Pour nos premiers pas en Andalousie, nous avons décidé de venir explorer un peu le parc naturel Cabo de Gata. Ce cap situé à l’extrême sud est de l’Andalousie fait partie de la province d’Almeria. Cette province est surtout connue comme étant le “jardin de l’Europe” avec sa production massive de fruits et légumes… Mais nous reviendrons sur cet aspect un peu moins charmant en fin d’article. Pour l’heure, nous allons nous focaliser sur cette petite pépite naturelle qu’est le Cabo de Gata.
- Cabo de Gata: Présentation du parc naturel
- Carte des choses à voir et à faire au Cabo de Gata
- Balade au castillo de Macenas et à la torre del Pirulico
- Le mirador de la Granatilla
- Le village d’Agua Amarga
- Randonnée de Las Negras à la Cala de San Pedro
- El Playazo de Rodalquilar
- La Isleta del Moro et le mirador de la Amatista
- Randonnée à la plage Monsul – l’immanquable au Cabo de Gata
- Balade au phare du Cabo de Gata et à la Punta Baja
- Les Salines du Cabo de Gata
- Cabo de Gata: les infos pratiques
- Coup de gueule: les environs d’Almeria et sa mer de plastique
Cabo de Gata: Présentation du parc naturel
Fondé en 1987, le parc naturel du Cabo de Gata est une zone de près de 29’000 hectares protégée. Ce sont les incroyables formations rocheuses, terres volcaniques et la présence d’espèces animales et végétales uniques qui lui ont valu d’être le premier espace classé parc naturel en Espagne. On estime que la Sierra de Cabo a été formée suite à une activité volcanique il y a de cela 15 ou 16 millions d’années (on n’est pas à un million près hein 😉 )
Depuis 1997, ce parc a également été déclaré réserve de Biosphère par l’UNESCO. La bonne nouvelle? Les constructions et le développement touristiques y sont fortement réglementés et garantissent à l’endroit une préservation pour ainsi dire maximale. Il y a bien quelques petits villages et quelques routes dans l’enceinte du parc, mais énormément de zone sont encore vierges de toute trace humaine (et de serres de tomates)… et ça c’est clairement assez rare pour être noté!
Carte des choses à voir et à faire au Cabo de Gata
Voici une petite carte du Cabo de Gata pour vous aider à vous repérer. Vous noterez que pour l’ordre de l’article nous avons décidé de mentionner les différents endroits visités du nord au sud.
L’enceinte même du parc (espace naturel protégé) est la partie verte sur la carte.
Balade au castillo de Macenas et à la torre del Pirulico
L’enceinte du parc du Cabo de Gata remonte partiellement en direction de Mojacar et c’est précisément ici que nous avons fait une très jolie balade le long de la côte. Partis du château de Macenas (situé sur la plage du même nom) nous sommes montés en direction de deux miradors en suivant une large piste. Le chemin est vraiment super facile à suivre et le dénivelé grimpe très progressivement. Arrivés au second point de vue, nous avons entamé un plongeon en direction de la côte (assez raide par endroit) pour rejoindre une seconde piste.
Sur le retour nous avons fait une pause à la tour de Pirulico. Construite entre le XIIème et le XIVème siècle, elle a servi à défendre les côtes espagnole jusqu’au XVIème siècle. Laissée à l’abandon pendant de nombreuses années, elle a été restaurée en 2009 et est désormais ouverte au public (il est possible de monter sur le toit). Plus que la tour en elle-même, c’est surtout sa position à flanc de falaise et l’arc rocheux qui se trouve à côté qui en font son charme. De la tour, il reste quelque chose comme 1,5 km le long de la piste (plate cette fois) pour revenir au point de départ.
En tout la balade fait 5 km, avec 180m de dénivelé (positif et négatif). Comptez 1h30-2h pour faire la boucle tranquillement en profitant des points de vue.
Carte de notre randonnée de Macenas à la torre Pirulco:
Le mirador de la Granatilla
Ici, c’est une simple recommandation de stop photo! Si vous empruntez la route ralliant Mojacar à Carboneras, vous passerez automatiquement par cette route de montagne. Au sommet, il est possible de se garer et d’aller admirer la vue en direction du sud. Techniquement parlant, cet endroit ne se trouve pas dans le parc naturel (on est dans une sorte d’enclave hors du parc), mais bon, on a fait une petite exception car la vue vaut clairement la peine. Jugez plutôt:
Le village d’Agua Amarga
En descendant, vous passerez forcément par la petite ville de Carboneras. Si elle est l’une des plus grande de la région (et donc pratique pour faire des courses), nous avouerons ne pas lui avoir trouvé de charme particulier. Si vous souhaitez flâner dans un petit village blanc typique d’Andalousie et boire un café sur une terrasse, on vous recommanderait plutôt un arrêt à Agua Amarga.
Pour notre petite visite, nous nous sommes garés sur la parking qui se trouve vers la Calle de la Rambla, à 2 pas de la plage. Pour le tour à proprement parlé on n’a rien de spécial à vous recommander si ce n’est de longer la plage un bout et ensuite de remonter dans le centre pour vous balader entre les maisons blanches. Le centre est vraiment minuscule et vous en aurez probablement fait le tour en une quinzaine de minutes, mais c’est un petit arrêt qui vaut la peine! Une mention spéciale pour les terrasses en bord de mer qui offrent une superbe vue pour boire un verre ou manger quelque chose (nous avons juste pris le café, donc on ne peut pas juger de la qualité de la nourriture mais ce qui arrivait sur les tables voisines semblait pas mal). 😉
Randonnée de Las Negras à la Cala de San Pedro
S’il y a bien un endroit au Cabo de Gata qu’on vous conseille de ne pas rater c’est bien la la Cala San Pedro! Cette petite crique aux eaux turquoises est un véritable petit havre de paix où l’on se sent comme coupé du monde. En fait c’est vite vu, pour y a accéder il n’y a que 2 options: marcher 5 km au départ de las Negras ou prendre un bateau (en été uniquement).
Nous avions lu en ligne qu’une communauté hippie s’était installée là-bas et qu’en été les jeunes venaient y camper… On vous l’avouera, on ne savait pas trop à quoi s’attendre. Eh bien, le moins que l’on puisse dire c’est qu’on a été simplement subjugué par la magie du lieu! La randonnée pour s’y rendre n’est vraiment pas bien compliquée… Au départ de las Negras, on suit une large piste en terre qui longe la côte (et visiblement le terrain de jeu de nombreuses chèvres) et après 3 km, cette dernière se transforme en petit sentier. Très bien entretenu et visiblement passablement emprunté, il n’y a aucun souci à se faire en matière d’orientation pour cette balade.
A l’aller, nous avons été surpris de croiser plusieurs personnes qui revenaient vers “la ville” en portant de grands sacs à dos et sacs poubelle. Nous avons réalisé que plus tard, qu’il devait s’agir d’habitants de la crique qui ramenaient ainsi leurs déchets. Ehh oui, l’endroit est bel et bien habité à l’année, mais il est totalement coupé du reste du monde! On se doute bien que l’été certaines opérations logistiques doivent se faire en bateau, mais il semblerait que l’hiver les habitants utilisent les sentiers pour ramener leurs déchets et aller faire quelques courses.
Arrivés à la crique, on remarque rapidement les nombreuses petites maisons construites à flanc de montagne. Certains semblent s’être installés dans d’anciennes ruines, tandis que d’autres personnes ont fabriqués des maisons de toute pièce en utilisant des matériaux de récupération. Mais je crois bien que ce qui nous a le plus marqué ici c’est la propreté absolue du lieu!
Oui des gens vivent ici, loin de tout et probablement de manière pas super officielle, mais croyez-nous, ils ont créé un vrai petit paradis et militent activement pour que le lieu reste préservé. Partout, des petits panneaux invitent les visiteurs à découvrir l’ensemble mais rappellent également l’importance de reprendre ses déchets, d’utiliser les WC installés et de respecter tout simplement la nature.
En repartant, nous avons eu la chance de voir percer le soleil à travers les nuages et là… pfiouuu la couleur de l’eau est encore plus impressionnante! Nul doute qu’en été il doit faire bon s’y baigner!
Pour le retour, nous avons suivi exactement le même tracé qu’à l’aller. En marchant d’un bon pas il faut compter environ 1h-1h15 pour rallier Las Negras à San Pedro (idem dans l’autre sens). Nous avons, pour notre part, plutôt mis 4h30 pour l’aller retour, mais nous avions clairement décidé de prendre notre temps (de nombreuses pauses photo, pause pique-nique, etc.)
Carte de notre balade à la Cala San Pedro:
El Playazo de Rodalquilar
Cette petite plage de sable fin est apparemment très appréciée à la belle saison pour la baignade… Venu ici en décembre, il nous parait inutile de préciser qu’on ne pourra pas vous en dire beaucoup sur la qualité de la trempette. 😉 Mais par contre, ce qu’on peut vous recommander si vous venez ici, c’est simplement de ne pas uniquement rester sur la plage. A une centaine de mètres plus vers la gauche, se trouve les ruines de l’ancien château de San Ramon.
Cette fortification date du XVIIIème siècle et a été laissée à l’abandon depuis de nombreuses années. Il n’est pas possible d’entrer dans l’enceinte du château mais cela vaut quand-même la peine d’y venir pour admirer les roches jaunes sur lesquelles il est construit. C’est absolument dingue de voir la variété de roches différentes au sein du parc du Cabo de Gata! Ici il s’agit apparemment d’une dune fossilisée, ce qui explique la couleur…
Accès: Un parking se trouve à proximité de la plage mais il est également possible d’arriver au château (et à la plage) en partant à pied de las Negras et en suivant le magnifique sentier côtier (comptez environ 45 minutes de marche).
La Isleta del Moro et le mirador de la Amatista
Dans le registre des petits villages sympas où il fait bon s’arrêter le temps d’un café sur une terrasse, on vous conseille également la Isleta del Moro. A l’origine c’était un petit village de pêcheur et bien qu’on ne doute pas qu’il reste quelques bateaux qui partent en mer d’ici au quotidien, l’endroit s’est également développé autour du tourisme. On y retrouve quelques chouettes cafés et terrasses offrant une magnifique vue sur la baie et le petit îlot qui se trouve au bout de l’embarcadère.
Randonnée à la plage Monsul – l’immanquable au Cabo de Gata
La plage de Monsul est probablement la plus connue de la région d’Almeria. Pourquoi? Bon d’une part car elle est tout simplement magnifique, mais également car elle a été le lieu d’une scène culte du cinéma! Vous devinez? Il s’agit de l’endroit où a été tourné une scène d’Indiana Jones “la dernière croisade” en 1989. La région d’Almeria est d’ailleurs connue pour être souvent choisie pour les décors de films type “western”. Les paysages du désert de Tabernas sont assez similaires à ceux des grandes étendues américaines ou même des déserts nord-africains…
Bref, revenons-en à nos moutons! Nous ne sommes pas venus ici pour marcher sur les traces d’Harrison Ford mais bien pour faire une randonnée. Pour l’itinéraire nous avons choisi de nous garer à la plage de los Genoveses et de faire une boucle en direction de la playa Monsul (vous retrouverez la carte de notre balade ci-dessous).
Partis de la plage de los Genoveses nous avons commencé par monter sur la première butte en direction de Cala Chica. Il y a des dizaines de sentes qui passent dans les dunes et on vous conseille de simplement viser “le col” en ayant la trace GPS sur votre téléphone. Une fois sur la playa Chica vous êtes dans ce qu’on pourrait appeler un cul-de-sac. Le chemin s’arrête net et la falaise monte à pic. Par temps clément (plus d’infos à ce sujet ci-dessous) il est toutefois possible de rejoindre Playa Grande en marchant au pied des falaises.
Quelques photos de ce passage un tantinet “délicat” (selon les conditions)
Depuis Playa Grande il faut ensuite remonter (assez raide) pour rejoindre la plage del Barronal puis la plage de Monsul. Le sentier est bien marqué, mais le terrain qui alterne entre cailloux et sable rend la balade un tantinet plus crevante qu’il n’y parait. 😉 Mais croyez-nous cela vaut amplement la peine de transpirer un peu! Tout au long du parcours on passe par des criques toutes plus belles les unes que les autres et l’avantage de grimper régulièrement sur des buttes c’est qu’on profite également d’un panorama de fou! Franchement, cette randonnée aura de loin été celle durant laquelle nous avons pris le plus de photos… 😉
Pour cette rando nous avons décidé de faire une boucle, même s’il faut bien avouer que le chemin passant par la côte est largement plus scénique que celui qui revient par les terres. 😉 Après, pour des questions de terrain, le chemin côtier est indéniablement plus long aussi!
Bref, on vous conseille de commencer comme nous l’avons fait par la côte, et une fois à la playa Monsul vous pourrez décider si vous revenez par ce chemin magnifique (mais un tantinet plus fatiguant) ou si vous optez pour un retour plus direct par les terres (aucune difficulté). Le chemin plus direct longe la piste accessible aux voitures et sur la fin il y a un petit bout à marcher sur la route (peu de circulation). A la fin, bifurquez à droite à travers les dunes pour rejoindre le parking de la plage des Genoveses.
Pour cette randonnée il y a un passage (entre Cala Chica et Cala Grande, marquage sur la carte) a flanc de falaise qui peut s’avérer délicat par temps de fortes vagues. En méditerranée les marées ne sont pas très importantes mais il y en a quand-même! Nous vous conseillons de vérifier les horaires de marées ainsi que l’amplitude des vagues avant votre départ. Lors de notre passage, les vagues étaient assez importantes l’eau touchait les rochers et nous avons dû retirer les chaussures pour traverser (et on s’est fait arroser 😉 ). Il vaut mieux éviter ce passage en cas de fortes vagues. Vous pouvez vérifier les horaires de marée et d’amplitude des vagues sur ce site.
Carte de notre randonnée de Playa los Genoveses à Playa Monsul:
Balade au phare du Cabo de Gata et à la Punta Baja
Un autre arrêt classique du Cabo de Gata c’est d’aller jusqu’au phare qui se trouve à l’extrémité sud du parc. Alors oui, le phare est très sympa, mais si vous venez ici on vous conseille carrément de ne pas rater les rochers incroyables de la punta Baja. Pour accéder aux formations volcaniques, le plus simple c’est de venir à pied depuis le phare et de se diriger vers la plage Arena. De là, il est facile d’accéder à cette zone qui tient davantage d’un musée à ciel ouvert!
Note: On vous a mis une petite carte ci-dessous. Notez que la trace est approximative. Sur place on vous conseille simplement de suivre les sentiers et une fois à la pointe de vous balader un peu entre les rochers. C’est une mini balade qui a dû nous prendre 1h30 en prenant plein plein de photos. Si vous avez le courage, il peut également être très sympa de poursuivre le long de la côte pour monter ensuite au point de vue de la Vela Blanca Pendiente (la Vela Blanca est une immense falaise totalement blanche que vous pourrez déjà apercevoir de loin lors de la balade qu’on vous a décrit)
Les Salines du Cabo de Gata
Changement radical de décor: notre dernier arrêt dans le parc naturel du Cabo de Gata nous mène aux salines! Situées à l’ouest du parc, elles ont été classées “site Ramsar” en 1989. Cette liste de sites classés regroupe les zones humides d’importance internationale (on y retrouve par exemple la baie du Mont Saint-Michel également). Ces salines sont d’ailleurs les seules d’Andalousie à être toujours en activité (comprenez par là pour la culture de sel).
Mais en plus de la partie “récolte”, ces salines sont également connue pour être une zone richement peuplées en oiseaux migrateurs. Loin d’être experts en la matière, on ne pourra pas vous citer des dizaines d’espèces mais pour notre part nous étions déjà très content d’y apercevoir des flamants roses. A la base, notre idée était de faire le tour des salines, mais malheureusement cela n’est pas vraiment possible (ou disons plutôt que cet itinéraire impliquerait suivre un sacré bout la route principale). Il n’y a un sentier que sur la partie sud-ouest (côté mer). Pour observer les oiseaux nous vous recommandons de vous garer vers l’église de la Almadraba et de suivre ensuite la piste qui passe par les différents observatoires.
Pour observer les oiseaux, nous vous conseillons d’être équipé d’une paire de jumelles ou d’un bon appareil photo. Les observatoires ont été volontairement placés à bonne distance de l’eau afin que les oiseaux aient la paix (ce qui est une très bonne chose qu’on se le dise). Pour le retour, il est très sympa de marcher sur la plage de las Salinas. En hiver il n’y avait bien évidemment pas un chat, mais en été cela doit être un endroit bien propice à un petit saut dans l’eau. 😉
Cabo de Gata: les infos pratiques
Où loger au Cabo de Gata?
Les options de logement ne manquent pas dans la région! Que ce soit des hôtels, gîtes ruraux, chambres d’hôtes, campings ou des aires de stationnement pour les vans et camping-car: il y a de tout et en suffisance!
Pour les hôtels et gîtes, vous en trouverez principalement dans la zone autour de San José, La Negras, Agua Amarga et Carboneras. On ne pourra vous en recommander un en particulier car durant ce voyage nous étions avec notre van. Si vous souhaitez rechercher un logement vous pouvez utiliser le site Booking ou jeter un œil à la carte ci-dessous (utilisez le zoom pour naviguer entre les différents villages et utilisez les filtres pour affiner votre recherche):
Le camping sauvage étant interdit dans l’enceinte du parc, nous avons opté pour un camper-park. Nous aimons bien cette alternative car c’est souvent moins cher que le camping car les infrastructures sont réduites (pas d’animation, piscine, shop, etc.) mais par contre il y a tout ce dont nous avons besoin: électricité, WC, douches chaudes et machine à laver. 😉 Pour ce séjour nous avions choisi le camper park Olivares situé à Albaricoques. Comme tous les camper-parks, ce n’est pas le lieu le plus charmant de l’univers mais les infrastructures sont propres et fonctionnelles et le staff était très sympa. Pour info, nous avons payé 13€ par nuit pour le van, 2 adultes, le chien (électricité compris).
Se déplacer dans le parc naturel
Si comme nous vous venez en indépendant, nous vous recommandons vivement d’être motorisé! Il y a certes quelques bus qui circulent entre les localités principales, mais largement pas assez pour que cela soit facilement faisable à la journée. Si vous êtes du côté d’Almeria ou Roquetas del Mar vous pouvez louer une voiture à la journée (voir les prix sur Rentalcars). Si vous êtes plutôt d’humeur van, on vous invite à lire notre article spécial location de véhicule aménagé, vous y trouverez toutes les infos et sites de références. Après, si vous préférez ne pas conduire, des tours organisés sont proposés sur Civitatis au départ d’Almeria ou Roquetas del Mar.
Des activités insolites dans le parc naturel Cabo de Gata
Pour notre part nous nous sommes contentés de la randonnée et des points de vue (et croyez-nous il y a de quoi faire). Après, on avouera que si nous n’avions pas été en décembre, nous nous serions peut-être laissés tenter par une sortie en kayak (les criques ont l’air superbes et clairement ça doit être chouette d’aller s’y balader). 😉 Sur Civitatis il y a plein de tours (en quad, à cheval, bateau, kayak, jet ski) au départ de San José, Carboneras, Almeria, etc…
Coup de gueule: les environs d’Almeria et sa mer de plastique
Impossible de vous parler du parc naturel Cabo de Gata sans au moins mentionner les environs immédiats du parc. On vous le disait ci-dessus, le camper-parc où nous étions se situait juste en dehors de l’espace naturel protégé. Très bien placé pour rayonner, il nous a également fait voir d’un peu plus près le désastre écologique et humain qui se trame juste à côté.
La région d’Almeria est connue pour sa production de tomates, courgettes, concombres et poivrons qui vient alimenter bon nombre des supermarchés d’Europe pendant les 12 mois de l’année. Ici n’est pas l’endroit pour lancer un débat sur la production de masse de ces fruits et légumes mais nous ne pouvons pas vous cacher que la vue de ces milliers d’hectares de serres nous a tout de même bien attristée. Au-delà de l’impact visuel de cet océan de plastique qui recouvre l’ensemble de la plaine, les dégâts vont bien au-delà.
Toutes les serres sont donc composées de bâches en plastique. Le hic c’est que dans la région il peut y avoir du vent, beaucoup de vent. Résultat? Bon nombre de serres sont abîmées et déchirées et des morceaux de plastiques se détachent tout le temps. Jamais de notre vie nous n’aurons vu autant de plastique sur le bord des routes, dans les plaines, arbustes et jusqu’à sur la côte!!! Pour vous aider à visualiser l’ampleur de cette mer de plastique, on vous a mis ci-dessous une vue satellite de la région. Tout ce qui est blanc sont des serres…
En superficie cela correspond à l’équivalent de presque 50’000 terrains de foot!!!!
Le second point qui nous a encore plus marqué c’est les conditions dans lesquelles vivent bon nombre des travailleurs. Beaucoup de migrants arrivent sur les côtes espagnoles et les serres d’Almeria sont souvent décrites comme un lieu où il y a du travail 10 mois par an. Hmmm… certes il y a du travail, mais à quelles conditions? Beaucoup de producteurs ici engagent des migrants “à la journée” en leur versant un salaire qui est bien inférieur au minimum légal espagnol. Bon nombres de travailleurs ne touchent ici que 35 euros par jour!!! A ce salaire, et sans être déclaré, impossible d’avoir un logement.
Il en résulte, qu’on voit de très nombreux “camps” au bord des routes. Des planches et quelques bâches en guise d’habitation. Pas d’eau courante, pas l’électricité. Cela nous parait totalement ahurissant que des personnes vivent dans de telles conditions et cela tout en étant employé à la production de légumes vendus à bas prix dans nos chers supermarchés suisses, français, allemands, etc. Pour notre part cela fait longtemps que nous faisons attention à notre alimentation et à sa provenance, mais après avoir vu cet endroit on vous fait la promesse que nous allons, plus que jamais, faire attention à manger local et de saison.
Pour en savoir plus et voir des images de cet endroit, on vous invite à lire et regarder les reportages suivants:
- Un reportage vidéo où on voit les conditions de vie des migrants.
- Une enquête vidéo de la BBC
- Un article qui parle notamment de la problématique de l’eau… Car oui la tomate est gourmande en eau et la région d’Almeria est l’une des plus sèches d’Espagne. Les nappes phréatiques ont été épuisées et l’eau nécessaire aux cultures est… importée!!!
- Une série de photos aériennes des serres prises par le photographe Bernhard Lang.
- Un article de la RTS qui s’intéresse à la qualité de produits et aux produits chimiques
- Le reportage de WeDemain en 2021.
Difficile de prédire ce qu’il adviendra des serres et de tous les travailleurs à l’avenir… Depuis quelques années, la surface d’exploitation est en diminution (phénomène très récent). Ce qui pourrait sonner comme une bonne nouvelle n’est en fait qu’un transfert du problème malheureusement. Les prix espagnols devenant “trop chers”, bon nombre de supermarchés préfèrent se tourner désormais vers les pays d’Afrique du Nord pour l’approvisionnement car les prix y sont, pour l’heure, inférieurs… 🙁
Voilà, c’est la fin de notre séjour dans la région du Cabo de Gata. Les environs et les serres auront définitivement été un électrochoc, mais il n’en reste pas moins que le parc en lui-même est superbe et heureusement que cet espace a été protégé!
On se rend bien compte que la dernière partie de notre article n’est pas directement liée au voyage et que nous n’avons (malheureusement) pas de solution concrète à proposer. Nous avons tout à fait conscience que nous faisons tous partie du problème à une certaine échelle (car oui, même si on fait très attention à nos achats nous ne sommes pas irréprochables et nous avons sans le moindre doute déjà tous consommé des légumes produits dans des conditions humaines désastreuses) et ce message n’est nullement destiné à faire culpabiliser. Il nous paraissait simplement très hypocrite de parler du parc sans mentionner ce qu’il est impossible de rater quand on y arrive.
Sur ce, nous vous souhaitons plein de belles découvertes et randonnées au Cabo de Gata! En espérant que cet article vous aura été utile pour préparer votre future escapade en Andalousie (et peut-être donné l’envie de manger plus de chou rouge et d’endives cet hiver). 😉 . On vous donne rendez-vous pour la suite de nos aventures en Andalousie autour du village de Frigiliana et des grottes de Nerja.
Note: Cet article contient des liens affiliés. En passant par nos liens pour réserver un logement ou une activité, vous ne payez rien de plus mais par contre nous toucherons une petite commission. Ces commissions contribuent à nous permettre de continuer à vous proposer des articles indépendants. L’ensemble de ce voyage a été réalisé à titre 100% privé. Merci pour votre soutien.
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Jen
Merci pour cette découverte.
C’est justement des réflexions telles que celles sur les serres qui font l’intérêt du blog 🙂 alors continuez à nous faire voyager en conscience !
Fabienne
Merci beaucoup Jen pour ton message! Oui cela nous paraissait vraiment important d’en parler, même si dans un monde idéal on aurait voulu pouvoir proposer une solution, une alternative. Mais on avoue que bien qu’on ait déjà entendu parler de cela avant, le voir en vrai a été un vrai choc!
Laetitia
Bonjour Fabienne et merci pour cet article parfaitement bien écrit, j’ai, le temps de la lecture de cet article, voyagé avec vous. J’aime beaucoup la manière dont vous décrivez les lieux, vos ressentis, comment s’y rendre et les accès plus ou moins faciles et difficiles. Un grand bravo et surtout merci je me suis régalée à vous lire et à voir vos photos, on sent que vous êtes proches de la nature et de ce qui nous entoure. Belle journée. Laetitia
Benoit
Merci beaucoup pour ton message Laetitia! Ca nous fait très plaisir et nous motive à continuer de partager nos petites aventures sur le blog 🙂
Jeanson
Bonjour
Merci pour cet article qui donne envie d’être exploré ! Pensez-vous que la balade entre L’as Negras et San Pedro puisse être faite en vélo ? Merci pour votre réponse !
Benoit
Bonjour Marion,
Alors toute la 1ère partie de la balade sans soucis mais le dernier bout qui descend à San Pedro c’est un sentier de rando… du coup avec un mountain bike peut-être mais c’est plus difficile