Rando dans les gorges du Verdon / partie 2

Dans notre dernier article on vous expliquait que nous sommes venus dans le sud de la France un peu sur un coup de tête. (Enfin même carrément un coup de tête vu qu'on a réservé le vol même pas 12h avant son décollage). Rendez-vous dans ce premier article sur la région de Castellane pour avoir toutes les infos sur comment arriver au début de la randonnée.

Après la première journée de rando nous étions arrivés à Carajuan, un petit camping qui se trouve juste à l'entrée des gorges du Verdon. C'est donc après une bonne nuit de sommeil dans notre tente que nous avons remis nos sacs sur le dos et sommes partis explorer les gorges du Verdon.

Rendez-vous au Point Sublime

La veille le sentier que nous avions emprunté nous avait réservé quelques suspens (comprenez par là que j'ai cru mourir dans un pierrier) c'est donc avec un certain soulagement que j'entamais cette journée. D'autant que vu que nous étions partis vraiment en dernière minute, seul Benoit avait vraiment regardé les sentiers de randonnée. Et pour le coup il m'avait décrit cette journée comme ça :
« On longe la route un petit bout, puis c'est un chemin bien à plat qui longe la rivière dans les gorges sur 13km. A la fin on aura juste une petite montée de 300m de dénivelé, mais c'est tout ! »

Appelez ça de l'amour, de la confiance aveugle ou de la naïveté mais c'est toute guillerette que je me suis mise en route !

La première partie de la randonnée n'est pas des plus spectaculaire. Depuis le camping de Carajuan on n'a pas d'autre choix que de longer la route sur environ 4,5km (200m de dénivelé positif) afin de rejoindre le début du sentier Martel. Heureusement, de bon matin il n'y a pas encore trop de circulation sur cette route étroite et sinueuse. Bref c'est sans trop de mal que nous sommes arrivés en moins d'une heure au début du sentier Martel !

Le sentier Martel

Depuis le parking du point sublime on commence par descendre des escaliers et très rapidement on arrive en plein cœur des gorges ! Wouah, le moins que l'on puisse dire c'est que c'est carrément impressionnant : des parois rocheuses immenses qui se dressent devant soi et une eau émeraude qui coule au milieu.

Tout au début de la randonnée on commence par traverser 2 tunnels. A la base ces derniers avaient été construit dès 1890 dans le cadre d'un projet hydroélectrique, mais ce projet fut abandonné à cause de la guerre. Les tunnels étant là, ils sont maintenant empruntés par les randonneurs ! Par contre attention, une lampe frontale est vivement recommandée car le premier tunnel mesure tout de même 670 mètres de long, autant dire qu'on est plongé dans l'obscurité la plus totale !

Le sentier Blanc Martel

Le sentier Blanc-Martel est vraiment un chemin très agréable, on avance au fil de l'eau en alternant les passages où on se trouve tantôt quasi au bord de l'eau et tantôt carrément au dessus où on surplombe la rivière de plusieurs centaines de mètres (autant dire que la théorie de Benoit du « chemin tout plat » ne s'est absolument pas vérifiée ! En fait il se sera avéré par la suite qu'il avait décidé de ne pas prendre l'option payante de l'application qu'il utilisait pour faire notre itinéraire et que du coup il manquait les lignes de dénivellation... hmmm)

La Brèche Imbert

Après environ 3 heures de marche (et de nombreuses pauses photos) nous atteignons le fameux point de la brèche Imbert.
Il s'agit en fait de 252 marches d'escaliers qui permettent d'avaler en un rien de temps 100m de dénivelé.

La brèche Imbert a la réputation d'être un passage délicat et limite dangereux... Alors certes c'est assez impressionnant, mais malgré que je ne sois pas particulièrement à l'aise avec le vide cela ne m'a posé aucun souci : ce ne sont pas des échelles à proprement parlé mais bien des marches d'escalier avec des barrières de sécurité autour.

(allez savoir, je suis probablement resté traumatisée des échelles que nous avions croisées en Chine aux gorges du saut du tigre, du coup je suis plus difficile à impressionner... Pour revoir ces fameuses échelles c'est dans la vidéo qui se trouve par là)

Direction la passerelle de l'Estellier

Depuis la brèche Imbert le chemin est à tendance plutôt descendante (je dis bien tendance hein, parce qu'au final j'ai l'impression qu'on n'a fait que grimper et descendre lors de cette journée) jusqu'au moment d'arriver au croisement où les randonneurs auront le choix entre remonter au chalet de la Maline (parking) ou continuer à la passerelle de l'Estellier. Nous avons donc pris la direction de la passerelle afin de traverser une dernière fois le Verdon pour remonter de l'autre côté.

Le sentier de l'Imbut

Avant de remonter du côté des cavaliers nous avons décidé de faire un petit détour sur le sentier de l'Imbut.
Le sentier de l'Imbut c'est probablement l'une des randos les plus spectaculaires des gorges du Verdon, mais c'est aussi la partie la plus technique.

Connue pour ses sentiers étroits dans la falaises, les passages aériens, mais aussi le terrain relativement glissant et instable ceci est clairement un chemin réservé aux randonneurs habitués.

Pour nous (ok, soyons francs plutôt pour moi), il était hors de question qu'on se lance là-dedans avec nos gros backpacks sur le dos. Je ne suis pas une reine de l'équilibre en temps normal, donc je n'allais surement pas me lancer là dedans avec 12 kilos sur le dos ! 🙂

Ce que nous avons fait c'est que nous avons déposé nos gros sacs à l'abri des regards sur le bord du chemin et sommes partis explorer un peu le début du sentier.
Pour moi l'exploration se sera arrêtée à quelques centaines de mètres du croisement lorsque nous sommes tombés sur une magnifique petite plage de sable ! Benoit quant à lui a décidé de pousser un peu plus loin et est parti seul s'aventurer sur ce sentier. Il est revenu une bonne heure plus tard, conquis par les paysages mais aussi avec un petit sourire en coin et m'a glissé

« t'as bien fait de rester là... C'est pas franchement un chemin fait pour les personnes sujettes au vertige ! »

Si vous souhaitez faire le sentier de l'Imbut dans son intégralité il faut absolument commencer soit à l'auberge des cavaliers, soit au chalet de la Maline. A la fin de l'Imbut il faut ressortir des gorges et emprunter le sentier Vidal. Ce sentier est tellement raide qu'il est d'ailleurs interdit à la descente ! ABE

Dormir au bord du grand canyon européen

Une fois mon homme revenu de son exploration et moi bien reposée nous avons attaqué la dernière montée de la journée ! Au programme 240m de dénivelé sur une distance de... 700m ! Autant vous dire que ça grimpe sec, mais rien de bien insurmontable. C'est d'un bon pas décidé et en gardant un rythme constant qu'en une petite demi-heure nous avions atteint notre objectif de la journée.

Nous avions vu sur internet qu'il y avait un hôtel au sommet des gorges, et vu que le ciel commençait à se faire menaçant nous avons préféré opter pour une nuit dans un bon lit douillet plutôt que de déplier notre tente ! Bien nous en a pris ! Car pendant que nous dégustions notre dîner avec une vue imprenable sur les gorges un puissant orage est venu rincer les environs... Nous étions bien contents d'être à l'abri ! 🙂

L'hôtel du grand canyon c'est vraiment la classe ultime pour les randonneurs : L'hôtel est certes un peu vieillot mais franchement profiter d'une bière avec en guise de panorama le parcours de la journée c'est juste le top !

Ascension du Grand Margès

Le lendemain matin nous sommes partis de bonne heure pour attaquer le plat de résistance de cette randonnée : l'ascension du grand Margès.
Une fois de plus la lecture de carte n'aura pas été notre fort. Nous savions que nous allions commencer la journée par 800m de dénivelé positif, et honnêtement on s'était préparé à en baver ! Au final, la montée s'est avérée beaucoup plus facile que prévue. Seul un bout dans la forêt grimpait vraiment sec, mais le reste de la montée s'est fait relativement tranquillement.

Quand la rando traverse une zone militaire

Enfin... perso je n'étais que mezzo tranquille lorsque nous avons commencé à apercevoir tous les 300m des panneaux nous signalant que nous nous trouvions dans une zone militaire...
Nous étions sur un GR, donc un chemin de randonnée pleinement autorisé hein !
Mais apparemment une base militaire n'est pas loin, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ne lésinent pas sur les moyens pour s'assurer que les randonneurs ne quittent pas le sentier !
Je vous garantis qu'en voyant ces panneaux tous les 300 mètres on n'a même pas envie de s'éloigner du chemin pour une pause pipi ! 🙂

La récompense ultime au sommet!

Comme bien souvent lorsqu'on s'attaque à une bonne grimpette, la récompense ultime c'est la vue depuis le sommet ! Et comment dire... Nous n'avons clairement pas été déçu ! Un panorama à 360 degrés sur les Alpes de haute Provence, le plateau et bien évidemment les gorges du Verdon. Un spot pique-nique de rêve !

Descente sur les Aiguines

Depuis le sommet du grand Margès la descente sur les Aiguines se fait facilement, même s'il faut bien avouer qu'elle est relativement longue et avec le chargement sur le dos ça a tendance à taper un peu dans les genoux... Mais honnêtement cela en vaut largement la peine, car au fil de la descente on peut profiter à plusieurs reprises d'une vue spectaculaire sur le lac de Sainte-Croix !

Alors que nous étions encore en train de descendre dans la forêt et commencions sérieusement à nous demander si cette descente allait se terminer un jour, nous avons entendu le son des cloches d'une église : Les Aiguines n'étaient pas loin !

Les Aiguines c'est un petit village de Provence comme on se l'imagine (en tout cas, c'est exactement ce que j'avais en tête!). Des petites ruelles étroites, des commerçants tous assis dehors, des terrasses ombragées au centre du village avec quelques papy à l'accent du sud qui refont le monde attablés autour d'une bouteille de rosé du pays !

Il n'en aura pas fallu plus pour qu'on s'octroie une petite pause bien méritée sur une terrasse ! Les jambes cassées, mais heureux de cette belle journée.

Nuit au lac de Sainte-Croix

Nous avons hésité à dormir aux Aiguines mais finalement nous avons décidé de pousser encore un peu et avons attaqué les derniers kilomètres pour rejoindre le camping des Galetas situé au bord du lac. Outre le fait que nous nous sommes lamentablement perdus en chemin et que nous nous sommes retrouvés à traverser des bouts de forêt pour rejoindre notre destination, la descente s'est faite assez facilement. 🙂

La fin de journée nous l'aurons ensuite passée à profiter des derniers rayons de soleil tout en savourant un bon petit verre bien mérité sur la plage.

Note: Pour cette randonnée, nous vous conseillons de télécharger la trace pour l'avoir avec vous sur votre smartphone/montre connectée. Pour se faire, il faut simplement avoir un compte (gratuit) sur AllTrails et vous pourrez télécharger notre carte.

On vous remet ci-dessous la carte de notre randonnée dans son intégralité :

Alors voilà, c'est tout pour moment ! On vous concocte un dernier article sur notre semaine dans le sud de la France : la fin de la randonnée mais surtout la découverte de magnifiques villages de Provence. A tout bientôt !

Autres article sur cette randonnée :

1. De Castellane à Carajuan
2. jusqu'au village de Moustiers Sainte Marie

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