L’Ecologie, la protection de l’environnement – de la planète – du vivant, le dérèglement climatique sont des sujets difficiles à aborder car ils sont complexes, clivants et souvent culpabilisants. Comme la plupart des gens, nous ne sommes pas irréprochables sur ces sujets. Mais nous avons des convictions écologiques et nous essayons vraiment de faire le plus d’efforts possible pour vivre en accord avec nos principes!
Une des façons d’avoir un impact positif avec ce blog, de planter de petites graines, c’est de profiter de notre modeste visibilité pour aborder ces sujets dans certaines de nos réflexions, dans nos bilans annuels… ou encore simplement de partager avec vous des façons un peu différentes (mais pas moins intéressantes) de voyager / vivre.
Mais pour bien comprendre les enjeux liés à l’écologie, il est important de s’informer du mieux possible, de creuser ces sujets pour en avoir les tenants et les aboutissants (et c’est en général à ce moment là qu’on se rend compte de la complexité de ces problématiques qui mêlent sciences, politique, économie, justice sociale…).
Et dans un paysage médiatique opaque (contrôlé par quelques milliardaires en France par exemple) il nous paraît important de s’informer aussi sur des médias plus libres / indépendants, de remettre en question, de se renseigner du mieux possible pour se forger sa propre opinion.
Depuis plusieurs années, on passe quand même pas mal de temps à s’informer sur l’écologie. On lit, on écoute, on débat ensemble, on se remet en question, on multiplie nos sources d’informations… Du coup aujourd’hui on s’est dit qu’on allait partager avec vous des médias, podcasts, blogs, chaînes YouTube… qui nous plaisent et qui parlent d’écologie (ou protection de l’environnement – de la planète – du vivant 😉 ).
En espérant que vous découvrirez peut-être de nouveaux médias pour vous informer / inspirer sur ces sujets.
Cette sélection n’a pas vocation à être exhaustive ni neutre! Elle reflète notre ressenti personnel et nos affinités vis à vis de ces différents médias – blogs – podcasts… Nous vous encourageons évidemment à aller plus loin, faire vos propres recherches, multiplier vos sources d’informations pour vous forger votre propre opinion sur ces sujets si complexes et importants.
D’ailleurs, si vous appréciez d’autres médias qui parlent d’écologie qui ne sont pas cités dans notre article, n’hésitez pas à nous les mentionner en commentaire de l’article pour qu’on puisse tous les découvrir!
Les médias qui parlent d’écologie
Reporterre.net
Reporterre est un des tout premiers médias francophones consacré à l’écologie. C’est un média gratuit, indépendant, financés par les dons de ses lecteurs et géré par une association à but non lucratif. Ceci est à nos yeux garant d’une information plus libre de pressions extérieures ou de certains propriétaires de médias. Et c’est d’ailleurs le cas de beaucoup de médias que je vais mentionner ci-dessous.
Il m’est difficile de vous citer un contenu en particulier tant la qualité et la quantité des articles est au rendez-vous (il y a quand même un vingtaine de personnes qui se cachent derrière reporterre). Mais par exemple j’avais beaucoup apprécié leur enquête sur Amazon en France qui nous avait poussé à enlever tous nos liens affiliés vers cette plateforme et à nous passer de leurs services le plus possible.
Blast, le souffle de l’info
Blast est aussi un média indépendant et gratuit qui parle d’écologie mais pas que (ils parlent aussi beaucoup d’économie, de politique, de culture… et tous ces sujets sont liés). Ses collaborateurs cherchent à peser dans la bataille de l’information grâce à un média multiplateformes moderne (vous les retrouverez notamment sur YouTube, en podcast ou sur leur très bon site internet).
J’aime particulièrement les chroniques / entretiens de Salome Saque (économie, politique) et Paloma Moritz (écologie) qui donnent souvent la parole à des invités très intéressants et posent toujours des questions pertinentes. Un autre point qui me plaît sur Blast c’est qu’ils mettent aussi en avant des enquêtes de journalistes indépendants qui mettent en lumière des affaires dont personne ne parle. Bref, pour moi c’est du journalisme indépendant de qualité, et je vous recommande vraiment Blast.
Vert, le média qui annonce la couleur
Vert est lui aussi un média complètement indépendant qui a commencé comme une newsletter quotidienne (et qui se lit en 7 minutes) sur l’actualité de l’écologie. Aujourd’hui vert c’est aussi un site internet de grande qualité avec des articles clairs et concis, toujours avec une touche d’humour, qui essaient de donner une plus grande place à l’écologie dans le paysage médiatique (et aussi un chouette compte instagram).
Ce que j’aime bien avec ce média c’est que leurs contenus sont pédagogiques, pas culpabilisants pour un sous et que leur ton est positif (il y a toujours de l’humour et quelques bonne nouvelles chez eux)… Et ça c’est top quand on parle d’une actualité souvent déprimante! Et puis se sont aussi ceux qui ont lancé l’initiative d’une charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique, qui a été signée depuis par plus de 1200 journalistes.
Les chaînes YouTube qui parlent d’écologie
Le Réveilleur
Le Réveilleur est une chaîne YouTube de vulgarisation scientifique sur l’environnement tenue par Rodolphe Meyer, un ingénieur de formation qui se consacre maintenant à vulgariser divers sujets liés à l’écologie. Sa chaîne est née du constat qu’il y a un gouffre entre les connaissances scientifiques sur l’environnement et ce qui est pris en compte par les citoyens / médias / politiques.
Ce que j’apprécie particulièrement avec cette chaîne, c’est qu’il prend le temps, avec des formats longs, de décrypter en détail chaque thématique qu’il traite. De plus, pour chaque vidéo il publie aussi un article sur son site web avec le détail précis de toutes ses sources.
Un très bon exemple de ses contenus est sa récente vidéo sur le rôle de la vapeur d’eau dans le réchauffement climatique. Comme c’est le principal gaz à effet de serre, la vapeur d’eau est souvent utilisée par certaines personnes pour relativiser la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique. Cette vidéo, très claire et pédagogique, explique en détail pourquoi la vapeur d’eau n’est pas une cause du réchauffement climatique.
Thinkerview
Thinkerview est un peu un ovni dans le paysage médiatique francophone. Vous avez peut-être déjà vu passer des vidéos de personnes assises dans un fauteuil sur fond noir qui répondent aux questions d’un intervieweur anonyme qui se fait appeler Sky.
Ce qui fait la force de Thinkerview, ce sont des formats d’interviews très longues, ou l’invité a le temps de développer sa pensée. Les intervenants sont aussi des personnes d’horizons très variés, qu’on n’a pas forcément l’habitude d’entendre aussi longuement ailleurs dans les médias. De plus toutes les interviews sont en direct, sans montage aucun et la communauté peut fact checker en direct les dires de l’invité (et la chaîne est uniquement financée par les dons de cette même communauté).
Même si je dois bien avouer que le ton et la façon qu’a Sky de couper la parole à ses interlocuteurs m’agace parfois, c’est quand même le seul endroit où on peut entendre des gens comme Gaël Giraud, Aurélien Barrau, Valérie Masson-Delmotte (et beaucoup d’autres rien que sur la thématique de l’écologie) avoir le temps de développer leur pensée.
Je ne résiste pas à l’envie de vous partager une de mes interviews préférées de cette chaîne (ou j’ai vraiment appris un tas de choses), pour repenser les concepts de “transition énergétique” ou de “développement durable” du point de vue de l’extraction des métaux.
ARTE
Si vous vous demandez à quoi servent les redevances pour l’audiovisuel public, je trouve que ARTE est un exemple d’argent bien investi. Cette chaîne culturelle franco-allemande (qui a eut 30 ans en 2022) est financée à 95% par les redevances des deux pays et ne diffuse aucune publicité. La programmation de ce média est très riche, diversifiée, souvent audacieuse… et reflète les valeurs de la chaîne qui se veut exemplaire en matière de parité, de diversité, de responsabilité sociétale et environnementale (pour en savoir plus sur ARTE c’est par ici).
ARTE produit énormément d’émissions, de reportages, documentaires, films ou encore séries sur des sujets d’une diversité rare (et je vous encourage à fouiller un peu pour regarder ce qui vous intéresse). De mon côté, je vous recommande l’excellente émission de géopolitique le dessous des cartes (mais qui permet de mieux comprendre le changement climatique) ou tous leurs documentaires qui sont pour la plupart géniaux.
Et comme on est suisse et qu’en Suisse aussi on a des chaînes publiques de qualité, je vous partage un documentaire édifiant sur les dessous de la finance verte coproduite par la RTS et ARTE.
Ami des lobbies
Pas facile de parler d’écologie en rigolant… c’est pourtant le pari réussi de la chaîne ami des lobbies. Dans cette websérie, des lobbies des industries qui détruisent le vivant sont mis en scène dans des vidéos courtes, sur un ton humoristique et provocateur. Pourtant, derrière l’humour, les vidéos regorgent de données factuelles (toujours sourcées en description des vidéos) qui les rendent à la fois instructives et pédagogiques.
En prenant le contre-pied de l’écologie, ils parviennent donc à sensibiliser sur des problématiques anxiogènes en faisant rire les gens. Bravo à eux!
Les podcasts qui parlent d’écologie
Sismique
J’aime beaucoup le podcast Sismique de Julien Devaureix. Alors ce n’est pas un podcast uniquement sur l’écologie, c’est bien plus général que ça. Le nom “Sismique” vient du fait que Julien pense qu’un véritable séisme se prépare, que nous vivons une période de changements profonds… et ce podcast est sa façon de prendre du recul pour mieux appréhender la complexité du monde actuel en donnant la parole à des acteurs du monde de demain.
Sur le constat, je suis complètement d’accord avec lui! On vit dans un monde complexe en pleine mutation et il est difficile d’en comprendre les mécanismes ou de savoir de quoi demain sera fait. Du coup j’apprécie vraiment sa posture humble pendant ses interviews et la diversité (+ la qualité) de ses invités. Un super podcast!
Greenletter club
Greenletter club est un podcast sur l’écologie lancé en 2020 par Maxime Thuillez (et coproduit par My Little Paris), un ancien journaliste politique pour ARTE, Public Senat ou encore Canal+. En 2019 il tombe sur une étude qui montre que moins d’1% des sujets traités par les journaux télévisés en France entre 2013 et 2018 parlent d’écologie (alors que c’est une des préoccupation majeure de français). Il se dit donc qu’en tant que journaliste c’est son devoir de donner plus de visibilité à ces sujets dans les médias.
Ce que j’apprécie beaucoup avec ce podcast (ou chaîne YouTube), c’est que pour chaque sujet traité, l’invité est très pertinent et souvent un spécialiste en la matière. De plus, on sent bien aussi que Maxime Thulliez s’est beaucoup renseigné sur chaque thématique abordée, ce qui donne lieu à des échanges d’excellente qualité. A consommer sans modération 😉
Soif de sens
Soif de sens… c’est un nom de podcast qui m’a tout de suite intrigué et donné envie d’en savoir plus… aussi parce que je pense qu’une partie des solutions aux problèmes auxquels nous sommes confrontés est de mettre plus de sens dans nos vie (j’en parlais dans cet article).
Ce que j’aime bien avec le podcast de Pierre Chevelle c’est qu’il invite des gens qui se bougent, des militants qui s’activent pour changer le monde, chacun à leur façon. Dans ses entretiens il se focalise aussi plus sur les personnes (leur histoire, les obstacles qu’ils ont rencontrés, les déclics qu’ils ont eus) que sur les causes des problèmes. Il en résulte des interviews très inspirantes, au ton résolument positif et qui donnent envie de se bouger à son tour!
Les baladeurs
C’est vraiment plus un podcast de voyages en pleine nature que d’écologie, mais je n’ai pas pu m’empêcher de vous le partager. On m’a conseillé “les baladeurs” récemment (Merci Hélène) et je pense que j’ai écouté 10-15 épisodes en quelques jours à peine! j’ai vraiment été happé par l’ambiance sonore qui donne une toute autre dimension aux histoires racontées directement par les protagonistes.
Les invités du podcasts sont des sportifs de l’extrême, des aventuriers, des voyageurs, des scientifiques ou militants écologistes… Ils vous racontent leurs mésaventures (parfois extrêmes) en pleine nature, le tout accompagné d’animations sonores très immersives qui rendent l’expérience d’écoute unique en son genre. Un podcast captivant qui réveillera le baroudeur qui sommeille en vous, et vous donnera envie d’aller prendre un bon bol d’air frais proche de chez vous! A écouter si possible avec un casque audio pour une meilleure expérience.
D’autres médias que j’apprécie aussi
- Osons causer: Une super chaîne YouTube de vulgarisation politique et écologique, le tout toujours bien sourcé. Pour aller plus loin, ils sont aussi un super site osons comprendre où vous trouverez des vidéos en profondeur sur plein de sujets importants. Le top pour aiguiser votre esprit critique.
- Wait and Sea: Un blog qu’on apprécie beaucoup qui vous montrera qu’on peut voyager/vivre plus simplement. En plus ils partagent souvent en stories sur instagram des réflexions/échanges intéressants sur l’écologie.
- Planet addict: Le blog d’Emma, d’abord voyageuse puis très engagée pour protéger notre belle planète. Vous trouverez sur son blog plein articles fouillés, intéressants, pas moralisateurs pour un mode de vie plus durable.
- Partager c’est sympa: Un gars inspirant qui fait des vidéos pour motiver plus de gens à se bouger pour protéger la planète et le vivant.
- …
Soutenir (ou pas) les médias indépendants
D’abord, je tiens à dire que ce n’est pas parce qu’un média est indépendant qu’il produit forcément du contenu de qualité (ou objectif, ou neutre…). Mais c’est quand même la garantie que les journalistes / créateurs de contenus sont libres de faire leur travail, qu’ils ne subissent pas de pressions internes ou que leur contenu n’est pas tout simplement censuré… Et c’est déjà pas mal non?
Une bonne partie des médias cités ci-dessus ne sont financés que par les dons de leurs lecteurs / abonnés. Évidemment, je vous laisse d’abord juger de la qualité de ce qu’ils produisent (donc faites vos propres recherches, vérifiez les sources etc…). Mais si vous appréciez le contenu qu’ils partagent, souvent gratuitement (ce qui les rend accessibles au plus grand nombre), je vous invite, si vous le pouvez, à les soutenir financièrement.
Nous sommes assez bien placés pour savoir que créer du contenu, que ce soit sous formes d’articles de blog, de vidéos ou de podcast, demande beaucoup d’investissements (travail, temps, matériel). Donc si vous aimez les contenus que produisent l’un ou l’autre de ces médias, partagez les pour leur donner le plus de visibilité possible et soutenez les financièrement si vous le pouvez.
De notre côté, on soutient par exemple Blast parce qu’on apprécie sincèrement leur travail, leurs valeurs et leur transparence. Mais quelles que soient vos valeurs, je pense qu’on a cruellement besoin de plus de liberté et de transparence dans les médias (et donc de plus de médias indépendants). Alors si vous le pouvez, soutenez les!
Et vous, quels sont vos médias préférés pour vous informer sur l’écologie? (n’hésitez pas à les partager en commentaire).
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Jérémy
Hello Benoit !
Article intéressant, toujours dans une optique d’accumuler et de varier ses propres sources d’informations.
Comme tu t’en doutes, je préfèrerais qu’on puisse en parler de vive voix, car ce sujet dans sa globalité est devenu extrêmement complexe du fait que l’écologie soit désormais très politisée et son instrumentalisé.
D’ailleurs, ayant également rédigé un article sur les médias indépendants (édité maintes fois pour retirer / ajouter / re-retirer des “médias indépendants”) ; j’ai fini par “abandonner” l’idée de médias réellement objectifs / indépendants (les 2 aspects étant corrélés).
Plutôt que d’accorder ma confiance à tel ou tel média, je préfère essayer des faits les plus objectifs et sans conflits d’intérêts.
Si je dis cela, c’est parce que voir un média comme “Blast” (pour en citer un) dans la liste me fait un peu bondir.
Ce média est extrêmement politisé (de gauche) et d’ailleurs ses financements ont déjà fait polémiques.
Il suffit de voir leur ligne édito pour comprendre qu’ils véhiculent tous les combats typiques “de gauche”.
(Je précise que je suis apolitique, car gauche / droite / centre etc, tout cela est un vaste cirque pour nous occuper et nous détourner des vraies causes profondes (capitalisme & mondialisme)).
Sur l’écologie, ces médias ne font qu’accentuer “la peur”, avec ce nouveau phénomène si triste “l’écoanxiété” (de jeunes ados qui pleurent avec leur casquette Zara et leur mode de vie consumériste / citadin, mais soit).
Là où je veux en venir avec cet exemple, c’est qu’il est temps de :
1/ Réaliser qu’un capitalisme vert n’existera jamais – le capitalisme n’est guidé que par une chose, le Capital : je ne sais pas ce que font de leurs journées les journalistes ou les activistes écolos s’ils ne sont pas capables de le comprendre ; s’ils étaient vraiment écologistes dans l’âme, ils nous répéteraient en boucle qu’il faut abolir le capitalisme, et non essayer de nous convaincre qu’une transition est possible “si nos dirigeants nous écoutent”, ou qu’il faut signer des pétitions avec lesquelles ils se torchent en organisant des coupes du monde au Qatar.
2/ Se demander si ça a vraiment du sens de laisser le même modèle qui nous a menés à une société hyper capitaliste / consumériste s’occuper de la “transition écologique” ?
3/ Réaliser le degré d’instrumentalisation de la cause écologique pour nous enfumer une nouvelle fois.
Si “l’alarmisme climatique” s’accentue, c’est bien parce que le capitalisme y voit un intérêt.
Désolé pour la dureté de la réalité, mais croire que ce sont “les manifs pour le climat” ou les activistes qui font qu’on en parle est une chimère.
Le capitalisme, à travers des médias sous influence, appuie sur ce phénomène d’urgence climatique pour mettre en place des actions politiques (comme l’énorme fumisterie de 100% de voiture électrique, les éoliennes aussi moches qu’inefficaces, la fin de toute indépendance énergétique avec l’arrêt du nucléaire, etc).
Et, si on va plus loin, la potentielle mise en place d’un pass carbone / climatique individuel, qui n’aura aucun quelconque impact vu que les autres régions du monde en plein développement vont continuer leur croissance et la pollution qui va avec (et quel droit aurions-nous, Occidentaux, à empêcher l’Amérique du Sud ou l’Afrique de se développer pour avoir des hôpitaux, des écoles dignes etc ?)
Ce n’est jamais tout blanc ou tout noir.. Donc bien évidemment que parmi ces médias il y a aussi un tas d’informations intéressantes.
Mais où étaient ces médias “de gauche” (donc, du côté “du peuple”) quand toutes les dérives historiques c*vidisques ont déferlé ?
Au contraire, des chaines comme Osons Causer ou Blast ont honteuse désinformé et influencé l’opinion publique à “paniquer” (la journaliste vedette de Blast ayant notamment été l’une des premières à relayer des images “d’hôpitaux bondés en Inde”, alors que c’était un cas isolé, et puis silence radio quand l’Inde a réglé le problème en 2 mois).
Auj, notamment avec les dernières déclarations de représentants de Pfizer, je pense qu’on peut tous et toutes accepter qu’on a été victime d’une volonté d’aggraver une crise (réelle à la base) pour imposer des solutions déjà prévue en amont.
Et ces médias y ont soit contribué, soit n’ont pas fait leur travail de “média” en restant muets sur ce sujet (qui est d’informer).
Certains médias “verts” ont même vanté les mérites des confinements car “c’était bon pour la planète” (or, désormais, on entend parler de “confinements climatiques”.
Il faut, à mes yeux, prendre énormément de recul pour comprendre la globalité du problème.
Pour savoir si l’on peut faire confiance à tel ou tel média.
Pour cela, on doit collectivement réapprendre à lire, s’instruire, critiquer, chercher les financements / conflits d’intérêts, confronter les idées, analyser les conséquences, là où ça va nous mener, etc.
Il est évidemment qu’on doit agir collectivement (je pense qu’aussi bien vous que nous, nous le faisons déjà au quotidien), mais personnellement, je trouve qu’il est devenu dangereux de ne plus questionner sérieusement le degré d’instrumentalisation de la cause écologique (très souvent réduite au réchauffement climatique, puis au CO2 (sans qui il n’y aurait pas de vie sur terre)).
(Et je n’ai même pas abordé la question scientifique ici, là aussi, c’est en lisant et en retournement dans le passé qu’on réalise que la science est devenue “LA science” quand le pouvoir et la bourgeoisie y a vu une nouvelle façon de dépolitiser des débats pour dicter l’opinion publique.
La science est une merveilleuse chose quand elle est objective. “Science sans conscience n’est que ruine de l’âme”.)
Benoit
Salut Jeremy,
Merci d’être passé par ici (et effectivement ça serait plus simple d’en discuter de vive voix pour pouvoir nuancer nos propos, vu la taille de ton message lol).
Alors comme tu t’en doute, je ne suis pas d’accord avec toi sur tous les points (même si je sais bien qu’au fond on recherche la même chose). Je vais essayer de te répondre succinctement en restant dans le sujet de l’article qui est les médias qui parlent d’écologie.
Concernant le cas de Blast, personnellement je suis bien au courant de l’histoire de financement que tu mentionnes (l’affaire Renahy)… Même je dois bien avouer que Denis Robert n’a pas géré ce genre de situations très habillement depuis le début, ils ont été très transparent sur cette histoire. Au final, les membres fondateur de Blast ont refusé l’investissement et le donateur en question a simplement participé au crowdfunding à hauteur de 20’000€ (sur plus de 900’000€), ce qui ne me pose pas de problème.
Concernant leur ligne éditoriale, je me moque bien aussi qu’ils soient de gauche, du centre ou de droite mais force est de constater que les médias qui informent sur l’écologie, les injustices sociales, la destruction du vivant, la corruption etc… sont souvent qualifié “de gauche”. Comme je l’ai dit cette sélection reflète mes opinions et mes valeurs… Mais je ne pense pas non plus que ces médias soient neutre ou objectif et je ne crois pas que ça soit réellement possible (rien que dans les choix des sujets, la façon dont sont présentées les infos etc…). Mais ce qui m’importe plutôt, c’est l’indépendance de ces médias, leur transparence, que les journalistes soient libres de travailler, que leurs infos soient sourcées et qu’ils n’aient pas de conflit d’intérêt… Et je pense que c’est le cas à Blast (ce qui est déjà mieux que l’immense majorité des autres médias).
Concernant la peur, personnellement je trouve que c’est une réaction plutôt rationnelle au vu de la situation, et qui peut même pousser à l’action si elle est contrôlée. Et honnêtement je trouve que ta remarque sur les “jeunes ados qui pleurent avec leur casquette Zara et leur mode de vie consumériste” sonne comme une fausse caricature. Moi je pense plutôt que les gens qui sont conscients des ces problématiques au point d’être “écoanxieux” font certainement déjà les efforts nécessaires à leur échelle au quotidien.
Concernant tes 3 points:
1) Complètement d’accord avec toi sur le fait que le capitalisme vert n’existera jamais. D’ailleurs la plupart de ces médias, en plus de révéler ou d’informer (ce qui est quand même leur rôle premier), abordent aussi souvent l’aspect des solutions et alternatives au système capitaliste actuel (décroissance, sobriété etc…)
2) On ne “laisse” pas le même modèle s’occuper de la “transition écologique”… mais le fait est que nous sommes dans une société hyper capitaliste et qu’il y a évidemment beaucoup de réticence au changement. Pourtant, il faut bien essayer de partir de la situation actuelle et la changer. Tu proposerais quoi toi?
3) J’ai un avis plus nuancé que toi sur le degré d’instrumentalisation de la cause écologique (et d’ailleur c’est pas top d’utiliser des expressions du genre “Désolé pour la dureté de la réalité”… ça fait vraiment genre tu détiens la vérité et les autres ne comprennent rien). Evidemment comme il y a des intérêts financiers, il y a une part d’instrumentalisation plus ou moins grande. Et je suis d’ailleurs plutôt d’accord avec toi sur les voitures électriques, surtout après avoir écouté l’interview d’Aurore Stéphant sur les problèmes liés à l’extraction des métaux. Mais on voit aussi des choses qui vont dans le bon sens comme par exemple un début de rénovation énergétique des bâtiments qui n’est à priori pas “instrumentalisée” (tu le dis toi même, ce n’est jamais tout blanc ou tout noir). Mais on est d’accord, autant à l’échelle individuelle que sociétale, on aurait besoin de faire des changements beaucoup plus importants et le système dans lequel on vit a beaucoup trop d’inertie.
Bref pour conclure je n’ai évidemment de solutions toutes faites à te proposer. Mais pour moi, les activistes en tous genres (dont ces médias font aussi partie) ne sont de loin pas inutils. Ils participent à informer, dénoncer, attirer l’attention, montrer que d’autres alternatives sont possibles et désirables, certain d’entre eux font énormément pour essayer de changer le système actuel… Donc pour moi ils font plutôt partie de la solution que du problème. Est-ce que ça sera suffisant? Clairement pas mais c’est un début… à nous tous ensuite d’agir collectivement pour vivre autrement.
Jérémy
Hello Benoit,
Merci d’avoir pris le temps de répondre (je n’en attendais pas moins de toi !).
Je vais tenter de répondre également point par point (en faisant plus court, promis).
Pour en revenir à Blast, tu mentionnes “l’indépendance des journalistes” ; cette “liberté journalistique” (et même ce devoir d’informer objectivement sur tous les sujets majeurs, si on s’en fie à la charte de Munich) n’est plus depuis bien longtemps.
Blast a démontré qu’il n’était pas différent des autres, avec une ligne édito et une influence évidente quant aux sujets à traités (et ceux à ne pas aborder).
Je parle ici du licenciement de Serge Faubert (que je ne connais pas plus que cela, mais il explique son licenciement ici : https://www.youtube.com/watch?v=fOmqdz3iDoI)
Le sujet qu’il souhaitait traiter aurait porté atteinte à la gauche, donc je ne doute pas que tu t’en fiches qu’un média soit de gauche ou de droite, mais eux, visiblement, sont destinés à orienter politiquement leurs lecteurs / abonnés.
On peut donc difficilement imaginer que ce média donnerait la parole à des idéologies qui vont à l’opposer de celles que Blast véhicule, adieu la charte de Munich et l’objectivité (pour un média qui se dit “indépendant”. L’indépendance n’étant évidemment pas que financière.)
Et donc sur la question de l’écologie, je pense donc qu’un journaliste ne donnerait jamais la parole à des personnes qui s’opposent au narratif imposé sur ce sujet (alors qu’il en existe).
Pourquoi ces journalistes ne questionnent-ils jamais les nombreux doutes sur la fiabilité des rapports 3 du GIEC ?
Je ne suis pas journaliste, et pourtant sur ce sujet précis, j’ai accumulé des dizaines de ressources sérieuses, de bouquins, conférences, interviews de personnes qualifiées qui nuancent les conclusions écologiques et dénoncent l’instrumentalisation de cette cause à des fins de transformation de nos sociétés / démocraties (sans pour autant nier que oui, on traverse une période de réchauffement global).
Je doute que ces médias relaient cela, car on en revient à la ligne édito. Il y a des sujets ou des approches qui ne sont pas tolérées sur ces médias (même indépendants), et pour moi, ce n’est donc pas du journalisme qui respecte la charte de Munich.
– Concernant “la peur”, j’avoue avoir du mal à trouver que cela peut “contribuer positivement” à agir de créer de l’écoanxiété, de pousser les gens à ne pas avoir d’enfant par « acte écologique » (qu’on réduirait à une .. pollution ? Quelle tristesse..), de faire perdre tout espoir d’avenir aux jeunes pensant que “de toute façon, on est foutu”.
La note sur la casquette Zara, c’est en référence à une vidéo virale d’une jeune fille en pleurs, convaincue que sa petite sœur de 8 ans ne pourra pas vivre et grandir à cause du réchauffement climatique, ce qui est faux et absurde, et pourtant je ne doute pas de sa sincérité. Mais dans les faits, cette jeune fille en pleurs qui semble vivre en ville et donc consommer comme ce mode de vie l’impose montre une énorme dissonance cognitive.
Pour les 3 points :
1) Tant mieux si ces médias prônent de sortir du capitalisme. Mais le font-ils vraiment ? Moi j’ai plutôt l’impression qu’ils sont en boucle en train de taper sur “l’inaction”, sur les énergies fossiles, nous dire qu’on doit changer nos brosses à dents pour sauver la planète etc.
Le tout avec des titres à sensations (et alarmistes) pour faire du clic, comme n’importe quel média.
Pour moi, il faut se renseigner sur le concept d’opposition contrôlée ; ça “gueule” sur les choses évidentes, ça “occupe” ceux qui en ont marre derrière leurs écrans et ça divise (j’ai carrément vu une vidéo sur “l’inquiétant avènement des écofascismes” qui stigmatisent énormément des gens qui ne sont pas de gauche (c’est clairement dit dès le début)).
Mais dans les faits, ça ne fait pas trop bouger les rangs.
2) Je ne suis personne pour dire comment on devrait faire ; mais à mon sens, il faut commencer par inciter les gens à s’instruire en profondeur. Qui lit encore des bouquins pour s’instruire sur des sujets “sérieux” ? Seule une infime partie.
En fait, c’est complexe, parce qu’il faut s’instruire et puis pouvoir réaliser le degré de corruption du monde, pour avoir la conviction qu’il n’y a rien de bon à espérer de celui-ci, trop pourri à la racine.
C’est comme ça que les gens réaliseront que l’instrumentalisation de la cause écologique (surtout climatique) est à mieux plus dangereuse et urgente à traiter que la cause climatique.
Perso, j’agis à mon échelle, je m’en émancipe progressivement, je ne souhaite pas “imposer” des choses aux gens qui ne sont pas d’accord (contrairement à beaucoup d’écologistes, j’ai pris une déferlante de haine après que “bon pote” m’ait envoyé son armée d’activistes d’instagram, et oui, beaucoup de ces gens sont prêts à imposer leur vision si tu as le malheur de ne pas adhérer à 100%).
Et je crée des liens avec des personnes qui veulent déjà aller vers un autre vivre ensemble.
3) (Pour la dureté de la réalité, désolé, mais je maintiens ; les médias décident des sujets ; ils ont aisément drastiquement minimisé (et stigmatisé / décrédibilisé) les manifs “antiV” ; et ils ont le pouvoir de le faire avec n’importe quel sujet.
Donc ce n’est pas une question de vérité, mais de fait ; les médias décident des sujets d’actualité et de la façon dont ils sont présentés / narrés.)
Pour le point de l’instrumentalisation, je l’aborde plus haut, mais je pense sincèrement que la majeure partie des gens, même si probablement extrêmement bien intentionnée (tu l’as justement dit, on veut la même chose) minimise énormément l’instrumentalisation de l’écologie.
En faisant fi de ne pas vraiment agir, ils détruisent notre indépendance énergétique, ils votent des lois et des solutions absolument irréalistes (éoliennes / panneaux solaires, 100% voitures électriques), ils tuent l’économie, ils gaspillent l’argent public, ils mettent en danger notre santé (tu vas voir que bientôt, le narratif de “consommer des protéines d’insectes pour sauver la planète” va arriver chez nous, or des études montrent que c’est très dangereux pour l’homme (30% de chance d’attraper des parasites même après “traitements”,..)
Bref, à ce stade, ce n’est plus de l’inaction ou de l’incompétence, on parle désormais de “cancel economy”. C’est un long sujet, mais voici une bonne interview en guise d’intro : https://www.youtube.com/watch?v=rucR0L2E-GM
Bref, oui, on doit changer, mais personnellement, je n’attends plus rien de ce modèle-là (ni pour agir, et encore moins pour m’imposer des solutions dangereuses autant individuellement que dans un point de vue collectif).
Et je crains que beaucoup le réaliseront quand ils sera trop tard.
Désolé, j’ai sûrement encore fait un pavé (et pas le temps de me relire)
Peut-être plus simple si tu me réponds via whatsapp ou autre si tu le souhaites ou si tu veux plus de ressources qui appuient mes réflexions (je doute que beaucoup de lecteurs lisent nos romans haha).
Au plaisir d’échanger, comme toujours !
Jérémy
Benoit
Hello Jeremy,
Concernant Blast et l’histoire du journaliste Serge Faubert (que j’apprécie beaucoup et que je suis aussi sur sa nouvelle chaîne), rien n’est démontré comme tu le dis. J’ai bien suivi toute cette histoire aussi et c’est la parole de Serge contre celle de tous les journalistes de Blast sans exception comme l’explique bien ce communiqué –> https://www.blast-info.fr/articles/2022/declaration-des-journalistes-de-blast-le-souffle-de-linfo-skV7fzxPQPytRNO7CWEcxg . Même si je regrette sincèrement que l’équipe de Blast et Serge Faubert n’aient pas réussi à régler cette histoire en interne pour continuer à travailler ensemble, en ce qui me concerne, je continue de faire confiance à l’équipe de Blast. Je te laisse te faire ta propre opinion sur cette histoire en lisant la version des deux parties…
Concernant ta remarque sur le GIEC, je ne sais pas exactement ce que tu mentionnes (l’épisode du ClimateGate?)… Mais en ce qui me concerne, je trouve le fonctionnement du Giec plutôt clair et transparent (https://www.ipcc.ch/about/). Alors on peut évidemment débattre de son fonctionnement qui n’est évidemment pas parfait. Mais le 6ème rapport du Giec tente de synthétiser qqch comme 350’000 articles scientifiques (et tout le monde peut soumettre son travail https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/2019/09/Participate_IPCC_en.pdf) et me parait un bon résumé des connaissances scientifiques actuelles sur ces sujets… Pour moi c’est donc plutôt une bonne base de travail (même si les actions concrètes misent en place au niveau politique sont loin de ce qui est préconisé dans les rapports).
Je réagis ensuite juste à ta remarque sur “inciter les gens à s’instruire en profondeur” et “lire des bouquins pour s’instruire sur des sujets sérieux”. Je suis bien d’accord avec toi sur l’importance de s’informer en essayant de garder un esprit critique… Mais il y a 100 façons différentes de s’informer et lire des bouquins ne vaut pas mieux qu’une autre. On a tendance à prendre plus au sérieux un livre papier parce qu’il a été publié alors qu’ils diffuse simplement la vision de son auteur, que ses dire ne sont pas forcément sourcé etc… Pour moi, un article de fond bien sourcé dans un médias en ligne, un podcast, un article scientifique, une vidéo peuvent avoir autant de valeur qu’un bon bouquin. Même si la multitude des formats amène son lot de problématiques, cela rend quand même l’information et la connaissance accessible au plus grand nombre… et ce n’est pas parce qu’on lit des bouquins qu’on est mieux instruit que les autres (et l’inverse est aussi vrai… ce n’est pas parce qu’on regarde thinkerview qu’on comprend mieux le monde que les autres 😉 ).
Après je ne sais pas pourquoi tu t’es pris une déferlante de haine des abonnés “bon pote”… mais je te rejoins sur le fait qu’on aurait bien besoin de plus de bienveillance, d’échanges, d’écoute plutôt que de vouloir imposer ses opinions. Ca serait déjà un bon début.
Enfin même si on a des avis différents sur certain sujets, je pense comme toi que le choix des “solutions” que mettent en place les politiques actuellement en au pouvoir est plus que douteux… Alors que les solutions les plus simples et logiques ne sont même pas envisagées (décroissance, sobriété, sortir de la logique de mondialisation etc…). Mais contrairement à toi, je pense que les médias que j’ai cité dans cet article font partie de la solution et pas du problème… Ils ne changeront évidemment pas “le système” à eux seuls mais ils agissent à leur échelle et à leur façon pour aller dans la bonne direction.
Doris
Hello à tous les 2,
Merci pour votre article et vos pistes de réflexion ! J’aime bien que ce sujet soit traité dans le format blog, qui permet de davantage développer sa pensée que sur les réseaux sociaux…et ce sujet complexe en a besoin!
Pour ma part, je consulte quelques unes des ressources que vous avez mentionnées, et dans la rubrique podcasts j’y rajouterai “présages” qui propose des entretiens intéressants et “méta de choc” (qui n’a pas de vocation écolo mais permet de questionner beaucoup de choses). En livres, j’ai bien aimé “20 éco-défis pour prendre soin de soi et de la planète” de Natasha Toursbi (le ton du livre me fait penser à celui de votre article) et “la révolution du potager” de Mlle Bene.
Benoit
Hello Doris,
Merci pour ton message et tes recommandations. Oui c’est bien pour ça qu’on aime toujours autant le format écrit du blog. Ca nous laisse le temps de réfléchir à notre formulation pour exprimer au mieux notre propos. D’autant plus sur un sujet aussi complexe que l’écologie.
C’est vrai que j’ai aussi “présages” sur ma liste de podcasts et que je pourrais l’ajouter dans l’article. Sinon je découvre “meta de choc” mais le contenu a l’air super intéressant et je me réjouis déjà d’écouter 2-3 épisodes. Merci! (je t’en redirai des nouvelles 😉 )