On est très contents d’accueillir aujourd’hui Mathieu du blog ChiliVoyages pour un article sur les volcans dans son pays de prédilection, le Chili! Et comme vous l’aurez peut-être remarqué, nous aimons bien ces mastodontes volcaniques, notamment depuis notre voyage en Indonésie. Du coup, on se réjouit d’en savoir plus avant d’arriver sur les terres chiliennes!
Sa grande diversité géographique fait du Chili un pays atypique. Il a la particularité d’avoir le plus grand nombre de volcans dont certains comptent parmi les plus hauts du monde. Présente du nord au sud, cette chaîne volcanique est la plus étendue du globe. Il faut dire que le pays est déjà bien allongé! Dans cet article, je vous propose de découvrir pourquoi il existe autant de volcans au Chili et tout l’attrait que représente la cordillère des Andes en pleine activité pour les voyageurs. Mais attention, gare au mal des montagnes, le soroche!
Pourquoi y a-t-il des volcans au Chili?
La gigantesque chaîne de volcans au Chili est intimement liée aux mouvements des plaques tectoniques. Étant donné qu’il se trouve au milieu d’un carrefour de plaques terrestres en perpétuel mouvement formant la fameuse ceinture de feu du Pacifique, le Chili est l’un des pays du monde ayant la plus forte activité sismique. De plus, la plaque océanique de Nazca vient s’enfoncer sous la plaque continentale sud-américaine, avec le Chili en première ligne. Du coup, les secousses sont régulières et le risque de tremblement de terre est constant.
On dénombre ainsi 500 volcans actifs dans le pays, c’est bien plus qu’en Indonésie! Certains présentent une forte activité et crachent en permanence de la fumée, pour le bonheur des vulcanologues et des visiteurs en quête de paysages hors du commun. Avant tout voyage ou toute randonnée, consultez l’activité volcanique au Chili et vérifiez l’état des parcs nationaux.
Je ne vais pas vous faire une liste de tous les volcans du Chili, mais certains se distinguent en suscitant un intérêt plus important pour les voyageurs en quête de randonnées ou treks.
Les volcans du nord du Chili
C’est au nord du Chili et particulièrement près des frontières avec la Bolivie et l’Argentine que l’on trouve les volcans les plus élevés, dépassant les 6000 mètres d’altitude.
Les volcans Ojos del Salado et Pomerape
C’est le cas du Pomerape dans le parc national Sajama en Bolivie qui culmine à 6282 mètres et de l’Ojos del Salado, culminant à 6891 mètres, ce qui en fait plus haut volcan du monde. Des maisons se trouvent non loin de ces sommets, où des gens vivent toute l’année à 4420 mètres d’altitude, comme au village de Parinacota!
Le lac Chungará se situe non loin, dans le parc national Lauca au Chili à 4517 mètres. Il apporte une touche colorée grâce à sa couleur vert émeraude dans cette atmosphère désertique. Vous pouvez y aller toute l’année.
Il est recommandé d’être bien équipé, surtout en hiver entre mai et septembre lorsque de la neige et de très basses températures sont à prévoir la nuit. Même recommandation pour gravir l’Ojos del Salado. Mais n’ayez crainte, malgré l’imposante montée, il n’est pas nécessaire d’être un alpiniste confirmé pour partir à son ascension. Retrouvez ici les infos nécessaires pour gravir le sommet de ce mastodonte.
Le Nevado Tres Cruces
Autre zone majestueuse volcanique du nord du Chili, le Nevado Tres Cruces est un emblématique ensemble de 3 volcans dont les sommets s’élèvent entre 6030 et 6748 mètres au-dessus de la mer! Ils sont à cheval sur la frontière entre le Chili et l’Argentine mais pour accéder aux différents campements sur leurs flancs, il faut passer du côté chilien. Peu d’informations sont dispos sur internet et encore moins en français. Cet article vous donne un avant-goût du trek pour arriver au sommet d’un des 3 géants.
La grande activité volcanique dans le centre du Chili
Plus au sud, la région entre Santiago et la Patagonie a été baptisée la région des lacs et des volcans. Ici se concentrent un grand nombre de ces montagnes vivantes. Moins élevés que leurs confrères du nord, ces volcans sont potentiellement plus actifs et plus dangereux. Je pense notamment aux volcans Llaima et Villarica, en alerte depuis le dernier fort tremblement de terre de 2010.
Le volcan Llaima dans le parc national Conguillío
Avec un sommet à 3125 mètres d’altitude, le volcan Llaima est un des plus actifs du Chili. Situé au cœur du magnifique parc national Conguillío, son sommet est atteignable en partant de Captren ou Pucón après une randonnée de 14 km avec 1800 m de dénivelé positif. Le sentier est difficile, préférez prendre un guide avec vous pour réussir cette ascension.
Le Nevados de Sollipulli
Situé tout juste au nord de la Patagonie dans la réserve Villarica, le Nevados de Sollipulli est certes moins haut que ses grands frères (2280 mètres), mais il n’est pas dénué d’intérêt. Connu pour sa caldeira remplie de neige et de glace, vous pouvez rejoindre le sommet sur un sentier d’un peu plus de 10 km aller-retour pour un dénivelé positif de 1020 m. La montée est assez raide mais constante et offre des paysages absolument sublimes. Pour en savoir plus, retrouvez le récit d’Anna.
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Le volcan Villarica
Autour du volcan Villarica à Pucón se sont développés tout un tas d’activités sportives pour le plaisir des touristes mais aussi des Chiliens de Santiago qui aiment venir se ressourcer dans cette région.
Le volcan Villarica est appelé aussi Rucapillán par les Amérindiens Mapuche, signifiant “maison du démon”. Le volcan attire parce qu’il est actif et ça se voit. La fumée s’échappant du cratère témoigne de son état de veille et il est possible de s’en approcher de très près. Bien connu pour son ascension, sa difficulté est abordable pour une majorité de personnes. Cependant, une bonne condition physique est tout de même requise pour aller jusqu’en haut.
Il y a quand même suffisamment de dangers pour ne pas y aller seul, avec l’activité instable du volcan et la glace au sommet. Préférez prendre un tour avec guide et matériel compris (piolet, chaussures, masque à gaz). L’ascension est possible toute l’année et en hiver, il est même possible de redescendre en ski ou en snowboard. Sympa, non? Pour en savoir plus sur cette randonnée, rendez-vous sur l’article consacré à Pucón de Fabienne et Benoit.
Les volcans du sud du Chili
Les volcans Osorno et Calbuco
Encore plus au sud, aux portes de la Patagonie, l’ascension des volcans Osorno et Calbuco est populaire chez les randonneurs. Tout comme le Villarica, ils sont bien plus accessibles que les autres. En effet, ils ne culminent “qu’à” respectivement 2652 et 1974 mètres d’altitude!
Pour arriver jusqu’au sommet de l’Osorno, la façon la plus sécuritaire de faire une randonnée est de partir avec un guide sur la journée depuis Puerto Varas. En tout, le sentier fait 9,6 km aller-retour pour un dénivelé positif de 1465 m et vous aurez besoin de crampons et de piolet pour les 2 derniers kilomètres grosso modo.
Le Calbuco se fait assez bien aussi, depuis Puerto Montt cette fois, ou depuis Ensenada pour randonner sur son versant nord. Bien qu’il soit moins haut, il vous faudra marcher sur 17,5 km aller-retour pour 1442 mètres de dénivelé.
Le volcan Chaitén
Enfin, on finit cette sélection par le volcan Chaitén au nord de la Patagonie. Sa particularité? Son immense caldeira de 2,5 km de diamètre au centre de laquelle s’élève un dôme de lave. Pour accéder à son bord culminant à 740 mètres d’altitude, le sentier fait 4,80 km aller-retour pour 613 m de dénivelé positif. Le départ s’effectue depuis la route avant la ville de Chaitén. C’est sans doute l’ascension la moins difficile de cette sélection!
Autres activités autour des volcans
Les volcans ne sont pas seulement réservés aux grimpeurs en herbe! Il est aussi possible d’en profiter plus tranquillement.
Les geysers
La présence de magma dans le sol chilien est à la base d’un autre phénomène fascinant : les geysers. Ils sont localisés dans une zone où l’activité volcanique est intense. Le magma réchauffe les eaux souterraines qui atteignent ainsi le point d’ébullition. La pression augmente et lorsqu’une faille vers la surface se présente, l’eau est violemment expulsée.
Ce phénomène s’observe au nord du désert d’Atacama, à El Tatio, 4200 mètres au-dessus du niveau de la mer. Avec ses 80 geysers, c’est le plus grand site géothermique d’Amérique du Sud! La saison estivale connaît plus de pluies sur les plateaux andins, donc mieux vaut se renseigner sur l’état des routes avant de partir. Une solution est de prendre un guide depuis San Pedro de Atacama.
Les grottes volcaniques
Les grottes volcaniques se sont formées naturellement avec le temps. Les passionnés de volcan devraient se régaler dans ces tunnels de cave. On les retrouve notamment sur les flancs du volcan Villarica, au Parque Cuevas Volcanicas.
Les thermes
Les volcans nous offrent leur chaleur en réchauffant parfois des sources. Les thermes au Chili offrent un cadre exceptionnel. J’ai trouvé très agréable de se prélasser dans ces bains naturellement chauffés. Au Cajón del Maipo, non loin de Santiago, on peut choisir son bain selon leur température et surtout bénéficier d’un cadre fantastique. Aussi, dans les thermes de Chillán, vous profitez des eaux chaudes en étant entourés par les Nevados de Chillán, un ensemble de 3 volcans situés dans la Reserva de la Biósfera Corredor Biológico Nevados de Chillán – Laguna del Laja, réserve de biosphère inscrite à l’UNESCO.
Les autres activités sportives
Mais ce n’est pas tout! Les secteurs volcaniques regorgent de rivières et possèdent une faune/flore très intéressante. Il est aussi possible d’y exercer d’autres activités sportives tel que le VTT, le quad, le rafting, le canyoning le kayak, le ski, le parapente, les trekkings… Bref, il y a de quoi s’occuper!
Attention au mal des montagnes
Gravir les volcans au nord du Chili relève d’une difficulté supplémentaire: l’altitude. Quand le Villarica culmine à 2847 mètres, les volcans du nord du pays sont bien plus élevés. Ça vous dit de vous retrouver à plus de 5000 mètres au-dessus du niveau de la mer, plus haut que le Mont Blanc ? Mais attention, ne partez pas sans précaution !
Définition
Il est primordial de ne pas négliger la préparation avant de s’aventurer en haute montagne. Les dangers sont nombreux et les secours moins présents. Le manque d’oxygène est la cause du mal aigu des montagnes (MAM) et nous ne réagissons malheureusement pas tous pareil.
J’ai souvenir qu’à 3700 mètres d’altitude, le moindre effort m’avait mis à bout de souffle et la récupération était plus longue que d’habitude. Les personnes les plus sensibles peuvent déjà ressentir à cette altitude nausées, maux de tête, vertiges voire insomnies. Notre état de santé, fatigue et alimentation sont des facteurs nous rendant plus ou moins faibles.
Que faire contre le mal des montagnes?
Il faut surtout prendre votre temps pour vous acclimater et si les premiers symptômes se font sentir, ne soyez pas têtus et redescendez rapidement. On peut mourir du mal aigu des montagnes! À ce sujet, vous pourrez retrouver plus de conseils sur le MAM en lisant l’article sur la cordillère Blanche écrit par Fabienne et Benoit. Ils ont effectué un trek en groupe avec un Brésilien qui aurait pu mourir des suites du MAM…
Merci à Fabienne et Benoit pour cette invitation. Je vous souhaite de palpitantes aventures dans les Andes chiliennes. Mathieu Guillouzo
Et vous, quel volcan vous inspire et lequel vous nous conseillerez? On remercie Mathieu pour son article: grâce à lui, nous nous sommes arrêtés entre la Bolivie et le Chili dans les parcs nationaux de Sajama et de Lauca pour admirer ces géants et les lagunes qui les entourent!
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Mochila
Ce qui est génial avec vous, c’est que je passe par certains pays où vous êtes passés et cela m’est bien utile.
En Thaïlande, nous avons visité le Kao Yai grâce à vos conseils et à Angkor, nous avons fait tous les temples à vélo!
Au Chili, si l’ascension à si haute altitude ne me tente que moyennement, je pense que j’irais bien faire un tour aux thermes.
Continuez comme ça, votre blog est une mine d’or!
Benoit(novomonde)
Salut,
Merci beaucoup pour ton message… ça nous fait tellement plaisir quand d’autres voyageurs ont trouvés nos conseils utiles. Et c’est exactement les messages comme le tien qui nous motivent à continuer sur notre lancée avec le blog 😉 Alors merci de nous suivre
Camille
Bonjour!
J’écris assez tard comparé à la date de cet article, mais je tente quand même. Nous sommes entrain de faire un voyage en Amérique du Sud et je suis en train de regarder nos points à visiter au Chili. J’aimerais beaucoup voir un volcan actif, mais j’ai l’impression qu’ils sont majoritairement dans le sud du Chili, or nous n’auront pas le temps d’aller en dessous du niveau de Santiago si nous voulons pouvoir tenir nos dates pour le reste du voyage… Ma question est donc: y a t’il des volcans actifs au dessus de Santiago où non? J’ai l’impression que c’est le cas autour de San Pedro de atacama, puisqu’il y a des geysers mais je ne trouve pas réellement de réponse à ma question, à chaque fois je trouve des articles pour le sud du Chili…
Camille.
Benoit
Bonjour Camille,
Mis à part le Villarica au sud de Santiago, je ne me rappelle pas avoir vu un volcan en activité constante… Du coup on ne va pas pouvoir beaucoup plus t’aider mais sache que les volcans du nord sont magnifiques même s’ils ne crachent pas de fumée 🙂
Camille
Merci pour la réponse (rapide! Qui plus est!) Je prends note et vais voir si un détour est envisageable ou non… dans tous les cas nous passeront voir ceux au nord je pense. En tout cas je garde votre sublime site en mémoire, pour tenter de trouver d’autres infirmations utiles!
Bonne journée!