Lors de notre dernière longue randonnée sur les crêtes du Jura suisse, on a reçu beaucoup de questions autour de la thématique du bivouac notamment sur notre matériel (tente, matelas, sac à dos…), comment trouver un emplacement de bivouac, les règles en vigueur pour le bivouac etc…
Dans cet article on va donc essayer de répondre en détail à toutes vos questions sur le bivouac. On va aussi vous expliquer ce que représente le bivouac pour nous et la philosophie qui va avec.
Le bivouac ce n’est pas toujours l’idée qu’on en a lorsqu’on regarde la vue classique Instagram d’un lever de soleil au bord d’un lac de montagne de l’intérieur de la tente.
Vous devriez jeter un oeil à ce compte Instagram qui se moque justement des mises en scène avec des campements improbables sur Instagram.
Pour être honnête, on a rarement des super belles photos de bivouac car on ne sait presque jamais à l’avance où on va camper, parfois on galère à trouver un emplacement et en général on est juste trop crevé pour prendre LA photo parfaite après une longue journée de marche (surtout si c’est celle des étoiles au milieu de la nuit 😉 ).
Petit exemple ci-dessous, du spot bivouac de notre vie VS le genre de spot où on plante parfois la tente 😉
Note: Nous ne sommes ni guides ni professionnels de la montagne. Tous les conseils qui suivent sont issus de notre propre expérience et de toutes les erreurs qu’on a faites depuis notre premier trek en itinérance.
Définition du bivouac: à ne pas confondre avec Camping sauvage
Bon déjà il s’agit d’éclaircir un point qui semble créer pas mal de confusion. Il ne faut pas confondre bivouac et camping sauvage! Ce sont deux activités distinctes qui ne sont pas forcément soumises aux même règles.
- Le bivouac: Un bivouac est un campement temporaire et minimaliste qui permet à des gens qui pratiques des activités outdoor en itinérance (comme la rando, l’alpinisme, le vélo…) de passer une nuit en pleine nature. Le campement est monté au coucher du soleil et est levé tôt le matin pour 1 nuit maximum au même endroit (endroit qui n’est généralement pas connu à l’avance). Son but principal est de permettre aux personnes qui le pratique de se reposer (ou de se protéger en cas de mauvais temps) avant de continuer leur chemin le lendemain.
- Le camping sauvage: A l’inverse du bivouac, le camping sauvage est généralement pratiqué par des personnes ayant un véhicule (van, camping car) ou qui restent plus longtemps qu’une nuit à endroit (par exemple si vous allez au bord d’un lac l’après-midi pour faire un bbq et que vous campez sur place). Il est qualifié de “sauvage” car il est pratiqué dans des endroits qui ne sont pas aménagés à cet effet (comme les campings officiels).
Vous voyez que la différence est assez claire! En gros, lorsque vous partez plusieurs jours en itinérance avec votre tente, que vous ne savez pas à l’avance où vous allez camper et que vous ne restez qu’une nuit du coucher au lever du soleil, vous faites du bivouac. Dans les autres cas, vous faites plutôt du camping sauvage. La frontière entre les deux devient un peu plus floue lorsqu’on parle d’un bivouac d’une nuit où la personne sait déjà où elle va planter sa tente (en général un endroit avec une belle vue)… Mais après, on laissera à chacun la liberté d’interpréter comme il le souhaite.
Il n’y a pas de mal à faire l’un ou l’autre à partir du moment où c’est autorisé et que c’est fait avec respect.
L’état d’esprit du bivouac
Au-delà des définitions et législations, le bivouac pour nous c’est avant tout un état d’esprit, un moyen d’être plus libre / autonome lors de longue randonnées en itinérance. L’état d’esprit bivouac c’est:
- Oser partir à l’aventure sans savoir à l’avance où on va dormir
- Bien se préparer pour éviter au maximum de se retrouver dans une situations compliquée (eau, emplacement, équipement…)
- Être le plus discret possible et respecter l’environnement naturel dans lequel on se trouve
- Être capable de porter tout son matériel et sa nourriture (parfois pour plusieurs jours)
- Savoir s’écouter et s’adapter aux conditions / la forme du moment
Bref le bivouac c’est qqch qui se prépare mais qui demande aussi des facultés d’adaptations et un peu d’expérience. Une fois qu’on a décidé de se lancer, on accepte le fait que tout ne se passera pas forcément “comme prévu”. Le spot qu’on avait repéré peut être déjà pris ou trop exposé. La météo peut se gâter nous poussant à privilégier un endroit plus à l’abri (voir même une nuit en refuge/hôtel). On peut parfois croiser plein de supers emplacements pendant la journée et galérer à trouver un spot correct le soir venu etc…
Bref le bivouac c’est une démarche personnelle dans laquelle on accepte tous ces aléas. C’est d’ailleurs pour ça qu’on refuse systématiquement de dire exactement où on a bivouaqué lorsqu’on nous le demande sur les réseaux sociaux ou par mail. Un emplacement idéal un jour ne le sera peut-être pas un autre, parfois on campe sur un terrain privé en demandant la permission du propriétaire (qui peut dire non un autre jour)… Alors si vous avez envie de bivouaquer, foncez! Mais cela doit venir de vous! Vous devez accepter et dépasser cette petite part d’incertitude qui finalement fait aussi le charme du bivouac (dans le 95% des cas 😉 ).
Si vous avez un peu peur de vous lancer dans votre 1er bivouac tout seul, vous pourriez par exemple partir pour une sortie bivouac en petit groupe avec Chilowe. Chilowe est une petite boîte française qui propose plein de sorties micro-aventures en France. Ils ont un super état d’esprit et vous vivrez certainement une super expérience si vous partez avec eux faire votre premier bivouac!
Sinon vous pourriez aussi partir pour votre premier bivouac avec Matthieu de Slow Rando. On a rencontré Matthieu lors d’une soirée où on présentait notre vidéo sur la Via Alpina suisse. De son côté, il présentait son film sur la Via Alpina qu’il a parcourue dans son entièreté de Trieste à Monaco (le bivouac il connaît donc plutôt bien). Il propose maintenant des aventures en itinérance en toute intimité (4 participants), sur des parcours non prédéfinis (Vercors & Beaufortain) pour une expérience authentique et inoubliable! C’est un mec qui a un super état d’esprit, de belles valeurs et on vous le recommande les yeux fermés!
Les règles en vigueur pour le bivouac
Même si ce n’est pas la partie la plus drôle, il faut toujours vous renseigner sur la législation du pays/région dans lequel vous allez bivouaquer. Les lois à ce sujet sont très différentes en fonction des endroits. Et si le bivouac est interdit à quelque part, ce n’est pas pour vous pourrir la vie… Il y a en général une bonne raison à cela (protection de la faune/flore, terrain privé, sécurité).
Il nous arrive aussi assez souvent de bivouaquer sur un terrain privé (proche d’une auberge de montagne, alpage…). Dans ces cas la, il s’agit TOUJOURS de demander l’autorisation du propriétaire. Honnêtement on ne nous a encore jamais dit non jusqu’à maintenant… on nous a parfois demandé une petite participation financière dans des endroits touristiques et si on campe proche d’une auberge/restaurant de montagne, on va toujours manger là le soir… Mais de notre expérience, les gens sont accueillants et préfèrent qu’on demande plutôt qu’on essaie de se cacher sur leur terrain.
Le bivouac en France
En France il n’y a pas de différence d’un point de vue légal entre bivouac et camping sauvage. Mais sinon c’est assez simple car il est autorisé de camper partout… où ce n’est pas interdit (ça serait trop beau lol). Et en France il y a quand même pas mal de lieux publics avec des restrictions… il est interdit de camper notamment:
- Sur les routes et les voies publiques
- Dans les sites naturels classés ou en instance de classement
- Dans les sites patrimoniaux remarquables classés
- Aux abords des monuments historiques
- Sur les rivages de la mer (pas de bivouac de rêve sur la plage quoi!)
- À moins de 200 m des points d’eau utilisés pour la consommation
Certain parcs naturels appliquent parfois des restrictions supplémentaires. De plus les mairies ont le pouvoir d’interdire localement le camping sur leur espace publique. Il s’agit donc de vous renseigner en amont où vous aurez le droit de bivouaquer lors de vos petites aventures.
Liens utiles
Le bivouac en Suisse
La situation en Suisse est un poil plus compliquée car le bivouac et le camping sauvage ne font pas l’objet d’une interdiction au niveau national. Les règles en vigueur sont reléguées au niveau cantonal voir communal ce qui complique légèrement la tâche (vu qu’il y a plus de 2200 communes…). Par exemple, au Tessin, le camping sauvage et le bivouac ont été complètement interdit et vous vous exposez à de grosses amendes si vous vous faites attraper (et comme c’est un canton très touristique, il y a beaucoup de contrôles).
Mais plus généralement, il est interdit de bivouaquer en Suisse:
- dans les réserves naturelles
- dans le Parc national suisse
- dans les zones de chasses fédérales
- dans les zones de tranquillité de la faune sauvage
- là où l’accès est interdit
Globalement donc le bivouac est assez bien toléré en Suisse (ce qui n’est pas le cas du camping sauvage) mais il s’agit de se renseigner à l’avance pour savoir s’il n’y aurait pas des interdictions cantonales ou communales comme au Tessin. Quelques lien utiles pour vous aider dans ces recherches:
Liens utiles
- Un très bon article du TCS sur le bivouac et le camping sauvage en Suisse. Ils ont même contacté beaucoup de cantons pour connaître les règles en vigueur un peu partout en Suisse.
- La carte officielle des réserves naturelles, zones de tranquillité et zones de chasse en Suisse
- Un bon article du club alpin suisse qui rappelle les règles en vigueurs et les bonnes pratiques
Quelques images de nos bivouacs en Suisse:
Le bivouac en Belgique
La situation en Belgique est assez simple puisque le bivouac et le camping sauvage sont interdits. Il existe cependant quelques aires de bivouac publiques sur le territoire belge qui permettent aux randonneurs en itinérance de pouvoir passer une nuit en pleine nature. Comme il n’y en a pas énormément, ces aires de bivouac peuvent être assez prisées et malheureusement attirent aussi parfois des gens irrespectueux (nuisances sonores, déchets, fêtes…). Notre ami belge Maxime du blog trekking et voyage a écrit un article très complet sur la situation en Belgique et ces aires de bivouac. Vous y trouverez toutes les informations / conseils nécessaires pour randonner et bivouaquer en Belgique.
Bivouac d’une nuit ou rando bivouac sur plusieurs jours
Bon on en a enfin finit avec les règles et législations en vigueur #Ouuffff. Maintenant j’aimerai juste différencier les bivouacs d’une nuit et les randos bivouac sur plusieurs jours en itinérance. Alors laissons le débat “est-ce qu’un bivouac d’une nuit est vraiment un bivouac ou un camping sauvage” de côté. Personnellement, on pratique les deux et l’important est simplement de rester dans la légalité et de pratiquer le bivouac avec respect.
La différence que je cherche à mettre en avant c’est qu’on ne met pas forcément la même chose dans son sac lorsqu’on bivouaque 1 nuit que lorsqu’on part plusieurs jours en itinérance. De notre côté, lorsqu’on part pour une seule nuit, on se fait plus plaisir sur la nourriture, on prend peut-être une bouteille de vin (ahhh l’apéro et nous 😉 )… Comme on n’a pas besoin de porter la nourriture (et parfois l’eau) pour plusieurs jours, on a un peu plus de marge avec le poids du sac et on s’offre des petits luxes. Du coup si vous partez une nuit, vous n’avez pas forcément besoin non plus de la tente hightech la plus légère qui existe, du matelas et sac à dos les plus légers du marché etc… C’est certainement une bonne façon de tester le bivouac sans forcément vous ruiner avec du matériel haut de gamme.
Par contre lorsqu’on part en itinérance sur de plus longues durées, il faut faire beaucoup plus attention au poids du matériel. Et croyez moi, on peut vite se retrouver avec un sac à dos beaucoup trop lourd sans le matériel adapté. Lors de nos 1ères expériences de trek en autonomie sur le Choquequirao au Pérou ou la boucle O à Torres del Paine au Chili, on était chargé comme des mulets! On n’avait pas acheté la nourriture adéquate, notre tente et nos sacs de couchage pesaient une tonne, on avait certainement pris trop d’habits… Bref, on a survécu mais on s’est quand même dit en rentrant de notre tour du monde qu’on apprécierait un peu plus nos longues randos avec un matériel de meilleur qualité (et surtout plus léger).
Du coup, depuis quelques années, on a remplacé au fur et à mesure notre matériel (oui parce que c’est pas donné alors tout d’un coup ça aurait fait mal financièrement). On a commencé par la tente et les sacs de couchage pour la Via Alpina, les matelas de sol lors du Kungsleden etc…
Donc dans la partie suivante, je vais vous donner des conseils sur le matériel de bivouac comme si vous alliez partir plusieurs jours en itinérance.
Le matériel important à emporter en bivouac
Le mot clé quand on part bivouaquer sur plusieurs jours c’est la légèreté. L’idée c’est de partir avec le strict minimum (on n’est de loin pas les meilleurs de ce côté là vu tout le matériel électronique qu’on se trimballe #MaVieDeBlogueur) et d’avoir le matériel le plus léger possible. Le poids de votre sac va dépendre de plusieurs choses:
- Le poids de votre matériel (tente, sac de couchage, matelas, sac à dos, électronique…)
- Du poids en eau et nourriture que vous devrez porter. Suivant l’itinéraire, il se pourrait que vous deviez porter beaucoup d’eau et de nourriture (s’il y a peu de points de ravitaillement et de sources d’eau). Attention à ce point car il peut drastiquement changer le poids de votre sac.
Ensuite vous devez connaître la charge maximale que vous êtes capable de porter tout en marchant 15-20kms par jour. Pour ça il n’y a évidemment pas de miracle, vous devez faire des tests en partant 2 jours par ci, 2 jours par là et voir ce que vous arrivez à porter. A titre d’exemple, Fabienne est à l’aise pour marcher jusqu’à 15-16 kgs sur le dos tandis que je peux monter jusqu’à 20kgs sans trop de soucis. Mais vous verrez, si vous ne faites pas attention, avec tout le matériel, l’eau, la nourriture… vous aurez vite fait d’atteindre ces charges.
Voici donc quelques conseils concernant les éléments du matériel sur lesquels vous pourrez gagner beaucoup de poids:
Une tente légère mais assez grande
Alors lorsqu’on était en tour du monde, notre 1ère tente 3 places pesait 3,6kgs… c’était une tente entrée de gamme qu’on avait acheté 70$ à Taïwan. Pour vous donner une idée, notre tente actuelle (la Fjellheimen superlight 3 de Helsport) est plus grande, plus imperméable, a un grand abside et pèse à peine 2,1kgs. Ça fait quand même 1,5kgs de gagné rien que sur la tente! C’est énorme quand on randonne plusieurs jours avec tout son matériel sur le dos (ça représente 1,5l d’eau en plus… ou une bouteille de vin 😉 ).
J’écrirai peut-être un article / comparatif complet sur les tentes légères pour randonner mais voici quelques points importants à avoir en tête:
- Elle doit être la plus la plus légère possible. Pour une personne il existe des tentes très légères en dessous des 1,5kgs. Pour 2 personnes, je dirai qu’entre 2 et 2,5kgs c’est pas trop mal.
- L’imperméabilité (la pression de la colonne d’eau que le toit et le sol peuvent supporter avant de laisser passer un peu d’eau) doit être suffisante. De bons modèles MSR ou Nemo offrent des colonnes d’eau de 1200mm pour le toit et 3000mm pour le sol. La notre a 3000mm pour le toit et 4000mm pour le sol. La pluie exerce une pression entre 1000mm et 2000mm en fonction de son intensité.
- Comptez une personne d’espace supplémentaire pour le matériel et le confort (ou alors des absides spacieux pour protéger votre matériel en dehors de la tente). C’est très important d’avoir assez d’espace pour bien vous reposer pendant une longue rando.
- Est-ce une tente autoportante ou non? Les tentes tunnel comme la nôtre ne sont pas autoportante (cad que vous devez pouvoir bien planter les sardines sinon elle ne tient pas debout) mais sont en général plus légère à taille égale (moins d’arceaux). Une tente dôme autoportante est plus polyvalente mais souvent un poil plus lourde.
- Même si je viens de vous dire de prendre une tente suffisamment grande, il ne faut pas prendre une tente trop grande non plus. Plus la surface au sol de votre tente sera grande, plus il vous sera difficile de trouver un emplacement de bivouac. Il faut trouver un juste milieu… Je dirai que c’est le défaut principal de notre tente actuelle qui est presque trop spacieuse.
Ce sont les points qui me paraissent les plus importants pour une tente de bivouac. Et en ce qui concerne les modèles de tentes que je vous conseille, ça va dépendre quand même de votre budget car en général les tentes ultra light sont chères. Mais voici quand même quelques idées:
- Si vous avez un petit budget, vous pouvez commencer par jeter un œil à la gamme “quickhiker” ou “trek 900” de chez Décathlon sur cette page. Ils se sont énormément amélioré du côté des tentes depuis 1-2 ans et proposent un des meilleurs rapport qualité/prix du marché. D’ailleurs la gamme trek 900 n’existait pas lorsqu’on a renouvelé la plupart de notre matériel… Sinon on aurait peut-être testé ça en premier. Comptez entre 150€ et 250€.
- Si vous avez un peu plus de budget, les tentes de la marque MSR (la Hubba par exemple) ont une bonne réputation. J’ai aussi entendu beaucoup de bien des tentes ultra légères de la marque Nemo (la Hornet).
- Si vous avez le budget, on ne peut que vous recommander les tentes de la marque Helsport. Elles ne sont pas bon marché mais jusqu’à maintenant notre tente ne nous a jamais fait défaut. Nous avons opté pour la Fjellheimen superlight 3 (très spacieuse, immense abside mais pas autoportante) mais les modèles Lofoten superlight (un peu moins spacieuse mais plus légère) ou Reinsfjell superlight (autoportante) pourraient aussi vous séduire.
Vous pourrez trouver plus de modèles de tentes ultra light sur cette page du site Snowleader pour comparer.
Ahhh oui et pour les plus minimalistes d’entre-vous, il y a aussi la solution tarp. Un tarp est une simple bâche qui se fixe à l’aide des bâtons de randonnée et de quelques sardines. C’est évidemment bien plus léger qu’une tente mais vous ne serez pas isolé de l’extérieur, vous n’aurez pas de sol (même si certaines personnes utilisent une couverture de survie en guise de sol)… Bref c’est très certainement une barrière psychologique à passer mais on n’en n’est pas encore là avec Fabienne (mais par exemple sur la Via Alpina, on a croisé plusieurs randonneurs qui étaient en tarp). Pour le moment, on préfère quand même la tente mais si vous vous demandez à quoi cela ressemble, vous en trouverez un par ici.
Un sac de couchage léger et assez chaud
Là aussi il y a pas mal de poids à gagner. En Amérique du sud, on avait acheté des sacs de couchage entrée de gamme assez chaud (température de confort 0 degrés) pour faire des treks de plusieurs jours pour qqch comme 100$. Le hic c’est qu’ils pesaient pas loin de 2kgs pièce! Là aussi, nos sacs de couchage actuel (Les Valandre Swing 500) ont la même température de confort et pèsent moins de 1kg pièce!
Voici quelques points importants pour choisir un bon sac de couchage
- Évidemment il doit être le plus léger possible.
- Vous devez avoir une température de confort adaptée à la randonnée que vous allez effectuer. Comme vous ne voudrez peut-être pas investir dans plusieurs sacs de couchage, je dirait qu’une température de confort assez polyvalente qui permet de faire pas mal de choses serait entre -5 et 0 degrés. Si vous êtes frileux, ajoutez 5 degrés à la température indiquée (il y a clairement un peu de marketing dans ces températures 😉 ) et n’oubliez pas de mettre votre bonnet pour dormir (on perd beaucoup de chaleur par la tête).
Voici donc quelques exemples de sacs de couchage de qualité en fonction de votre budget:
- Si vous avez un petit budget, comme d’habitude c’est chez décathlon qu’il faut aller. Là aussi, ils ont fait assez fort avec le duvet en plume trek 900 (qui n’existait pas encore quand on a acheté nos nouveaux duvets). Une température de confort de 0 degrés, un poids de 945gr pour seulement 160€. Pas mal franchement!
- Si vous avez un peu plus de budget, on vous recommande la marque française Valandre qui fait de super sacs de couchage. De notre côté on a le Swing 500 qui fait 937gr pour une température de confort de -5 degrés. On a passé 1-2 nuits à moins de 0 degrés en Laponie suédoise et ils ont fait le job (pour Benoît c’était parfait, Fabienne est un peu frileuse et c’était juste juste).
- Dans la même gamme de prix, on a plusieurs amis qui ont le Sea to Summit TKIII et qui en sont absolument ravis.
- Enfin, la marque Thermarest a développé des duvets ultra léger qui ont l’air géniaux. Connaissant la qualité de la marque (on en reparle juste en dessous), j’aimerai bien en essayer un une fois.
Un matelas de sol bien isolant et léger
Du côté du matelas de sol, il y a aussi pas mal de poids à grignoter. Nos premiers matelas de sol était légers et confortables (des gonflables de chez decath) mais le hic cette fois c’est qu’ils n’étaient pas du tout isolant! Alors ce n’était pas un soucis lorsque la température ne descendait pas trop bas la nuit mais c’est vite devenu un problème pour des randos comme la Via Alpina ou le Kungsleden. Il faut savoir qu’on peut perdre beaucoup de chaleur par conduction thermique avec le sol (même si on a un super duvet) et qu’il faut donc mieux avoir un matelas bien isolant (isolation qui se mesure avec la R-Value qui doit être la plus élevée possible).
Bref on s’est donc mis en quête de matelas légers, confortables et isolants et nos recherches nous ont vite mené vers une marque: Thermarest
- Si vous avez un petit budget, on vous recommande le Thermarest trail lite version femmes. Ce matelas est ultra isolant (R-Value 4.5), robuste, très confortable même s’il n’est pas le plus léger (710gr). C’est le matelas qu’on a choisi et on en est très satisfait… Pour 80€, difficile de faire meilleur rapport qualité/prix. Mais c’est clair que si on veut encore gagner en poids, on choisira le matelas suivant:
- Le Thermarest NeoAir XLite. C’est la référence des matelas de bivouac avec une R-Value de 4.2 pour seulement 230gr (on pourrait pratiquement gagner encore 500gr avec ce matelas). Évidemment ce petit bébé a un prix: 150€ minimum. Il a aussi la réputation d’être un peu fragile mais bon, on ne peut pas tout avoir comme on dit 😉 (et il est livré avec un petit kit de réparation)
Un sac à dos léger mais avec un bon confort de portage
Ça fait depuis le début de ce blog et notre aventure autour du monde que nous avions les même sac à dos décathlon. On y est évidemment très attachés pour les souvenirs qu’ils représentent (on a cousu tellement de drapeaux de pays qu’on a visité dessus) mais ils sont aussi confortable et vraiment increvables! Pour vous dire, ils ont survécu sans problème à 8 ans de voyage intensif et toutes nos randos en autonomie jusqu’à la dernière. La qualité Décath quoi!
Mais évidemment le hic quand on bivouaque, c’est une fois de plus le poids! Nos sacs à dos Decath pesaient à vide 2,7 kgs… là aussi comme on fait de plus en plus de longues randos, on pouvait facilement encore gagner quelque chose comme 1kg par personne! Et c’est ce qui nous a poussé à prendre la difficile décision de remplacer nos fidèles sacs à dos après 8 ans de loyaux services #Snniiffff
Qu’est-ce qui est important pour un bon sac à dos de bivouac?
- Encore une fois le poids bien sûr!
- Le confort de portage. Si votre sacs à dos pèses seulement 1kg à vide mais qu’il vous scie les épaules et le dos lorsque vous le portez, c’est complètement inutile. Il faut trouver un juste milieu entre le poids du sac et le confort de portage.
- Le volume. Pour partir randonner sur plusieurs jours, vous aurez bien besoin d’un sac à dos de 60-70 litres pour ranger toutes vos affaires, la nourriture etc…
Encore une fois, cela va dépendre de votre budget. Mais voici quelques sacs à dos qu’on vous recommande pour bivouaquer:
- Pour les budgets plus serrés, c’est une nouvelle fois chez Décathlon que vous allez trouver votre bonheur. D’après moi, les sacs décath qui ont le meilleur rapport poids / litrage / confort de portage sont la gamme trek 500. Les versions trek 500 50+10 homme et femme pèsent 2kgs à vide et la version homme 70+10 seulement 2.2kgs ce qui est déjà super pour des sacs à dos qui coûtent autour des 100€.
- De notre côté, on est passé à la gamme supérieure et on a choisi la marque Osprey qui est reconnue pour le confort de ses sacs et sa GARANTIE A VIE (si si). Ils ont récemment aussi sortis des modèles légers qui nous ont convaincus. Fabienne à choisi le modèle Kyte 66 qui est un sac à dos polyvalent (idéal pour la rando et le voyage avec bcp de rangements et un volume de 66l) mais qui reste très léger avec ses 1,7kgs. J’ai choisi un sac minimaliste qui est plus spécifique aux grandes randos et à la montagne: le modèle Aether pro 70. Il pèse entre 1.4 et 1.8kgs (le sac est adaptatif et vous pouvez enlever toutes les poches dont vous n’avez pas besoin) et a un bon volume de 70l (avec beaucoup de sangles supplémentaires).
Mais je dois dire que le très gros plus de nos sacs Osprey (en plus de la légèreté) c’est le confort de portage incomparable par rapport à nos anciens sacs décath (qui sont pourtant plutôt confortable déjà). La forme des sacs s’adaptent parfaitement aux courbures du dos pour une répartition des charges parfaite. On les a testé pendant 3 semaines lors de notre dernière sur les crêtes du Jura suisse et ils nous ont vite fait oublier nos anciens sacs.
Autres éléments du matériel de bivouac
Je viens de vous donner pas mal de conseils sur les éléments de matériel les plus importants sur lesquels vous pouvez gagner beaucoup de poids. Voici le reste du matériel qu’on emporte toujours encore avec nous en bivouac:
- un brûleur: On est toujours de grands fans du brûleur à essence MSR Whisperlite International pour sa polyvalence (il fonctionne à la benzine, kérosène, essence, diesel… et on en trouve facilement partout dans le monde) et son poids (320gr sans combustible). C’est un excellent réchaud pour le bivouac mais aussi pour les voyages sac au dos et il nous accompagne partout depuis 8 ans. Comme tous brûleurs à essence, il demande un peu plus d’entretien et est plus salissant qu’un brûleur à gaz
Pour le bivouac uniquement, je vous recommande aussi le réchaud JetBoil qui permet de faire bouillir de l’eau plus vite qu’à la maison 😉 (et souvent lorsqu’on bivouac on a juste besoin de faire bouillir de l’eau pour cuisiner… je reviendrai sur ce point plus bas). Il ne pèse que 245gr sans la bouteille de gaz et est juste super facile d’utilisation. - une popote avec ustensiles: Ici rien de fou on a une casserole avec un couvercle qui fait aussi poêle. On a aussi 2 ustensiles qui font couteau, cuillère et fourchette en un et un gobelet (pour les 2). Mais rien de plus! Vous n’avez pas besoin d’assiettes comme vous pouvez manger dans la popote.
- une bouteille filtrante (et d’autres bouteilles): C’est un accessoire indispensable puisqu’il vous permettra de filtrer l’eau des rivières des particules et bactéries. Il faut savoir que ces bouteilles ne filtrent pas les virus (il vous faudra utiliser un traitement UV en plus) mais de notre côté on n’a toujours bu l’eau des rivières et fontaines avec les bouteilles à filtre et on n’a jamais eu de soucis. On a eu pendant longtemps les bouteilles lifestraw GO qui ont tendance à fuir un peu. Donc quand il a fallu remplacer le filtre, on a décidé d’essayer les bouteilles souples Katadyn BeFree qui fonctionnent sur le même principe mais qui sont un peu plus polyvalente (prennent très peu de place vide, facile à remplir, on peut filtrer l’eau par pression). On en est très satisfait et on préfère ce système à celui de Lifestraw. Après il faut savoir que ces filtres ont tendance à se boucher un peu avec le temps… malheureusement nous n’avons pas encore de solution miracle pour ça même si une thalasso dans le lait d’amande durant 24 peut aider à “détendre le filtre” (non je ne me moque pas de vous c’est véridique).
Sinon vous devrez aussi avoir quelques bouteilles vides afin de transporter de l’eau en plus grande quantité. S’il y a beaucoup d’eau sur votre itinéraire, vous n’aurez peut-être besoin que d’une seule bouteille en plus. Mais s’il y a peu d’eau sur votre chemin, vous devrez transporter beaucoup plus d’eau. De notre côté on part en général avec 2-4 bouteilles de 1,5 litres en plus des bouteilles à filtre (on a ces bouteilles de chez décath) - les habits: Les habits vont dépendre du climat dans lequel vous allez randonner. Mais dans la plupart des cas on part avec ces habits (et rien de plus!!! vous devrez laver vos habits en cours de route):
- 1 couche imperméable
- 1 doudoune
- 1 hoodie
- 1 pantalon de rando
- 1 leggins (pour dormir et avoir qqch quand on lave le pantalon)
- 2 t-shirts
- 2 sous vêtements
- 2 paires de chaussettes
- 1 bonnet / tour de cou
- 1 casquette / chapeau
- les bâtons de rando: A notre avis, les bâtons sont indispensables lorsqu’on randonne avec des sacs à dos assez chargé. Ça permet de répartir une partie de la charge/effort sur les bras et d’être plus stable (surtout pendant les descentes)
- une serviette microfibre: Pour se sécher après la toilette (on en prend en général une pour deux personnes)
- une lampe frontale
- une petite housse coussin: Ça c’est un petit accessoire qu’on aime bien avoir. C’est une petite housse en tissu agréable dans laquelle on met notre doudoune pour faire un coussin.
- une batterie externe: Si comme nous vous utilisez beaucoup d’électronique pendant vos randos (smartphone, appareil photo), une bonne batterie externe de au moins 15’000 mAh est un must. On a aussi un panneau solaire mais tout le monde n’est peut-être pas aussi gourmand que nous en énergie 😉
- un savon solide et 1 lavette
- brosse à dent et dentifrice
- crème solaire
- papiers d’identité et carte de crédit
- Une carte. Ici tout dépend de vos préférences… papier ou sur mobile. Pour notre part nous sommes en général de la team mobile, mais par contre pour une rando en itinérance, il est important de prévoir une carte accessible en hors ligne. En gratuit, vous avez par exemple l’application Maps.Me
Pour notre part, nous avons l’application AllTrails+ depuis plusieurs années et en sommes très contents. Si vous souhaitez la tester, vous pouvez passer par ce lien pour profiter d’un rabais de 30% la première année (20,99€/an au lieu de 29,99€)
Prix et poids du matériel de bivouac
Vous l’aurez compris, afin d’être le plus léger possible en bivouac, il faut essayer d’être vraiment minimaliste et aussi avoir un certain budget. Heureusement qu’il y a décathlon qui a sorti des produits de qualité pour bivouaquer ces 2 dernières années… C’est quand même une entreprise qui démocratise beaucoup de sports et les rend accessible au plus grand nombre. Bravo!
Imaginons que vous n’avez encore aucun matériel, comparons ensemble le poids et le prix pour du matériel de bivouac de qualité pour 1 personne en fonction de votre budget (en essayant de choisir la meilleure option à chaque fois… et pour simplifier on va dire que tous les autres éléments pèsent environ 4,5kgs et coûtent 700€ dans les 2 cas):
- Petit budget: 1 tente 2 places (200€, 1.75kgs) + 1 duvet 0 degrés (160€, 945gr) + 1 matelas de sol (80€, 710gr) + 1 sac à dos 70l (110€, 2.2kgs) + tous les autres éléments (700€, 4.5kgs) = 1250€ et 10.1kgs
- Plus gros budget: 1 tente 2 places Nemo Hornet 2p (400€, 1kg) + 1 duvet -6 degrés (380€, 580gr) + 1 matelas de sol NeoAir Xlite (150€, 230gr) + 1 sac à dos 70l (350€, 1.6kgs) + tous les autres éléments (700€, 4.5kgs) = 1980€ et 7.9kgs
Vous voyez que mine de rien la différence est importante alors même que je compare déjà du matériel de qualité… La différence de poids devient énorme lorsqu’on a du matériel qui n’est pas forcément pensé pour le bivouac. C’est pour ça qu’on a remplacé au fur et à mesure notre matériel afin d’être de plus en plus à l’aise avec le poids de notre matériel (d’autant plus qu’on porte souvent pas mal de matériel électronique)
Quelques conseils pour un bivouac réussi
Bon, maintenant que vous en savez plus sur le matériel, voici quelques conseils plus généraux sur le bivouac qu’on a appris avec les années (qui devraient aussi répondre aux questions que vous nous avez posé sur Instagram lors de notre dernière rando)
Trouver un emplacement et monter sa tente en bivouac
Un bon emplacement est en général synonyme d’un bivouac réussi et donc d’une bonne nuit de repos avant de reprendre la route le lendemain. Voici quelques points qu’on essaie “si possible” de respecter lorsqu’on choisit un spot de bivouac et qu’on monte notre tente:
- Assurez vous que vous avez le droit de camper là et que votre emplacement est assez discret (cad que vous ne dérangez personne… à vous de juger)
- Ne montez pas votre tente trop tôt! Attendez que le soleil se couche pour installer votre campement. Même chose le matin… pas de grasse mat et levez le camp lorsque le soleil se lève. Toujours dans l’idée d’être le plus discret possible.
- Si vous êtes en montagne, évitez les prairies où les troupeaux pourraient brouter… Sinon vous risquez d’avoir une mauvaise surprise à votre réveil le matin (ou pire, vous pourriez vous faire piétiner la tente). En cas de doute, demandez TOUJOURS au paysan du coin.
- Lorsqu’on ne trouve pas d’emplacement où on se sent à l’aise (pas assez discret, trop proche des sentiers ou tout autres raisons), on demande souvent à des privés si on peut camper sur leur terrain et ils refusent rarement (par exemple devant une auberge de montagne en mangeant là le soir, devant une ferme en demandant au paysan…).
- L’emplacement doit être le plus plat possible sinon vous allez glisser toute la nuit dans votre tente et mal dormir. Si vous ne trouvez pas un emplacement très plat (ça arrive…), vous pouvez mettre des habits sous votre matelas pour compenser un peu la pente.
- Évitez les cuvettes qui pourraient se remplir d’eau et inonder la tente par le bas s’il se met à pleuvoir fort.
- Assurez vous que l’emplacement n’est pas trop exposé et dangereux (genre que vous ne vous trouvez pas sous un arbre fragile ou sous une falaise)
- Évitez de vous mettre à côté d’une rivière car il y fait plus froid et humide qu’ailleurs (il y a aussi plein de moustiques en été). De plus les animaux s’abreuvent en général aux rivières et votre présence pourrait les déranger.
- Essayez de planter votre tente à l’abri du vent. Si ce n’est pas possible, orientez là correctement par rapport au vent (Si vous avez une tente tunnel, le fond de la tente doit être orienté face au vent).
- Montez toujours votre tente du mieux possible (tension de la tente). Ça ne coûte pas grand chose et on n’est jamais à l’abri d’une météo plus mauvaise que prévu.
Contrôler régulièrement la météo
A propos de la météo justement… Il n’y rien de pire que de se retrouver sous tente, en montagne et de se prendre un bon orage sur la tête. Ça nous est arrivé 2 fois jusqu’à maintenant et on espère qu’on revivra ce genre de moment le moins souvent possible.
La première c’était lors de cette étape de la Via Alpina, un paysan nous avait pourtant averti du risque d’orage pour la nuit mais bon… on avait trouvé un magnifique spot et la météo le soir même était parfaite. Pourtant on s’est fait réveiller au milieu de la nuit par le tonnerre et les éclairs… il faisait pratiquement jour dans la tente tellement il y en avait! Même si la tente a bien tenu le choc, c’est exactement le genre de moment où vous ne voulez pas vous retrouver dehors sous tente.
La deuxième fois c’était aux Lofoten lors de cette rando. On savait bien que la météo ne serait pas extra ce soir là mais on voulait vraiment camper sur la plage de Kvalvika. On avait pourtant très bien planté notre tente (bien tendue et ajouté de gros cailloux sur les sardines pour éviter qu’elles lâchent), bien orienté par rapport au vent… Mais bon, le vent à tourné au milieu de la nuit et on s’est retrouvé avec des rafales de 100 km/h arrivant de côté sur la tente (plus une bonne dose de pluie)… autant vous dire qu’on n’a pas très bien dormi cette nuit là. (même si la tente à finalement tenu le coup et qu’on est resté au sec… mais on n’était pas hyper sereins)
Bref, je vous conseille de contrôler régulièrement votre application météo (on utilise beaucoup Windy.com). Si on voit que les rafales pourraient être violentes (>70km/h) ou qu’ils annoncent des orages ou beaucoup de pluie (genre plus de 5mm/m2 par heure), on préfère maintenant renoncer et dormir au chaud. Il faut savoir rester humble et raisonnable face à la nature pour éviter de se retrouver dans des situations délicates… et puis le bivouac doit aussi rester un plaisir non?
La question de la nourriture en bivouac
Pour économiser l’essence ou le gaz pendant nos randos, on cuisine en général seulement des aliments qui demandent uniquement de bouillir de l’eau (et pas de les cuire) comme la polenta ou le couscous pour être mangés (qui sont en plus très nourrissants et prennent peu de place dans le sac). On évite donc les choses comme le riz ou les pâtes qui doivent cuire pendant 5-10 minutes. On agrémente en général nos délicieux plats de couscous / polenta d’une sauce (les sauces toutes prêtes qui se mélangent à l’eau), d’un peu de fromage et de légumes si on avait le courage d’en porter (les légumes c’est lourd et pas très énergétique)… Ça vous vend du rêve non?
Il existe aussi des plats dit “lyophilisés” (déshydratés) ou il suffit d’y ajouter de l’eau chaude et d’attendre 5 minutes pour qu’ils se réhydratent. Ces plats se trouvent uniquement dans des magasins spécialisés et sont en général assez chers. Mais il nourrissent bien et sont légers et pratiques à transporter. En ce qui nous concerne, on achète des plats lyophilisés uniquement si on sait qu’on n’aura pas d’accès à des magasins pendant notre rando (on aime bien les plats lyophilisés de la marque MX3). Sinon on préfère en général acheter nos aliments en cours de route et cuisiner nos délicieux petits plats 😉
Sachez qu’il est aussi possible de cuisiner ses plats à l’avance et de déshydrater sa nourriture pour l’emporter avec vous sur les chemins de rando. Il vous suffira alors d’y ajouter de l’eau chaude et vous aurez de la nourriture “fait maison” en rando. Alors on a encore aucune expérience dans ce domaine (mais on s’y mettra peut-être) mais vous trouverez énormément d’infos utiles sur ce blog génial.
Pour le midi on mange souvent des Wraps (fajitas) car contrairement au pain, c’est super facile à transporter et ça ne sèche pas. On les garni avec de la mayo/moutarde, du fromages, des oeufs et des légumes (ou n’importe quoi d’autre… comme on est suisse on y met de l’aromat aussi 😉 )
Pour le matin, ça dépend de l’humeur… soit on achète des sucreries bien nourrissantes (le critères c’est au moins 400 Kc au 100gr lol) comme des petites tourtes de Linz , tartes aux noix etc… Si on est motivé on transporte parfois avec nous de l’avoine, du sucre, de la cannelle, du lait condensé et des mélanges de fruits secs et de noix pour se faire bon porridge.
Enfin, on a toujours des snacks avec nous au cas ou on aurait on se retrouverait soudainement en hypoglycémie pendant la journée lol. En général c’est des caramels mou de la Migros (#MicamuForever ) ou des fruits secs si on a envie d’être plus healthy 😉
L’eau en bivouac et en itinérance
L’eau c’est un élément crucial du bivouac et de la rando en itinérance qui peut sacrément alourdir le poids de votre sac à dos. S’il y a peu d’eau sur votre itinéraire, vous risquez de devoir en transporter beaucoup. L’idée c’est donc toujours d’essayer de repérer à l’avance les rivières et sources d’eau potentielle du jour sur une carte (sur maps.me les sources d’eau sont souvent indiquée d’une petite goutte d’eau) afin de transporter le moins d’eau possible dans les sacs à dos. Si on sait qu’on va bivouaquer le soir, on prévoit en général 1-2 litres d’eau supplémentaire (qu’on prend le plus tard possible dans la journée) pour cuisiner le soir et le matin.
Mais si l’eau est si importante pour vous, elle l’est aussi pour les animaux et plantes environnantes. Donc éloignez vous suffisamment loin des cours d’eau lorsque vous faites vos besoin. Même logique si vous vous nettoyez avec du savon ou que vous nettoyez votre popote. Prélevez de l’eau à la source mais jetez la suffisamment loin pour ne pas la polluer. Ah oui, et bien évidemment pensez à prendre des savons naturels et bio-dégradables!
Faire sa toilette, ses besoins et sa lessive en bivouac
On a reçu plusieurs questions sur ce sujet et il n’y a pourtant rien de vraiment compliqué. Concrètement on se nettoie avec une lavette et de l’eau clair. Si on en a besoin, on rajoute le savon tout en faisant attention à ne pas jeter l’eau sale proche d’une source. Si on doit nettoyer nos habits, c’est aussi avec le savon que ça se passe et on essaie de le faire dans un endroit adapté (souvent des toilettes avec un évier). Après c’est de la rando en itinérance et il faut bien avouer qu’on ne sent pas toujours la rose…
Pour les besoins, comme je le disais plus haut, on évite de faire pipi proche des cours d’eau. Et pour la grosse commission, on essaie le plus possible d’utiliser les toilettes qu’on trouve sur notre chemin. Et lorsqu’il n’y en an pas, ben on s’éloigne bien des sentiers, on creuse un petit trou, on fait ce qu’on a à faire et on le recouvre. Si jamais il y a même un best seller qui a été écrit sur ce sujet: Comment chier dans les bois 😉
Après chacun a ses propres limites hein. De notre côté si on a bivouaqué 2-3 nuits de suite, on aime bien se prendre ensuite une petite chambre ou un dortoir pour avoir une bonne douche et nettoyer nos affaires (et dormir dans un bon lit aussi 😉 )
Feu de camp ou pas feu de camp?
Beaucoup de gens associe le bivouac au feu de camp (c’est convivial, super pour les photos instagram et tout et tout)… Mais est-ce vraiment nécessaire? Faire un feu a un impact certain sur l’environnement (ramassage du bois, création d’un foyer), il peut être dangereux en fonction des conditions (sécheresse) et est même parfois interdit par les communes ou régions.
On doit aussi avouer qu’on est souvent étonné du nombre de foyer de feu qu’on trouve sur notre passage en randonnée. C’est un peu comme les kairns à la montagne, ils ne sont pas vraiment nécessaires.
En ce qui nous concerne, on évite en général de faire des feux (on ne se trimballe pas un brûleurs pour rien, et un brûleur ne laisse pas de trace). Et si on en fait, ça se passe en général dans une aire de picnic qui a été prévue à cet effet et en respectant ces principes pour limiter l’impact du feu de camp.
Vérifiez votre matériel en amont et ayez des kits de réparation
Ça peut paraître trivial mais vérifiez toujours avant de partir que votre équipement est en bon état (arceaux, sardines, matelas, brûleur). Par exemple, le brûleur à essence que nous utilisons (le MSR Whisperlight) demande un peu d’entretien et je lui donne toujours un bon coup de nettoyage avant de partir sur une longue rando.
Dans le même état d’esprit, partez toujours avec les kits de réparation (qui sont en général fournis) pour votre tente (de quoi réparer un arceau cassé ou une déchirure de la toile), votre matelas de sol (de quoi boucher une crevaison), votre brûleur… On a toujours aussi une aiguille et du fil pour raccommoder des habits ou autres si on a un soucis en cours de route.
Ne pas laisser de trace!!! (leave no trace)
Je l’ai gardé pour la fin car c’est certainement le point le plus important: Ne laissez aucune trace de votre passage! Évidemment, personne n’apprécie trouver des déchets dans la nature et si vous avez réussi à transporter votre nourriture / boisson jusqu’à un endroit, vous arriverez aussi à transporter les déchets après. Mais cette philosophie va plus loin que ça! Lorsque vous avez bivouaqué à un endroit, demandez vous si votre présence à laissé des traces et efforcez vous des les effacer. N’arrachez pas les plantes, ne ramenez pas des feuilles ou cailloux avec vous, ne gravez pas votre nom sur le tronc d’arbre à côté de votre tente etc… Bref, minimisez toutes traces de votre passage.
Pour plus d’informations sur ce sujet, je vous invite à visiter le site du leave no trace center qui explique dans le détail pourquoi c’est important de ne pas laisser de traces et ce que vous pouvez faire pour minimiser votre impact.
Pfiooooouuuuuu si vous êtes arrivé jusqu’ici bravo à vous d’avoir tenu le coup! Je crois que j’ai fait le tour de la question du bivouac et j’espère que vous trouverez dans ce guide des infos utiles et de l’inspiration pour vos prochaines aventures. Et comme toujours si vous avez des remarques ou des questions, n’hésitez pas à nous laisser un commentaire ci-dessous
P.S. Cet article contient des liens affiliés vers des produits que nous utilisons et vous recommandons. Si vous achetez un produit en passant par nos liens, nous toucherons une petite commission et vous ne paierez pas un centime de plus. De cette manière, vous nous soutiendrez dans la création de ce genre de guides gratuits et indépendants. Merci!
Vous cherchez de l’inspiration pour préparer votre prochaine randonnée ou trek? On vous invite à découvrir notre sélection de livres qui vous donneront envie de chausser les baskets et de partir arpenter les sentiers.
Sur cette page vous retrouverez certains de nos livres mais également un vaste choix d’autres ouvrages.
Survival in the woods
Super mini guide, concis et pratique, avec des liens vers l’équipement. Les photos font rêver, mes bivouacs se sont avérés beaucoup moins stylés et photogéniques…juste une suggestion pour le réchaud : je propose d’utiliser le pocket rocket 2 de MSR, 70g, et pour quelques repas il fait carrément le job 😉
Benoit
Salut Jonathan,
Ahah pour les photos j’ai mis parmi les meilleures qu’on avait. Mais comme je le disais au début de l’article, nos spots ne sont de loin pas tout le temps photogénique 😉
Et merci pour la reco. C’est vrai que j’ai entendu du bien du pocket rocket 2. J’ai une petite préférence pour les combustibles liquides (plus facile à trouver et ça ne fait pas de bonbonnes vides) mais oui c’est un super produit.
Candie
Super intéressant cet article, il est très complet et bien clair !
Alors qu’on commençait à réfléchir à la manière de déshydrater nos propres aliments pour nos futurs treks, on va probablement appliquer votre astuce d’utiliser des sauces déshydratée pour relever les couscous et polenta qu’on fait aussi. Merci pour ce petit conseil si simple mais auquel on n’avait pas pensé avant !
Benoit
Hello Candie,
Ahah c’est pas l’astuce la plus folle de l’histoire mais ça donne du goût… notre préférée jusqu’à maintenant la sauce chasseur ou la tex mex 🙂
Après pour la nourriture déshydratée, le concept est cool on s’y essaiera peut-être. Mais ça demande un certain équipement et surtout, ça ne convient que si on part randonner quelques jours au plus. Quand on part plusieurs semaines, on est quand même obligé d’acheter de la nourriture en chemin (ou alors il faut avoir une bonne logistique et avoir envoyé des paquets à l’avance à certain endroits).
Candie
Mais c’est important le goût en fin de journée, quand tu es bien fatigué.e et une grosse faim !!
Avec un peu de patience et de motivation (et si tu as un bon four), on a vu qu’il était possible de déshydrater la nourriture sans équipement. Ça doit être un peu moins bien fait qu’avec un déshydrateur, mais c’est toujours un point à tester. On va partir deux semaines en rando en septembre, on voudrait tester justement pour voir ce que ça donne.
Mais y’a pas de secret pour le bivouac, vous le savez, ce sont des tests, des essais et des échecs et voir ce qui fonctionne le mieux pour soi !
joe
Bonjour à vous,
Votre guide est bien complet, ça donne encore plus envie de faire du bivouac.
Je vous donnerai mon retour de mon premier Trek.
À suivre au prochain commentaire 😉
Benoit
Cool ça fait plaisir à savoir! avec plaisir pour le retour après ton 1er trek 😉
Yann Mapple
Super article! Plein de bon sens!
histoire de « pimenter la discussion » j’aurais un avis plus nuancé sur les feux… de notre côté ça fait des années qu’on utilise un rocket stove homemade en inox, (https://youtu.be/UbJmiRecDcg ) et c’est vraiment génial, facile à fabriquer, pas cher, hyper léger (et pas encombrant vu qu’on range la popote dedans), discret à l’usage, ça ne laisse aucune trace, c’est hyper safe, avec l’équivalent d’une petite bûche hachée en morceaux on tient toute la soirée et du coup on a un vrai foyer qui offre chaleur et lumière, franchement on ne pourrait plus s’en passer, surtout avec un enfant, l’ambiance est incomparable par rapport au réchaud qu’on allume et éteint juste pour la bouffe… et après on se retrouve dans le noir à se regarder comme des hiboux avec nos lampes frontales…
Bon si ça se trouve tu connais et tu as pris le partie de ne pas en parler pour des raisons évidentes de sécurité que je comprends tout à fait, un feu restera toujours un feu, même contenu, même petit, ça reste une source de danger non négligeable mais comme toi, je suis écœuré de voir le nombre de vieux foyers qui traînent partout, même dans des parc nationaux où c’est pourtant absolument interdit et je me dis que si les gens savaient qu’il existe une alternative aux feux sur sol ils opteraient peut-être pour cette solution tellement plus respectueuse de l’environnement.
Voilà voilà! Bonne continuation! Toujours un plaisir de vous lire!
Et pour pimenter encore un peu (et après j’arrête) les cairns ça sert à quelque chose! dans le vercors il y en a parfois tout le long de certaines randos pour pouvoir se repérer dans le brouillard et éviter de chuter dans une crevasse! 😉
Benoit
Merci pour les infos Yann… d’autant plus bien nuancées 🙂 . Je connaissais le rocket stove mais comme je n’ai pas d’expérience de son utilisation je ne l’ai simplement pas mentionné. Mais expliqué comme ça effectivement c’est plutôt cool.
joe
Bonjour, bonjour,
Suite à mon dernier commentaire, quelque jours plus tard je suis partie en randonnée d’une semaine (avec logement le soir).
C’était ma première fois donc je me suis dit étape par étape.
C’était aussi pour découvrir mes limite (surtout que de base je ne suis pas quelqu’un avec un mental d’acier :D).
J’ai donc acheté un sac Trek que j’ai remplie avec des affaires et quelles que truc pour y faire un petit 10kilo, plus l’appareil photo que je garde en main.
L’écureuil ne va pas attende que je sort mon APN
Donc au moins je l’ai sous la main 🙂
Je peux vous dire que seul en plein montagne c’est une expérience que je recommande à tout le monde de découvrir 😀
C’est tellement CALME !!!!
D’ailleurs sur mon Instagram il y a les clichés et vlog (de chaque jours) si cela vous intéresse 🙂 Prochaine étape LE BIVOUAC !!! (En solo) 😀
Et le mois de Juin m’a l’air pas mal 🙂
Sur ce je vous dit bonne soirée à vous
Et la suite au prochain commentaire 🙂
Cordialement
Joe
Sylvain
Excellent article, avec plein d’informations utiles, merci beaucoup !
(De plus en plus rare avec tous les sites “informatifs” avec des liens sponsorisés).
Habitué aux voyages lointains en solo, je pars en bikepacking minimaliste, et certaines infos sont très certainement applicables. Merci encore les amis !
Fabienne
Merci pour ton message. Ravis de lire que ça a pu t’être utile, c’est toujours délicat de donner des conseils bivouac car c’est une démarche très perso. On te souhaite de belles aventures avec ton vélo!
Adrien
Le Bivouac est une expérience tellement agréable et enrichissante. C’est un super article complet et détaillé !
Avez-vous essayé la Minima 1 Evo ? Elle est aussi une super tente ultra légère pour un budget raisonnable !
Merci encore à vous !
Benoit
Salut Adrien,
Non pas testé. Comme on randonne en couple, elle serait un peu trop cosi pour nous 😉 . Mais elle a l’air d’avoir effectivement un bon rapport qualité / prix
Adrien
Il existe une version 2 places que personnellement je n’ai pas essayé personnellement. Il faut juste prévoir un bout de Tyvek pour protéger le dessous 😉
Bernd
“Par exemple, au Tessin, le camping sauvage et le bivouac ont été complètement interdit”
Où avez-vous obtenu cette information ? Je pense que ce n’est pas vrai ?
Benoit
Bernd –> https://www.letemps.ch/suisse/camping-sauvage-reglement-sauvage
Bernd
Il s’agissait ici de camping sauvage (dans la vallée) et non de randonneurs bivouaquant en haut des montagnes.