Aujourd’hui j’ai le plaisir d’accueillir sur novo-monde un invité un peu particulier. J’ai nommé Jean-Michel mon papa! Pourquoi lui? Ehh bien mon père a réalisé il y a quelques temps un de ses plus grands rêves qui était de partir au Népal faire un trek en haute montagne.
Il a émis le souhait de partager son expérience. C’est donc tout naturellement que je lui ai proposé de s’exprimer sur notre blog de voyage. A son âge (il est encore tout jeune… il a à peine 57 ans), il faut une bonne dose de courage pour se lancer dans une telle aventure en solo car les obstacles comme la langue, les formalités du voyage peuvent s’avérer décourageants. C’est donc avec intérêt que je lui laisse la parole pour qu’il nous livre son ressenti sur son aventure de plus de 3 semaines en terre népalaise.
Pourrais-tu te présenter brièvement aux lecteurs du blog?
J’ai 57 ans, je suis père de famille de 3 enfants adultes. Je suis né dans une famille vivant à la montagne et travaillant à la campagne. J’aime la course a pied, le vélo,le bricolage, la nature et la montagne.
Qu’est ce qui t’as poussé à te lancer dans une telle aventure? Que recherchais-tu avant tout?
C’est automatiquement un défi et l’aventure des neiges éternelles qui te pousse vers le Népal. Le dépaysement et la découverte d’un autre quotidien, d’un autre milieu et d’une population différente ont aussi été essentiels pour moi. L’exploit physique a été intéressant mais secondaire dans mon aventure.
Quel était ton projet initial dans les grandes lignes?
Mon projet initial était surtout de faire un trekking et de la marche en haute montagne et de rencontrer les différents types de population. Notamment des Népalais, tibétains et Indiens. Nous avions prévu de passer dans plusieurs départements pour aller de Kathmandu au lac Tilicho qui était programmé dans mon projet initial. Tout ce parcours se situait dans la chaîne de l’Annapurna qui fait partie de l’Himalaya.
Tu peux admirer pratiquement que des sommets qui se situe entre 7000 m et 8000 mètre d’altitude comme l’HIMALCHULI (7900 m) et le MANASLU II (7800 m). On peut facilement longer la rivière qui passe dans le fond de la vallée (MARSYANGDI ) jusqu’au pied des montagnes (Annapurna – Tilicho Peak) pour atteindre le camp de base de l’Annapurna. Le lac Tilicho est le plus haut lac du monde.
Tu ne parles pas d’autres langues que le français. Est-ce que ça t’as posé des problèmes durant ce voyage?
Les langues à mon avis sont essentielles (surtout l’anglais ). Je pense que c’est ce qui m’a occasionné le plus de difficultés. Tu peux rentrer en relation différemment mais le dialogue est automatiquement nécessaire.
Ma méconnaissance de l’anglais m’a posé d’énormes problèmes dès que les portes de l’avion à Genève se sont fermées. La communication avec le personnel et les messages transmis n’existaient plus. Je n’arrivais par exemple pas à remplir certains formulaires (les papiers d’immigration ). Simplement commander un repas dans un restaurant était devenu compliqué.
Tu as choisi de partir avec un guide. Qu’est ce que ça t’as apporté? Etait-ce indispensable pour toi?
Le fait d’avoir un guide et un guide parlant ma langue m’a ouvert toutes les portes. Cela m’a permis de me réaliser et de vivre ce voyage sans encombre. Mon guide a été indispensable dans toutes les situations, que se soit dans les relations de dialogue ou pour gérer une situation particulière comme le mal des montagnes ou la décision de se faire accompagner d’un porteur.
Il a toujours trouvé une solution adaptée à une situation délicate. Il connaissait le terrain, les coutumes et les moyens à mettre en place. Pour être honnête, je ne pense pas que j’aurais été très loin sans mon guide.
Le Népal, ce n’est pas la Suisse au niveau de l’altitude… ça t’as posé des problèmes?
L’altitude peut poser des problèmes, ce fut mon cas (mal des montagnes). Que se soit en Suisse ou au Népal (plus élevé, différent) c’est un problème auquel on peut difficilement se préparer. Dans mon cas, quand c’est arrivé, je n’ai pas eu de panique car je crois que je ne connaissais pas exactement le problème. J’ai simplement senti arriver quelque chose d’inhabituel (mal de tête, vertige, envie de vomir).
J’ai ensuite pensé que ca pouvait être le mal des montagnes et j’ai tout de suite pris un médicament sans l’avis de mon guide… je n’ai su que par la suite que c’était seulement en cas d’urgence qu’il fallait le faire. Puis les choses se sont faites de manière assez rapide et nous sommes redescendus. Cette décision a été prise pour ma sécurité et le confort de tout le monde et c’est donc sans aucune déception que nous avons planifié un nouvel itinéraire.
Et au niveau du sac à dos…tu voulais marcher sans porteur non?
Pour le sac à dos l’explication est facile, on prend toujours trop de matériel et on en utilise jamais la moitié. Donc j’avais effectivement pris trop de choses (15kg). En deuxième semaine, j’ai finalement fait appel à un porteur et cela m’a permis de mieux vivre mon voyage. En faisant cela tu fais aussi vivre un porteur et sa famille grâce au salaire.
Qu’est ce que tu retiendras du Népal?
La beauté de ses paysages, la vie de la population dans la simplicité et dans la rudesse, leurs coutumes dans la religion (très fort chez eux), un pays en construction et en continuel développement, l’envie de le découvrir et de le faire découvrir à d’autres.
Tes meilleurs souvenirs?
- L’arrivée au sommet au lac Tilicho quand on s’est sauté dans les bras avec mon guide.
- Le dernier repas avant le retour, au moment de fêter le départ
- J’ai eu la chance de pouvoir partager le quotidien d’un village où aucun touriste n’avait eu la chance d’aller et y célébrer la fête du Dashain. J’ai partagé avec la population les moments de sacrifices et de célébrations en étant partie intégrante du village. Là aussi ce que l’on vit nous donne des émotions fortes et nous secoue dans nos convictions.
Le pire?
Je n’ai pas de mauvais souvenirs ; seulement une fois une appréhension quand je me suis trouvé en attente et que le guide n’était plus présent. Exemple : le guide était parti devant et moi j’attendais mon cheval qui n’arrivait pas sans pouvoir communiquer avec les personnes. (1 h 30 d’attente)
Quelques conseils pour les lecteurs?
Toute l’organisation et la réussite de ce voyage s’est faite par un lien d’amitié et un contact un peu privilégié que j’ai eu avec mon guide. Narayan ne s’est pas arrêté à son rôle mais qui a su créer une ambiance et me faire aimer ce voyage.
Il va me rester des images et un vécu qui ne s’oublieront jamais. Je garde un lien particulier avec Narayan mon guide et essaierai de poursuivre une relation. Je continuerai a partager avec lui et son entourage. Pour mieux comprendre je vous conseillerai d’aller le vivre sur place. Essayez de prendre contact avec lui en étant introduit par une personne qui le connaisse. Si vous voulez mon avis, avoir un bon guide fut pour moi le facteur le plus important de la réussite de ce voyage.
Je vous conseille aussi de bien préparer votre voyage à l’avance. Faite un bon programme, ne cherchez pas l’exploit mais partez à la découverte. Faites confiance aux personnes qui vous accompagneront. N’hésitez pas non plus à rester flexible et à modifier votre itinéraire en cours de route si vous rencontrez des problèmes.
Informations utiles
Je remercie sincèrement mon papa d’avoir partagé avec nous sa belle aventure au Népal. Je trouve aussi très intéressant d’avoir sont point de vue car on oublie parfois qu’on est pas tous égaux face au voyage. Rien que le fait de ne pas parler anglais peut engendrer pas mal de complications. Alors si en plus on se trouve en haute montagne au Népal, il vaut parfois mieux assurer ses arrières et partir avec un bon guide plutôt que de prendre des risques inutiles.
Et comme mon père l’a très bien expliqué, si le guide en question ne se cantonne pas simplement à son rôle, ça peut transformer le séjour en une expérience humaine inoubliable. Du reste, si vous cherchez un super guide népalais et francophone (il est aussi anglophone) pour aller trekker dans la région, n’hésitez pas à le contacter de notre part.
Son adresse e-mail: nepalnarayan@gmail.com
Son site internet: bravonepaltrekking
N’hésitez pas à lui poser plus de question ;-)… Il se fera un plaisir de vous répondre
Mali
Je suis admirative du parcours de ton père !
Caroline
Mais c’est le papa de qui ? 😉
Un chouette article en tout cas, bravo Jean-Michel, surtout quand on ne parle pas anglais, il faut oser ! A propos du mal des montagnes, il surgit souvent à partir de cb de mètres ? Et il n’y a pas des astuces pour le faire passer hormis les médocs ?
Bonne journée 🙂
LadyMilonguera
Bravo à lui ! Quel courage de se lancer dans une telle aventure !
Laurent
Et bien chapeau papa Benoit, une bien belle aventure en effet 🙂
C’est vrai qu’un bon guide, ça change tout. J’avais hésité à partir seul pour mon trek au Népal et finalement, j’ai croisé dans les rues de Pokhara un guide qui semblait adorable. Ce n’était pas qu’une impression, il fut adorable et j’ai passé grâce à lui une dizaine de jours formidables.
Au Népal, on y va au départ surtout pour les montagnes, mais finalement, on en revient avec bien plus que des images de montagnes.
Ton mal des montagnes Jean-Michel (euh … je peux dire tu ? J’arrives pas à dire vous, j’me sens vieux quand on me dit vous !), ça a passé rapidement en redescendant ? C’est sûr que là, c’est important d’avoir un guide responsable et pas un qui dit oui à notre "non c’est bon, je veux continuer" !
Blog voyage Découverte Monde
wow bravo à ton papa Benoit 🙂 Il n’y a pas d’âge pour réaliser ses rêves, même ceux que l’on croit les plus fous. Magnifiques photos et super expérience!A-t-il un nouveau projet en vu?
luisier jean-michel
Pour Caroline
Merci pour le petit mot, c’est sympa de voir qu’il y a des personnes qui te lise
Pour le mal des montagnes ce n’est pas toujours la très haute altitude qui importe, on ne réagit pas tous de la même manière au mal. Ce qui est important c’est de bien faire les paliers d’acclimatation et de prendre son temps pour monter et si cela arrive quand même de ne jamais vouloir monter plus haut sans conseil d’une personne compétente.
Il faut savoir accepter ses limites et faire avec, pour moi c’est essentiel.
jean-michel
Pour Laurent
Je vois que tu as vécu certaines expériences expériences au Népal.
Tu es revenu en ayant aussi une image autre que seulement celles des neiges éternelles et de la compétition pour les gravir et c’est sympa.
Pour le mal des montagnes il se soigne très bien en redescendant et en prenant le temps de se reposer car on se sent un peu fatiguer. Il faut quand même un jour pour que tout se passe bien.
J’ai eu un bon vécu et l’expérience a été très positive.
jean-michel
pour blog voyage découverte
Pour ce qui est d’un nouveau voyage, rien n’est prévu pour l’instant dans les prochaines années( a voir ) Il faut d’abord bien vivre le présent et partager ces moments. Peu être avant que je retourne là ou ailleurs j’aurai la visite de mon guide en Suisse. Ce qui me ferai plaisir et un autre moment intéressant a vivre et à partager.
Le fait que je vous communique ce que j’ai vécu est déjà quelque chose de nouveau pour moi et pas toujours facile à faire mais rien n’est impossible
Il suffit de voir le résultat et de vouloir aller de l’avant.
jean-michel
pour Benoit
Joli travail que tu m’a fait sur mon voyage, merci encore et bonne route a vous deux.
A bientôt
Benoit(novomonde)
De rien ;-)… tout le plaisir était pour moi! Ohh et en passant, t’as fait de bien belles photos pendant ce voyage. T’as l’oeil!
Anne
Sympa l’article sur le trek de Jean-Michel. Et bravo pour tous les articles qui me font rêver… Pour l’instant c’est pas possible de projeter… Passez de belles fêtes. Nous ferons santé en pensée avec vous lorsqu’on fêtera Noël aux Mayens.Biz
piotr
Ne pas parler anglais pour les anciennes générations est un vrai handicap mais pour celui qui porte fièrement ses rêves sur son dos jusqu’au bout, cela n’est pas vraiment un problème. Bravo à ton papa 😉
Sirhom
Salut Jean-Michel, salut les tourtereaux,
et merci pour ce récit.
Tous le monde se raconte avoir été transformé par le voyage, tout particulièrement les grandes bouches de la blogosphère. Toi Jean-Michel, tu nous livres ça avec une telle simplicité, droit dans les yeux… C’est comme ton aventure humaine avec ton guide et le Népal, tu n’en dis presque rien mais ta sincère humilité nous fait tout entendre.
Merci encore pour ce bout de balade, et bonne route pour la suite:)
jean-michel
pour piotr
Bien joli de porter ses rêves sur son dos mais l’handicap de la langue reste quand même un énorme problème quand on voyage. Peu être que les autres voyageurs n’auront pas la même chance que moi.
Tout le monde ne peu pas rencontrer un guide aussi parfait que le mien,donc n’oubliez pas de garder l’adresse et essayer d’avoir un contact direct en étant envoyé aussi loin par une personne ayant déjà vécu une expérience et qui peu vous guider dans votre quête de l’aventure.
Salutation et amitiés
jean-michel
Pour Sirhom,
Cette aventure humaine et cette expérience n’a pu se faire qu’avec l’aide de personne qui m’ont entouré avant pendant et après le voyage dans ce que j’ai vécu et pu raconter de mon expérience.Tout seul on peu rester simple. Il faut que les personnes qui nous entourent le soit aussi. J’ai beaucoup appris de ce voyage même a utiliser le portable, quelque chose que je n’aurai certainement jamais fait autrement.
Merci pour ton petit mot, il m’a touché et bonne route a toi
annuaire suisse
Bel exploit. Bravo!
Puran
Namaste
Un bon reportage
Merci de nous partager ces merveilleux experience avec magnifique photos
Bon courage
Cora
Trop chouette d’accomplir ses rêves à 57 ans ! Surtout au Nepal qui reste, à mes yeux, un des pays les plus beaux et dépaysants que j’ai jamais vu 🙂
Cyril
Aaaa!! Mon rêve ! Moi aussi un jour…
Un grand bravo pour l’article et les photos, ça ne peut donner que de belles idées.
Bonne continuation,
Cyril