Un beau jour on reçoit un message de Cécile et Quentin, un couple de voyageurs qui venait d'acheter le nom "destination tour du monde" pour leur blog, sans savoir que c'était aussi le nom de notre livre 😉 . Bref, après s'en être rendu compte, ils nous ont tout de suite contacté pour savoir si ça ne nous embêtait qu'ils choisissent ce nom, qu'ils ne voulaient pas créer de confusion, tout ça tout ça... ce qui est d'ailleurs très sympa de leur part car ils n'étaient pas obligés!
Ce message a eu le mérite de lancer la discussion entre nous et de fil en aiguilles on s'est rendu compte que Cécile et Quentin venait tout juste de rentrer de tour du monde... à cause de ce satané COVID19. Avec Fabienne on s'est demandé plusieurs fois comment on aurait réagi si on s'était retrouvé dans cette situation. Qu'est-ce qu'on aurait fait si on avait été en Amérique du sud, au beau milieu du voyage de notre vie et qu'on s'était retrouvé confronté à un tel problème, avec des infos contradictoires et des décisions à prendre rapidement?
On s'est donc dit que ça serait intéressant de leur poser quelques questions et on leur a donc proposé d'être les 3èmes participants à notre rubrique Expériences de tourdumondistes.
Vous êtes en train de préparer un tour du monde ou hésitez encore à vous lancer dans la grande aventure? Alors notre livre est fait pour vous! 🙂 A notre retour de voyage nous avons décidé de compiler tous nos meilleurs conseils sur les préparatifs et le déroulé d'un voyage au long cours.
Pour en savoir plus, vous pouvez aller lire cet article.
Si vous souhaitez vous procurer le livre, vous le trouverez sur le site leslibraires.fr (oui il est aussi sur Amazon, mais si vous avez le choix préférez les petits libraires indépendants 😉 )
Expérience de tourdumondiste avec Cécile et Quentin
Hello Cécile et Quentin,
Est-ce que vous pourriez vous présenter rapidement et nous dire ce que vous faisiez dans la vie avant votre tour du monde? Aviez-vous déjà beaucoup voyagé avant de partir?
Quentin: Je suis Quentin, 30 ans (j’ai toujours du mal à le réaliser haha). Avant notre tour du monde, j’étais commercial pour une très grande entreprise américaine. Dans ma jeunesse, je n’ai pas beaucoup de souvenirs de voyage. Pour moi, ça a vraiment commencé avec Cécile. Nous avons démarré doucement avec Madrid puis une très grande partie de la France puis l’Europe jusqu’au jour où on s’est décidé de prendre du temps pour nous et partir découvrir le monde.
Cécile: Je m’appelle Cécile, j’ai bientôt 30 ans. Depuis ma plus tendre enfance, j’ai beaucoup voyagé avec mes parents (France, Europe, USA, Afrique du Sud, Île Maurice et République Dominicaine). Malgré mon amour pour le voyage, j’ai décidé de travailler dans un secteur totalement différent. Après une école de commerce (où j’ai rencontré Quentin), je me suis lancée dans la fonction commerciale dans une grosse multinationale de grande consommation. Cela nous a permis d’économiser pour voyager plusieurs fois par an (France et Europe principalement) et pour notre tour du monde. Et en octobre 2018, après 5 ans d’attente, on a enfin pris la poudre d’escampette; on a commencé notre tour du monde. Au départ, on avait prévu 12 mois et au final, on en voulait encore et on a prolongé pour 20 mois, jusqu’à ce que le Coronavirus abrège le voyage et le ramène à 18 mois (ce qui est déjà très bien 🙂 ). Aujourd’hui, on s’occupe de notre blog voyage, DestinationTourDuMonde.
Pour que nos lecteurs puissent se faire une idée plus facilement, est-ce que vous pourriez vite partager avec nous l’itinéraire de votre voyage (pays, durée) et le budget que vous aviez avant de partir?
Cécile et Quentin:
Itinéraire
Nous n’avions pas vraiment prévu d’itinéraire à l’avance. On s’était simplement dit qu’on commençait par la Thaïlande, un pays “facile” pour les touristes. Ensuite, on a construit l’itinéraire au fur et à mesure de nos rencontres et nos lectures.
Départ en tour du monde pour l’Asie le 4 octobre 2018 :
- Thaïlande 1 mois
- Myanmar 3 semaines
- Cambodge 3 semaines
- Laos 1 mois
- Vietnam 1 mois
- Singapour 4 jours
Départ pour l'Océanie le 9 février 2019 :
- Australie 5 semaines
- Nouvelle-Zélande 6 semaines
- Polynésie Française 3 semaines
Départ pour les USA le 17 mai 2019 :
- USA (parcs de l'ouest) 3 semaines
Départ pour l'Amérique du sud le 11 juin 2019 :
- Pérou 2 mois
- Bolivie 5 semaines
- Brésil 3 mois
Arrivée en Argentine le 5 décembre 2019 : On a alterné entre l'Argentine, le Chili et l'Uruguay :
- Uruguay 2 semaines
- Chili 1 mois et demi
- Argentine 2 mois
Budget :
Au départ, nous devions partir un an en tour du monde et nous avions prévu 15 000€ par personne, en espérant arriver à 10 000€ et en se laissant 20 000€ en cas de coups de cœur ou gros craquages.
Finalement, au bout d’un an, on avait dépensé 13 886€ par personne (tout compris, pas seulement le voyage).
Quelles étaient vos motivations / attentes pour partir faire le tour du monde? Y a-t-il eu un élément déclencheur qui a agi comme “déclic” pour vous lancer dans cette aventure?
Quentin: J’ai toujours eu la fibre entrepreneuriale donc depuis le lycée j’ai envie de faire ce que je veux. Je pense que l’origine de ce tour du monde a vraiment démarré avec ce besoin d’indépendance. Ne pas faire quelque chose parce que c’est un chemin tracé.
En 2012, j’ai lu un livre “La semaine de 4 heures” qui a relancé mes questions existentielles sur l’orientation à donner à ma vie. Au delà de l’idée racoleuse du titre, ce livre m’a fait réfléchir sur ce que je ferais si je n’avais pas de contrainte de temps et d’argent. Je venais d’ouvrir la boîte de Pandore qui n’allait pas se refermer de sitôt. Quelques années plus tard, j’ai soumis l’idée d’un tour du monde à Cécile mais elle était prise dans sa carrière. Ce n’était pas le bon moment. Le problème est que ce n’est jamais le bon moment. Puis l’idée a fait son chemin et 2 ans plus tard, on s’est mis d’accord pour partir.
Donc les motivations de ce tour du monde était de prendre du temps pour nous, de ne plus courir derrière un objectif, professionnel pour la majeure partie du temps, et une fois atteint se remettre à courir derrière un nouvel objectif. C’est la première fois de notre vie que nous faisions vraiment ce que nous voulions sans contraintes externes.
Cécile: J’ai eu envie de partir en tour du monde parce qu’après 5 ans de salariat, j’avais envie de liberté et ne plus subir les contraintes du quotidien. J’avais une sensation de ne plus maîtriser ma vie et principalement mon temps. Sans parler de burn out bien entendu, je voulais faire en quelque sorte ce qui me plaisait quand je le souhaitais. Il y a probablement d’autres options que de faire le tour du monde mais pour moi c’était LA solution. En plus de disposer de mon temps, je serai émerveillée par les cultures, les paysages,...
Je n’ai pas eu de “déclic” puisque depuis que nous sommes ensemble (2010), nous aimons voyager ensemble et nous mûrissions dans notre tête ce projet de tour du monde.
Souvent les réactions à l’annonce d’un tel projet sont assez contrastées… Comment ont réagi vos familles et amis quand vous leur avez dit que vous vouliez partir en tour du monde?
Quentin: Une partie de ma famille avait déjà vécu par procuration le tour du monde de proches. Donc pour ceux-là, la réaction était très enthousiaste car ils connaissaient. Pour l’autre partie de la famille, c’était plus de l’incompréhension. Pourquoi mettre nos vies entre parenthèse pour voyager? Le voyage doit être la récompense du travail. Notre situation était inédite pour eux. Certaines personnes ont aussi appris cette nouvelle avec de l’appréhension: Voyager dans des pays si étrangers n’est-il pas dangereux?
Cécile: Comme nous avions gardé ce projet pour nous tant qu’il n’était pas concret, il est vrai que ça a surpris pas mal de monde.
Bien qu’ils connaissaient notre amour pour le voyage, mes parents n’ont pas vu ça d’un très bon œil. Je pense qu’ils étaient inquiets du fait qu’on quitte tout pour “dépenser notre argent et aller vers l’inconnu”. Dans ma famille, avoir un bon métier et tout bien planifier est très important, donc j’imagine qu’ils ont eu peur que je devienne une “ sorte de hippie”. Je leur ai expliqué que 1) Ce n’est pas définitif 2) Je ne quitte pas mon travail, je le mets en pause 3) Je ne vais pas dans des pays particulièrement dangereux 4) Ce sont disons des vacances mais de longues vacances.
Nos amis ont eu une réaction complètement différente. Ils étaient très contents pour nous mais tristes de ne pas nous voir pendant une longue période.
Avant le départ, est-ce que vous aviez des craintes / peurs par rapport à certain aspects de ce voyage (de sa préparation, du voyage en lui-même mais aussi du retour)?
Quentin: Franchement non :), j’étais très enthousiaste à l’idée de partir, de vivre notre rêve pendant des mois. J’ai passé énormément de temps sur beaucoup de sites y compris Novo-Monde pour m’informer et bien préparer ce tour du monde. Je pense avoir tellement lu d’informations et de témoignages que je n’ai pas eu de craintes particulières. Tout compte fait, cela ne se passe jamais vraiment comme prévu mais j’étais serein avant le départ.
Cécile: Nous avions bien préparé notre voyage sur l’aspect “organisation”. C’est à dire que nous avions identifié ce qui pourrait poser problème et ce qui devait être prévu à l’avance. En revanche, nous ne n’avions pas prévu à l’avance le déroulé du tour du monde par pays.
Nous savions que le retour était très difficile pour la plupart des personnes qui reviennent d’un tour du monde. On s’était donc préparé à ça psychologiquement et n’avions pas peur.
Avant le tour du monde, ma hantise était :
Comment on va faire sur place pour organiser au fur et à mesure?
D’ailleurs je suis quelqu’un de très organisée qui aime prévoir et n’aime pas l’inconnu. Au début, ça a été très dur pour nous deux, parce que Quentin voulait faire au jour le jour et moi je voulais au moins être sûr de ne pas être à la rue pour dormir. Finalement, ma crainte n’en était plus une, et j’ai appris que le pire qui puisse m’arriver c’est de dormir dans un hôtel moyen ou trop cher, et ce n’est pas la fin du monde. Et maintenant, j’aime cette liberté.
Un autre stress était l’argent, bien que nous ayons un budget confortable, ça me rendait malade de voir les variations de prix des billets d’avion et j’étais à l'affût du moindre deal. On avait décidé de ne pas prendre de billet tour du monde et de prendre les billets d’avion nous même au fur et à mesure. On le conseille, ça nous a donné une grande flexibilité et ça nous a coûté moins cher. Ma hantise : payer un billet d’avion plus cher que ce que j’aurais dû le payer et donc perdre de l’argent qui aurait pu servir à autre chose.
Je vois que vous avez commencé votre voyage par la Thaïlande… Une raison derrière ce choix? Ça vous a fait quoi de vous retrouver sac au dos dans un pays si différent de la France?
Quentin: Ce choix n’est pas le fruit du hasard effectivement. Nous pensons qu’il est important de démarrer son tour du monde par un lieu où vous êtes à peu près certain d’être à l’aise dans un environnement pas complètement inconnu. L’idée est de démarrer tranquillement le tour du monde comme si c’était des vacances.
Il y a deux raisons à cela : Premièrement la fin des préparatifs est fatigante entre le déménagement, la fin de son travail, être sûr qu’on a bien terminé ce qu’on voulait faire. Donc commencer le tour du monde en douceur par des vacances permet de ne pas se griller tout de suite. Un tour du monde est un marathon et pas un sprint. Deuxièmement, un trop gros choc aurait pu nous “dégoûter” du voyage. On ne voulait surtout pas se mettre trop dans l’inconfort dès le début du voyage et y aller progressivement.
La Thaïlande répondait parfaitement à ses 2 objectifs. Nous avons commencé le voyage par 2 semaines au bord de piscine et plage à Koh Tao puis Koh Phangan. Certes, c’était dépaysant mais avec un standard occidental donc c’était parfait. Ensuite, on est rentré dans le dur du voyage.
Cécile: Haha, c’est vrai que le choix de la Thaïlande en surprend plus d’un. On a commencé par la Thaïlande parce qu’on voulait commencer en douceur, par un pays “touristique”, où on ne serait pas trop perdu. Bien que nous ayons déjà voyagé, on n’était jamais parti aussi longtemps. Certains font l’opposé et commencent par des pays plus “difficiles” comme l’Inde par exemple. Je ne pense pas qu’il y ait de bonne ou mauvaise décision, chacun doit faire comme il le sent.
Certes, la Thaïlande dépayse mais on adore la nourriture Thaï et on était super content d’en manger de la vraie. La Thaïlande est un pays à plusieurs facettes, on peut la découvrir en temps que gros fêtard ou l’explorer par son aspect historique, culturel et plages paradisiaques. Nous avions choisi la deuxième option et avons visité la Thaïlande en conséquence. C’est selon nous un pays très facile à visiter : nombreux choix de logement, visites pour tous les goûts, pas cher, transports faciles...
Comment s’est passé le début de votre voyage? Je me rappelle de notre côté qu’on avait attaqué le voyage à 200 à l’heure pour ralentir au fur et à mesure…
Quentin: Je pense qu’on est tous pareil 🙂 . Après nos 2 semaines tranquilles, on a voulu rentabiliser (quel concept malsain quand même ^^) notre temps en voyage. Le rythme s’est donc accéléré jusqu’au moment où je suis arrivé à saturation. J’avais besoin de prendre mon temps. Il faut quand même aussi noter qu’à vouloir aller vite : 1) Ça coûte plus cher, 2) Tu découvre moins la culture locale, 3) Tu te fatigues et enfin surtout 4) Tu pollues plus la planète. Ce mode de visite n’est plus compatible avec notre planète. Il faut apprendre à visiter différemment et à prendre plus de temps. C’est facile à dire mais de passer 2 mois dans un endroit quand tout le monde te dit que 1 mois ça suffit, ce n’est pas si évident.
Cécile: La manière de visiter était justement un gros sujet de débat entre Quentin et moi. Lui voulait prendre le temps et profiter de journées à ne rien faire (il avait déjà compris ce qui allait devenir notre tour du monde à partir de l’Amérique Latine). Moi, je suis du genre à faire tout à fond et à organiser pour ne rien rater. Et oui, c’est un des défauts lorsqu’on commence un tour du monde, on s’épuise à faire ça. En fait, ce qui me stressait, c’était de me dire “bon j’ai un an, il faut que je profite le plus possible”. C’est vrai que visiter 2 pays en 2 mois vs 1, on voit plus de choses mais on finit par être vraiment fatigué et moins profiter. Après l’Asie, nous avons visité l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Polynésie Française et les Etats-Unis, donc des pays “chers”. Vu le budget journalier, nous avions prévu peu de temps. Ces pays étant loins et chers, on s’était dit qu’on ne les revisiterait pas de sitôt. Et devinez ce qu’on a fait ? Et oui… on était reparti dans notre course effrénée pour en voir le plus possible. Une fois ces pays passés, on a donc fait comme vous, on s’est adapté, on a appris à écouter notre corps et à voyager de moins en moins vite. C’est donc au Pérou, notre premier pays d’Amérique Latine, donc au bout de 9 mois seulement, que nous avons ralenti le rythme pour de bon.
Le quotidien lors d’un voyage au long cours est très différents du quotidien de salarié (ou même lors de vacances plus “classiques”), qu’est qui vous a le plus plu dans cette façon de voyager? Au contraire, est-ce qu’il y’a des choses qui vous ont déplu?
Quentin: Vous avez raison de soulever ce point, un tour du monde est bien différent de vacances. On a du mal à expliquer cela à nos proches mais nous n’avons pas vécu en vacances pendant 18 mois :). On peut résumer les bénéfices d’un long voyage en 2 mots : Liberté et Découverte. Le niveau de liberté et de découverte que tu ressens pendant ton tour du monde est tout simplement inimaginable. Le sentiment de liberté est celui qui m’a le plus marqué personnellement. Tu peux véritablement faire tout ce que tu veux et cette situation ne se reproduira certainement jamais dans ta vie car on a tous des contraintes au quotidien : travail, famille, appartement. En tour du monde, tu n’en as pas. Tu as que les contraintes que tu t’es fixé dans ton cerveau.
Paradoxalement, cette liberté est aussi ton meilleur ennemi dans un voyage au long cours car tu dois faire face à des décisions au quotidien : où dormir ? où manger ? où aller ?. On ne connaît plus de routine en tour du monde donc notre cerveau ne se met jamais en pause. Ce n’est pas évident à gérer mais il faut trouver un rythme pour éviter la surchauffe.
Cécile: C’est vrai que la plupart des gens qui nous voient partir se disent “allez, c’est parti pour 1 an de vacances”. Certes, on va profiter de notre temps pour voyager mais on ne va certainement pas le faire de la même manière qu’en vacances parce que 1. On a plus de temps 2. On a moins d’argent journalier.
Concernant notre travail salarié, on l’a très vite oublié ! Fini le métro-boulot-dodo parisien, à nous la découverte des paysages et la culture. La seule chose qu’on ait gardée c’est le rythme, se lever le matin et ne pas se coucher trop tard pour être en forme (avec quelques entorses bien sûr :)).
Points positifs : on est libre, maître de notre temps et de nos actions, découverte, épanouissement
Points négatifs : on passe notre temps à planifier la suite, fatigue
Comment vous avez vécu le voyage en couple et le fait d’être pratiquement 24h/24 ensemble? Est-ce que ça a été un challenge parfois où on contraire tout s’est passé comme sur des roulettes?
Quentin: Nous vivons ensemble depuis 10 ans donc on pensait que ce serait facile de voyager ensemble aussi longtemps. Et bien c’est encore une fois plus facile à dire qu’à faire. Je ne peux pas croire des personnes qui disent que ça s’est passé comme sur des roulettes 🙂 . Tout le monde est différent même au sein d’un couple. Dans un “quotidien normal”, on trouve toujours moyen d’exprimer nos différences en choisissant avec quel collègue on mange ce midi, avec qui je vais faire du sport, avec qui je vais choisir de faire mon trajet quotidien. En voyage au long cours, dans notre cas, ça s’est très bien passé 99% du temps mais nos petites différences qu’on arrivait à gérer auparavant sont plus difficilement gérables car on est effectivement 24h/24 ensemble.
Cécile: On avait déjà l’habitude de voyager et de vivre ensemble depuis 10 ans mais c’est vrai qu’en temps normal, on est n’est pas 24h/24 ensemble. Globalement, ça s’est très bien passé mais c’est vrai que comme de nombreux couples, quand on est fatigué, et bien on se brouille plus facilement.
Qu’est-ce qui vous a le plus émerveillé pendant votre voyage? Au contraire, qu’est-ce qui vous a le plus choqué?
Quentin: Ce qui m’a le plus émerveillé est la générosité des locaux en général. Ça met un énorme coup derrière la tête quand on fait le parallèle avec nos vies. Est-ce qu’on aurait accepté d’aider les autres dans nos anciennes vies? Je pense que nous sommes, dans notre société occidental, trop occupés et trop concentrés sur nous. Nous ne pouvons pas être ouverts aux autres et être suffisamment conscients de l’impact que nous pourrions avoir sur les autres. L’avoir vécu à l’autre bout du monde fait prendre conscience de ça.
Au contraire, j’ai été choqué de l’impact négatif du tourisme de masse. Impact sur la nature (voir des centaines de personnes marcher sur des coraux en Thaïlande), impact sur les monuments (voir des centaines de personnes toucher les ruines du Machu Picchu), impact sur les locaux (voir des locaux fermés, désagréables à te réclamer de l’argent pour n’importe quoi comme une fausse place de parking). Bref, ça fait réfléchir sur la façon doit on doit vivre le tourisme.
Cécile:
Ce qui m’a émerveillé dans notre tour du monde c’est :
- Découvrir des cultures différentes
- Voir les merveilles de notre monde
- Mieux me connaître et connaître mon mari
Ce qui m’a le plus choqué dans notre tour du monde c’est :
- L’attitude désobligeante de certains touristes (et souvent des Français)
- La misère dans certains lieux que nous avons visités
- Les écarts de développement dans certains pays (bus, pauvreté, bidonvilles, mendiants)
Quentin: Je peux aussi ajouter “connaître ma femme” dans ce qui m’a émerveillé svp ? 🙂
A l’heure où la question de la protection de l’environnement est sur toutes les lèvres, est-ce que vous pensez que les bienfaits d’un tel voyage compensent ses effets négatifs sur la planète? (évidemment on est mal placé pour vous juger mais la question mérite d’être posée et votre avis sur le sujet nous intéresse 😉 )
Quentin: C’est un sujet hyper sensible et important pour moi. Je suis devenu végétarien pendant ce tour du monde pour cette question environnementale. Je pense sincèrement que ce tour du monde a accru ma sensibilité écologique de façon vertigineuse.
Cela n’enlève rien à l’impact désastreux de notre voyage sur la planète même si nous avons fait beaucoup d’efforts. Je pourrai par exemple me consoler en disant que nous avons pris 6 fois des bus de plus de 20h alors que des trajets en avion étaient beaucoup plus simples et souvent moins chers.
Mais l’écologie ne fonctionne pas comme ça. Ce n’est parce qu’on fait bien quelque chose qu’on doit mal en faire d’autres. Si on passe son temps à se comparer aux autres ou à se trouver des excuses, personne n’avancera.
Je pense que nous devons prendre toutes nos décisions au quotidien en pleine conscience écologique et faire des efforts qui nous font sortir de notre zone de confort chacun à notre niveau. Nous ne pouvons pas nous empêcher de vivre à cause de l’écologie mais nous devons vivre avec l’écologie. Donc pour ma part, j’ai conscience du mal que j’ai fait en prenant l’avion pendant notre tour du monde mais je l’ai fait en pleine conscience. Je savais que c’était mauvais mais je le faisais pour atteindre un objectif personnel.
J’essaie personnellement de faire des efforts écologiques qui sortent de ma zone de confort pour apporter ma pierre à l’édifice mais sans m’empêcher de vivre mes rêves. En ce moment, je suis végétarien et croyez-moi c’est un effort 🙂 . Quand ce ne sera plus un effort, je pourrai faire un pas de plus vers l’écologie : arrêter le lait, zéro déchet… Je ne suis pas prêt à arrêter 100% l’avion aujourd’hui mais cela viendra peut-être un jour.
Donc non, je pense que rien ne peut compenser un impact négatif sur l’environnement quel qu’il soit. Il faut malheureusement vivre avec, décider en pleine conscience écologique au quotidien et faire des efforts qui nous font sortir de notre zone de confort.
Cécile: Nous avons une conscience écologique assez développée et on a conscience qu’un tour du monde n’est pas d’une grande aide pour notre planète. On vous avoue que très égoïstement, on n’a pas souhaité renoncer à notre rêve malgré cela. Du coup, on s’est fixé comme objectif de réduire au maximum notre empreinte lors de notre tour du monde. Par exemple, nous avons privilégié au maximum les bus vs les avions et nous avons évité d’acheter des bouteilles d’eau en plastique.
Vous étiez en voyage quand la crise du Coronavirus a éclaté… Où est-ce que vous étiez quand la situation s’est compliquée? Comment avez-vous vécu ces moments particuliers? J’imagine que ça ne devait pas être facile de prendre des décisions avec la situation qui évoluait si vite, les infos contradictoires, la panique…
Cécile et Quentin: La première fois que nous avons entendu parler du Coronavirus, en janvier, nous étions en Argentine. A ce moment, nous pensions que la crise allait se concentrer sur la Chine, comme ça avait été le cas d’autre virus précédents. Début mars, alors que nous étions sur l’île de Pâques, nous commencions à en parler naïvement en se demandant les risques pour la France. Nous ne nous inquiétions toujours pas sur l’avenir de notre tour du monde. Finalement, lorsque le 11 mars l’OMS annonce une pandémie mondiale, on se demande s’il ne vaut mieux pas rentrer. Après discussion, on pense qu’il vaut mieux rester en Argentine parce que la crise est bien plus forte en France. On se dit “pourquoi se jeter dans la gueule du loup ?”.
C’était devenu LE sujet de discussion de tout le monde. Une très grande partie des gens avec qui nous en discutions pensait également qu’il fallait rester en Argentine. Et quand quelques jours plus tard on prenait des nouvelles, ils étaient finalement rentrés en Europe. Au bout d’un moment, on s’est dit qu’on allait peut-être rater le train.
Puis l’Argentine a commencé à fermer des lieux touristiques, des Français se sont vus interdire l’accès à un bus. La situation se tendait quand même très sérieusement même s’il y avait très peu de cas en Argentine (moins de 10) à l’époque. On envisage à nouveau sérieusement la possibilité de rentrer en France. On en vient à la conclusion que quitte à être confiné, on préférerait être confiné dans un pays où il y a très peu de cas comme l’Argentine, loin de notre famille qu’on pourrait infecter pendant notre retour. Ça nous laisse aussi la possibilité de continuer notre voyage si la situation ne dure pas.
Le 15 mars, on apprend qu’on doit se confiner en Argentine parce que nous étions au Chili il y a moins de 2 semaines. Le 16 mars, Emmanuel Macron annonce le confinement de la France et annonce que des mesures seront prises pour aider les Français à rentrer en France. Ce discours a été notre déclic. Si le retour peut s’organiser facilement, on va rentrer. De toute manière, pour l’instant on est confiné à Salta, à 1500 km de Buenos Aires donc on va attendre. Le 17 mars, l’Argentine est à son tour confiné. On se retrouve bloqué avec d’autres Français dans notre hôtel, l’attente commence à être longue.
Nous prenons conscience qu’un retour facile ne pourra pas s’organiser donc on prend la décision de rentrer en France dès que possible. On va rester 1 semaine dans cet hôtel avant de finalement pouvoir prendre l’avion pour Buenos Aires. La situation se répète ici car nous sommes bloqués avec une vingtaine d’autres Français et des Belges. Nous devons attendre 1 semaine à vérifier très régulièrement le facebook de l’ambassade française qui doit nous prévenir dès qu’un vol sera disponible. Nous arrivons à prendre un vol le 29 mars. Le 30 mars on arrive en France et on peut enchaîner avec un avion qui va à Toulouse chez les parents de Cécile dans la foulée.
On souhaitait se confiner sérieusement dans une chambre de la maison des parents de Cécile mais la situation aurait été compliquée à vivre pour tout le monde. Alors le médecin de famille de Cécile nous a demandé si on souhaitait se faire tester, il y a de la place à Toulouse car il n’y a pas beaucoup de cas. On est gêné car on ne veut prendre la place de personne mais elle nous assure que non alors on dit oui. Les résultats tombent le lendemain, on est négatif. On peut passer un confinement normal avec la famille de Cécile.
Le retour d’un tel voyage est parfois difficile à vivre en temps normal… Du coup ça donne quoi le retour pour vous en temps de confinement?
Quentin: Je me demande si ce contexte ne nous a pas aidé dans notre gestion du retour finalement. Lorsque nous sommes arrivés en France après 2 semaines de galère en Argentine, nous arrivons finalement soulagés. Soulagés de ne plus avoir à rafraîchir la page Facebook de l’ambassade Française en Argentine, soulagés de ne plus être dans l’attente, soulagés d’être enfin à la maison.
Ce confinement tombe presque à pic parce je ne trouvais pas le temps de travailler sur mes projets comme le blog. C’est très difficile de se lancer dans un projet comme ça en voyage. Et j’imagine que lorsqu’on rentre avec les retrouvailles tous les jours pendant un certain temps, ça peut être compliqué également. Là, nous n’avons que ça à faire donc on est la tête dans le guidon et on n’a pas le temps de regretter notre voyage.
Je suis parti en tour du monde pour arrêter de courir et prendre le temps pour moi. La première chose que je fais quand je pose le pied en France est de courir à développer le blog. Quelle ironie quand même ! Chassez le naturel, il revient au galop.
Pour tout dire, c’est presque triste de voir à quelle vitesse nous sommes passés à autre chose. Le moment où nous avons retrouvé la maison des parents de Cécile, c’est presque comme si nous n’étions pas partis. C’était un sentiment vraiment très étrange.
Il faut quand même noter que nous étions à notre 18è mois de tour du monde, tour du monde que nous avions prolongé 2 fois. Il nous restait 2 mois et demi de voyage. Nous rentrons quand même avec un goût de voyage presque achevé, ce qui aide à relativiser la situation.
Cécile: En Argentine, j’ai eu une sentiment étrange d’être comme coincée, obligée de rester malgré ma volonté. Et cela a duré 2 semaines. Lorsque le billet d’avion pour la France est tombé, je n’ai jamais été aussi heureuse de dépenser 630€ (par personne) !!! Le retour, ayant été voulu très fort depuis 2 semaines, a donc été plus une libération qu’un calvaire.
Personnellement, je vis très bien le confinement. Ça me permet de prendre le temps pour avancer sur mes articles du blog, faire du sport, jouer en famille, regarder des films,... Bien entendu, j’aurais préféré rentrer en fanfare et faire des apéros chez nos amis et nos familles que nous allions retrouver mais c’est la vie. Je pense qu’il faut saisir chaque événement comme une opportunité et ne pas chercher à se battre contre ce qu’il se passe.
Si vous aviez une leçon à tirer de ce voyage, quelle serait-elle?
Quentin: Vis l’instant présent comme il se présente ! Profite vraiment du présent, arrête de ressasser le passé et surtout programmer le futur. On oublie tellement facilement le passé qu’il faut vraiment s’efforcer de vivre le présent à fond.
Cécile: Vis tes rêves et TA propre vie, à ton rythme et comme tu l’entends.
Si vous pouviez revenir dans le temps et vous glisser un conseil juste après avoir pris la décision de partir en tour du monde: qu’est-ce que ça serait?
Quentin: Arrête de réfléchir maintenant et kiffe. Tu vas vivre des moments incroyables, profites-en à fond.
Cécile: Prends le temps, ne cherche pas à visiter le plus possible en un minimum de temps.
Quelque chose à ajouter?
Cécile: On a souvent peur de partir en tour du monde et souvent on se dit “ce n’est pas pour moi”. On cherche toutes les raisons du monde : l’argent, le temps, le boulot… Si j’avais un conseil ce serait “oublie que t’as aucune chance, vas y fonce”. Pour être plus sérieuse, arrêtons de nous chercher des excuses pour ne pas partir, ce ne sera jamais le bon moment. Un tour du monde c’est l’expérience d’une vie, vous apprendrez sur vous, sur les autres, vous vous développerez comme jamais et tant d’autres choses. FONCEZ !
Quentin: Merci de nous avoir donné la possibilité de faire cette interview. Ça fait toujours du bien de prendre le temps de parler de ses expériences. Ça nous replonge dans notre voyage :).
Voilàààà on espère que cette 3ème expérience de tourdumondistes vous a plu. On remercie chaleureusement Cécile et Quentin d'avoir pris le temps de partager leur expérience de voyage avec nous. Si vous voulez les suivre, n'hésitez pas à jeter un oeil à leur blog ou à leur compte instagram. Et si vous avez d'autres questions à leur poser, n'hésitez surtout pas à leur laisser un commentaire ci-dessous.
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Mélanie
Bravo pour votre belle interview et votre beau voyage!!!
Pareils pour nous, sur la route depuis 5 ans (Asie, Europe, Amérique centrale, Afrique), nous nous sommes sentis coincés au Cameroun le 17 mars avec notre 4×4!!!
Comme vous, au début, on s’est dits : on reste, surtout que le 4×4 est notre maison!!!
Puis, l’insécurité et notre santé étant prioritaires, nous avons garé notre 4×4 à contrecoeur au Cameroun et sommes rentrés à Paris le 4 avril (après 17 jours de galères pour obtenir un billet d’avion hors de prix).
Nous nous sommes mis en quatorzaine dans un appartement prêté en France, ne voulant pas risquer la santé de nos proches.
On a qu’une hâte repartir mais nous devons être patients… 🙁
Le retour est compliqué : c’est une pause non prévue, nous n’avons plus de biens en France, nous ne pouvons pas voir nos familles et amis librement…
Bref, restons confinés, soyons prudents et enrayons cette épidémie au plus vite.
Aurélie
Bonjour et merci pour ce témoignage ! J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce récit de votre expérience, dans laquelle je me suis d’ailleurs pas mal reconnue 😉 Je suis partie en tour du monde en 2011/2012 puis en 2016 avec mon compagnon Benoît, et comme Cécile je voulais trop en voir au début, avec cette idée de “rentabiliser le temps” qui est effectivement absurde… mais pas facile de s’en de faire lorsque l’on baigne dedans depuis toujours ! Ça a été pour moi l’un des grands enseignements de ce premier grand voyage. Idem pour le fait de vivre 24h/24 avec son partenaire, même quand on se connaît bien ça peut être pénible à certains moments ! Benoît est d’ailleurs rentré avant moi du premier TDM 😉
Et à côté de cela, quel bonheur et quel émerveillement au quotidien de découvrir notre belle planète…
Bref, merci encore pour ce partage de votre expérience. Je vous souhaite un bon retour en France, n’oubliez pas trop vite les joies et les enseignements de votre voyage, et gardez en tête que repartir n’est pas aussi impossible qu’on le croit parfois 😉
Quentin
Merci Aurélie d’avoir lu notre témoignage.
C’est incroyable comme les sensations et réflexions de tous les voyageurs convergent. On fait tous les mêmes erreurs :).
Je suis d’accord avec toi, il faut s’efforcer de ne pas oublier trop vite les joies de ce voyage. Notre routine et quotidien reprend vite le dessus. Mais il faut continuer à rêver.
Van
Très belle interview!! Merci à Cecile et Quentin d’avoir bien voulu nous partager leur choix de rentrer.
Nous faisons partie, pour l’instant, de ceux qui ont choisi de rester. Nous sommes confinés en Malaisie et mis à part une incertitude sur la possibilité de prolonger notre Visa, nous pensons être mieux ici qu’en Suisse.
Mais la décision a été prise après des heures de tergiversations et de remises en questions.
Bon courage à tous les voyageurs en ces moments particuliers et merci et bravo a Benoit et Fabienne pour leur blog qui nous fait rêver depuis des mois
Benoit
Hello Van,
Ravi de lire que que vous aimez notre blog… Du coup je n’ai pas pu m’empêcher d’aller me perdre sur le votre 😉 . J’ai lu certain de vos bilans et déjà woowwwwww 30 mois de voyage. A vous lire ça nous redonne tout de suite envie de partir en voyage au long cours (#spoiler qui est qqch qu’on a en tête pour l’année prochaine yeahhhh).
Et c’est aussi très intéressant de lire pourquoi vous avez décidé de vous confiner en Malaisie. Avec un visa de 90 jours et de bonnes infrastructures médicales c’est effectivement un choix qui se tient (d’autant plus que ça vous évite les aéroports et de contaminer vos proches). On espère en tout cas que vous n’aurez pas de problème à prolonger votre visa… logiquement ils devraient être flexibles dans ce genre de cas vu que beaucoup de personnes doivent se trouver dans votre situation.
On vous souhaite bon courage pour la suite et profitez à fond.
P.S. vous pensez voyager combien de temps au fait? C’est quoi vos projets pour la suite?
Van
Pour l’instant nos projets dépendront de la situation du Covid19…
L’Afrique commence à nous faire les yeux doux. On veut aussi essayer un mode de voyage 100% sans avion.
Pour la durée du voyage, aucune idée pour l’instant. On était partis pour 12 mois à la base et nous y sommes toujours!!
On espère de tout coeur que vos projets aboutiront l’année prochaine, en tout cas on suivra ça de près!
Bonne continuation à vous!!
Quentin
Merci Van pour ton gentil commentaire.
Le lire m’a rappelé les innombrables moments de questionnements : “On reste ou on rentre ?”. Pffffiou
Le plus libérateur est finalement de prendre la décision, peu importe laquelle. Ça permet de passer à autre chose.
On espère que vous allez pouvoir reprendre votre aventure au plus vite.
Benoit
Hello Mélanie,
Pas facile comme situation… On a d’ailleurs un ami qui travaillait au Caméroun depuis 2 ans qui a aussi choisi de rentrer en Suisse le 1er avril. Ce qui a motivé son choix c’est l’incertitude de comment la situation allait évoluer au Caméroun, les infrastructures médicales moins bonnes… mais aussi et surtout le fait que s’il choisissait de rester, il savait qu’en cas d’imprévu il ne pourrait plus rentrer en Suisse pour une durée indéfinie.
Mélanie
Oui, seulement 30 respirateurs au Cameroun pour le pays entier!!! Donc, on s’est dits : si jamais, vaut mieux être malades et soignés en France.
De plus, en Afrique, les gens gagnent leur vie au jour le jour et même s’il n’y a pas de confinement, il y a eu de nouvelles règles : fermeture des bars, moins de gens sur les motos-taxis et dans les taxis… Donc, on a eu peur que leur manque d’argent augmente notre insécurité.
Et finalement, combien de mois ça va durer??? Cels fait déjà 2 mois. Pas très envie de rester 6 mois au même endroit dans des conditions stressantes. La décision a été dure à prendre mais on est plus soulagés d’être en France. Et voyons le bon côté des choses, nous mangeons plein de fromages, de charcuteries et de chocolat 😉
Quentin
Merci beaucoup Mélanie.
Wow 5 ans de voyage pour vous. La décision de revenir en France temporairement n’a pas dû être facile à prendre pour vous. Je pense que la galère pour rentrer a dû être la même pour tout le monde malheureusement.
On espère que vous allez pouvoir reprendre votre périple au plus vite.
Marianne
Nous on a plutôt une sensation de voyage inachevé pour notre part…
Nous étions partis en famille avec nos 3 enfants depuis août, le retour était prévu pour fin juillet ( par rapport aux scolarités des enfants, notre disponibilité de prof des écoles, les finances…)
On venait de quitter le Brésil pour la Californie quand s’est posée puis imposée la question du retour… ( Pas trop difficile pour nous depuis Los Angeles, ce fut le côté positif )
On suivait de loin la question: peu de cas en Amérique du Sud, on était passé par la Chine en septembre…
On pensait “passer au travers”, pouvoir continuer, peut-être en modifiant, mais continuer….
On est rentré en se disant que les choses s’arrangeraient, qu’on pourrait peut-être repartir en juin-juillet…
Mais bon ce n’est pas parti pour…
On se dit qu’on fera ce qu’on n’a pas pu aller découvrir pendant les vacances, mais ce ne sera pas pareil…
Les enfants sont comme nous, déçus de ce retour… Et comme nous, ils essaient de ne pas penser à l’endroit où nous aurions dû nous trouver…
Pour nous aussi, partir c’était moins courir, passer du temps ensemble…
Cela continue pendant ce confinement…
On prend le temps de faire plein de choses qu’on n’avait pas pris le temps de faire …
Mais bon on aurait quand même préféré être encore en vadrouille !
Benoit
Hello Marianne,
Je comprend votre déception… quand on perd pratiquement la moitié d’une année de voyage en famille à cause de ce satané virus, la pilule doit être difficile à avaler. En tout cas merci d’avoir partagé votre ressenti par ici et on vous souhaite bien du courage pour les semaines à venir. Profitez bien de ce temps en famille et peut-être de découvrir ces jolies choses proche de chez vous.
Quentin
Merci Marianne pour ton commentaire.
Je n’ose pas imaginer avoir été à ta place. Nous avions la chance d’être sur la fin d’un voyage qui avait été déjà prolongé 2 fois. Et nous avions beaucoup de nouveaux projets dans la tête pour nous occuper une fois rentrés.
Bref, nous étions dans une situation différente de la vôtre. Donc je comprends ta déception. Tu as raison de te dire qu’il reste encore de belles années devant vous pour découvrir les lieux que vous n’avez pas pu voir cette fois-ci. Essayons de rester positifs 🙂
PINAULT Véronique Toulouse
Quelle expérience !
J’attends de lire votre blog, afin d’en savoir plus sur vos visas, autorisation de circulation dans les différents pays, la langue parlée le plus couramment etc…
Lao
Bonjour,
Merci beaucoup Cécile et Quentin d’avoir partagé votre expérience de tour du monde et surtout votre décision de rentrer. En vous lisant, je me replonge dans mon voyage.
Etant partie et “rentrée”, je me posais la question il y a quelques semaines au moment de l’annonce du confinement en Europe “et si c’était arrivé pendant mon voyage, qu’aurais-je fait ?”. C’est une question à laquelle je n’aurai jamais de réponse.
Je comprends complètement le sentiment de voyage inachevé pour les personnes qui ont du rentrer en cours de voyage.
Je vous souhaite, Cécile et Quentin, de continuer à rêver et à accomplir tout ce que vous avez envie de faire.
Ce sera un plaisir de lire vos articles.