Si vous nous avez suivi sur les réseaux sociaux ce printemps vous vous rappelez peut-être de notre randonnée le long des crêtes du Jura fin juin. Lors de cette belle traversée de la Suisse de 320km nous avons eu la chance de découvrir plein de nouveaux coins dans notre petit pays chéri. Dans l’article d’aujourd’hui on vous emmène avec nous sur nos 3 dernières journées de marche entre le col du Marchairuz et la ville de Nyon en passant par le sommet de la Dôle.
Arrivée au col du Marchairuz par le Mont Tendre
Cette étape du chemin des crêtes du Jura est souvent décrite comme l’un des points d’orgue de la randonnée et à lire certains récits avant le départ on s’était dit que cette étape pourrait presque valoir un article à elle seule sur le blog… Le hic? Cette journée aura probablement été notre plus mauvaise en terme de météo! Le mont tendre est le point le plus haut du Jura Suisse et la vue y est apparemment spectaculaire. Des amis nous avaient également longuement parlé des magnifiques murs en pierres sèches qui sont au sommet et qui valent à eux seuls le coup d’œil.
Lors de notre passage le brouillard était tellement épais qu’on aura à peine entre-aperçu quelques pierres des murs… inutile de préciser qu’au niveau du panorama le rendu était relativement “limité” également. Mais bon, à défaut de pouvoir vous proposer un article avec de belles photos sur cette étape, nous avons maintenant un endroit dans le Jura suisse où nous savons que nous pourrons revenir un jour pour faire de belles images. 🙂
Infos
De L’Abbaye au col du Marchairuz
- Distance: 18 km
- Dénivelé: 1200m D+ et 740m D-
- Difficulté: facile
- Carte de l’étape:
L’hôtel du col du Marchairuz
Après cette journée un peu maussade nous étions bien content de passer une nuit au chaud. Pendant notre rando nous n’avions en général pas trop de le temps de nous renseigner sur les logements, on appelait la veille pour réserver et c’est tout. Pour le coup, l’hôtel du col du Marchairuz aura été une excellente surprise! Ils proposent des chambres avec salle de bain privée, des chambres avec douche et WC à l’étage ainsi que des dortoirs. Ne voulant pas plomber notre budget nous avons opté pour le dortoir et je crois bien pouvoir dire que ça aura été le dortoir le plus confortable et cosy de toute notre randonnée.
Le soir nous avons été rejoint par mon papa qui est venu manger au restaurant de l’hôtel avec nous (il y a un accès par la route également). Le restaurant était vraiment top!
Infos Hôtel
- L’hôtel est ouvert 7/7 mais il faut réserver 48h avant si on dort le lundi (jour de fermeture du restaurant)
- La nuit en dortoir coûte 48 CHF par personne et comprend le petit déjeuner. Les chambres doubles avec salle de bain reviennent à 150CHF environ pour 2 personnes.
- L’hôtel ne semble pas être sur les plateforme de réservations. Pour réserver le mieux est encore de les appeler ou de passer par leur site
Randonnée Du col du Marchairuz à St Cergue
Le lendemain nous avons eu la bonne surprise de constater que les dieux de la météo s’étaient un peu calmés. Il ne faisait pas encore exactement ce qu’on pourrait qualifier de “beau” mais au moins il ne pleuvait plus et il y avait même quelques jolies éclaircies de prévues.
En quittant l’hôtel on arrive rapidement dans l’enceinte du parc jurassien vaudois, une zone protégée de près de 100km2. Le sentier est agréable et les kilomètres défilent (presque) sans qu’on s’en rende compte. Arrivés au Crêt de la Neuve nous avions encore quelques espoirs de voir le lac et le panorama… En “théorie” cet endroit est connu pour être l’un des plus beaux points de vue sur le Léman, les Alpes et notamment le Mont Blanc. Heureusement pour nous une table d’orientation avec des images nous a un peu aidé à nous imaginer ce à quoi cela “peut ressembler”. 😉 Mais bon, il ne pleuvait plus et même si on n’aura pas vu le Mont Blanc on était déjà bien content de marcher au sec!
A partir du Crêt de la Neuve il devait nous rester quelque chose comme 10km jusqu’à Saint-Cergue mais surtout que de la descente, d’abord à travers des prairies puis le long d’une route forestière. J’avoue que la descente ce n’est pas ce que je préfère, et encore moins quand c’est sur de la piste. Mais, l’avantage c’est qu’au moins ça avance vite! Il nous aura fallu à peine 1h30 pour atteindre la Chartreuse d’Oujon.
La Chartreuse d’Oujon
Alors là les copains je crois qu’une petite parenthèse s’impose. 🙂 En faisant nos recherches sur le tracé j’étais tombée sur un article de blog qui parlait de cette Chartreuse d’Oujon comme étant un peu une forme de “petit Machu Picchu suisse”. Hmmm…. comment dire… Y a peut-être un petit esprit (si on cherche bien) mais on est quand même un peu loin du compte.
Après, c’est à noter que ce site date du XIIème siècle et que c’est la plus ancienne chartreuse présente dans notre petit pays. D’un point de vue scénique je n’irais pas jusqu’à vous dire que c’est un site à découvrir à tout prix, mais clairement au niveau historique et spirituel cela peut en intéresser plus d’un. La commune d’Arzier a d’ailleurs balisé un sentier spirituel dans la forêt qui mène à la Chartreuse. L’itinéraire est parsemé de différents panneaux qui invitent à la réflexion, la méditation et des passages religieux. Nous ne sommes pas particulièrement sensibles à ces thématiques mais nous avons tout de même appris quelques informations intéressantes, notamment le fait que ce sont les Chartreux (des ermites vivant en communauté) qui ont soutenu la création du petit village d’Arzier qui se trouve en contrebas.
Depuis la Chartreuse le dernier tronçon jusqu’à Saint-Cergue n’était plus qu’une petite formalité et c’est sans le moindre souci que nous arrivons à la petite boulangerie sur la place du village.
Un peu de landart croisé en route ce jour-là:
De Saint Cergue au sommet de la Dôle
Officiellement, Saint-Cergue était notre étape du jour… Nous n’avions pas réellement fait de plans pour la soirée mais l’absence de pluie et surtout la perspective d’un éventuel dégagement en fin de journée nous auront poussés à poursuivre notre route en direction de la Dôle.
A St-Cergue nous avions déjà marché 18km et en partant nous savions pertinemment que nous ne trouverions pas de spot de bivouac avant le sommet de la Dôle (6km plus loin et surtout 700m plus haut). Mais bon, c’était notre dernier bivouac de cette randonnée de 300km et on s’est dit qu’on pouvait bien pousser un peu.
Ne me demandez pas ce que la boulangerie de St-Cergue dissimule dans ses croissants aux amandes, mais Benoit est parti comme une fusée! J’avais du mal à suivre son rythme et à peine avions nous passé le camping que j’étais déjà en train de me dire que cette dernière montée sentait un peu le roussi.
Techniquement parlant la montée à la Dôle depuis St Cergue ne présente vraiment aucune difficulté et je n’ai aucun mal à imaginer que si je n’avais pas eu 300km dans les pattes et 15kg sur le dos j’aurais un peu moins souffert… mais pfiouuuu… je crois bien n’avoir rarement autant râlé durant une montée! 🙂
Une fois que nous avions passé la Barillette et que nous étions devant le chalet des Apprentis ça a commencé à aller mieux pour moi. Nous avions la grosse boule (appelée un randôme) en ligne de mir et surtout j’ai rapidement vu que le sommet de la Dôle était relativement plat et que nous allions sûrement pouvoir trouver un endroit où installer la tente. En bivouac cela peut arriver qu’on ne trouve rien et qu’on se retrouve à prolonger la randonnée jusqu’à avoir un spot… Inutile de préciser que ce jour-là je n’aurais probablement pas été en état de jouer les prolongations.
Infos
Du col du Marchairuz à la Dôle
- Distance: 23,5km
- Dénivelé: 1425m D+, 1200m D-
- Difficulté: aucune difficulté particulière mais c’est une longue journée!
- Carte de l’étape:
Bivouac au sommet de la Dôle et panorama sur le Léman
Arrivés au sommet de la Dôle nous avons commencé à nous mettre en recherche d’un spot pour le bivouac. Le sommet est relativement plat et les espaces pour installer la tente ne sont pas en manque même si nous étions quand-même à la recherche d’un endroit un peu plus discret qu’au pied de la grosse boule. 😉 Au final, l’épais brouillard nous aura permis de nous poser un tantinet moins de questions… Par cette météo il n’y avait pas franchement foule. 😉
Après, comme à chaque fois que nous décidons de passer la nuit sous tente, nous avons attendu le dernier moment avant la tombée de la nuit pour nous installer. D’ailleurs, si vous recherchez des conseils sur le bivouac et les règles en vigueur en Suisse on vous conseille d’aller jeter un œil à notre dossier sur le bivouac.
Depuis la Dôle la vue sur le Léman et les Alpes peut être vraiment spectaculaire! Pour notre part nous n’en auront eu que quelques brefs aperçus. Lors de notre soirée là-bas nous avons passé une grande partie du temps prisonniers dans une épaisse couche de brouillard, même si nous avons eu la chance d’avoir 2-3 petites percées dans les nuages pour admirer la vue. En vrai il nous a probablement manqué 10 mètres, ou devrais-je plutôt dire que si la Dôle avait été 10m plus haut en altitude nous aurions été au-dessus des nuages. #Dommage
On n’a aucun mal à imaginer que cet endroit serait encore plus magique un soir de beau temps. 😉
De la Dôle à Nyon, fin de notre chemin des crêtes du Jura
Nous avions mis le réveil de (très) bonne heure ce matin-là car nous pensions (naïvement) qu’il ferait beau et nous ne voulions pas déranger les premiers randonneurs à la journée en étant toujours installés avec notre tente. Il était à peine 6h30 quand nous avons plié bagage, mais je vous avouerais que ce jour-là les chances de déranger qui que ce soit étaient relativement minces. Contrairement aux prévisions, le temps n’était pas vraiment au “beau fixe” et surtout il faisait un froid de canard à cause de la forte bise.
Lorsque nous sommes revenus au niveau de la grosse boule qui se trouve au sommet de la Dôle nous avons eu la surprise de constater que nous n’avions pas été les seuls à passer la nuit ici. Un groupe de parapentistes avait installé leurs tentes au sommet et ils attendaient emmitouflés dans leur sac de couchage que la bise se lève et qu’ils puissent décoller.
Pour notre part nous n’aurons pas fait long feu; nous étions frigorifiés! La première partie de la descente jusqu’au chalet de la Dôle se fait sur un joli sentier qui est un peu raide par endroit. On perd rapidement de l’altitude et accessoirement on gagne aussi très rapidement en chaleur dès qu’on n’est plus sur la crête. (satanée bise!)
A partir du chalet de la Dôle nous avons entamé ce qui nous a semblé être une interminable descente dans la forêt jusqu’au golf de Bonmont. On ne va pas se mentir, ce tronçon n’est pas spécialement glamour mais il se sera avéré être tout de même plus passionnant que la suite. A partir du golf nous en avions pour ainsi dire fini avec la descente et nous avons traversé la longue plaine qui nous séparait encore de Nyon. Nous avons probablement juré bien plus que de raison sur ces derniers kilomètres, mais croyez-nous ce n’était vraiment pas super excitant de terminer nos plus de 300 kilomètres le long des crêtes du Jura par 10km sur le bitume.
Bref, vous l’aurez deviné: la Dôle on a adoré, mais si vous décidez d’y venir on vous conseille plutôt l’itinéraire depuis Saint-Cergue ou alors de monter un bout en voiture en direction du chalet de la Dôle. La partie entre le chalet et Nyon nous a carrément laissés sur notre faim. 😉
Infos
Détails de l’étape entre la Dôle et Nyon
- Distance: 18,45km
- Dénivelé: 239m D+, 1510m D-
- Difficulté: Moyen
- Carte de l’étape:
Bilan de notre randonnée le long des crêtes du Jura
A notre arrivée à Nyon nous étions totalement lessivés, avides de douche mais aussi super heureux d’avoir terminé cette belle randonnée en Suisse à pied. Partis 17 jours plus tôt de Dielsdorf, ce chemin des crêtes du Jura aura été notre seconde traversée à pied de notre petite Suisse adorée. En 2017 nous avions suivi le tracé de la Via Alpina (retrouvez tous nos articles sur cet itinéraire sur cette page) et cette fois-ci la Via Jura. Mon petit doigt me dit que nous n’en avons pas encore fini avec ces traversées… Le chemin des cols alpins et ses plus de 600km nous fait de l’œil depuis un moment déjà et on n’exclut pas de se prévoir ça pour 2021. #AffaireASuivre 😉
Les crêtes du Jura n’était pas spécialement un tracé qui nous “faisait rêver” mais disons plutôt qu’il nous intriguait. Amoureux des Alpes et des dénivelés “qui piquent”, nous appréhendions un peu une certaine monotonie sur un tracé moins alpin. Mais après le confinement nous avions VRAIMENT besoin de nous dégourdir les pattes et les Alpes n’étaient pas encore accessibles à cause de la neige.
Avec le recul, nous sommes ravis d’avoir décidé de nous lancer dans ce petit challenge printanier! La météo n’aura pas été tendre avec nous, nous avons un peu galéré avec l’eau et les spots de bivouac mais cette traversée nous a bien remis en forme et surtout nous avons découvert des coins de Suisse que nous ne connaissions encore pas du tout. 🙂
Si vous voulez en savoir plus sur cet itinéraire, notre budget ainsi que le matériel on vous donne rendez-vous sur notre Page spéciale Crêtes du Jura Vous y trouverez également les liens vers tous les articles écrits sur les différentes étapes de notre parcours.
On espère que vous avez apprécié ces articles sur le chemin des crêtes du Jura! Nous n’excluons d’ailleurs pas vous en reparler cet automne avec 1-2 articles supplémentaires sur des coins coups de cœur en chemin. Si vous avez des questions sur notre parcours ou si l’une ou l’autre de nos 16 étapes vous intéresse plus qu’une autre n’hésitez pas à nous laisser un petit commentaire ci-dessous.
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Christophe SIMOND
Salut, j’adore cet article, il m’a permis de vous suivre virtuellement tout en ressentant les endroits que vous avez décrit, car vous articles sont toujours écrit avec passion. Merci de me permettre de m’évader de travail quotidien, rien qu’un lisant vos articles. Christophe
Fabienne
Merci beaucoup Christophe pour ton message. 🙂 Ca nous fait super plaisir de lire que nos articles te fasse voyager un peu “à distance” 😉 on te souhaite une belle semaine, à bientôt!
Eric Jaggi
Bonjour !
J’attaque l’avant-dernière étape, Marchaîruz -Saint-Cergues, j’ai bien apprécié vos commentaires qui correspondent tellement à la réalité 🙂
Bonnes futures découvertes de la Suisse, d’une bien jolie façon ! Eric
Benoit
Bonjour Eric,
Merci pour ton message qui nous fait bien plaisir. On te souhaite une bonne fin de rando sur les crêtes du Jura
Éric Jaggi
Hello Benoît,
L’année prochaine je ferai la Via Gottardo sur 60 jours je pense (l’avantage d’être jeune retraité) …. Mouais tout de même 66 ans et de cette façon, une petite recup’ entre deux étapes !
Bonne continuation
Benoit
Ca c’est un beau projet de retraite! On va essayer de garder le physique pour pouvoir continuer de faire la même chose 😉