Le ski de randonnée (ou aussi appelé peau de phoque) est un sport qui m’a toujours donné envie mais que je n’avais jamais plus pratiqué que ça jusqu’à ce qu’on emménage vraiment à la montagne. C’est une activité qui permet d’accéder à des endroits sauvages en montagne, qui procure d’incroyables sensations autant à la montée qu’à la descente. Pour le passionné de ski et de rando que je suis, c’est un peu le sport parfait… et allez savoir pourquoi je ne m’y suis pas mis plus tôt 😉 .
Mais le ski de rando est aussi une activité qui est plutôt difficile d’accès car elle requiert pas mal de matériel, de connaissances de la montagne / neige et un certain niveau de ski. C’est aussi un sport qui est intrinsèquement dangereux à cause du terrain dans lequel on évolue (haute montagne, glaciers), du danger d’avalanche, de la météo qui peut changer si vite…
Dans ce modeste guide, j’ai donc simplement envie de partager avec vous mon expérience depuis que je me suis mis au ski de rando… en espérant que ça puisse servir à toutes personnes qui souhaitent débuter sérieusement ce sport!
Notez bien que je ne suis de loin pas un expert en ski de randonnée. Cet article a pour but unique de vous partager mon expérience personnelle et mes recherches en espérant que ça puisse vous inspirer et / ou vous être utile dans votre pratique. Mais n’hésitez pas à questionner / mettre en doute ce dont je vais parler ci-dessous… et à me corriger si nécessaire 😉
- C’est quoi le ski de randonnée au juste?
- Pourquoi je kiffe autant le ski de rando?
- Les compétences à avoir avant de débuter le ski de randonnée
- Sécurité: acquérir des connaissances sur les avalanches et la haute montagne
- L’équipement indispensable à la pratique du ski de rando
- L’équipement de sécurité
- Comment choisir ses skis de randonnée?
- Les différents types de fixations
- Les chaussures
- Les différents types de peaux de phoque
- les batons de ski de rando
- les couteaux (ou crampons)
- Un sac à dos en particulier?
- Les habits adaptés à la pratique du ski de randonnée
- Les autres indispensables
- Les non indispensables mais qui peuvent le devenir en fonction de votre pratique
- Comment choisir ses premières sorties en peau de phoque?
- Quelques autres conseils en vrac
- Quelques références pour aller plus loin
C’est quoi le ski de randonnée au juste?
C’est tout bête hein, c’est juste la version hivernale de la randonnée 😉 … sauf que vous pouvez skier les descentes à la place de les marcher. Le ski de rando consiste donc “simplement” à randonner en montagne en hiver avec des skis un peu spéciaux aux pieds.
Contrairement au ski traditionnel, il s’agit en ski de rando d’utiliser des peaux qui se collent sous les ski pour ne pas glisser en arrière à la montée (d’où le nom peau de phoque… même si on est bien d’accord qu’on n’utilise plus de peaux d’animaux de nos jours). On utilise aussi des fixations et des chaussures spéciales qui permettent d’avoir le talon libre à la montée et de pouvoir skier normalement à la descente.
ski de rando VS free rando
Comme avec la rando en été (qui a vu naître le trail running), il existe différents niveaux de pratique du ski de randonnée. Pour vous donner une idée, il existe par exemple des courses de ski de randonnée (comme la patrouille des glaciers ou encore la Pierra Manta) où les “randonneurs” sprintent littéralement au sommet des montagnes avec du matériel super léger.
Mais plus généralement, on différencie surtout 2 types de pratiques que sont le ski de rando du free rando:
- Ski de rando: La pratique du ski de rando met avant tout l’accent sur la montagne et le but est en général d’atteindre un sommet (ou un col, une cabane etc…) loin de toutes remontées mécaniques. La descente n’est alors qu’une partie de cette activité et on trouve autant de plaisir à être dans un environnement sauvage en montagne qu’à descendre dans la poudre. Comme on passe quand même une bonne partie du temps à monter, le matériel choisi est en général plutôt léger (skis, chaussures, fixations) pour faciliter la montée ce qui compromet une partie du plaisir à la descente.
- Free rando: A l’inverse le Free rando met vraiment l’accent sur la descente et l’idée est alors plutôt de minimiser la montée en profitant par exemple des remontées mécaniques. Le but est ensuite de mettre les peaux pour s’éloigner des pistes et accéder à la plus belle descente possible. Dans ce cas on va privilégier un matériel plus lourd (skis plus larges, chaussures et fixations plus confortables) pour prendre un maximum de plaisir à la descente.
En ce qui me concerne, je dirais que dans ma pratique actuelle, je me situe certainement un peu entre les deux. Je n’essaie pas forcément de minimiser les montées mais j’avoue que la descente compte autant que la montée à mes yeux. J’ai donc un matériel un peu intermédiaire avec des ski assez large mais pas trop lourd non plus pour prendre du plaisir dans la poudre (mais j’en reparlerai un peu plus bas dans la partie sur le matériel).
Pourquoi je kiffe autant le ski de rando?
Pour moi le ski de rando est synonyme de liberté complète (et si vous nous suivez depuis un moment, vous aurez sans doute remarqué la notion de liberté est une thématique récurrente chez nous 😉 ). C’est une activité qui permet d’atteindre des endroits qui sont autrement inaccessibles en hiver, loins des infrastructures de ski, de profiter de la montagne en toute tranquillité! Et quel kiffe à la descente lorsqu’on fait sa trace dans la poudreuse…
Même si je pratique toujours le ski de piste, le ski de rando représente pour moi une pratique plus durable de la montagne où aucune infrastructure n’est nécessaire. C’est une approche plus lente, où il faut prendre le temps de préparer sa sortie, savoir de quoi on est capable pour minimiser les risques. Lorsque je laisse ma trace dans la poudreuse après avoir atteint un sommet par mes propres moyens, le plaisir et la satisfaction que je ressens sont justes incroyables!
Les compétences à avoir avant de débuter le ski de randonnée
Même si la peau de phoque n’est pas une activité réservée à une élite de montagnards aguerris, il s’agit quand même d’avoir un minimum de condition physique et un petit niveau de ski.
Endurance
Pas besoin d’être capable de courir un marathon pour essayer le ski de rando, mais il vous faut quand même un minimum d’endurance. Evidemment tout va dépendre du niveau de difficultés des sorties dans lesquelles vous vous lancerez au début… Mais comme le ski de rando consiste à monter jusqu’à un certain point pour redescendre à ski, il s’agit d’avoir le cardio nécessaire.
Pour vous donner une idée de ce que ça représente, on peut comparer à l’effort d’une rando en montée mais avec le poids des skis aux pieds en plus (et parfois aussi une difficulté technique supplémentaire pour ne pas glisser ou faire les conversions lorsqu’on débute)
Niveau de ski
L’idée quand on part en peau de phoque c’est quand même de sortir des pistes pour se faire plaisir dans de la bonne neige fraîche à la descente (même s’il est bien sûr possible de rester sur des domaines skiables au début). Mais il arrive aussi souvent de devoir skier dans des conditions pas incroyables (neige carton, glacée) lorsqu’on fait du ski de rando… N’allez pas croire que vous aurez toujours de la super poudreuse!
Je dirais donc qu’avant de vous lancer, vous devez être capable de skier de manière contrôlée sur tous types de pistes balisées. Et si vous avez déjà eu l’occasion de faire un peu de hors piste dans différente conditions, c’est quand même un plus (mais pas forcément indispensable… il faut bien commencer quelques part).
Sécurité: acquérir des connaissances sur les avalanches et la haute montagne
Avec la démocratisation du ski de rando, on voit de plus en plus de personnes pratiquer aux abords des domaines skiables. Il existe même par endroit des “randos parcs”, cad des itinéraires balisés et sécurisés pour la pratique de la peau de phoque.
Mais si vous avez envie de vous mettre au ski de randonnée, c’est certainement parce que vous avez envie de gravir les sommets enneigés, de laisser votre trace dans un champ de poudre vierge. Et pour le faire avec le plus de sécurité possible, vous allez devoir acquérir des connaissances de bases sur les avalanches et sur la haute montagne.
Ce n’est ni le but de cet article et je n’ai pas non plus les compétences pour parler de ce sujet en détails… Mais il est important de vous former sur la sécurité en montagne en faisant par exemple un cours avalanche avec un guide professionnel. Il existe aussi des cours en ligne comme celui de WEMountain (20% de rabais avec le code safewithalpiness) ou encore des livres entiers sur comment réduire le risque d’avalanches.
Il faut bien avoir conscience que le ski de rando est un sport qui comporte des risques… le plus courant est le risque d’avalanche, mais il y a aussi le risque de chute, les corniches, la météo qui peut changer extrêmement rapidement en montagne et j’en passe (il y a d’ailleurs des morts toutes les années). Il est donc très important d’avoir le plus de connaissances possible, de connaître son équipement, de bien planifier tous les aspects de sa sortie en amont (itinéraire, risque d’avalanche, météo, matériel, les personnes du groupe etc…).
Il est à mon avis important de gagner en expérience petit à petit en randonnant d’abord avec des gens plus expérimentés (amis ou guide professionnel) avant de vous lancer dans des sorties plus difficiles. En ce qui me concerne, depuis que nous nous sommes installés dans le Val d’Hérens, j’ai la chance d’avoir rencontré plusieurs personnes bien plus expérimentées que moi qui m’emmènent souvent en rando. Grace à eux, j’apprend énormément et je cerne mieux ce que je peux et ne peux pas encore faire par moi-même.
L’équipement indispensable à la pratique du ski de rando
Alors c’est vrai que le ski de rando est une activité “gratuite” (entendez par là que personne ne vous demandera de payer pour grimper au sommet d’une montagne)… Mais il faut bien avoir conscience que le matériel nécessaire à la pratique de la peau de phoque est assez conséquent.
C’est d’ailleurs une barrière d’entrée assez importante je trouve! Si vous décidez d’acheter tout le matériel de peau de phoque neuf, vous allez devoir débourser un petit saladier et trouver du matériel en seconde main n’est pas forcément évident. Et je ne parle même pas de louer le matériel pour tester une journée… rien que la location coûte en général 70-80 chfs par jour (ski, peaux, bâtons, chaussures, matériel de sécurité).
Bref il n’y a pas de méthode magique! En ce qui nous concerne avec Fabienne on a beaucoup scruté les bonnes affaires sur marketplace (2ème main) ou sur Snowleader qui propose souvent de très bons prix. Mais la plupart des éléments ci-dessous sont indispensables pour faire de la randonnée à ski et il vous faudra vous les procurer…
L’équipement de sécurité
DVA, pelle, sonde
Commençons par le matériel qui touche à la sécurité. Il y a 3 éléments vraiment indispensables qui sont le DVA (ou détecteur de victime d’avalanche comme les boîtiers Arva, Barryvox, Ortovox), la pelle et la sonde qui doivent toujours se trouver dans votre sac à dos lorsque vous partez en ski de rando.
- Le DVA: Peu importe le boîtier que vous choisissez (Arva, Barryvox, Ortovox, Pieps…), du moment que vous savez vous en servir. De nos jours la plupart des DVA ont des portées de 50+ mètres, un écran avec bcp d’infos facilitant la recherche, un mode de recherche multi victimes…
- Pelle et sonde: Ici l’important c’est d’avoir du matériel solide, assez léger, en espérant que vous n’aurez jamais à vous en servir. Mais si cela arrive malheureusement un jour, il vaut mieux avoir une pelle pas trop petite non plus et une sonde assez grande (typiquement entre 2,4 et 3,2m).
Souvent ces 3 éléments s’achètent en pack et coûtent entre 250€ et 400€ en fonctions des périodes et des offres.
Mais comme je le disais plus haut, peu importe la marque de votre DVA, l’important étant que vous l’ayez toujours sur vous en sortie et que vous sachiez bien vous en servir en cas de besoin (d’où l’importance de faire un cours avalanche).
Sacs à dos airbags
Les sacs à dos Airbags sont de plus en plus populaires car il est le seul équipement de sécurité qui permet de diminuer le risque d’ensevelissement sous une avalanche. Pourtant leur utilisation ne s’est pas encore généralisée pour plusieurs raisons:
- L’airbag n’offre aucune garantie en cas d’avalanche, au mieux une amélioration des chances de survie.
- Le phénomène de compensation du risque: Est-ce que le fait d’avoir un airbag sur le dos pousse un rider à prendre plus de risque en sortie? Difficile à dire mais c’est un phénomène qui a été démontré maintes fois dans d’autres domaines.
- Les sacs à dos équipés d’airbags sont plus gros et plus lourds. Dans un sport où on essaie quand même de minimiser le poids du matériel, c’est un vrai désavantage.
- Les sacs à dos équipés d’airbags coûtent très cher (entre 500€ et 1200€)
Je vous recommande chaudement la lecture de cet article très complet (avec une approche scientifique), pour vous faire une opinion plus poussée sur ce sujet.
En ce qui me concerne, je n’ai pas encore franchi le cap du sac à dos airbag mais j’y réfléchis. Je pense avoir une pratique à mi chemin entre le ski de rando et le free rando donc j’y trouve des avantages et inconvénients. Mais si vous avez le budget et que vous êtes plutôt orienté freeride, l’airbag est probablement un achat justifié.
Comment choisir ses skis de randonnée?
Après le matériel de sécurité, passons maintenant à la partie plus fun qui est le choix des skis les plus adaptés à votre pratique de la peau de phoque. Tout comme pour le ski classique, les skis que vous allez choisir pour faire de la rando vont fortement dépendre de la façon dont vous pratiquez. Disons simplement que si vous prévoyez de sprinter en haut des montagnes le plus vite possible, vous n’utiliserez pas le même matos que si votre objectif est de prendre un maximum de plaisir dans la poudre.
Voici les principaux critères que vous devrez prendre en compte pour faire votre choix:
Le poids
Vous vous en doutez, l’idéal est évidemment de porter le moins de poids possible à la montée… Et comme en ski de rando on passe quand même une bonne partie du temps à monter, c’est un point important à prendre en compte. Par contre, plus le ski sera léger (cad plus petit et plus fin en général… même si ça dépend aussi des matériaux utilisés), plus vous ferez des compromis sur la stabilité et la flottabilité à la descente. Le poids d’une paire de ski peut varier de moins de 2 kgs pour les skis ultra light (voir moins de 1,5 kgs pour les skis de compétition) à plus de 3,5 kgs pour les gros skis de freerando.
Mais si, comme la plupart des gens, vous pensez n’avoir qu’une paire de ski pour faire de la randonnée (certaines personnes ont 2-3 paires pour varier en fonction des conditions et des sorties), je vous conseille plutôt de rester en dessous des 2,5-3 kgs. Vous trouverez des skis avec une bonne portance / stabilité à la descente mais qui restent relativement légers.
La taille
Si vous faites du freeride, vous aurez certainement déjà vu des gens avec des skis super larges et 10-15 cms plus grands qu’eux… En ski de rando il s’agit quand même de penser un peu à la montée et des skis très longs ont quand même quelques désavantages:
- Plus les skis sont longs, plus les conversions sont difficiles à réaliser (si jamais les conversions sont les contours techniques qu’il faut réaliser lorsque la pente devient plus raide).
- Des skis longs sont plus difficiles à manier dans des terrains techniques comme des couloirs pentus et étroits (à la montée comme à la descente)
- Plus les skis sont longs, plus ils sont lourds en général 😉
Donc si vous êtes plutôt du genre freerando, je vous conseille quand même de rester sur des skis qui font votre taille, maximum quelques cms de plus que vous (+5 cms max). Mais si vous voulez des skis un peu plus faciles à manier à la montée ou sur des terrains techniques, prenez des skis un peu plus courts (-5 cms, -10 cms max)
La largeur au patin et aux extrémités
La largeur du ski sous les pieds (au patin) et aux extrémités va influer sur la surface du ski et donc sur sa portance dans la poudreuse. Donc plus vous aurez un ski large, plus il vous donnera cette sensation de flotter dans la poudreuse. Il vous permettra de faire de grandes courbes, d’avoir une meilleure stabilité, plus de vitesse… Globalement, des skis larges sont un peu plus faciles techniquement à skier que des skis moins larges dans la poudreuse mais ils ne sont pas fait pour les petits contours et la godille 😉 .
Mais comme pour la longueur, un ski plus large est en général plus lourd… il sera aussi moins maniable en terrain technique. Donc là aussi, à moins que vous puissiez vous offrir plusieurs paires de skis, il s’agit ici aussi de faire des compromis.
Pour ma part, je m’oriente quand même vers des skis assez larges (98mm au patin, 120mm à l’arrière et 129mm à l’avant) mais comme ils ne sont plus tout jeunes, ils pèsent plutôt lourd (3,4 kgs). Mais dorénavant il existe des skis de freerando avec des dimensions similaires qui pèsent largement en-dessous des 3 kgs. L’avantage c’est que si je change de skis un jour, j’aurais l’impression de voler à la montée 😉
Je sais qu’il n’est pas forcément évident de s’y retrouver avec toutes les caractéristiques des skis… D’autant plus qu’il est difficile de tester à part en louant du matériel (ce qui est cher) ou en faisant un ski test (mais ces événements sont trop rares à mon goût). Mais dans le doute (et si vous recherchez une paire de skis de rando polyvalente), vous pouvez vous orienter vers un peu moins large que les miens.
Le rocker
Le rocker d’un ski est un terme utilisé pour décrire la façon dont se relève le ski à l’avant ou à l’arrière. Traditionnellement, un ski de piste aura un léger rocker uniquement à l’avant du skis (5% à 15%) pour faciliter les virages tout en gardant un maximum d’accroche de la carre sous les pieds et à l’arrière du ski.
A l’inverse, les skis de freeride ont en général un rocker plus prononcé à l’avant ainsi qu’un rocker (souvent un peu plus faible) à l’arrière, ce qui augmente la flottabilité et la stabilité des skis dans la poudreuse.
En général pour la pratique du ski de rando on choisira un rocker intermédiaire à la pratique du ski de piste ou du freeride, cad un rocker progressif à l’avant et pas ou un léger rocker à l’arrière. Le problème avec un rocker trop prononcé, c’est qu’on va perdre en accroche à la montée étant donné qu’on aura moins de carre en contact avec la neige. Ce qui peut carrément être un problème en condition de neige dure ou en terrain plus technique.
le rayon de courbure
Le rayon de courbure d’un ski est l’élément qui a révolutionné la pratique du ski de piste lors de l’apparition du carving. Si vous faites du carving sur piste, le rayon de courbure est un élément essentiel qui va définir le type de contour que vous allez pouvoir faire (plus le rayon est court, plus vous pourrez faire de petits virages type slalom).
Par contre dans la poudreuse, le rayon de courbure du ski à moins d’influence étant donné qu’il est difficile d’appuyer sur la carre du ski dans la neige fraîche pour tourner 😉 .
Donc pour la pratique du ski de rando, on favorisera un rayon de courbure plus large (15-20m) pour favoriser l’accroche à la montée en ayant un maximum de contact entre la carre du ski et la neige.
La rigidité du ski (ou le flex, ou sa tonicité)
La rigidité du ski est aussi un élément qui est plus important pour la piste que pour la rando je dirais. Sur les pistes, en fonction de votre niveau de ski et de votre poids, vous voudrez un ski plus rigide qui vous renverra un maximum d’énergie en sortie de courbe. Pour le freeride on choisira un ski quand même plus souple.
Pour la peau de phoque, la rigidité du ski peut être un critère mais pas pour les même raisons. On choisira un ski plus souple si on est adepte de freerando et qu’on skie surtout dans la poudre. En revanche, on choisira un ski plus rigide si on a une pratique plus de haute montagne en terrain plus technique pour avoir un meilleure accroche et plus de sécurité.
Conclusion pour les skis
Comme vous le comprenez maintenant, il n y a pas de réponse toute faite pour le choix des skis de rando. Votre choix va dépendre de votre pratique (accès plutôt sur la montée, le freeride ou la compet), de vos objectifs d’itinéraires (plutôt rando accessible ou haute montagne assez technique), de votre endurance (si vous avez “la caisse”, vous pouvez peut-être monter avec plus de poids 😉 ), de votre niveau de ski mais aussi de votre budget bien sûr.
Mais si vous voulez acheter une paire de ski polyvalente qui passe un peu partout, optez pour un ski peut-être 5 cms plus petit que vous, 90 mm au patin, un rocker progressif à l’avant (pas forcément de rocker à l’arrière), un rayon entre 16 m et 18 m et un poids qui tourne autour des 2,5 kgs la paire.
Pour l’achat des skis, j’ai personnellement acheté plusieurs pairs sur facebook marketplace en 2ème main… en cherchant bien et en étant patient, j’ai déjà réussi à trouver des sets complets de skis + fixations + peaux + chaussures pour 500 – 600€.
Si vous voulez du matériel neuf, difficile de battre Snowleader qui propose du très bon matos (skis + fixations + peaux mais sans les chaussures) dès 500-600€.
Les différents types de fixations
Si vous étiez déjà perdu dans le choix des skis, vous risquez de l’être tout autant quand vous découvrirez le nombre et types de fixations disponibles pour le ski de rando. Mais vous allez voir qu’au final ce n’est pas si compliqué et que tout est une histoire de compromis entre le poids de la fixation et ses performances pour le déclenchement (moment où la fixation va s’ouvrir lors d’une chute par exemple) / transfert d’énergie entre la chaussure et le ski.
Note: Je ne vais même pas vous parler des fixation à châssis (en gros des fixations de ski normales fixée sur un châssis qui pivote à l’avant) car elles sont très lourdes et de moins en moins utilisées. Je vais donc me concentrer sur les différents types de fixations à inserts-pins.
Le système de fixation pin-inserts a révolutionné le ski de rando car il a permis de considérablement réduire le poids des fixations et d’améliorer le confort à la montée. Je dirais qu’on peut diviser ce type de fixations en 3 sous catégories:
Les fixations de compétition
Ces fixations privilégient la légèreté et n’ont parfois même pas de système pour régler le déclenchement à l’arrière (poid fixe)… Elles pèsent en général moins de 300 gr la paire et sont vraiment utilisées en compétition de ski alpinisme. D’ailleurs ce n’est certainement pas vers ce type de fixation que vous allez vous tourner si vous débutez en ski de rando.
Exemples: ATK Trofeo, Plum race
Les fixations classiques
Ce sont les fixations les plus utilisées et sont équipée d’un système de réglage du déclenchement (latéral et vertical) à l’arrière. Elles proposent souvent 3 hauteurs de cales (pour plus de confort à la montée) et un peu plus d’élasticité pour de meilleures sensations à la descente. Ces fixations pèsent en général entre 300 gr et 700 gr la paire ce qui reste quand même vraiment léger pour monter. Par contre, si vous avez l’habitude des fixations de ski alpin classiques à châssis, le sensations sont un peu différentes.
Personnellement, comme je suis un skieur assez aggressif, j’ai toujours un peu de peine à faire confiance à ces fixations et il m’arrive de monter le pin à l’avant pour être certain de ne pas les perdre (ce qui n’est évidemment pas à recommander car en cas de chute, vous ne perdrez pas vos skis et pourriez vous blesser)
Exemples: Dynafit speed turn, ATK Crest
Les fixations de freerando
Les fixations de freerando offrent une plus grande élasticité que les fixations classiques pour mieux absorber les chocs à la descente et éviter les déclenchements intempestifs. Elles offrent par la même occasion plus de sécurité avec des réglages de déclenchement à l’avant et à l’arrière ainsi qu’une meilleure transmission des forces. Evidemment tous ces avantages ont un prix: les fixations pèsent en général entre 1 et 2 kgs la paire, ce qui fait une sacrée différence à la montée.
Je dirais que ce type de fixations s’adresse surtout aux randonneurs qui trouvent leur kiffe avant tout dans la descente ou aussi aux personnes qui veulent utiliser leurs ski autant en rando que lors des journées de poudre sur les domaines skiables.
Exemples: Fritschi Tecton, Marker Kingpin
Stopper ou leash?
Personnellement je vous recommande plutôt des fixations avec stopper (freins) plutôt que leash car en cas d’avalanche (avec les lanières), vous risquez de vous faire emporter au fond par vos skis. D’un autre côté, les lanières sont plus légères et vous assure de ne pas perdre un ski en terrain escarpé… Donc comme toujours en ski de rando, chaque solution a des avantages et des inconvénients.
Conclusion sur les fixations
Pour finir, il existe énormément de types / marques de fixations différentes avec des modèles qui entrent très clairement dans l’une ou l’autre des catégories mais aussi d’autres qui sont plutôt entre deux.
J’ai de mon côté commencé avec des fixations classiques assez légères… Mais je pense de plus en plus que je devrais m’orienter vers des fixations un peu plus freerando pour avoir de meilleures sensations à la descente et plus de sécurité.
Enfin, si vous ne savez pas exactement quel type de fixations choisir, soyez simplement cohérent avec vos skis. Il ne sert à rien de mettre des fixations de 300 gr sur des skis de freerando et inversement.
Les chaussures
Comme pour les fixations, on peut en général classer les chaussures de ski de rando en 3 catégories: les légères plus axées course, les classiques pour la rando et les modèles pensé pour la pratique du freerando.
Voici les caractéristiques auxquelles vous devrez faire attention lorsque vous choisirez vos chaussures de ski de rando:
- Le poids: Logique… plus elles seront légères, le moins de poids vous aurez à porter au sommet des montagnes. Par contre avec la légèreté vient aussi quelques compromis au niveau de la rigidité et du maintien en général.
- Le débattement: C’est l’angle maximum d’inclinaison entre la position avant et la position arrière lorsque la chaussure est en mode rando. Plus le débattement est important, plus la foulée sera fluide à la montée. En général, les chaussures orientées vers la montée auront un débattement plus grand (65 à 75 degrés) que les chaussures axées freerando (55 à 65 degrés).
- L’indice de rigidité (ou Flex): Plus la valeur de Flex est élevée (entre 60 et 140), plus la chaussure sera rigide… ce qui est une caractéristique importante à les descente pour le transfert d’énergie du pied vers les skis.
- Système d’attache (maintien du pied): Les chaussures légères ont moins d’attaches (en générale une seule avec un système de serrage BOA) pour gagner en poids alors que les chaussures de freerando auront jusqu’à 4 attaches pour assurer le meilleur maintien à la descente.
Chaussures légères
Ce type de chaussures est vraiment orienté pour les gens qui priorisent les performance à la montée plutôt que la descente. Elles pèsent en général moins de 2 kgs la paire, proposent un débattement important ce qui ne vient pas sans compromis au niveau de la rigidité et du maintien du pied.
Exemples: Scarpa Alien, Scarpa F1 lt, Diabello Quantum Evo
Chaussures classiques
Les chaussures de rando classiques s’oriente vers un peu plus de polyvalence en offrant plus de confort, de rigidité (sans devenir des chaussures de ski pour autant) sans pour autant sacrifier la légèreté. Elles pèsent entre 2 et 2,5 kgs ce qui reste quand même vraiment correct pour la montée.
Exemples: Scarpa F1, Atomic backland pro
Chaussures freerando
Les chaussures de freerando s’orientent clairement vers la descente et offrent un maintien / rigidité qui s’approche des chaussures de ski normales. Elles ont de 3 à 4 attaches pour un excellent maintien et peuvent peser de 2,5 jusqu’à plus de 3 kgs la paire (même si je ne vous recommande pas de monter au-dessus de 3 kgs au risque de vous faire semer par vos copains de rando).
Exemples: La Sportiva Vanguard, Scott Cosmos pro
Où acheter ses chaussures de ski de rando?
Alors c’est une question difficile à répondre et ça va dépendre de vos moyens et préférences… Comme vous l’aurez remarqué en cliquant sur les liens ci-dessus, les chaussures de ski de rando coûtent autant chères que les skis eux-même.
Si vous n’avez pas de limite de budget c’est cool pour vous mais en ce qui me concerne j’ai souvent acheté des chaussures de seconde main. Ca implique pas mal de recherches, de se déplacer pour les essayer et aussi j’ai toujours eu des cloques/douleurs durant les 1ères sorties (parce qu’elles n’étaient pas exactement fittée à mes pieds)… Mais ça m’a permis de faire d’énormes économies.
Sinon vous pouvez acheter vos chaussures sur internet. Souvent les prix proposés sont super intéressants et c’est là que vous disposerez du plus grand choix de modèles. Par contre, vous ne pourrez pas essayer vos chaussures en amont (bon vous pouvez toujours les renvoyer mais ce n’est pas le but) ni faire un bootfit complet. Mais sachez que vous pouvez thermoformer vos chaussons vous-même à la maison dans votre four 😉 .
Enfin, vous pouvez acheter vos chaussures dans un magasin spécialisé. C’est en général la solution la plus onéreuse mais vous bénéficierez des conseils d’un vendeur (normalement compétent) et vous pourrez essayer différentes paires de chaussure (car les différences entre marques sont énormes pour une taille donnée). De plus, vous pourrez faire thermoformer vos chaussons gratuitement (en général) sur place et même effectuer un bootfit complet. Certain magasin sont en effet équipé de scanner qui permettent d’analyser la forme de vos pieds pour vous créer des semelles sur mesure, d’injecter de la mousse pour combler les espaces dans la chaussure etc… (ces prestations ne sont pas comprises dans le prix en général 😉 )
Les différents types de peaux de phoque
Pour les peaux, il y a 3 éléments auxquels vous devrez porter attention:
le velour (ou les poils)
Vous vous en doutez, il y a fort longtemps, on utilisait encore des peaux d’animaux qu’on fixait sous les lattes. Aujourd’hui ce n’est évidemment plus le cas et on a soit des peaux en synthétique, en mohair (laine fabriquée en poils de chèvre d’Angora) ou en mélange des deux.
- Les peaux synthétiques: Elles offrent en général la meilleure accroche mais une moins bonne glisse que les peaux en mohair et sont en général favorisée par les débutants (même si on n’en voit plus beaucoup sur le marché). Elles ont aussi une meilleure durabilité que les peaux en mohair.
- Les peaux en mohair: A l’inverse, les peaux en mohair offrent la meilleure glisse mais une accroche moins bonne ce qui en fait le choix des randonneurs expérimentés et plus tournés vers la compétition.
- Les peaux mixtes: Ce sont les peaux qui se vendent le plus couramment et ont en général un ratio de 1/3 synthétique et 2/3 de mohair. Mais chaque fabricant a sa propre recette secrète pour proposer le meilleur ratio glisse / accroche / poids (car oui vous l’aurez remarqué, le poids est un facteur critique en ski de rando lol)
Les deux fabricants les plus reconnus dans ce domaine sont Colltex et Pomoca (2 entreprises suisses 😉 ). D’ailleurs la plupart des marques qui proposent des peaux estampillées à leur couleurs les sous-traitent directement chez une de ces deux entreprises.
la partie adhésive
Il existe 2 types de solution adhésive:
- La colle classique: C’est une colle spéciale, résistante au froid (enfin chaque marque a sa propre colle) qui est toujours la façon la plus couramment utilisée pour fixer les peaux sous ses skis. C’est un système fiable qui est utilisé depuis des années mais qui requiert un petit peu d’entretien. Il faut en effet bien stocker les peau avec le filet de protection et à faire attention à ne pas salire la colle. Et avec les années d’utilisation, il est possible que vous deviez réencoller partiellement ou totalement vos peaux.
- Les peaux silicone: C’est un nouveau système sans colle qui fonctionne sur le principe de la ventouse moléculaire. L’avantage par rapport à la colle classique c’est qu’elle ne nécessite aucun entretien et qu’elle se lave simplement à l’eau. Par contre elles sont toujours en cours de perfectionnement et j’ai lu pas mal de retours de personnes se plaignant d’avoir du silicone sous les skis (ou des peaux qui se décollent trop facilement). La marque la plus connue développant ce genre de peaux s’appelle Gecko.
Donc à mon avis, si vous n’êtes pas certain de quelle système choisir, partez simplement sur la colle classique qui a fait ses preuves et qui est la solution la plus utilisée.
le système d’accroche
En plus de la partie adhésive, les peaux ont toujours un système d’attache à l’avant et parfois aussi à l’arrière.
A l’avant, l’attache la plus classique est un système d’étrier qui s’accroche à la partie arrondie de la spatule et qui est compatible avec la plupart des skis. Il existe aussi un système de tendeur en caoutchouc pour les spatules fendues mais ces attaches se trouvent plutôt sur les skis de compétition car ils permettent de retirer les peaux sans enlever les skis pour gagner du temps.
Si vous ne faites pas de compétition, il est de plus en plus commun d’avoir un système de tendeur avec une accroche à l’arrière. Cela assure que la peau ne se décolle pas petit à petit lors de la montée et que vous n’aurez pas de neige qui vienne se coller entre les peaux et les skis (ce qui peut être un vrai problème si vous devez enlever et remettre les peaux plusieurs fois lors d la même sortie). L’inconvénient est que ces attaches pèsent quelques grammes de plus (même si ce n’est pas sur ces attaches que vous allez économiser le plus de poids) et qu’elles vous empêcheront d’enlever les peaux avec les skis aux pieds.
Mais personnellement, si vous ne faites pas de compétition, je vous recommande de prendre des peaux avec des attaches de deux côtés. Ca vous évitera de vous retrouver avec l’arrière des peaux qui se décolle lors des conversions ou lorsque la colle commence à moins adhérer.
les batons de ski de rando
Pour les bâtons de ski de rando, ce n’est pas bien compliqué honnêtement… Même s’il y a quelques différences importantes par rapport à des bâtons de rando classiques:
- le grip long: Le grip est la partie en mousse qui recouvre le haut du bâton. Pour les bâtons de ski de rando elle est en général plus longue car elle permet de facilement ajuster la hauteur lorsqu’on est dans un dévers par exemple.
- des rondelles pour la neige poudreuse: Si vous voulez pouvoir appuyer sur vos bâtons sans trop vous enfoncer dans la neige poudreuse, il vous faudra des rondelles larges spécialement conçue pour la poudreuse.
- télescopique, pliable ou monobrin?: Les bâtons monobrins sont en général un peu plus léger et plus robustes… tandis que les bâtons télescopiques et pliables sont plus polyvalents (taille réglable) et se rangent plus facilement sur le sac à dos pour les portages. A vous de décider ce qui est le plus important pour vous 😉 .
- le poids: Comme pour le reste du matériel, c’est toujours un point important… Mais évidemment les bâtons super légers en carbone coûtent bien plus chers que les bâtons en alu 🙂 .
les couteaux (ou crampons)
Ce qu’on appelle “les couteaux” en ski de rando sont en quelques sortes l’équivalent des crampons pour les alpinistes. Ce sont des sortes de dents métalliques qui viennent s’accrocher sur les fixations (sous les chaussures) et qui s’enfoncent dans la neige durant la foulée.
A mon avis, les couteaux sont un élément essentiel de la pratique du ski de randonnée et je vous conseille de toujours les avoir dans votre sac à dos. Ils sont notamment utiles au printemps lorsque la neige fond la journée et gèle durant la nuit, créant ainsi une croûte sur laquelle les peaux peinent à adhérer. Ils sont aussi essentiels dans certaines conditions lorsque la neige est soufflée ou lors de traversées glacées où une chute pourrait être dangereuse voire fatale.
Pour choisir vos couteaux, vous devez simplement faire attention à prendre un modèle qui est compatible avec vos fixations (en général le modèle de la même marque) et qui est assez large pour vos skis (plus large que la largeur de vos skis au patin).
Enfin, lorsque vous utilisez vos couteaux, n’utilisez pas la position la plus haute (si vous en avez une) de vos fixations car cela empêcherait les couteaux de bien s’enfoncer dans la neige et vous n’auriez donc pas la stabilité/sécurité recherchée.
Un sac à dos en particulier?
Comme vous l’aurez compris en lisant cet article, le sac à dos idéal va fortement dépendre de votre pratique du ski de rando 😉 (ce qui est aussi le cas pour les randos estivales). Donc si vous partez faire des courses rapides à la journée, si vous partez dans des expéditions de plusieurs jours ou encore si vous êtes plus un fanatique de freeride, vous n’aurez certainement pas le même sac.
Les indispensables
Il y a quelques éléments qui sont indispensables pour un sac à dos de skis de randos:
- un système d’attache pour les skis. Les 2 systèmes qu’on voit le plus sont le portage latéral (ou en triangle avec une attache pour joindre le sommet des skis) ou le portage en diagonal. Le système en triangle réparti un peu mieux le poids des skis sur le dos (donc intéressant si vous avez des gros skis de freerando) tandis que le diagonal permet d’attacher ses skis sans enlever son sac. Pas mal de sacs proposent d’ailleurs les 2 systèmes de portage.
- Des attaches en suffisances pour les bâtons, le piolet, la corde… En fonction de votre pratique du ski de rando, vous serez amené à emporter plus ou moins de matériel avec vous.
- Un filet pour le casque: Beaucoup de sacs à dos ont maintenant un système de filet amovible pour le casque (ce qui permet d’alléger le sac lorsque vous ne l’utilisez pas)
- Des compartiments?: C’est sûr que vous pouvez avoir des compartiments spécifiques pour le matériel de sécurité, les crampons et tout et tout… Mais les compartiments c’est aussi plus de poids et moins de flexibilité donc sachez rester simple.
- L’accessibilité: En ski de rando il vaut mieux pouvoir accéder facilement à tout le contenu de son sac sans devoir sortir la moitié de ses affaires. Lorsqu’il y a du vent, qu’il fait très froid, il est important de pouvoir accéder rapidement à ses affaires sans prendre le risque de perdre quelque chose.
- Le poids: Comme toujours en ski de rando, vous devez toujours faire attention au poids de votre matériel. C’est évidemment une question de compromis avec ses caractéristiques mais évitez de vous retrouver avec un sac à dos qui pèse déjà plus de 1,5 kgs à vide.
Le volume
Pour des sorties à la journée, vous n’avez certainement pas besoin d’un sac à dos de plus de 25-30 litres tandis que si vous partez sur plusieurs jours avec des nuits en refuge, vous aurez certainement besoin d’un peu plus d’espace (35-45 litres). Mais à moins que vous ne partiez faire des courses en autonomie avec tente, je vous recommande plutôt de réduire la quantité de vos affaires avant d’acheter un sac plus gros.
Airbag ou pas?
Pour le moment, j’ai plutôt vu des personnes équipées de sac à dos Airbag lors de grosses journées de poudre en freeride proche des pistes de ski. En ski de rando, le poids supplémentaire que représente l’airbag (les sacs à dos équipés d’airbag pèsent en général autour des 3 kgs vide) les rends moins intéressants pour les gens qui font pas mal de dénivelé. Et aussi il y a la barrière du prix qui freine l’adoption de ces sacs.
Les habits adaptés à la pratique du ski de randonnée
En randonnée à ski, je trouve qu’il est assez difficile de choisir ses habits car on est souvent confronté à de grosses variations de températures, de conditions météorologiques et d’effort entre la montée et la descente. La meilleure façon de faire est donc d’avoir un système de couches qu’on peut facilement enlever ou ajouter en fonction des conditions.
Plus globalement, j’aime beaucoup ce système de couche car il est très polyvalent et peut être utilisé pour plein d’activité sportives différentes. En choisissant bien vos couches, vous pourrez les utiliser autant pour faire du ski de rando en hiver, du ski classique, de la rando en été etc… Il vous suffira simplement d’adapter le nombre de couches en fonction de la situation.
La 1ère couche respirante
Le but de cette première couche est de réguler l’humidité du corps. D’ailleurs ces 1ères couches sont souvent en laine de mérinos car elle absorbe très bien l’humidité mais surtout sent bien moins mauvais que les tissus synthétiques après un effort.
En ce qui me concerne, je choisis en général entre un T-shirt ou un sous-pull à manches longues en fonction de la température. Par contre, je mets une sous-couche sur les jambes uniquement lorsqu’il fait vraiment froid.
La (ou les) 2ème couche thermique
C’est la couche qui va garder la chaleur autour de notre corps. J’ai mis “la (ou les)” car s’il fait vraiment froids, il s’agira en général de 2 couches qui sont souvent constituées d’une softshell, polaire ou encore d’une doudoune. Mais lorsque les températures sont plus clémentes, une couche thermique suffit largement.
Pour ma part, lorsqu’il fait froid j’aime bien mettre une softshell au-dessus de ma première couche et de rajouter une petite doudoune par dessus. Je pars souvent comme ça de bon matin… puis avec l’effort et le soleil qui se lève, il m’arrive souvent d’enlever la doudoune à la montée.
Mais après les préférences pour ces couches thermiques varient pas mal en fonction des personnes et vous trouverez forcément la combinaison qui vous convient le mieux à force de faire des sorties.
La couche extérieure isolante
La dernière couche a la responsabilité de vous garder au sec et de vous protéger du vent. C’est peut-être la couche la plus importante car c’est elle qui sera votre meilleure alliée lorsque la météo va se gâter. Mais c’est aussi paradoxalement la couche qui sera le plus souvent au fond de votre sac 😉 .
De mon côté j’ai toujours une Hardshell légère (3-400 gr) en Gore-Tex Paclite au fond du sac que je sors quand la météo se gâte ou au moment de la descente. D’après moi vous n’avez pas besoin d’avoir une Gore-Tex très épaisse mais au moins qqch de bien imperméable et coupe vent quand la météo se gâte 🙂
Le pantalon de ski de rando
La couche extérieure au niveau des jambes n’a pas besoin d’être autant isolante que pour le haut du corps. Déjà en ski de rando les jambes sont tout le temps en train de travailler (autant à la montée qu’à la descente)… donc elles auront plutôt besoin de s’aérer d’ou l’importance d’avoir un tissus un peu respirant et des ouvertures. S’il fait froid vous pouvez toujours rajouter une première couche en dessous.
Pour le moment je n’ai toujours pas investi dans un pantalon de ski de rando et j’utilise toujours un vieux pantalon de ski (qui a probablement 25 ans) assez léger… Mais j’avoue que je transpire souvent et que je regrette de ne pas avoir des ouvertures intégrées. Du coup je vais certainement chercher un pantalon en softshell un peu respirant (mais déperlant) avec des ouvertures pour la saison prochaine.
les gants
Pas facile de trouver des gants qui sont respirants et pas trop chaud à la montée, qui vous permettent d’effectuer les manipulation sans les enlever (enlever/mettre les peaux, regarder votre carte sur votre téléphone / montre etc…) et de vous protéger du froid lors des pauses et à la descente.
Jusqu’à maintenant j’ai toujours fonctionné avec 2 paires de gants:
- des gants assez léger pour la montée
- une paire de gants ou moufles que je peux mettre par dessus pour la descente ou s’il fait très froid
J’ai vu qu’il existe dorénavant des modèles de gants assez léger mais qui intègrent une sur moufle qui peut se rabattre sur les doigts si nécessaire. Un système qui me paraît intéressant pour sa polyvalence et que j’ai bien envie de les tester la saison prochaine.
Les autres indispensables
Enfin, on va terminer avec les derniers éléments que vous devez à tout prix glisser dans votre sac à dos lorsque vous partirez en ski de rando (enfin… à mon avis):
- la crème solaire: Inutile de préciser que le soleil tape en montagne et que vous avez meilleur temps de protéger votre peau. D’autant plus que les rayons du soleil se reflètent sur la neige et que j’ai déjà eu des coups de soleil sous les bras lol.
- des lunettes de soleil: Il est super important de protéger ses yeux lorsque le soleil brille en montagne. Pour ça il vous faut une paire de lunettes avec des verres de protection de catégorie 3 ou plus et qui couvrent bien vos yeux, même sur les côté. Pour ma part j’ai pour le moment une paire de lunettes pour la montée et mon masque de ski pour la descente… mais il existe aussi des lunettes polyvalentes qu’on peut autant utiliser à la montée qu’à la descente. J’aime d’ailleurs beaucoup les lunettes de la marque Pit Viper que je trouve vraiment stylée et bien adaptés au ski de rando (comme les modèles Synthesizer). Un jour peut-être…
- un casque: Autant le casque fait maintenant l’unanimité en ski alpin, autant ça n’est pas vraiment le cas en ski de rando… Il n’est pourtant pas moins justifié puisque les risques de chutes à la descente sont d’autant plus présents en hors piste, et que suivant où vous randonnez, il y a aussi des risques de chutes de pierres à la montée. Dans l’idéal, il faudrait donc un casque qui soit autant certifié pour le ski que pour l’alpinisme, qui ne soit pas aussi lourd qu’un casque de ski alpin et qui offre une bonne aération à la montée. Ce genre de casque existe mais pour le moment, je met mon casque de ski alpin dans mon sac à dos et ne le porte qu’à la descente en général.
- un tour de cou: Ca c’est l’objet que je trouve vraiment hyper pratique en ski de rando. A la montée, je le met autour de ma tête pour absorber la transpiration et tenir mes oreilles au chaud (sans avoir trop chaud justement). A la descente, soit il fait assez chaud et je le laisse sur ma tête sous le casque, soit je l’utilise comme tour de cou et je met un bonnet sous le casque (je ne prend un bonnet avec moi que s’il fait vraiment froid).
- à boire et à manger: A adapter bien sûr en fonction de la sortie que vous avez prévu mais quand je pars en peau j’essaie de m’arrêter pour boire toutes les 45 minutes et toutes les 1,5 heures pour manger qqch.
- un minimum de premiers secours: C’est toujours bien d’avoir 2-3 pansements (normaux ou pour les cloques), une bande, du désinfectant… ça ne pèse pas bien lourd dans le sac et ça peut être très utile.
- une couverture de survie: Même logique que pour le matériel de premier secours, ça ne pèse que 60gr et pourrait vous faire gagner un temps précieux en cas de gros pépin.
Donc quand je vous disais que le ski de rando est un sport qui requiert beaucoup de matériel (jusqu’à maintenant, à part les sacs à dos airbag, tout le matériel dont j’ai parlé est indispensable à la pratique de la peau de phoque)… je ne vous mentais pas 😉
Les non indispensables mais qui peuvent le devenir en fonction de votre pratique
Si vous commencez à vous lancer dans des sorties plus ambitieuses en haute montagne avec des traversée de glacier, de la pente raide, des rappels… il vous faudra évidemment emporter avec vous le matériel nécessaire. Comme cet article s’adresse plutôt aux débutants, je ne vais pas trop entrer dans les détails mais voici une liste non exhaustive pour vous donner une idée:
- des crampons: pour progresser sur de la glace ou en terrain exposé
- un piolet: pour grimper des couloirs exposés (ou les descendre)
- un baudrier: pour s’assurer sur les glaciers ou en terrain exposé
- une corde légère
- mousqueton, vis à glace, coinceurs: pour s’assurer dans divers terrains (glace, rochers)
- …
Comment choisir ses premières sorties en peau de phoque?
Il n’est pas forcément évident de choisir ses premières sorties en ski de rando… Les risques inhérents à la pratique de ce sport comme les avalanches peuvent être intimidants au départ (à juste titre) et il s’agit de gagner en confiance sans brûler les étapes.
Evidemment l’idéal est d’avoir un partenaire d’aventure plus expérimenté qui vous fera gagner en expérience et vous apprendra à préparer vous-même vos sorties. D’ailleurs, quand c’est possible, c’est toujours mieux de partir minimum à deux personnes en ski de randonnée. Comme ça, en cas de pépin, il y a toujours au moins une personne qui peut venir en aide.
Mais bien sûr, vous n’avez pas forcément un partenaire plus expérimenté sous la main… Dans ce cas, voici quelques suggestions qui pourraient vous aider à débuter:
- Sur les domaines skiables ou randos parcs: Une bonne façon de débuter en ski de rando en toute sécurité est de faire des sorties autour des domaines skiables ou en randos parcs. Ces endroits sont en général bien sécurisés, dans les randos parcs il vous suffira de suivre un itinéraire balisé avec une difficulté indiquée au départ ce qui est sécurisant. Évidemment ce n’est pas la finalité du ski de rando mais pour gagner en expérience et améliorer la technique c’est une bonne solution.
- En cherchant des itinéraires sur des sites communautaires: Il en existe plusieurs comme skitour.fr ou skitourenguru.ch qui regroupent des centaines d’itinéraires et qui permettent de les classer en fonction de plein de critères (comme la difficulté, risques d’avalanche etc…). Ca peut vous donner des idées de sorties pas trop difficiles et proche de chez vous.
- En faisant un stage d’initiation avec un guide professionnel: Et pour ça, pas forcément besoin de casser la tirelire pour avoir un guide privé 😉 … Il y a notamment Chilowé qui propose des séjours d’initiations au ski de rando plutôt bon marché.
Mais évidemment sur le long terme, l’idée est que vous vous sentiez suffisamment à l’aise pour préparer vos sorties vous-même. Ce sujet mériterait à lui seul un article entier… Mais avec l’expérience, en fonction de la météo et du risque d’avalanche, vous pourrez planifier vos itinéraires en utilisant notamment des applications bien pratiques comme Fatmap , whiterisk (pour la Suisse) ou encore CampToCamp… Ces dernières vous permettront de bien visualiser votre sorties et d’identifier les endroits potentiellement risqués.
Quelques autres conseils en vrac
Travaillez vos conversions
Il n’y a pas beaucoup de gestes techniques en ski de rando, mais la conversion (entendez par là le contour de montée) est probablement celui que vous allez utiliser le plus. Lorsqu’on est débutant, c’est un geste qui n’est pas forcément très intuitif et qui peut clairement poser des problèmes.
Je vous conseil de regarder quelques vidéos en ligne pour vous faire un idée puis de vous exercer suffisamment dans des endroits qui ne sont d’abord pas trop en pente. Il arrive en effet assez souvent en ski de rando de devoir faire une conversion à un endroit où la chute n’est pas permise (endroit exposé en pente où vous pourriez glisser assez loin)… Et vous ne voulez pas vous retrouver dans ce genre de spot si vous n’avez pas confiance en votre technique de conversion.
Technique pour ne pas glisser en arrière
Ca peut paraitre simple à première vue, mais la technique du pas de glisse peut aussi s’avérer moins facile que prévue. La difficulté principale que j’ai observée est le fait de glisser vers l’arrière lorsque la pente devient plus raide. De mon expérience, c’est souvent parce que le poids du corps se trouve trop à l’avant des skis. Il s’agit de rester le plus droit possible voir de raccourcir la foulée pour garder le centre de gravité le plus au milieu des skis possible.
Comme pour les conversions, c’est un feeling qui s’acquiert aussi avec l’expérience… d’où l’intérêt de commencer par des sorties qui ne s’aventurent pas dans des pentes trop raides.
Savoir renoncer et écouter ses partenaires
Si vous ne la sentez pas, que vous n’êtes pas à l’aise lors d’une sortie, que la météo est en train de tourner, que vous identifiez des risques d’avalanche etc… n’hésitez pas à renoncer! La décision de renoncer, même si elle n’est pas forcément facile à prendre, fait partie intégrante de la pratique du ski de rando et de la montagne en général.
La peau de phoque est un sport dangereux qui fait chaque année des victimes quelle que soit leur niveau d’expérience et de connaissances. N’ayez donc pas peur de partager vos doutes avec vos camarades de sortie et le cas échéant de renoncer sans être trop proche de vos limites.
Dans ce genre de cas, il est toujours bon d’avoir prévu un plan B… Cela peut en effet aider à prendre la décision de renoncer sans le ressentir comme un échec puisqu’il s’agit alors de se rabattre sur un autre objectif plus atteignable.
Quelques références pour aller plus loin
Puisqu’on habite désormais au paradis du ski de rando, on va certainement commencer à partager pas mal d’infos à ce sujet sur le blog. Mais en attendant, si vous voulez aller un peu plus loin, voici quelques références.
Voilà c’est tout pour le moment! En écrivant cet article j’ai vraiment essayé d’y mettre toutes les infos que j’aurais voulu trouver quand je me suis mis au ski de randonnée. Et j’espère sincèrement que ce guide vous sera utile et qu’il vous motivera à vous mettre à la peau de phoque à votre tour.
Mais comme je l’ai déjà dit en introduction, je ne suis de loin pas un expert alors n’hésitez surtout pas à me corriger ou à ajouter des infos qui vous sembleraient utiles en commentaire de cet article. Merci d’avance!
et je me permet de terminer avec quelques jolies images de mes sorties de l’hiver histoire de vous donner envie 😉
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