt que d’aller dans un restaurant ou un marché de la région…
J’ai aussi déjà évité de prendre un guide local. Alors que cette petite dépense m’aurait permis d’en apprendre plus sur la région tout en me comportant de manière plus « avertie » sur l’endroit ou je me trouvais. Ce ne sont que deux exemples parmi d’autres. Mais ils montrent bien que c’est pas parce qu’on est un « backpackers » qu’on se comporte forcément mieux qu’un autre touriste. Je dirais qu’en voyageant sac au dos c’est déjà un bon début car on aura plutôt tendance à privilégier le train ou les bus pour se déplacer, le camping ou le couchsurfing pour se loger…
Mais je pense que bien réfléchir aux conséquences d’actes simples (acheter quelque chose, prendre un guide, visiter un endroit) en fonction de l’endroit où l’on se trouve prend aussi une part importante d’un voyage « responsable ».
Comment l’appliquer à notre voyage ?
Bonne question… Comme on est des globes trotteurs en puissance, on manque encore un peu d’expérience. On imagine bien que ça ne sera pas forcément facile tous les jours. On aura l’étiquette « touriste » collée sur le front. Le touriste n’a pas la cote partout et il est parfois difficile d’éviter les pièges à touristes.
De plus, la barrière de la langue risque de ne pas faciliter la tâche à certain endroits. Même si on a prévu de se mettre à l’espagnol. On a beau parler français, allemand et anglais…ça va pas trop nous aider en Chine et en Amérique du sud. Mais je pense que le plus important c’est d’avoir pris conscience de ce problème et de s’être posé les bonnes questions à l’avance. Alors à la question :
Serons-nous partout bien accueilli en tant que riche touriste européen ?
Ehh bien j’en sais rien… certainement pas partout. Mais si on se comporte de manière « responsable », en essayant de comprendre les coutumes et traditions locales, ça devrait bien se passer dans la majorité des cas 😉 (en tous cas on espère).
Que pourrions-nous faire afin que notre voyage soit aussi bénéfique aux gens que nous rencontrerons ?
C’était la deuxième question qu’on s’est posée… Ehh bien, appliquer tous ce dont on vient de parler serait déjà vraiment bien ! Toutefois, on a conscience de faire partie d’une extrême minorité de veinards (deuxième petite statistique : La Suisse est le pays du monde où la richesse moyenne par adulte est la plus élevée avec 372 700 dollars) et on aimerait bien faire un petit peu plus…
Alors avec Fabienne on a déjà le projet depuis un petit bout de temps de rendre visite, pendant notre tour du monde, à des associations dont la cause nous touche et qui œuvrent activement dans des pays que nous visiterons (si vous avez des propositions, elles sont les bienvenues 😉 ).
Nous voudrions nous arrêter peut-être quelques jours pour participer à leurs actions quotidiennes et si possible leur faire un don en personne. Il m’a personnellement toujours été difficile de donner de l’argent à une grande ONG car je n’avais aucun moyen de savoir où cet argent irai. Il me semble aussi que donner de l’argent directement à une personne dans le besoin n’est pas forcément une bonne solution. Par contre, lorsqu’on a un contact avec une association qui œuvre sur place et qui sait quelles sont les priorités, c’est autre chose…
Conclusion
On espère qu’avec notre modeste blog et d’autres moyens que le web met à notre disposition, nous arriverons à récolter un petit peu d’argent pour faire un don à quelques associations que nous croiserons sur notre route… Mais promis, on vous expliquera plus en détail dans quelques mois ;-)…
Enfin, cet article est en quelque sorte le résultat de notre réflexion sur ce qu’est un voyage « responsable » pour les « backpackers » en puissance que nous sommes. On espère que cet article, avec d’autres de cette opération, aura le mérite d’ouvrir le débat et de faire réfléchir les lecteurs sur la question.
Nous serions aussi ravis d’entendre votre opinion dans les commentaires et de savoir ce que vous pensez de notre petit projet.
Voyageur Attitude
Quelle expérience vous allez faire ! De toute facon vous allez faire marcher les économies locales, donc voyager aide les pays visités. Mais il vaut mieux ne pas trop user des grandes chaines, ou le capital revient parfois aux pays riches qui détiennent ces chaines. C’est un tout cas un tres bon sujet et une bonne conclusion. Je vais donc y réflechir.. pour y faire un article sur mon blog, pourquoi pas ?!
Plus on en parle, mieux c’est !
Mikael @ Voyageurs-du-Net.com
Bonjour et merci pour votre participation.
Se questionner sur ses actes, sur les conséquences de ceux-ci, sur les bienfaits pour la population locale, cela me semble un très bon début, toujours.
La question n’est pas de faire de chacun un fanatique, un écolo 100% parfait ou un anticapitaliste ascétique ; pourquoi pas du Coca, un McDo, des produits d’importation, mais de temps en temps seulement de préférence, et en gardant à l’esprit que cela ne devrait rester qu’une proportion minoritaire.
Se rendre dans un lieu très touristique, pourquoi pas ? Mais alors autant prendre le temps de chercher un peu comment le visiter autrement, comme l’ont fait Aïcha et Khaled du blog Chacun son Tour (cf. http://www.chacunsontour2.com/2013/03/05/un-tourisme-alternatif-aux-maldives/), et l’on y gagnera un enchantement et des rencontres bien plus gratifiantes que les stériles lieux où rien ne peut se passer où se précipitent les gens dans la vie desquels rien ne se passe.
Et puis manger au marché coûtera le plus souvent bien moins cher que le restaurant et même le McDo. Un seul exemple : ici au Guatémala, le BigMac doit être autour de 25 quetzales (2,50€ grosso merdo) ; avec cette même somme, on peut s’acheter un régime de bananes, un zapote (fruit local charnu et délicieux à l’arrière-goût d’amande), des tomates, etc. (grosso modo de quoi faire trois repas en solo). On pourrait multiplier les exemples.
Un autre conseil, d’ailleurs lié : privilégier les séjours de qq semaines (on économise le coût des transports, on peut négocier une réduc sur le séjour qui réduit la dépense par nuit ; de préférence choisir des hôtels avec cuisine pour s’épargner les restaurants ou la bouffe de rue super grasse — moins en Asie, a priori)… Cela permet de faire des rencontres, de revoir des gens, de percer la couche de superficialité de relations avec des personnes qui savent que l’on n’est que de passage.
Merci encore pour votre participation,
Mikaël de VDN
Jonathan de voyagecast
C’est vrai que le principal c’est de se poser la question, et les petits gestes sont déjà pas mal…
Par contre je vous arrête, je suis Suisse et je n’ai pas 372 000 $… Merci de me rappeler que j’ai raté ma vie 😉
Benoit(novomonde)
@Mikael: On a pas prevu de devenir des fanatiques ecolos (meme si je ne mange jamais McDo…mais c’est plus pour le cote malbouffe)… Mais c’est qu’une fois qu’on a reflechi sur le sujet, disons qu’on y repense plus facilement.
Sinon l’article sur les maldives est un excellent exemple… Ca demande certainement un poil plus de recherche mais au final c’est bien plus sympa et surement bcp moins cher (en tout cas pour les maldives…)
Et Merci pour les conseils… on aura tout le temps du monde donc on a pas prevu de se presser… Des qu’un endroit nous plaira bien, hop! on posera nos sacs a dos pour quelques temps 😉
@Jonathan
ahahah…On est aussi Suisse et on a aussi rate notre vie du coup ;-)… Disons qu’il y’a quelques personnes qui font monter la moyenne 😉
stéphane
J’ai beaucoup vos articles sur comment vous avez planifié votre trip tour du monde en comparant les agences et maintenant ce billet.
Vous allez dans le vif du sujet et c’est bien. Si on fait un tour du monde, on ne sera pas forcément responsable tout le temps par contre, je pense que l’impact d’un backpacker à un touriste qui est juste la pour visiter est moindre. Le backpacker prendra le bus ou les transport locaux alors que le tourisme normal prend l’avion pour gagner du temps ou le taxi.
Lola
Je suis d’accord avec vous que ce n’est pas parce qu’on voyage en mode sac-à-dos qu’on a forcément une attitude responsable. Et tous les voyages organisés ne vont pas à l’encontre de cet idéal, en particulier quand c’est en petit groupe et plutôt hors des entiers battus ! ^^ J’ai en tête par exemple un voyage où je suis allée au Ladakh (Inde) et où j’avais fait exprès d’acheter des cahiers d’école dans un minuscule magasin du coin au lieux d’en acheter en France. Et on avait pu demander au guide de s’arrêter dans une école, où j’ai pu donner ces cahiers à la maîtresse qui les a distribué ensuite ! On dormait la plupart du temps sous tente dans le terrain de locaux, les encadrants étaient Ladakhis donc même si c’était organisé par une agence, ça a fait marcher le commerce local.
Bon avant de retourner en France, on s’est arrêté 3 jours à Delhi dans un hôtel étoilé pour visiter le Taj Mahal et les environs… Là ça a fait baisser le "niveau responsable" du voyage !
Mais je pense que les petits gestes peuvent être déjà importants, et le principal est déjà d’essayer d’en prendre conscience.
Sinon j’aime beaucoup vos articles, et j’ai hâte de suivre votre tour du monde ! 😀
Voyageur Attitude
Il faut quand meme nuancer… Si le backpacker prend les transports locaux au lieu du taxi, et la mourriture de rue au lieu d’un restau, c’est surtout pour faire des économies. On se dit aussi que c’est bien de consommer comme ca..mais ca reste surtout par économie !
Et je pense que bon nombre de backpackers (dont je fais partie) auront une attitude différente en vieillissant. On ne voyage pas à 50 ans comme on peut le faire à 25 ans.. Par confort, parcequ’on a plus d’argent et qu’on apprécie avoir plus de confort, et par manque de temps. Les voyages qu’on entreprend à 25 ans sont souvent de longs voyages..
Clément
Bonjour,
Il est tout à fait évident qu’il s’agit là d’une bonne initiative, celle de voyager responsable. Oui, on fera tout son possible pour voyager économe mais on participera également aux bonnes oeuvres que nous allons croiser sur notre itinéraire. Ce sont toujours les petits actes qui ont plus de valeur.
Benoit (novomonde)
@Lola : Merci ;-)… C’est exactement au genre de voyage que tu décris que je pensais quand on a écris l’article! ça a du être une chouette expériance en Inde ;-)… Et je pense que il n’y a pas de mal à redormir dans un hôtel après quelques jours sous tente hehe…
@Voyageur attitude: C’est clair que c’est surement pas toujours par souci d’être responsable ;-)… Mais disons que si on a le choix entre un petit resto de rue et une grande chaine pour le même prix, faut juste avoir un poil de bon sens…
Et sinon c’est clair que dans 20 ans notre façon de voyager devrait évoluer un peu… même si j’espère toujours prendre le temps de voyager et pas juste 1 semaine en vitesse à un endroit…on verra
Lola
C’est vrai que c’était agréable d’être à l’hôtel, sauf que je me suis sentie trop en confiance, j’ai baissé ma "garde" et j’ai osé manger des fruits (de la pastèque je crois)… Ce n’était pas une bonne idée car j’ai été malade sur le retour. Moralité : faire *toujours* attention à ce qu’on mange dans ces pays là, nos petits estomacs n’étant pas habitués !
Mikael @ Voyageurs-du-Net.com
Bonjour,
Je rebondis sur les propos du blogueur de "Voyage Attitude" :
"Et je pense que bon nombre de backpackers (dont je fais partie) auront une attitude différente en vieillissant. On ne voyage pas à 50 ans comme on peut le faire à 25 ans.. Par confort, parcequ’on a plus d’argent et qu’on apprécie avoir plus de confort, et par manque de temps. Les voyages qu’on entreprend à 25 ans sont souvent de longs voyages."
Le confort ne signifie pas nécessairement un absence d’équité dans la redistribution des recettes. Si on va dans une grande chaîne d’hôtels ou un resort, oui, assurément ; mais même dans les hôtel 3 ou 4 étoiles, il en existe qui respectent des critères environnementaux et sociaux. L’âge, dès lors, n’a rien à voir, seulement la paresse et le je-m’en-foutisme ou l’ignorance de la réalité des employés qui servent les touristes.
Cdlmt,
Mikaël
Mikael @ Voyageurs-du-Net.com
PS – J’invite tous les blogueurs-voyageurs souhaitant participer à l’opération à me contacter à l’adresse suivante : mikael|at|voyageurs-du-net.com. A bientost !
Benoit (novomonde)
@Lola: Je suis aussi parti 3 semaines en Inde et on a tous choppé la tourista sans exception… Dans mon cas, ça a pas été trop violent mais ma pauvre soeur a eut du mal à s’en remettre…
@Mikael: Tout à fait d’accord avec toi… Et si on cherche un peu plus de confort avec l’âge, on a aussi souvent plus de moyens! On peut donc bien se donner la peine de trouver un logement "respectable" même si ça coute un poil plus cher…(et même pas sûr que ça soit le cas)! J’imagine que dès lors, le principal problème réside dans le fait qu’il faut CHERCHER une solution "équitable"… et c’est tellement plus facile d’acheter qqch de déjà tout organisé…
alistril
Coucou!
Je trouve que votre voyage est génial et l’idée du tour du monde est géniale en soi.
Par contre je trouve que l’article est un peu culpabilisateur mais peut etre que c’est juste l’effet qu’il a sur moi.
On ne change pas là où l’on nait, que l’on soit riche ou pauvre. Tout le monde a le droit de voyager et notre richesse ne devrait pas influencer notre façon de voyager. Si votre coeur vous guide à donner a des associations et acheter dans des marchés locaux alors je pense qu’il faut tout à fait le faire mais si c’est pour s’acheter une conscience, cela ne marchera pas.
Lors d’un voyage, je pense qu’il faut aider les gens comme on aiderait tout etre humain parce que c’est un etre humain et non pas parce qu’il vit en Inde. Et symmétriquement, je pense qu’il faut aussi accepter de l’aide, quelle quelle soit, meme financière si elle est utile et présentée de bon coeur parce que accepter l’aide nous enrichit et nous apprend à aider de bon coeur.
Je trouve qu’en europe occidentale nous avons tendence à aider ou donner par culpabilité (pour les raisons de richesse que vous citez plus haut) et non par bonté de coeur et c’est un trait à changer en voyageant.
J’ai peut etre fait du hors sujet, peut etre que l’auto-culpabilisation que j’ai ressenti dans l’article n’était pas vraiment la, du coup j’ai réagi plutot à ce ressenti plutot qu’aux faits durs du texte.
Je vous souhaite une superbe continuation 🙂
Benoit(novomonde)
Salut Alistril,
Merci pour tes encouragements…;-)
En écrivant l’article, je ne cherchais pas à faire culpabiliser les gens (et si c’est le cas, sorry 😉 ) mais plutôt à leur faire prendre un peu conscience de ce que voyager responsable peut impliquer… J’espère aussi qui si nous sommes ammené durant notre voyage à donner de l’argent à une association ou à qqun, ça sera non pas pour nous donner bonne conscience mais plus pour soutenir sincèrement une cause que nous aurons trouvées belle et juste. On espère aussi si cela arrive que ça sera le fruit d’une belle rencontre et de beaux moments… Du coup, un geste comme un don sera fait (et aussi reçu) de bon coeur! Mais on verra bien au feeling pendant le voyage 😉