Cet hiver nous avons à nouveau décidé de venir passer quelques mois en Galice. A notre retour, nous avons choisi de suivre un autre itinéraire que l'année précédente (rappelez-vous, nous étions passés par la côte nord de l'Espagne et avions découvert la région des Asturies et de la Cantabrie). Bref, en 2022 nous sommes donc passé "tout droit" dans les terres et notamment par le site de Las Medulas et la ville de Ponferrada.
C'est marrant, car lorsqu'on parle de la Castille et Leon à des espagnols, ils ont facilement tendance à nous dire qu'il n'y a "rien à voir" dans cette région. 😉 Alors promis, entre cet article et les suivants qui arrivent sur le blog, nous avons bien prévu de vous montrer que cette réputation n'est largement pas justifiée! 🙂
Nous débutons donc cette petite série d'articles sur la Castille et Léon par la partie qui se trouve le plus à l'ouest, j'ai nommé la jolie ville de Ponferrada et le site des Las Medulas situé non loin de là. Si le nom de las Medulas ne vous dit rien, peut-être que la photo ci-contre vous rappellera quelque chose. Las Medulas est un site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO et est connu comme l'un des vestige les plus remarquable des sites aurifères datant de l'époque romaine (rien que ça).
Pour la suite de nos découvertes dans le nord de la Castille-et-León c'est par ici que ça se passe:
- Notre article sur le joli village de Peñalba de Santiago et Astorga
- Notre article sur la grotte de Valporquero et les montagnes de Riaño
Las Medulas: musée à ciel ouvert dans le Bierzo
En fait c'est marrant, car quand on regarde le site des Medulas on a un peu l'impression d'être face à des badlands, des terres qui ont été sculptées de manière naturelle par les eaux et l'érosion. Alors à Las Medulas il n'en est rien (ou presque). Tout ce qu'on voit ici est en fait l'oeuvre des romains, qui entre le 1er et le 3ème siècle après JC étaient présents dans la région et exploitaient ces montagnes pour l'or qu'elles contiennent.
La technique employée à l'époque consistait à construire des tunnels et galeries dans la roche argileuse et relativement friable, puis d’inonder brutalement ces cavités pour faire s'effondrer des pans de montagne. Les débris étaient ensuite lavés et triés afin d'en retirer de fines particules d'or.
Pour se rendre compte de la charge de travail titanesque que représentait l'extraction d'or il faut bien se dire que dans ces roches la concentration d'or est d'environ 1 à 5 grammes par TONNE! Comprenez par là, que pour espérer récupérer 1 kilo d'or il fallait faire s'effondrer entre 200 et 1000 tonnes de roche! Il n'y a bien évidemment pas stat officielle datant de l'époque, mais on estime que l'exploitation de las Medulas a permis d'extraire environ 1500 tonnes d'or durant les plus de 2 siècles d'exploitation, soit environ 5 tonnes d'or par an!
La zone est désormais protégée et classée au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Notre randonnée pour découvrir las Medulas
Vous commencez à nous connaître... Dur dur de venir visiter un site naturel sans au moins prévoir une petite rando. 😉 Pour le coup, nous avons décidé de suivre un itinéraire qui permet de faire le tour complet du site d'avoir quelques chouettes points de vue en prime. On vous emmène?
De Las Medulas au mirador de Pedrices
Le départ de la rando se fait dans le village de Las Medulas. De là, nous sommes partis en direction du mirador de Pedrices. Cet itinéraire peut paraître contre-intuitif car on commence par s'éloigner du site. 😉 Mais je vous rassure, c'est tout à fait volontaire! En fait, nous avons décidé de faire cette boucle car nous voulions également profiter d'une vue de loin sur ces anciennes mines d'or.
La première partie de la balade nous fait monter en direction du premier mirador en passant par une forêt de chênes (centenaires pour certains). Une première grimpette bien agréable car il y a pas mal d'ombre (contrairement au reste de la balade) et à mesure qu'on progresse, la vue sur les medulas se dévoile.
Au mirador, on a une belle vue sur le village et las Médulas en toile de fond. Mais si ce mirador est sympa c'est aussi parce qu'il offre une vue directe sur l'un des sites miniers de l'époque: Llagua de Yeres. Un panneau explicatif y détaille les différentes étapes utilisées par les romains pour extraire l'or.
Pico de placias: chemin de crête et vue panoramique sur las Medulas
Depuis le mirador, nous avons suivi un petit bout la piste jusqu'à arriver à un croisement. Ici, le chemin se sépare en 2:
- Une option par la piste: une montée toute douce en lacet
- L'option par la crête signalée comme "chemin de montagne nécessitant de bonnes chaussures, une bonne condition physique et déconseillé aux personnes sujettes au vertige"
Hmm... Munis de nos petites baskets (et non des chaussures de montagne) on s'est regardé un instant... On a regardé en l'air et on s'est demandé où étaient les montagnes??? 🙂 haha, je rigole un peu, mais c'est vrai que la notion de "dénivelé important" est assez subjective. Nous étions à 860m d'altitude au niveau du croisement et notre carte indiquait le plus haut sommet à 1022m. Pas de quoi effrayer les petits suisses que nous sommes, loin de là!
Bref, tout ça pour dire qu'on n'a pas hésité une seule seconde. Et comme vous allez pouvoir le constater sur les photos ci-dessous, il n'y avait pas non plus matière à regret. 😉
PS: au cas où vous seriez inquiets, on vous rassure tout de suite, le chemin n'est vraiment pas compliqué, ni dangereux! Pas dit que j'y enverrai des enfants en bas âge (ou alors sécurisé par les parents), mais promis, il n'y a vraiment rien de dramatique. Et ça vaut clairement la peine! 🙂
Le mirador de Orellan et visite des anciennes mines d'or
Une fois de retour sur la piste principale après le Pico de Placias, l'itinéraire se poursuit sur un bon kilomètre le long de la route en terre. On arrive tout d'abord à la plateforme d'observation du mirador de Orellan, le point de vue "officiel" sur le site de las Medulas. A cet endroit, on est face aux formations, mais il est encore difficile de s'imaginer à quel point c'est un dédale de couloirs et de salles à l'intérieur de cette montagne!
Juste sous le mirador il est possible d'entrer dans les galeries (ou du moins une partie). La visite coûte 3€ par personne et fait assez rare, il est même admis d'entrer avec son chien. 😉 Le parcours dans les galeries fait une centaine de mètres et permet de rejoindre la grande ouverture dans la paroi qui offre un point de vue à couper le souffle sur le site. La visite prend environ 20 minutes et c'est vraiment très sympa!
La galerie est ouverte 6 jours sur 7 (fermée les mardis) et les horaires varient en fonction de la saison, mais globalement c'est 11h-14h et 16h-18h (prolongé jusqu'à 19h30 durant l'été). Gros bonus? Vous aurez un look canon avec le petit casque fourni! 🙂
PS: la visite n'est pas dangereuse du tout qu'on se le dise, c'est juste que le plafond est assez bas par endroit.
Retour à Las Medulas en passant par la Cuevona
Depuis le mirador de Orellan, nous avons avons décidé de suivre le tracé "officiel" pour revenir à las Médulas. Ce chemin est plus direct et permet de passer au pied des formations rocheuses.
Dans nos recherches nous avions repéré 2 itinéraires, avec l'un qui passe sur la partie haute du site. Malheureusement, cette partie était indiquée comme fermée lors de notre visite et nous avons du nous rabattre sur le sentier qui descend par la vallée sur la gauche. La bifurcation, se fait au niveau d'une immense cavité appelée la Cuevona. Juste au-dessus se trouve une autre grotte, la Encantada, mais malheureusement le chemin d'accès à cette dernière était barré.
Du coup, nous avons simplement jeté un oeil à la première grotte, puis nous sommes redescendu par le chemin principal jusqu'au village.
Le lac Somido et le mirador de Choa de Maseiros
Une fois de retour au village de Las Medulas nous n'en avions pas encore tout à fait terminé avec la balade. Nous avions lu un article en ligne qui mentionnait un petit lac non loin du village, depuis lequel on aurait apparemment un joli reflet des montagnes dans l'eau. Le lac Somido se trouve à un bon kilomètre à l'ouest du village. Pour y accéder, on suit une large piste en terre et à la fin on peut prendre un sentier qui longe le lac jusqu'au mirador Chao de Maseiros.
La balade est sympa et ne présente strictement aucune difficulté. Par contre, on ne vous cachera pas qu'on n'a pas trop vu les fameux reflets des Medulas sur l'eau. 😉 En fait, le sentier ne fait pas le tour complet, il faut donc un peu sortir du chemin pour se rendre sur l'autre rive.
Las Médulas étant tout de même assez éloignés, il nous parait difficile de capturer une telle image (ou alors peut-être quand il y a plus d'eau... le niveau du lac était relativement bas lors de notre passage). Mais bon, à défaut de voir les reflets, vous verrez peut-être des petites tortues comme nous. 😉
Carte de notre randonnée à Las Medulas
Voici l'itinéraire exact que nous avons suivi. Sur la carte vous verrez que depuis la grotte (la pointe en haut sur l'itinéraire), il y aurait un chemin plus logique et direct pour revenir au village. C'est ce chemin-là qui était fermé lors de notre passage. S'il est ouvert quand vous y êtes, cela peut être une alternative sympa pour profiter encore un peu plus des points de vue.
Notre avis & conseils pour visiter las Medulas
Pour terminer cette visite de las Médulas nous nous sommes dits qu'on allait quand-même vous partager quelques infos pratiques mais également un ressenti plus général.
Notre avis sur la Médulas? Le site est vraiment magnifique et vaut clairement le coup d'oeil! Toutefois, on avouera avoir été un peu surpris par la taille finalement assez réduite du site. En fait, sur les photos on s'imaginerait assez facilement que l'endroit est bien plus grand que ce qu'il n'est en réalité. Je ne sais pas, dans ma tête cela ressemblait un peu au Bryce Canyon américain... 😉 Alors il y a effectivement un petit flair, mais c'est vraiment infiniment plus petit, la zone où on trouve les formations rocheuses fait environ 1km2. 😉
D'un point de vue pratique, nous vous conseillons (comme bien souvent) d'éviter les week-ends car c'est un site qui est assez fréquenté par les locaux. Il n'y a pas d'afflux massif de touristes étrangers dans le coin, donc en visant la semaine (et plus particulièrement en matinée), vous serez clairement seuls au monde!
Niveau stationnement, le plus facile est d'aller au village de las Medulas. 2 grands parkings sont à dispo et hors saison il est tout à fait possible d'y passer la nuit avec un van ou un fourgon.
Concernant la saison, le site peut se visiter pour ainsi dire toute l'année. Le coin n'est pas particulièrement connu pour ses hivers blancs, mais sachez qu'entre décembre et février/mars il n'est pas exclu qu'il y ait de la neige (disons plutôt que c'est déjà arrivé). Juillet et août sont les mois les plus chauds et selon nous ce n'est pas idéal si vous voulez faire la même randonnée que nous. Le sentier est très exposé au soleil et il n'y a, pour ainsi dire, pas d'ombre. Préférez donc plutôt le printemps (avril à juin) et l'automne (septembre-novembre).
Ponferrada: ville historique et de pèlerinage
Impossible de venir à Las Medulas et de ne pas prévoir un petit arrêt dans la jolie ville de Ponferrada. Les villes ce n'est en général pas notre dada et clairement nous ne nous y attardons pas trop en général. Mais nous voulions vraiment passer par Ponferrada car nous avions vu des photos du château templier de Ponferrada qui a lui tout seul à réussi à nous convaincre de nous arrêter!
La petite ville est également relativement connue des pèlerins qui suivent le camino Frances, l'un des itinéraires du fameux chemin de Compostelle. En effet, Ponferrada marque la dernier arrêt officiel avant l'entrée en Galice, région dans laquelle se trouve la fameuse Santiago de Compostelle. Une étape un peu symbolique qui permet aux marcheurs d'arriver dans la dernière ligne droite de leur pèlerinage.
Si vous recherchez un logement à Ponferrada voici la page Booking où vous trouverez différentes options.
En terme d'emplacement, nous aurions tendance à recommander plutôt la vieille ville (rive est du Rio Sil), mais après la ville reste de taille relativement modérée et il est facile de s'y déplacer à pied.
Balade en vieille ville de Ponferrada
Pour visiter, nous nous sommes garés sur le grand parking qui se trouve devant l'auberge des pélerins (du chemin de Compostelle). De là, nous sommes partis pour un petit tour dans le centre historique; la partie qui se trouve sur la rive est du Rio Sil. Très mignon, le centre se visite facilement à pied en une petite heure (ce n'est pas très grand) et on arrive ensuite à pied au château qui surplombe la ville.
Par contre, on va être francs, la partie moderne de Ponferrada (sur l'autre rive) ne vaut pas spécialement le détour à notre humble avis. La partie plus récente de la ville, sur la rive ouest du Sil, n'a vraiment pas un charme fou d'un point de vue architectural... Après, on avouera ne pas nous y être attardé! Nous avons brièvement traversé une partie à pied afin d'aller chez un vétérinaire (les joies des bobos canins en roadtrip) et disons que cette partie ne nous a pas laissé une impression impérissable.
A Ponferrada il est également possible de faire des visites guidées. Nous ne l'avons pas fait car nous n'étions pas là assez longtemps, mais si vous voulez en apprendre plus sur l'histoire de la ville et des anecdotes, cela peut être une option intéressante.
Ponferrada n'est pas la ville la "plus touristique" d'un point de vue international, et les visites sont donc faites uniquement en espagnol (pas de français ni d'anglais). Si vous parlez espagnol, vous pourrez par exemple rejoindre le free tour (visite gratuite pour laquelle il est d'usage de laisser un pourboire) ou une visite guidée de la ville et du château pour 15€.
Le château des templiers de Ponferrada
On vous le disait, c'était une photo de ce château qui nous a, en premier lieu, donné envie de venir jeter un oeil à la ville. Il a été construit au XIIème siècle par les templiers qui s'étaient installés le long du chemin de Compostelle afin de protéger les pèlerins. L'architecture du château est en réalité un véritable patchwork qui a évolué au fil des siècles; construction principalement militaires, elle a énormément évolué entre le XII et le XXème.
Ouvert à la visite, nous avons toutefois décidé de faire l'impasse au dernier moment. Il faisait relativement chaud ce jour-là et nous n'avions pas envie de laisser Winchy (notre chien) dans le van durant la visite (car non, les chiens ne sont pas admis dans le château).
Après, second point, c'était également le manque d'option "sympa" pour passer la nuit en van qui nous aurons fait "fuir" la ville avant la fin de journée. Nous avions vu en ligne qu'il y avait une aire ainsi qu'un parking devant une auberge de pèlerins où il était toléré de passer la nuit, mais une fois sur place nous avons trouvé l'endroit particulièrement glauque et on ne se sentait pas du tout de rester là. Bref, nous avons uniquement profité de l'extérieur et nous avons ensuite repris la route pour nous dégoter un petit coin nature où passer la nuit. Mais ça, on vous en reparlera dans le prochain article. 😉
Découvrir les vins du Bierzo
On va être honnête avec vous, nous n'avions encore jamais entendu parler de la dénomination Bierzo pour le vin... Amateurs de vin rouge mais loin d'être experts, nous aimons toutefois inclure des petits détours dans nos voyages pour ramener quelques nouvelles bouteilles dans notre cave.
En Espagne, il est inutile de préciser que nous avons eu l'embarras du choix! 😉 Le Bierzo est une région viticole qui gagne à être connue connue et qui séduit de plus en plus d'amateurs. Sur le papier, la région a d'ailleurs beaucoup de similitudes avec la région de la Ribeira Sacra en Galice que nous aimons tant. Traversée par le Rio Sil, la région cultive principalement le cépage du Mencia, un cépage autochtone du nord-ouest de l'Espagne.
Si comme nous, vous souhaitez ramener quelques souvenirs de la région alors on vous recommande de passer par la cave "El Salgueral" (C. Ancha, 19, 24401 Ponferrada). Le proprio est absolument génial et connaît tous les vins de la région sur le bout des doigts! Nous lui avons donné un budget et nous l'avons laissé nous concocter une sélection selon ses préférences. Alors on n'a pas encore goûté tout ce que nous avons ramené 😉 , mais clairement, les premiers ne nous ont pas déçus.
Bon sur ce, nous allons terminer ici ce premier article sur la région de Castille et Léon. Vous trouverez les liens vers nos autres articles sur cette région en début d'article ou juste ci-dessous.
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