Ca faisait plusieurs années que je rêvais de faire le fameux Hardergrat, cette magnifique arête qui surplombe le lac de Brienz entre Interlaken et le Brienzer Rothorn. J’ai découvert cette randonnée pour la première fois lorsque j’ai ouvert le livre Courir les montagnes suisses chez notre éditeur Helvetiq (un livre que je vous recommande chaudement). Les photos absolument hallucinantes de cette longue arête herbeuse au-dessus du lac m’avaient alors marquées!
Depuis ce jour, j’ai essayé d’organiser plusieurs années de suite une sortie au Hardergrat avec des amis sans succès (difficile de trouver une date, météo capricieuse…). Mais notre visite au Brienzer Rothorn en 2022 a ravivé la flamme et il m’aura suffi de rencontrer la bonne personne dans notre coliving pour nous lancer dans cette magnifique aventure.
Lorsque j’ai fait des recherches sur le Hardergrat en ligne, j’ai eu pas mal de peine à trouver des infos précises sur la difficulté réelle de la rando, ses différents itinéraires, les échappatoires… Certains articles décrivent le Hardergrat comme “le trail le plus dangereux de Suisse”, d’autres comme la plus belle randonnée du pays. Certaines personnes déconseille même de s’y aventurer alors que d’autres trouvent que la difficulté de cet itinéraire est exagérée.
Bref, dans cet article je vais essayer de rester le plus objectif possible et de vous donner toutes les informations nécessaires pour préparer le Hardergrat (et donc décider ou non si vous pouvez vous lancer sur cet itinéraire).
C’est quoi le Hardergrat exactement?
C’est une arête spectaculaire qui surplombe le magnifique lac de Brienz entre les localités d’Interlaken et Brienz justement. En fait, si on veut être précis, même si toute l’arête est principalement connue sous le nom Hardergrat (grat en allemand ça veut dire arête)… Elle est en fait composée du Hardergrat (côté Interlaken), du Riedergrat au milieu et du Brienzergrat (côté Brienz).
La partie dont les gens font le plus souvent référence quand ils parlent du Hardergrat est l’itinéraire entre la station de train au sommet du Brienzer Rothorn et le sommet du funiculaire du Harder Kulm. Cette partie fait un peu plus de 20kms avec pas mal de montées/descentes entre deux 😉 . Voici une image de toute l’arête prise depuis le sommet du Brienzer Rothorn:
Mais comme je vous l’expliquerai plus bas, à cause des horaires des transports publics, il peut être compliqué de faire uniquement cette partie de l’arête et vous devrez peut-être commencer à Interlaken ou Brienz (ce qui rallonge quand même substantiellement la sortie).
Difficultés du Hardergrat
Alors la difficulté c’est toujours assez subjectif et personnel 🙂 … Donc pour rester le plus objectif possible, on va plutôt parler de l’échelle de difficulté du club alpin suisse pour la randonnée. Pratiquement toute l’arête du Hardergrat est cotée T3-T4 avec un court passage en T5 juste après le Tannhorn en venant d’Interlaken (je vous mettrai plein de photos pour que vous vous fassiez une bonne idée plus bas dans l’article)… Ce n’est donc clairement pas une rando pour tout le monde, d’autant plus quand on prend en compte la distance et le dénivelé (on parle de plus de 20kms et de 3000m de D+-).
De plus c’est une arête herbeuse et donc très glissante/dangereuse en conditions humides. Evitez donc de vous lancer sur le Hardergrat après un jour de pluie et attendez d’avoir des conditions sèches. Par contre, même si une partie du sentier n’est pas officiellement balisée, il est bien visible et marqué tout du long.
Enfin, il est impossible de se ravitailler en eau sur toute l’arête du Hardergrat! Vous devrez donc porter suffisamment d’eau avec vous! Nous avons effectué la rando fin Septembre et, malgré la fraîcheur, nous avons bu 4-5 litres d’eau par personne… Imaginez donc ce que ça peut donner en plein cagnard l’été (Il n’y a pas d’ombre non plus pour s’abriter du soleil 😉 ).
Réglementation pour le bivouac et les drones le long du Hardergrat
On m’a déjà posé plusieurs fois la question… vu que la rando est quand même très longue, ne vaudrait-il pas mieux bivouaquer en cours de route? Eh bien la réponse est assez simple… il est interdit de bivouaquer sur toute l’arête car sa quasi totalité est en zone de protection de la faune. D’ailleurs c’est vrai qu’on peut voir énormément de bouquetins, chamois, cerfs sur le Hardergrat… Donc pour ne pas déranger la faune, respectez les règles et évitez de camper là-haut.
Il en va de même pour les drones! Il est interdit de les faire voler dans toute cette zone.
Les différents itinéraires du Hardergrat
Il existe différentes façons de faire le Hardergrat. Il est possible de le faire dans un sens ou dans l’autre (ce qui change pas mal le dénivelé positif de la rando), de le faire en utilisant les transports du funiculaire qui monte au Harder kulm ou du train à vapeur qui monte au Brienzer Rothorn, de faire vraiment toute l’arête jusqu’au Brunigpass ou même de faire toute la boucle à pieds en partant d’Interlaken ou Brienz (pour les machines…on est d’accord 😉 ) .
Ci-dessous je vais vous détailler les différentes options qui s’offrent à vous et vous n’aurez plus qu’à choisir 😉
Le funiculaire du Harder Kulm et le train du Brienzer Rothorn
Du côté d’Interlaken, il existe le funiculaire du Harder Kulm qui peut vous faire gagner pratiquement 800m de D+ en direction de l’arête. Le problème… c’est que le premier funiculaire ne part que vers 9h10 du matin (les horaires sont par ici). Donc pas top quand on sait qu’il y a minimum 20 kms avec pas mal de dénivelé.
De l’autre côté, au départ de Brienz, il existe un magnifique train à vapeur historique qui peut vous amener jusqu’au sommet du Brienzer Rothorn (et donc vous faire gagner quasi 1700m de D+). Là aussi, le problème est que le premier train ne part en général que vers 8h30 (mis à part le samedi et dimanche en saison… les horaires sont par ici) et qu’il faut compter 1h pour arriver au sommet. Et aussi le prix du train est plutôt cher même si c’est compréhensible compte tenu de l’entretien des locomotives à vapeur.
Note: Il existe aussi une cabine qui monte depuis le village de Sörenberg (horaires par ici) mais les liaisons en transports publics depuis Sörenberg ne sont pas tops.
Du Brienzer Rothorn au Harder Kulm
Donc en analysant les horaires, si vous voulez faire la version la plus courte possible, la meilleure solution est de prendre le train jusqu’au sommet du Brienzer Rothorn (ou la cabine depuis Sörenberg) car la dernière descente depuis le sommet du Harder Kulm est en général assez tardive (jusqu’en Octobre à 21h10).
De plus, en partant du Brienzer Rothorn, le train vous aura déjà fait gagner pas mal de D+… ce qui est déjà ça de pris compte tenu de la longueur de la rando.
- Distance: un peu plus de 20 kms
- Dénivelé: environ 1300m de D+ et 2200m de D-
Note: Il existe aussi un hôtel au sommet du Brienzer Rothorn… Franchement le prix de la nuit est très raisonnable donc si vous voulez profiter d’une soirée dans un cadre magique avant de vous lancer sur le Hardergrat (à l’heure que vous voulez), ça peut aussi être une très bonne option.
De Interlaken au Brienzer Rothorn (l’option qu’on a choisie)
Si vous n’avez pas envie de vous stresser avec les transports publics et que vous préférez la montée que la descente (ce qui est mon cas), la meilleure alternative à mon avis est de partir très tôt d’Interlaken. De cette façon, vous monterez au Harder Kulm à pieds pour ensuite vous attaquer au Hardergrat dans le sens de la montée (même s’il y a pas mal de descentes aussi 😉 ).
C’est cette option qui me paraissait la plus intéressante… Comme on n’avait pas envie de se stresser (donc plutôt mode rando que trail), on a préféré partir plus tôt (4h30 du matin à Interlaken) pour avoir plus de temps sur les sentiers et profiter des paysages incroyables.
Depuis le sommet du Brienzer Rothorn, on a pris le train à vapeur pour redescendre. C’est franchement un train exceptionnel et une expérience unique à vivre 🙂 (et aussi, on n’avait plus trop envie de redescendre à pieds jusqu’à Brienz 😉 )
- Distance: 24,2 kms
- Dénivelé: Un peu plus de 3000m de D+ pour 1400m de D-
L’arête entière de Interlaken au Brünigpass
Pour les traileurs confirmés qui veulent vraiment faire toute l’arête, il est bien entendu possible de continuer depuis le Brienzer Rothorn et de descendre jusqu’au Brünigpass. Mais ayez quand même conscience que ça rajoute une sacrée descente après une journée déjà bien longue. Mais j’imagine que si vous envisagez cette option, c’est que vous savez que vous en avez les capacités physiques 😉
Depuis le Brünigpass il est ensuite possible de prendre en bus ou un train pour revenir à Interlaken.
- Distance: 36,5 kms
- Dénivelé: 3700m de montée pour 3300m de descente quand même 😉
Note: Si vous ne voulez pas prendre de transports publics vous pouvez toujours revenir à Interlaken à pieds… mais bon, on parle là d’une aventure à 50+ kms inaccessible à la plupart des gens (moi y compris 😉 )
Notre expérience sur le Hardergrat entre Interlaken et le Brienzer Rothorn
Nous avons donc opté pour l’option 2 en partant de bon matin (4h30) depuis le parking de la gare d’Interlaken. On a choisi cette option parce qu’on n’avait pas envie de courir (même si on a quand même marché à un bon rythme)… personnellement je partais aussi avec tout mon matos photo (boîtier, 3 objectifs et le trépieds) car j’avais envie de ramener de belles images du Hardergrat. Avec ça plus l’eau et la nourriture, je ne peux pas dire que je partais vraiment léger… d’où le choix de partir plutôt en mode rando 🙂
On était 3 au début de cette aventure: Austris (un letton fan de grimpe qui est résident de notre coliving depuis Juillet), ma soeur Sabine (qui avait envie de tenter une partie du Hardergrat) et moi-même. Du point de vue logistique, on a dormi dans le van dans les environs d’Interlaken et on s’est garé au parking de la gare à 2 pas du départ de la rando.
Mais si vous n’avez pas un van sous le coude, il y a plusieurs camping à Interlaken ou de nombreux autres logements (même si pas forcément bon marché… Interlaken est un coin TRÈS touristique)
de Interlaken au Harder Kulm
Après un copieux petit-dej dans le van, on rejoint la gare de départ du funiculaire pour le Harder Kulm où commence aussi le sentier qui monte en direction du Hardergrat. La nuit est claire mais comme on est fin septembre, il fait déjà bien frais le matin (5-6 degrés max).
On attaque la montée à la frontale et à un bon rythme… déjà ça réchauffe et aussi j’aimerai bien être sur l’arête lorsque le soleil se lève (c’est le photographe qui parle). Du coup, je pense qu’on avale les premiers 4,5 kms et 750m de D+ en un peu plus d’une heure. Il fait encore nuit noire quand on atteint le restaurant panoramique du Harder Kulm au sommet du funiculaire.
du Harder Kulm au Augstmatthorn
Depuis le sommet du Harder Kulm, on continue à monter dans la forêt en direction des premier sommets du Hardergrat. Jusqu’à maintenant, le sentier ne présente aucune difficulté mis à part qu’on s’est déjà fait plus de 1000m de dénivelé positif 😉
Après quelques kms principalement dans la forêt, les arbres se font plus rares et on peut profiter du jour qui se lève sur les alpes bernoises et le lac de Brienz à notre droite. On peut notamment admirer les fameux sommets comme l’Eiger – Junfrau et Mönch qui se trouvent juste de l’autre côté du lac, vers Lauterbrunnen.
On atteint une clairière avec un magnifique point de vue juste à temps pour le lever du soleil. Le spectacle est splendide avec ces belle lumières matinales sur le lac de Brienz et le 1er gros sommet du Hardergrat (le Suggiturm 2085m) qui se dresse devant nous. Pour compléter cette ambiance automnale, on entend les cerfs qui brament en toile de fond… quelle chance!
Après une petite pause bien méritée et avoir avalé quelques snacks, on attaque la montée en direction du Suggiturm. Toujours pas de difficulté technique particulière mais c’est la 1ère montée bien raide du Hardergrat. Sur le sentier, on tombe nez à nez avec un petit groupe de lagopèdes (enfin je crois 🙂 ). 1ère rencontre de la journée avec des animaux sauvages… et pas la dernière comme vous allez le constater.
Un fois au sommet, on peut contempler pour la 1ère fois la longue arête qui nous attend pour atteindre le Brienzer Rothorn. Quelle vue! Ca valait bien une petite photo souvenir 🙂
C’est réellement depuis ce point qu’on a vraiment l’impression de marcher sur l’arête du Hardergrat. La vue est complètement dégagée jusqu’au bout et on prend vraiment l’ampleur de ce qu’il nous reste à marcher 😉
On continue en direction du sommet de l’Augstmatthorn qui n’est en fait pas très loins du Suggiturm. En chemin, on croise un majestueux bouquetin qui n’a pas bien peur de nous… Il prend la pose un moment tout en nous observant puis s’éclipse derrière l’arête.
La vue depuis le sommet du Augstmatthorn (2137m) est spectaculaire! Mais c’est aussi depuis ce point que les choses sérieuses commencent et que le sentier se corse un peu techniquement parlant 🙂 . C’est d’ailleurs pour ça que pas mal de monde monte au Augstmatthorn depuis Lombachalp pour faire ensuite une boucle par le Suggiturm (mais j’en reparle dans les variantes plus faciles).
Du Augstmatthorn au Tannhorn
Le panneau au sommet du Augstmatthorn indique d’ailleurs tout de suite la couleur: Blanc-bleu-blanc pour un sentier de randonnée alpine. La descente en direction du Blasenhubel est raide et technique (il ne vaut mieux pas se casser la figure). Mais comme souvent en suisse, elle est aussi bien équipée d’une chaîne et comme ça je dirais qu’elle est de difficulté T4 environ.
Mais pour vous permettre de vous faire votre propre opinion, voici quelques images de cette partie de la randonnée.
A noter aussi qu’une fois au Blasenhubel, vous aurez aussi la possibilité de quitter le Hardergrat en prenant le sentier qui descend à Oberried (2h30 de marche de temps indiqué).
Depuis ce point, c’est un festival de montées descentes qui commence 🙂 et le sentier n’est plus officiellement balisé (toujours très bien marqué par contre). Mais il en faut un peu plus que ça pour nous effrayer… et en plus, on a la chance de pouvoir observer un festival d’animaux sauvages dans ce coins. Chamois, cerfs, étagnes… on est quand même gâtés d’en voir autant.
On commence par monter vers le Gummhoren. On se fait dépasser par un couple de trailer beaucoup plus rapide que nous, ce qui me donne l’opportunité de les photographier sur l’arête. Derrière nous, les premiers sommets du Hardergrat s’éloigne petit à petit et le lac de Brienz nous montre sa couleur turquoise avec le soleil qui monte. Difficile de ne pas s’arrêter chaque 5 minutes avec un tel panorama!
Cette partie est plutôt facile alors autant en profiter pour admirer les paysages et se donner un peu de répit avant la suite du programme.
Depuis le sommet du Gummhoren, on attaque une descente assez raide suivie directement d’une bonne montée jusqu’au sommet du Schnierenhireli (2070m). Alors même si vous devrez peut-être parfois vous aider des mains, je n’ai pas trouvé cette section plus difficile que ça (peut-être T3)… Mais bon, après déjà plus de 15 kms de marche et pas mal de dénivelé, on commence aussi à sentir les jambes 😉
On redescend ensuite vers le Älgäulücke sur un sentier toujours très pentu (mais pas dangereux en conditions sèches même s’il faut parfois s’aider des mains). Sur notre gauche on tombe nez à nez avec un troupeau de bouquetins pas bien farouches qui se reposent à l’ombre.
C’est aussi le moment où ma soeur Sabine décide de redescendre de l’arête (depuis Älgäulücke il y a aussi un sentier qui redescend à Oberried)… Après 17.5kms, la fatigue commence à se faire sentir de son côté et elle préfère s’arrêter là pour cette fois. Mais c’était déjà trop cool de partager cette aventure avec elle jusque là.
On continue donc à deux en direction du Älgäuwhören (2047m) et du fameux Tannhorn (2221m) (je dis fameux car c’est juste après le Tannhorn que se trouve le passage le plus difficile du Hardergrat). Ca continue toujours de plus belle avec une nouvelle montée bien pentue (mais toujours pas plus difficile que T3 je dirais). En face de nous, l’arête qui mène au au sommet du Tannhorn est impressionnante!
C’est un peu l’arête par excellence! Une belle ligne étroite, herbeuse avec le sentier qui suit la ligne de crête… franchement que du bonheur 🙂
On en prend vraiment plein les yeux et même si on commence à bien sentir les montées, on oublie vite qu’on a mal aux pattes quand on randonne à travers des paysages pareils 🙂 . Jusque là je dirais que la principale difficulté du Hardergrat c’est vraiment l’enchaînement des montées et descentes plus que la difficulté technique. Il faut quand même avoir une bonne condition physique pour les enchaîner comme ça 😉 .
Lorsqu’on arrive au sommet du Tannhorn, on s’offre une pause pic nic bien méritée avant d’attaquer la partie la plus exposée de l’arête et les 5-6 derniers kms qui nous séparent du Brienzer Rothorn.
Du Tannhorn au Brienzer Rothorn (+ photos du passage difficile)
Alors je dois bien vous avouer que j’ai eu quelques soucis à trouver des photos sur internet du passage côté T5 juste après le Tannhorn. Certainement parce que ce n’est pas vraiment l’endroit où on a envie de sortir l’appareil photo pour prendre des images lol 😉 . Mais bon, comme je suis un blogueur consciencieux, j’ai fait un effort supplémentaire pour prendre un maximum de photos de ce passage difficile.
Et effectivement, c’est bien la section la plus difficile de tout le Hardergrat. Sur ce passage, il vaut mieux avoir le pied sûr et ne pas souffrir de vertige. Ici toute chute est interdite donc soyez simplement concentré et regardez où vous mettez les pieds (et les mains). Bon, comme on est en Suisse, le passage le plus difficile est quand même équipé d’une main courante.
Allez, voici les photos et je vous laisse vous-même juger si ce passage est trop difficile pour vous ou non.
Si vous avez réussi à franchir ce passage, les 5 derniers kms qui vous séparent du sommet du Brienzer Rothorn ne devraient pas vous poser de problème. On remonte jusqu’au sommet du Balmi (2141m) pour ensuite passer le Wannenpass jusqu’au Briefehörnli. Il y a juste un petit passage plus exposé où il s’agit de descendre sur une courte traverse (2-3m de long mais avec du vide des 2 côtés) pour remonter de l’autre côté et continuer sur l’arête (j’ai oublié de prendre un photo de ce passage).
Enfin, une fois que vous aurez atteint le Chruterepass, la fin n’est qu’une “formalité” (enfin, c’est quand même 200m de D+ jusqu’à la gare… pas si facile après tout ces kilomètres). Il vous reste à monter un escalier bien pentu et à rejoindre la gare du train à vapeur qui se situe un peu en-dessous du sommet du Brienzer Rothorn.
Et si vous avez le temps, faites comme nous et offrez vous une bonne bière bien méritée au restaurant juste au-dessus de la gare. La vue de la terrasse est splendide et vous pourrez admirer tout le chemin accompli jusque là avant de prendre le train 🙂
Descente avec le train à vapeur du Brienzer Rothorn
De notre côté, après les 24 et quelques kms qu’on avait dans les jambes, on n’était pas mécontents de pouvoir prendre le train pour redescendre à Brienz… Mais évidemment, si vous avez encore la pêche, rien ne vous empêche de parcourir les 12 derniers kms qui séparent le Brienzer Rothorn du Brunigpass à pieds 😉 .
Franchement, comme je le disais au début, le train n’est pas franchement bon marché mais c’est quand même une expérience unique en son genre. C’est certainement un des seuls endroits au monde où vous pouvez prendre un vieux train à vapeur comme celui-ci au sommet d’une montagne 🙂 . Je vous met quelques photos ci-dessous pour vous donner envie mais vous pouvez lire notre article sur le sujet pour plus d’infos.
Notre Hardergrat en vidéo
Si vous voulez voir des vidéos de notre aventure sur le Hardergrat, mon pote Austris a publié 2 réels instagram bien sympa que vous pouvez voir par ici:
- vidéo du Hardergrat
- vidéo à l’insta 360 (ça rend plus impressionnant que ce que c’est vraiment 😉 … D’ailleurs au moment où j’écris ces lignes la vidéo a quasi fait 3 millions de vue)
Infos utiles pour le Hardergrat
Comment se rendre au Hardergrat?
Rien de bien compliqué de ce côté là… Vous pouvez facilement vous rendre en train jusqu’à Brienz ou interlaken (consultez les horaires par ici). Si vous préférez venir en voiture, il y a un grand parking payant à côté de la gare d’Interlaken et plusieurs plus petit parking autour de la gare de Brienz.
En ce qui concerne les horaires du train à vapeur, du funiculaire ou de la télécabine, j’en ai déjà parlé plus haut!
A quelle saison faire le Hardergrat?
Alors la saison pour faire le Hardergrat est assez longue. Evidemment ça dépendra des conditions (s’il y a encore ou déjà de la neige) mais vous pouvez probablement faire la rando de fin Juin à fin Octobre si vous avez de la chance.
Par contre comme je l’ai déjà mentionné, une des problématique du Hardergrat est qu’il est impossible de se ravitailler en eau sur toute l’arête. De plus, il n’y a pas d’endroit pour se mettre à l’abris du soleil et il peut faire très chaud en plein été puisqu’on n’est pas si haut en altitude. Donc si vous faites la rando en Juillet/Août, vous risquez de devoir porter beaucoup d’eau!
Donc à mon avis, les mois de Septembre ou Octobre sont probablement les meilleurs mois pour faire le Hardergrat.
Que prendre sur le Hardergrat? (matériel, nourriture)
Bon ça aussi c’est assez personnel et ça dépendra de si vous faites le Hardergrat en mode rando ou trail. Mais pour vous donner une idée, voici à mon avis les indispensables:
- des snacks en suffisance
- 3-5 litres d’eau minimum
- casquette et lunettes de soleil
- des batons de randos ou de trail (ça dépend des préférences mais perso j’étais content de les avoir et je pouvais toujours les accrocher à mon sac lors des parties plus techniques)
- des chaussures de trail avec une bonne accroche (cad pas des semelles lisses après 3 ans d’utilisation si possible)
- de la crème solaire
- une carte interactive sur votre portable (ou en version papier) pour connaître les différentes options qui s’offrent à vous si vous voulez raccourcir l’aventure.
Alternatives plus faciles au Hardergrat
J’ai bien conscience que faire toute l’arête du Hardergrat n’est pas forcément accessible à tout un chacun. Donc si vous avez quand même envie de profiter de ces paysages incroyables sans marcher plus de 20 kms, voici quelques options qui s’offrent à vous:
De Lombachalp au Augstmatthorn
En été il y a des bus qui montent jusqu’à Lombachalp (vous pouvez aussi monter en voiture et vous garer là-haut) et depuis là, il y a moyen de faire un jolie boucle d’un peu plus de 6 kms qui monte jusqu’à l’Augstmatthorn et au Suggiturm.
De Planalp au Brienzer Rothorn
C’est la rando classique que l’on peut faire en prenant le ticket “randonneurs” du train à vapeur. Grâce à ce billet, vous pourrez monter jusqu’à Planalp en train, faire la randonnée jusqu’au Brienzer Rothorn et redescendre avec le train.
C’est l’option qu’on avait choisie avec Fabienne lors de notre road trip automnale en 2022. Donc pour tous les détails sur cette rando, on vous laisse simplement aller lire l’article à ce sujet 🙂
Liens utiles
- si vous lisez l’anglais, j’ai trouvé cette page très bien fichue pour préparer le Hardergrat
- toujours en anglais, si vous voulez lire un autre point de vue sur le Hardergrat qui déconseille plutôt cette rando (même si je ne suis pas forcément d’accord avec cet article)
Voilà, j’espère que cet article vous aura donné une meilleure idée sur cet itinéraire certes spectaculaire mais pas accessible à tous. Comme j’avais eu un peu de peine à trouver de bons articles en ligne, j’ai essayé de partager avec vous un maximum d’infos et de photos pour vous aider à savoir si vous pouvez vous lancer sur cette rando. En espérant que ça vous soit utile.
Et comme d’habitude, si vous avez des questions ou remarques complémentaires, n’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous 🙂
Land
Merci. Très belle article ( photos et écriture) . Je vais faire cette randonnée cet été.