Lors de la dernière expérience de tourdumondistes, on partageait avec vous le tour du monde de Cécile et Quentin qui avait justement été écourté par le Coronavirus. Et c'est en commentaires de cet interview que Van (ou Vanessa) partageait avec nous qu'après de longues heures de tergiversations, ils avaient décidé avec son mari Fab (Fabien) de rester confinés en Malaisie en espérant pouvoir continuer leur tour du monde.
Ce commentaire a attisé ma curiosité ce qui m'a poussé à me perdre quelques heures sur leur très chouette blog. J'y ai découvert qu'en plus d'être aussi suisses, cela faisait déjà plus de 30 mois qu'ils vadrouillaient sur notre belle planète. On s'est donc dit que ça pourrait être intéressant de leur poser quelques questions pour savoir comment ils en étaient arrivé à voyager aussi longtemps et pourquoi ils ont décidé de se confiner en Malaisie malgré le Covid19.
Note: Nous leur avons posé nos questions à la fin du mois de Mai. Comme leur situation a un peu évolué depuis, vous trouverez quelques MAJ en cours d'Interview
Expérience de tourdumondiste avec Van et Fab
Hello à tous les deux,
Est-ce que vous pourriez vous présenter rapidement et nous dire ce que vous faisiez dans la vie avant votre tour du monde? Aviez-vous déjà beaucoup voyagé avant de partir?
Van: Moi c’est Van, bientôt 36 ans. Je travaillais auparavant aux CFF (Chemins de fer fédéraux suisses). Avec les trains j’avais déjà un pied dans le voyage! J’ai pas mal voyagé dans ma vie. Comme j’avais des horaires irréguliers, j’arrivais à partir hors vacances scolaires et pour des périodes de plusieurs semaines. C’était idéal pour moi, grande frileuse, qui voulait fuir l’hiver.
Fab: Moi c'est Fab, 38 ans dans deux semaines, j'ai travaillé 20 ans pour les CFF dans la circulation des trains. doux rêveur fan de nature et de montagnes. Un peu voyagé mais surtout en Europe.
Pour que nos lecteurs puissent se faire une idée plus facilement, est-ce que vous pourriez vite partager avec nous l’itinéraire de votre voyage (pays, durée) et le budget que vous aviez avant de partir?... bon en gros hein parce que vous en êtes déjà à plus de 30 mois de voyage et vous n’êtes toujours pas rentré 😉
- Brésil : 10 jours
- Uruguay : 9 jours
- Argentine : 2 mois et demi
- Bolivie : 5 jours, voyage avorté à cause des inondations et des grèves
- Chili : 5 jours, c’était notre itinéraire de secours pour rejoindre le Pérou
- Pérou : 1 mois et demi
- Équateur : 3 mois
- États-Unis : 2 semaines
- Mexique : 1 mois et demi
- Los Angeles : 3 jours, pour prendre notre vol intercontinental pour l’Asie
Asie c’est un peu plus brouillon car nous avons juste suivi les opportunités, les rencontres et nous avions quelques rendez-vous à honorer.
- Hong Kong : 6 jours
- Malaisie : 7 mois mais en plusieurs fois
- Singapour : 2 fois 3 jours
- Brunei : 2 jours
- Indonésie : 1 mois
- Thaïlande : 3 mois, en plusieurs fois également
- Laos : 2 semaines
- Sri Lanka : 1 mois
- Émirats : 5 jours
- Oman : 3 semaines
- Inde : 5 semaines
- Birmanie : 3 semaines et demi
- Cambodge : 1 mois
- Vietnam : 2 mois et demi
Pour le budget nous comptions 30’000 CHF (28’500€) pour les deux pour une année. Nous avons mis plus de deux ans pour dépenser cette somme.
Quelles étaient vos motivations / attentes pour partir faire le tour du monde? Y a-t-il eu un élément déclencheur qui a agi comme “déclic” pour vous lancer dans cette aventure?
Van: Nous étions déjà deux accros du voyage mais un jour Fab débarque depuis la bibliothèque avec un livre intitulé Ils ont fait le tour du monde de Sandrine Mercier et Michel Fonovich. Nous avons tous les deux dévoré ce bouquin et Fab me sort “Nous aussi, on peut faire ça!” Je l’ai pris au mot…
Fab: Le déclic a été surtout sur notre mode de vie: belle voiture, bel appart, sécurité matérielle et financière mais peu de temps pour en "profiter" ensemble vu nos horaires décalés
Vous préparez un tour du monde et cherchez encore un peu d'inspiration / de lecture? On vous propose notre sélection de livres pour préparer un tour du monde.
Vous y retrouverez des guides pratiques ainsi que des récits de voyages et des beaux livres inspirants, bref de quoi être fin prêts à vous lancer dans l'aventure!
Souvent les réactions à l’annonce d’un tel projet sont assez contrastées… Comment ont réagi vos familles et amis quand vous leur avez dit que vous vouliez partir en tour du monde?
Van: Ils n’ont pas vraiment été étonnés puisque nous profitions déjà de tous nos jours de congé pour partir en vadrouille. Le prolongement de notre périple a plus fait grincer quelques dents. Mes proches espéraient plutôt me voir rentrer dans le moule. (carrière, enfants, belle maison, etc) Loupé!
Fab: L'annonce a mes parents est survenue en même temps que celle de notre mariage, ce qui a plus surpris mes proches qu'un tour du monde. Ma mère a failli s'évanouir mais depuis qu'elle voit qu'on est heureux et pas inconscients je crois qu'elle a digéré le coup
Van: je crois que ça a fait du bien à la maman de Fab de voir “en vrai” ce que nous vivons et ça l’a rassurée. Depuis, c’est une de nos plus grandes fans! Nous sommes également responsable d’avoir donné des grandes envies de voyages à certains de nos amis!
Avant le départ, est-ce que vous aviez des craintes / peurs par rapport à certain aspects de ce voyage (de sa préparation, du voyage en lui-même mais aussi du retour)?
Fab: Comme bon citoyen de notre société de surconsommation et hyper sécuritaire, la peur du manque, (nourriture, affectif, confort, sécurité, etc) qui après 30 mois s’estompe peu à peu mais pas facile dans ce monde globalisé, c’est une discipline personnelle de chaque instant. Du coup la peur du “retour” est exactement la même, de devoir se replonger dans ce système capitaliste et individualiste à bout de souffle et en manque de sens à nos yeux.
Van: moi, je ne suis qu’une inconsciente, je n’avais pas vraiment de peur. Mais ce que dit Fab est très juste. J’ai peur de devoir revoir certaines de mes valeurs pour me conformer à la société occidentale à notre retour.
Vous avez commencé votre voyage au Brésil et en Amérique du sud en général… une raison derrière ce choix? Ça vous a fait quoi de débarquer comme ça avec vos backpacks au Brésil? (perso je me rappelle du jour où on a débarqué à Pékin avec nos backpacks comme si c’était hier 😉 )
Van: C’est l’offre aérienne qui a arrêté notre choix. L’Amérique du Sud était aussi une contrée que ni Fab, ni moi ne connaissions auparavant et c’était une manière de commencer avec quelque-chose de complètement nouveau.
Moi, c’est le départ de Genève qui m’a beaucoup marquée car nous étions accompagnés jusqu’à l’aéroport de proches et d’amis, ça annonçait quelque-chose de particulier. L’arrivée sur la baie de Rio était magnifique au coucher du soleil sur les pains de sucre si typique de la région mais je crois que je ne réalisais pas encore que nous étions partis pour de bon, pas juste en vacances.
Fab: J’avais tellement la tête dans le guidon avec l’organisation que je prenais trop au sérieux que le débarquement au Brésil ne m’a pas plus marqué que ça.
Comment s’est passé le début de votre voyage? Je me rappelle de notre côté qu’on avait attaqué le voyage à 200 à l’heure pour ralentir au fur et à mesure…
Van: C’est exactement ça! En plus nous voulions à tout prix tester le volontariat et nous avons commencé à les enchaîner sans vraiment profiter. Nous avions aussi trop prévu de choses. Mais le destin s’en est vite mêlé. Nous sommes restés coincés à Uyuni à cause des inondations et des grèves et nous avons dû attendre, puis changer nos plans. Depuis, nous nous sommes bien calmés.
Fab: Oh oui bien trop vite quand on y repense mais bon je voulais tout prévoir les volontariats et j'ai vite changé d'approche. Le voyage a réellement commencé en Bolivie dans un pays plus modeste où il a fallu adapter notre "planning".
Le quotidien lors d’un voyage au long cours est très différents du quotidien de salarié (ou même lors de vacances plus “classiques”), qu’est qui vous plaît dans cette façon de voyager? Au contraire, est-ce qu’il y’a des choses que vous aimez moins?
Van: Dans un voyage au long cours, avoir le temps, c’est le pied total! Nous faisons parfois des détours ou des étapes par des coins inconnus et improbables et nous rencontrons des gens fantastiques. Nous pouvons nous permettre de ne rien planifier et de nous laisser porter par le destin ou les opportunités. Nous prenons aussi le temps de nous écouter (faim, fatigue, baisse de forme, etc) Nous sommes juste moins flexibles au niveau du budget mais Fab manage ça comme un chef et on s’adapte très bien,
Fab: Avoir le temps c’est clairement, le luxe le plus ultime. Ça nous permet de nous ouvrir à des possibilités et des propositions.
Et votre couple dans tout ça? En lisant vos différents bilans, il semblerait que tout roule pour vous. La thérapie de la marche et l’humour seraient-ils les secrets d’un voyage en couple réussi?
Van: Ce n’était pas gagné d’avance car, dans notre vie d’avant, nous travaillions tous les deux en horaires irréguliers et nous passions notre temps à juste nous croiser entre deux tours de service. Passer de ça à être ensemble 24 heures sur 24 n’allait pas être facile. Finalement, ça s’est fait assez naturellement. Il ne faut pas oublier de se donner de l’espace de temps en temps. Mais ça tombe bien, Fab adore aller faire les courses! C’est son moment à lui et quand il revient, il est tout fier de me montrer les trésors qu’il a dénichés.
Quand nous avons un problème à régler, nous enfilons nos baskets et allons faire un tour, déjà pour changer d’air et discuter. Nous en avons marché des kilomètres sans nous apercevoir comme ça! Et évidemment, l’humour aide à désamorcer pas mal de situations
Bien sûr, parfois ça clash et je pars bouder dans mon coin un moment. Mais voir Fab faire le clown pour essayer de me dérider vaut son pesant d’or!
Fab: Chaque semaine durant les Skype mon beau-papa me demande si je supporte toujours Van, mais bon à part qu'elle veut toujours me priver de chocolat (pour mon bien soi-disant LOL) elle est adorable et c'est toujours un plaisir de constater qu'elle est la chaque matin à mes côtés.
Van: Je ne le prive pas de chocolat mais d’orgie de chocolat, nuance!
J’ai vu que vous aviez effectué plusieurs volontariats en cours de route… Qu’est-ce que ce genre d’expérience vous a apporté en plus du voyage à proprement parlé. Est-ce que c’est facile de trouver des volontariats en cours de route?
Van: En général, les volontariats sont regroupés sur les sites internet HelpX et Workaway (Note de Benoit: On connaît aussi Worldpacker). Ils sont assez faciles à trouver mais certaines demandes restent sans réponse. Déjà, ils permettent de poser nos sacs pour quelques semaines. Puis, nous découvrons de nouvelles communautés dont nous finissons par en faire partie. Les échanges humains sont en général très forts durant un volontariat. Cela nous permet également à nous frotter à différents métiers dont nous ne connaissions rien auparavant.
Fab: super expérience (en général, pas a chaque fois). La liberté car si ça ne te plaît pas, tu remballes ton sac et tu t’en vas.
Mais nous sommes chaque fois tombés sur des gérants atypiques, loufoques mais géniaux et surtout humains. Je recommande a tous d'essayer! Barman de plage, j’ai vraiment trouvé top ce job!
Qu’est-ce qui vous a le plus émerveillé pendant votre voyage jusqu’à maintenant? Au contraire, qu’est-ce qui vous a le plus choqué?
Van: ce qui m’a choqué: la non-conscience écologique, les montagnes de déchets, les pressions religieuses (de n’importe quelle religion), le non respect des femmes.
Ce qui m’a émerveillé: la beauté de notre planète, les rencontres, la tolérance et l’ouverture d’esprit surtout en Asie.
Fab: Ce qui m’a choqué: la quantité de plastique et de déchets sur les plages et partout. Les conditions des femmes et des plus faibles a travers le monde. L'humain peut être vraiment dégoûtant parfois
Ce qui m’a émerveillé: la bonté et l'ouverture d'esprit de certaines personnes rencontrées sur le chemin, les rencontres improbables les paysages surtout le désert pour moi mais les plages c'est cool aussi.
A lire votre dernier article, je vois que l’écologie et la protection de l’environnement sont des sujets qui vous préoccupent. Est-ce que vous pensez que les effets bénéfiques d’un voyage au long cours compensent ses effets négatifs sur la planète? Est-ce que votre façon de voyager a évolué depuis votre départ pour des raisons écologiques? (évidemment on est mal placé pour vous juger mais la question mérite d’être posée et votre avis sur le sujet nous intéresse 😉 )
Fab: vaste sujet que l’écologie! Étant amoureux de la nature depuis bien longtemps je prends conscience de notre impact, nous êtres humains sur la faune et la flore avec notre mode de vie de pollueurs. Après avoir participé à un ramassage de déchets sur une plage de l’est de la Malaisie, je me suis aperçu que ça avait vraiment du sens pour moi, plus que d’accumuler des biens inutiles, d’aider la planète, et éduquer si possible. Après il ne faut pas tomber dans l'extrémisme car oui évidement qui sommes nous pour juger après avoir consommé autant de kérosène pour faire le tour du monde. Notre but actuel est de ne plus prendre l’avion, Ok avec le Covid ces temps ce sera bien difficile mais on va tenter.
Van: Nous sommes loin d’être parfaits mais nous avons à cœur de nous améliorer. En tant que touriste étranger venant d’un pays favorisé, montrer l’exemple me paraît important.
Vous étiez en Thaïlande quand la crise du Coronavirus a éclaté… Comment avez-vous vécu ces moments particuliers? J’imagine que ça ne devait pas être facile de prendre des décisions avec la situation qui évoluait si vite, les infos contradictoires, les proches en Suisse qui devaient peut-être s’inquiéter…
Fab: plutôt de manière pragmatique, et factuelle : prendre un train de nuit pour la Malaisie et avoir un visa de 90 jours là bas, avant que la frontière ferme. Et effectivement ils l'ont fermée deux jours après notre passage
Van: C’était difficile à réaliser au début car, à ce moment-là, en Thaïlande, la vie suivait son cours normalement. C’est quand nous avions pris connaissance de la situation dans d’autres pays, de l’annulation des vols ainsi que la fermeture des frontières que nous avons compris qu’il nous fallait prendre une décision. Ce qui était clair depuis le début, c’était que nous voulions nous poser et attendre l’évolution de la situation. Continuer à voyager n’était plus notre priorité. Et nous ne regrettons pas notre choix.
Finalement vous avez décidé de vous confiner en Malaise… Pourquoi ce choix? Ça ressemblait à quoi le “total lockdown” en Malaisie pour vous? Avez-vous été bien accueilli?
Fab: Surtout pour la durée du visa de 90 jours, un système de santé excellent et la communication facile en Anglais qui est parlé par 90% de la population. Pas de problème particulier d’acceptation, les gens sont habitués à croiser des gens de tous horizons expats ou touristes. Tout le monde est très prévenant, des gens nous ont offert des masques. Le gouvernement à très bien géré ce lockdown en prenant les mesures rapidement sans état d'âme ni pressions économique ou politique. La police et l’armée ont fait respecter les mesures de confinement. Seuls les magasins essentiels étaient ouverts, une épicerie tenue par une charmante dame indo-malaise à fait notre ravitaillement pendant ces deux mois. Avec une grande cuisine et une terrasse-jardin, nous ne sommes pas trop à plaindre.
Van: Nous avons eu des retours de voyageurs confinés dans d’autres pays qui sont victimes de racisme. En Malaisie pas du tout! Les gens sont toujours autant accueillants.
Vous avez un visa qui dure officiellement jusqu’à mi-juin… Savez-vous si vous pourrez le prolonger? Comment gérez vous l’incertitude causée par le Coronavirus (ouverture des frontières, possibilités de 2ème vague etc...) dans vos projets de voyage?
Fab: Nous avons pris rendez-vous à l’immigration le 10 Juin, après la fin du confinement pour voir les possibilités qui s’offrent à nous, mais comme la situation internationale évolue de jour en jour, on ne va pas faire trop de plans, nous irons où l’on voudra bien de nous. En maintenant une discipline personnelle de semi-confinement et des gestes barrières peu importe le pays.
Van: Ce qui est vraiment frustrant, ce sont les infos contradictoires du service de l’immigration. Il n’est pas impossible de devoir nous résoudre à rentrer en Suisse. Mais c’est un fait que nous acceptons totalement. Ce sera l’occasion de randonner dans nos Alpes et de repartir pour un tour du monde 2.0 par voie terrestre si la situation le permet. Il faudra sûrement revoir le mode de voyage avec le Covid19 mais nous sommes curieux de voir comment nous pourrons relever les prochains défis qui nous attendent.
Edit 26.5.2020
Van: Voilà le Covid 19, la non-réouverture des frontières et les infos contradictoires et de plus en plus restrictives de l’immigration malaisienne auront eu raison de notre voyage. Nous avons trouvé un vol de retour pour Genève, le 1er juin. (Si le vol est maintenu... Nous avons donc un peu le moral dans les chaussettes. Nous allons passer l’été en Suisse et profiter de revoir nos proches, après avoir observé une période de quarantaine, évidemment! Nous avons déjà une idée plus ou moins concrète de projet pour septembre mais ça ne sera pas un départ sur les chapeaux de roue comme avant.
Fab: En fait nous ne ressentons pas vraiment cette envie de "rentrer" si ce n'est pour revoir nos proches. Il nous aura fallu quand même une pandémie mondiale pour nous forcer à faire un crochet par la patrie de notre passeport et mettre en stand-by nos projets de voyages pour cette année.
Note: Vous pouvez lire le bilan de leur confinement en Malaisie et leur retour en Suisse par ici. D'ailleurs vous verrez qu'ils n'ont pas prévu de rester en Suisse bien longtemps, ils vous expliquent tout ça par là.
Ça fait quand même plus de 30 mois que vous êtes sur les routes (vous aviez prévu 12 mois à la base non?)... En discutant avec d’autres voyageurs, on s’est rendu compte que souvent les gens ressentent le besoin de rentrer après un certain temps. Nous-même après 19 mois de voyage on était quand même contents de rentrer, de revoir nos proches, de retrouver un peu de routine et de nous lancer dans de nouveaux projets. C’est quoi votre secret pour garder la flamme du voyage intact après autant de temps sur les routes?
Fab: Nous sommes partis sans réelle date de retour et actuellement, elle n’est toujours pas connue. Van, je crois, aura cette flamme jusqu'à son dernier souffle et pour ma part des fois j'ai envie de me poser un moment et je la stoppe pour faire un volontariat mais bien vite on se rend compte que le sédentarisme ne nous convient pas. En fait bouger est dans nos gènes. Je ne me sens pas attaché à un territoire (ou plusieurs peut être ) mais plutôt comme un citoyen du monde et au niveau budget la Suisse n'est pas envisageable.
Van: Nous ne sommes pas constamment en voyage, nous faisons des pauses et nous sommes même effarés de constater avec quelle rapidité nous retrouvons une routine. Ces pauses sont salutaires et nous donnent envie de repartir. Nous avons découvert que nous pourrions être bien presque n’importe où, à condition, pour moi, qu’il ne fasse pas froid! La seule plus-value d’un retour en Suisse serait effectivement retrouver nos proches. Nous avons des amis et les parents de Fab qui sont venus nous voir, deux fois et c’est aussi intéressant de voir des gens que nous connaissons bien dans un environnement totalement différent.
Nous avons tellement évolué en 30 mois et nous avons lâché prise sur beaucoup de choses que nous avons un peu peur de gâcher tout ce travail sur nous-mêmes si nous retournons en Occident.
J’imagine que même si vous êtes toujours en voyage, vous pensez parfois à “l’après”. Comment vous envisagez la vie après une telle expérience? Allez-vous la reprendre un peu où vous l’aviez laissée ou au contraire allez-vous tout changer?
Van: Reprendre notre vie là où nous l’avons laissée? Non, surtout pas! Le slow travel fera encore partie de notre vie, ça c’est sûr! Nous aimerions nous tourner vers des organismes environnementaux ou des milieux alternatifs écologiques. Nous sommes curieux de comment pourrait-on sortir de cet ultra capitalisme à outrance.
Fab: En fait, c’est difficile de parler de "l'après"...je me renseigne sur des éco-village ou travailler dans des projets humanitaires mais je reste ouvert à toutes les opportunités.
Si vous aviez déjà une leçon à tirer de ce voyage, quelle serait-elle?
Van: Waw, nous en avons au moins mille! Mais les plus importantes pour moi sont : prendre le temps de vivre, écouter son corps et son instinct, accepter de ne pas pouvoir tout contrôler et prévoir, sourire et ne jamais dire jamais. La dernière je la dédicace à Fab qui m’a juré de ne JAMAIS mettre un pied en Inde et maintenant il meurt d’envie d’y retourner!
Fab: le temps est le bien le plus précieux sur cette terre.
Si vous pouviez revenir dans le temps et vous glisser un conseil juste après avoir pris la décision de partir en tour du monde: qu’est-ce que ça serait?
Van: Nous plaisantons souvent sur le fait que nous aurions bien aimé partir en étant les “nous de maintenant”. Je nous conseillerais de ne rien trop prévoir, de faire confiance à la vie et de ne pas prendre ce voyage trop au sérieux. Finalement nous sommes là pour nous amuser.
Fab: Quelques détails pratiques administratifs et surtout partir avec des sacs plus légers mais sinon il n’y a pas grand chose à changer.
Quelque chose à ajouter?
Van: merci de nous avoir donné la parole! C’était un vrai exercice d’introspection mais c’était très intéressant!
Fab: merci de nous avoir contactés et surtout merci pour votre article sur Hpa-an en Birmanie qui nous a bien inspiré et celui sur les démarches administratives en Suisse car les tourdumondistes helvètes ne sont pas légion.
Voilàààà s'en est finit de cette 4ème expérience de tourdumondiste! On remercie chaleureusement Van et Fab d'avoir pris le temps de répondre à toutes nos questions et on leur souhaite que du bonheur pour la suite de leurs aventures en Espagne et ailleurs. Et comme toujours,. si vous avez des questions à leur poser, n'hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous 😉
Jean-Benoît
Super article
Christophe SIMOND
Magnifique article, Cela me fait rêver, cela me donne énormément envie, Vos articles sont toujours d’une grande richesse et d’une grande utilité. Merci beaucoup et longue vie a votre blog.
Cordiales Salutations
Christophe.
Blog de voyage-Partir Loin
Merci pour le partage de cette expérience .
Article super intéressant à lire, comme d’habitude.
Nous sommes arrivés au Canada début mars pour y vivre pendant un an et c’est certain que le covid n’a pas facilité les choses…
Contents de lire qu’on arrive tous à en tirer du positif :).
Si ça vous intéresse, on a écrit un article sur notre expérience de pvtiste en pleine pandémie : https://www.partirloin.be/pvt-au-canada-en-pleine-pandemie-de-la-covid-19/
Au plaisir de vous lire :).
Antho et Maëva
Van
Bonjour Antho et Maeva!
Je suis passée faire un tour sur votre blog. Votre parcours est très intéressant!! Merci de relativiser les faits avec tant de positivisme. L’optimisme nous manque!
Bonne continuation dans vos aventures canadiennes!!
Van & Fab
Blog de voyage - Partir Loin
Merci beaucoup, c’est gentil :).
Bonne continuation à vous également.
Antho et Maëva
Tania
Bonjour,
Merci Fabienne et Benoît pour cet interview fort intéressante. Déjà parce que c’est un plaisir de découvrir Van et Fab, sacré périple! Et ensuite parce que nous avons choisi de maintenir notre départ en voyage en van à durée indéterminée (qui était prévu initialement en juillet) malgré la situation actuelle et advienne que pourra. C’est donc très intéressant de découvrir la manière de gérer la situation d’autres voyageurs.
Merci pour votre blog très intéressant et bonne suite à Van et Fab