Découverte du parc national de Lahemaa en daytrip depuis Tallinn

Après avoir bien exploré la ville de Tallinn et fait une petite excursion par nous-même jusqu’à la jolie cascade de Keila Joa, on avait encore envie de sortir de la ville pour prendre un dernier bol d’air frais avant de changer de pays et quitter l’Estonie. En nous renseignant un peu sur les choses à voir autour de Tallinn, je repère une jolie cascade que j’aimerai bien voir de plus près (je sais je sais, j’ai un peu un problème avec les cascades…).

Puis, au fil de nos lectures on se rend compte que tout proche de cette cascade se trouve aussi un parc national (celui de Lahemaa) qui a l’air assez intéressant et qui pourrait tout à fait faire une jolie excursion à la journée depuis Tallinn.

Comme à notre habitude, on regarde s’il n’y aurait pas un bus local qui pourrait nous déposer pas trop loin des endroits qui nous intéressent. Mais cette fois-ci, la chance n’est pas de notre côté! Il n’y a absolument aucun moyen de découvrir le parc national de Lahemaa en transports public (en tout cas pas sur une journée… sur 2-3 jours c’est une autre histoire). On regarde aussi du côté des locations de voitures, mais comme on a seulement une journée, ça ne vaut pas tellement la peine.

Mais pendant nos recherches, on était tombé sur un tour pour découvrir le parc national de Lahemaa et la cascade de Jägala sur une journée pour un prix plutôt raisonnable. Et comme ça faisait depuis le début de notre séjour qu’on avait fait que voyager les 2, on s’est dit que sociabiliser un peu ne nous ferait pas de mal 🙂 . Du coup, 5 minutes plus tard, le tour était réservé pour le surlendemain! (Et comme vous allez le voir, c’était plutôt une bonne décision 😉 )

La cascade de Jägala et ses couleurs

Jour J on a rendez-vous à 10h du matin devant l’office du tourisme du centre de Tallinn. Nous sommes accueilli par Andres, un jeune guide qui nous met tout de suite à l’aise en nous posant quelques questions et en rigolant avec nous. Andres a étudié la culture et la théologie à l’université et est originaire d’un petit village non loin du parc national de Lahemaa. Autant vous dire qu’il en connaît un rayon sur la région! Aujourd’hui le groupe sera composé d’un couple d’allemands, de 4 australiens et de vos 2 suisses préférés (la taille max du groupe est de 8 personnes).

Le 1er stop au programme de la journée est la cascade de Jägala car elle se situe à mi chemin entre Tallinn et le parc national de Lahemaa. Avec ses 40m de large et 8m de haut, c’est aussi la plus grosse cascade d’Estonie 🙂 . Donc en visitant cette cascade, il ne faut pas vous attendre non plus à voir les chutes du Niagara 😉 … mais pourtant on doit bien vous avouer qu’on a plutôt été surpris en bien.

Le truc c’est qu’avec le froid hivernal, la cascade gèle partiellement et forme d’énormes stalactites. Andres nous disait même que lorsqu’il fait vraiment froid en février, un tunnel de glace se forme derrière la cascade et qu’on peut y faire de l’escalade. Mais la chose qui nous a le plus impressionné, c’est probablement la couleur de l’eau qui est brune foncée. Du coup avec le blanc de la neige, le contraste est assez saisissant! Après avoir posé la question à Andres, il se trouve que l’eau prend cette couleur foncée en traversant les nombreuses tourbières qui se trouvent en Estonie. Avouez que du coup cette cascade est tout de suite plus intéressante 🙂

Le Viru bog (tourbières de Viru)

Après la visite de la cascade un peu rapide à mon goût (c’est l’inconvénient quand on aime la photo et qu’on voyage en groupe), on reprend le minibus en direction d’une de ces fameuses tourbières (le Viru bog) qui donnaient cette couleur si foncée à l’eau de la rivière. Après avoir garé le bus, on emprunte un petit sentier qui s’enfonce dans la forêt. Le sentier se transforme rapidement en passerelles en bois… c’est le moment que choisit Andres pour nous expliquer qu’en été toute la zone autour de nous est gorgée d’eau et qu’il est impossible de marcher en dehors de ces passerelles. (Évidemment en hiver tout est gelé donc aucun problème)

Andres, pas avare de petites histoires, nous explique aussi que l’eau des tourbières, malgré sa couleur brune, n’a pratiquement pas de bactéries. Et donc on peut y jeter pratiquement n’importe quoi, rien ne s’y décompose… pratique pour planquer un trésor de famille mais pas pour cacher des corps (on dit ça on dit rien hein!). D’ailleurs les archéologues retrouvent fréquemment des objets (voire même des corps) intacts dans les eaux des petits lacs des tourbières.

Après cette petite pause culture générale, on continue la balade sur les passerelles (sur environ 2-3 km). Malgré le froid, cette petite marche est plutôt sympa et on apprécie les paysages qu’on découvre petit à petit. Mais on est quand même bien content de retrouver le minibus chauffé à la fin de la balade de l’autre côté du bog.

D’ailleurs en parlant de froid, on se rend doucement compte que backpacker en hiver dans les pays du nord c’est un peu moins facile qu’en été. Le truc c’est que les journées sont vraiment courtes et qu’on a souvent besoin de se réchauffer un peu… du coup on peut moins facilement partir “au feeling” et voir comment ça sera (comme on a tellement l’habitude de le faire 🙂 ). Il vaut mieux regarder à l’avance s’il y a des bus, des endroits sur le chemin pour se réchauffer etc… Bref tout ça pour dire qu’à nos yeux les tours organisés font plus de sens en hiver par -10 qu’en été où on peut plus facilement se débrouiller par soi-même (genre faire du vélo, rentrer à 11h du soir lorsqu’il fait encore jour, faire du stop pendant 2h sans geler au bord de la route…).

La base de sous-marins de Hara

Après une quinzaine de minutes de bus, on arrive au bord de la mer devant une sorte de vieux bâtiment abandonné. Andres ne fait pas durer le suspens et recadre pour nous le contexte historique du lieu. Comme vous le savez peut-être, l’Estonie a été occupée par l’union soviétique jusqu’en 1991 (d’ailleurs, quand on voit comment ce pays a évolué en 27 ans, on ne peut que être impressionné). Les russes avaient construit cette bases ici afin de démagnétiser les sous-marins pour les rendre invisible aux yeux des sonars ou des mines magnétiques. Mais lors de la dissolution de l’union soviétique, cette base a été laissée à l’abandon et est devenue le terrain de jeu des graffeurs ou autres fans d’urbex.

Vous l’aurez compris, c’est un lieu chargé d’histoire vraiment sympa à visiter avec son look délabré et abandonné. On a bien aimé cette petite visite qui était d’autant plus intéressante qu’on avait quelqu’un qui pouvait répondre à nos questions.

Käsmu : le village des capitaines

Il est déjà bien 14:00 quand on arrive au village de Käsmu au coeur du parc national de Lahemaa. Andres nous avait averti que pour 13€ supplémentaire par personne, on pouvait manger le meilleur saumon fumé d’Estonie pour le repas de midi (et on a évidemment tous dit oui 😉 ). Nous sommes accueillis dans une grande maison traditionnelle qui sert aussi de musée maritime. Le couple qui habite ici  sont des passionnés et collectionneurs de tout ce qui touche à la mer. Leur maison vaut carrément le détour croyez-moi.

Mais d’abord, passons aux choses sérieuses : le saumon fumé 😉 . Monsieur est un expert en fumage de saumon et prétend qu’il n’y a que quelques personnes en Écosse qui savent fumer le saumon correctement comme lui. Alors après dégustation, effectivement, la saumon était une tuerie! Et pour ne rien enlever au plaisir, on a mangé dans une superbe salle à manger qui en dit long sur la passion des propriétaires pour le monde maritime.

Après ce délicieux repas, on prend le temps de visiter le musée (qui est en fait la maison quasiment en entier 😉 ) et Andres nous explique que ce village a une longue tradition maritime. Il nous raconte que si les maisons dans ce village sont plus grandes et plus luxueuses qu’ailleurs, c’est parce qu’il n’y avait pratiquement que des capitaines de bateaux dans le village (il y avait une école maritime dans le village). On comprend mieux comment les propriétaires du musée on trouvé tous ces objets liés au monde de la mer.

Retour à Tallinn avec quelques arrêts en chemin

C’est l’hiver donc il commence déjà à faire nuit 🙂 et il est temps de reprendre la direction de Tallinn. Sur le chemin du retour, on fera encore 2 petits stops sympathiques :

le 1er dans un autre petit village dont j’ai oublié le nom. Le village n’avait rien de spécial à part une grande balançoire sur laquelle on peut facilement monter à 6-8 personnes. Andres nous expliquait donc que ces balançoires étaient typiques en Estonie. En été,il semblerait que les estoniens aiment bien prendre l’apéro et faire de la balançoire (si si vraiment 😉 ). l’idée étant de se balancer le plus haut possible jusqu’à ce qu’un côté abandonne et demande d’arrêter 🙂 . Il y aurait même des concours de balançoires (sérieux en plus) et celui qui arrive à faire un tour complet seul sur la balançoire la plus longue gagne. Cette discipline s’appelle Kiiking et se pratique sur une gigantesque balançoire télescopique individuelle. Le record actuel d’Estonie se situe à 7.03m!!! Ils sont fous ces estoniens…

Le 2ème et dernier arrêt qu’on fait avant Tallinn était au manoir de Sagadi. Il faut savoir que l’Estonie compte beaucoup de manoirs qui datent tous du Moyen-âge. Il est d’ailleurs possible d’acheter un manoir en Estonie. Par contre, une fois que vous l’avez acheté, vous avez l’obligation de le restaurer (ce qui ne doit pas être bon marché si vous voulez mon avis).

Voilà, on espère que cette nouvelle excursion depuis Tallinn vous a plu autant qu’à nous. On retiendra surtout de cette journée la magnifique cascade de Jägala, Andres qui aura animé ce tour avec beaucoup d’humour et d’anecdotes ainsi que le délicieux saumon fumé de notre hôte au village de käsmu. On vous donne rendez-vous tout bientôt pour un nouvel article bilan / budget dont Fabienne a le secret 😉

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