Cette année, on a décidé de faire le trajet retour depuis la Galice en passant par la province de León (contrairement à l’année précédente où on était passé par la côte nord et les Asturies). On a donc quitté la Galice en passant par la magnifique région des vins de la Ribeira Sacra avant d’arriver dans la province de León par l’ouest. On y a découvert les anciennes mines d’or romaines de Las Medulas ainsi que le joli petit village perdu de Peñalba de Santiago.
Comme on n’était pas trop d’humeur citadine (est-ce qu’on est vraiment parfois d’humeur citadine? 😉 ), on a décidé de contourner la ville de León par le nord pour découvrir un peu la région montagneuse qui se trouve à la frontière avec les Asturies (le sud de la cordillère cantabrique). C’est une région qui n’est vraiment pas très touristique et on n’avait d’ailleurs pas trouvé beaucoup d’infos lors de nos recherches sur le net… Mais comme bien souvent, il y a de belles choses à découvrir un peu partout et ce coin ne fait pas exception comme vous allez le constater.
- Rando de Faedo De Ciñera
- La grotte de Valporquero
- Les gorges de Vegacervera (Hoces de Vegacervera)
- La cascade de Nocedo et le Canyon de Valdeteja
- Le réservoir de Porma
- Montée au col de Puerto de Las Señales
- Le réservoir et les montagnes de Riaño: un petit air de Lofoten dans la province de León
- Carte des choses à faire au nord de León
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Rando de Faedo De Ciñera
On arrive au nord de León en fin de journée et on décide de se trouver un petit coin tranquille dans les montagnes pour passer la nuit. Par ici, c’est vraiment super facile de trouver des endroits sympas et isolés pour se poser avec le van car il n y a vraiment pas grand monde. On s’installe donc non loin de Ciñera de Gordón parce qu’on avait repéré une rando sympa à faire le lendemain.
Après une bonne nuit de sommeil, on roule donc jusqu’au joli petit village de Villar del Puerto d’où commençait la rando dite du Faedo de Ciñera (en fait elle se termine à ce village mais on avait plutôt choisi de la faire dans ce sens). Cet itinéraire aurait du nous amener à travers une gorge puis à la découverte de ce qui serait une des forêts les mieux préservées d’Espagne (et aussi dans une ancienne mine de charbon).
Malheureusement pour nous, à peine sorti du village on se retrouve nez à nez avec un troupeau de vaches avec leurs petits veaux au milieu du chemin. Comme on était avec notre chien Winchy, on n’a pas osé passer à travers les vaches et leurs petits, et on a préféré rebrousser chemin (les vaches ne posent pas de problème en général mais quand elle sont avec leurs veaux, c’est une autre histoire… d’autant plus quand on se balade avec le chien).
Bref on n’aura pas vu cette fameuse forêt… Mais si cette rando vous intéresse, je vous met la carte ci-dessous et vous trouverez des photos de cet endroit en automne dans cet article. Et si vous faites la balade, n’hésitez pas à nous dire ce que vous en aurez pensé en commentaire.
La grotte de Valporquero
Après ce petit fail de début de journée, on se remet en route en direction de la grotte de Valporquero, qui se trouve à moins de 30 minutes de route. Cette grotte est une petite merveille de la région de León et vous pourrez y admirer plusieurs salles toutes plus impressionnantes les unes que les autres, de multiples formations rocheuses, des cascades et lacs souterrains… rien que ça! 😉
Pour vous y rendre il faut prendre une route assez impressionnante qui traverse les gorges de Vegacervera (dont je vous reparle juste après) puis prendre une petite route qui monte au village de Valporquero de Torio.
Histoire et visite de la grotte de Valporquero
La grotte de Valporquero se situe donc à 1300m d’altitude juste en-dessous du village de Valporquero de Torio. Elle a commencé à se former il y a plus d’un million d’année quand l’eau de la rivière s’est mise à pénétrer dans la roche calcaire. Lentement mais sûrement, l’eau a ainsi créé une grotte aux dimensions impressionnantes, sculpté des centaines de formations calcaires qui se laissent aujourd’hui admirer dans les salles ouvertes au public.
Lors de notre passage au printemps, avec la fonte des neige, il y avait aussi beaucoup d’eau à l’intérieur de la grotte. On a notamment pu observer plusieurs cascades avec de l’eau qui jaillissait littéralement de la roche, un lac aux couleurs turquoises et la rivière qui traversait les différentes chambres avant de disparaître dans les profondeurs de la grotte.
La visite de la grotte s’effectue obligatoirement avec un guide (en espagnol uniquement il me semble) sous 2 formes:
- la visite normale: Une visite guidée qui permet de découvrir les 5 premières chambres de la grotte (1 à 5 sur la carte) jusqu’à la Gran Via en 1h environ.
- la visite longue: Une découverte plus en profondeur de plus d’une heure et demie qui vous emmène au-delà que la Gran Via.
De notre côté on a fait la visite normale car nous ne sommes pas arrivé au bon moment pour la version longue (3 horaires par jour). Mais franchement on en a déjà pris plein les yeux avec cette visite qui vaut largement la peine comme vous allez le voir!
On commence par traverser un tunnel d’accès (12) débouchant sur l’imposante entrée de la grotte (1), qui laisse présager de la taille des différentes chambres que l’on va découvrir. On suit la rivière à l’intérieur de la grotte pour pénétrer dans une immense chambre qui se divise en plusieurs parties (2-3-4). En continuant sur le sentier aménagé, on découvre en premier un magnifique lac ainsi que la salle des “Pequeñas Maravillas” et ses incroyables formations rocheuses.
Une chose qui nous a beaucoup plue en plus des explications détaillées du guide, c’est le fait qu’à Valporquero, les lumières de la grotte sont allumées par le guide uniquement lors de notre passage. Cela évite en effet la formation de “la maladie verte” (des petites algues vertes qui se développent à cause de la lumière et de la chaleurs des éclairages) comme on avait pu l’observer dans la grotte de Nerja.
On continue ensuite en descendant au coeur de la “Gran Rotonda” (3), la salle la plus imposante de la grotte. C’est ici qu’au printemps et en automne avec la fonte des neiges et la pluie, on peut observer des cascades jaillissant de la roche ainsi que la rivière qui suit son cours pour se jeter dans la partie inférieure de la grotte au niveau de la “Hadas” (4), une cascade de 15m de haut.
Enfin, on termine cette belle visite en traversant le “cimetière des stalactites” (5) pour arriver au début de la Gran Via (6), un couloir de 200m de long et surtout de plus de 30m de haut par endroits.
Note: Depuis l’entrée de la grotte il est aussi possible de suivre un court sentier de randonnée qui offre de jolis points de vue sur le village de Valporquero de Torio et la vallée en contrebas.
Horaires et tarifs de la grotte de Valporquero
La grotte de Valporquero est généralement ouverte au publique de Mars à début Décembre avec une haute saison où la grotte est ouvertes tous les jours entre Mai et début Octobre de 10h à 18h. Le reste de la saison la grotte est ouverte du jeudi au dimanche (+ jours fériés) de 10h à 17h.
En ce qui concerne les horaires de visite:
- la visite normale a lieu environ toute les 45 minutes et coûte 6€
- la visite longue a lieu à 11h30, 13h et 16h30 et coûte 8,5€
Pour plus d’infos sur les prix et les horaires de la grotte de Valporquero, vous pouvez jeter un œil à la page officielle par ici.
Pour ceux qui rechercheraient un peu plus d’adrénaline, il est aussi possible de traverser toute la grotte et mode canyoning et spéléologie avec un guide et un équipement adéquat. On a vu un groupe partir dans la grotte pour cette excursion et ça avait l’air franchement cool. Les prix sont franchement corrects pour une excursion de ce type et si on avait su on se serait peut-être laissé tenter!
Les gorges de Vegacervera (Hoces de Vegacervera)
Les gorges de Vegacervera se trouvent entre les villages de Vegacervera et Felmin (c’est le village où il faut prendre à gauche pour monter à la grotte de Valporquero) le long de la route LE-315. Elles sont le produite de l’erosion de la roche calcaire par la rivière Torio. Par endroit, les parois creusées par la rivières peuvent atteindre 500m de haut (un petit paradis pour les grimpeurs).
Juste à la sortie des gorges côté Felmin, il y a un petit parking qui permet d’accéder à un joli point de vue sur le canyon. A noter aussi que la rivière qui a creusé la grotte de Valporquero se jette dans le rio Torio à la hauteur des gorges. D’ailleurs, si vous faites la sortie canyoning et spéléologie avec un guide, c’est par là que vous sortirez de la grotte.
Note: Et si vous êtes en CC, sachez que la route est plutôt étroite par endroits et qu’il est difficile de croiser!
La cascade de Nocedo et le Canyon de Valdeteja
On avait repéré les 2 lacs artificiels de Porma et de Riaño comme objectif pour notre journée. Comme on avait encore pas mal de temps devant nous (les journées sont déjà bien longues en Mai par ici), on décide de faire un petit détour par la cascade de Nocedo et les gorges de Valdeteja.
Au niveau de la gare de train de La Vecilla, on prend à gauche sur la LE-321 pour longer le rio Curueño jusqu’à la cascade. Il y a un petit parking le long de la route et ensuite il suffit de marcher 5 minutes sur quelques passerelles pour arriver à la cascade.
On continue ensuite un peu plus loin le long de la rivière pour arriver aux gorges de Valdeteja. Elle ne sont peut-être pas autant impressionnantes que celles de Vegacervera mais vous y trouverez notamment de chouettes spots pour vous arrêter et piquer une tête si vous avez besoin de vous rafraîchir.
Le réservoir de Porma
Après avoir bien profité des gorges et de la cascade, il est temps de nous remettre en route en direction des montagnes de Riaño. A la place de suivre le chemin le plus rapide, on décide de longer le réservoir de Porma (le 3ème plus grand de la province de León) qui joue un rôle important dans l’irrigation et la régulation des rivières de la région. Il faut tout de même ajouter que lors de sa mise en eau en 1968, 8 villages ont été submergés par les eaux du réservoir… Mais on reparlera de ce sujet plus bas.
Mais même si c’est un lac artificiel, on doit dire que les paysages sont vraiment très beaux et qu’on ne s’attendait pas à ça dans la région de Castille-et-León. Toute la route qui longe le lac par sa rive droite est splendide et il y a plusieurs points de vue où il est possible de se garer pour prendre de jolies photos.
Montée au col de Puerto de Las Señales
Après avoir longé le lac, on prend à droite sur la LE-333 pour monter en direction du col de Puerto de Las Señales qui se trouve à la frontière entre les régions de Castille-et-León et des Asturies. Même si la route est bien tortueuse et un peu défoncée, il en faut un peu plus pour impressionner les petits suisses que nous sommes. Le col se trouve quand même à 1625m d’altitude et on a une très belle vue sur la cordillère cantabrique depuis là-haut.
Au sommet, il y a un petit parking pour se garer qui permet ensuite de partir à pieds pour découvrir les environs. D’ailleurs si vous avez le courage de marcher quelques centaines de mètres depuis le parking, vous pourrez découvrir un joli petit lac de montagne et des prairies magnifiquement fleuries. On n’a pas été randonner beaucoup plus loin que ça mais j’imagine que ça doit aussi être un chouette départ pour de plus grandes randonnées (vous trouverez d’ailleurs pas mal d’itinéraires sur Wikiloc).
Le réservoir et les montagnes de Riaño: un petit air de Lofoten dans la province de León
Après le col, on redescend la CL-635 en direction du réservoir et du nouveau village de Riaño. Les paysages sont vraiment splendides et on ne peut s’empêcher de les comparer à ceux des Lofoten. On s’installe au camping de Riaño qui se trouve au sommet d’une colline surplombant le village. On a une vue à couper le souffle sur le Pico Gilbo et les montagnes de Riaño qui s’élèvent au-dessus du lac… Pas de doute, même si le camping n’est pas donné (qqch comme 30€), c’est un des plus beau spot camping qu’on a eu avec Dahu. Jugez plutôt:
Depuis le camping, on peut aussi monter jusqu’à un magnifique point de vue qui se trouve juste derrière et qui offre un panorama assez exceptionnel au coucher du soleil. Vous comprendrez pourquoi on est finalement restés 2 jours à cet endroit 😉
Par contre ce qu’on ignorait c’est que derrière ces paysages idylliques se cache la triste histoire de la construction du barrage et de la mise en eau du réservoir qui a englouti rayé de la carte 9 villages et une des vallées les plus fertile de la région…
La triste histoire du réservoir de Riaño
La construction du barrage et du réservoir de Riaño a commencé dans les années 60 sous la dictature de Franco, officiellement pour irriguer plus de 100’000 hectares de terres plus au sud. Dans la région, on pense plutôt que c’est surtout pour produire de l’électricité et que le réservoir était une contrepartie exigée par le gouvernement pour fermer la centrale nucléaire de Lemóniz.
Le plus tragique dans cette histoire c’est qu’avec la fin de la dictature, le projet s’est éternisé et que les gens de la région ont vécu avec une épée de Damoclès sur leur tête pendant des années! Ceux qui sont resté dans les 9 villages qui devaient être inondés ont longtemps espéré que le projet serait abandonné. Ils ont manifestés, résisté, fait entendre leur voix partout dans le monde… et pourtant, se sont bien les socialistes au pouvoir après Franco qui ont envoyé l’armée en 1986 pour chasser les habitants et détruire leurs maisons à coups de bulldozers.
Donc derrière ces paysages idylliques se cachent en fait la triste histoire de 3000 personnes chassées de leurs terres, d’une vallée fertile et d’une réserve naturelle pour de nombreux animaux en voie de disparition (ours brun, grand tétras) rayée de la carte… Est-ce que cela à servit à quelque chose? difficile à dire… Personnellement, ça me rappelle surtout qu’il n’y a pas vraiment d’énergie “propre” et qu’il faut surtout qu’on apprenne à faire mieux avec moins.
Pour ne pas oublier la face cachée de la carte postale actuelle, voici quelques images de l’ancien village de Riaño que j’ai trouvées sur le net. Et si vous voulez en apprendre plus sur cette histoire, je vous conseille chaudement la lecture de cet article del Pais sur ce sujet (en espagnol).
L’ascension du Pico Gilbo
Malgré cette sombre histoire il n’empêche que la région de Riaño est un véritable paradis pour les amoureux de la rando que nous sommes. Il y a énormément de possibilités de balades dans le coin on n’a évidemment pas eu le temps de tout faire puisqu’on est resté que 2 nuits avant de continuer notre route.
Mais bon depuis le camping on avait une telle vue sur le Pico Gilbo de l’autre côté du lac que je n’ai pas pu résister à l’envie d’y grimper.
Mais je vous réserve le récit de l’ascension du Pico Gilbo (aussi surnommé le Cervin de León) pour un autre article. C’est une rando qui n’est pas si facile que ça même si la récompense au sommet en vaut largement la peine. De mon côté, je n’ai pas eu la météo du siècle ce jour là alors je n’ose même pas imaginer ce que ça doit donner par beau temps 😉
Carte des choses à faire au nord de León
Pour vous aider à repérer tous les endroits dont je vous ai parlé dans l’article, voici une petit carte interactive du nord de la province de León avec tous les spots indiqués:
Voilà vous savez tout sur nos petites aventures dans cette région du nord de la province de León. Franchement on ne savait pas trop à quoi nous attendre car on avait trouvé assez peu d’infos sur ce coin. Mais on a vraiment apprécié ce petit road trip et on vous conseille vraiment de passer par là si vous recherchez du calme, des montagnes et de belles possibilités de rando en pleine nature.
De notre côté on vous donne rendez-vous très vite pour la suite de nos découvertes en direction de La Rioja et si vous avez d’autres conseils sur cette région, n’hésitez pas à nous laisser un commentaire.
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Miss Manala
Mais comme c’est dingue ! On est justement dans la région depuis deux semaines !
On ne savait pas pour l’histoire de Riaño et c’est vraiment triste… On a voulu grimper sue le Pico Gilbo mais finalement, il faisait beaucoup trop chaud et on s’est contenté du petit point de vu au milieu du parcourt.
Une chouette région qu’on a beaucoup exploré et il faudra qu’on y retourne pour découvrir d’autres sommets !
Merci pour ces partages !
Benoit
Hello Audrey,
Oui c’est la face cachée de certains barrages dans le monde… On avait observé la même chose dans des coins un peu reculé du Laos notamment. Pour le Pico Gilbo c’est clair que ça grimpe sec pour monter donc en plein soleil c’est pas l’idéal. De mon côté je n’ai pas eu une super météo ce jour là mais c’était quand même assez dingue.
Mais oui on a aussi bien aimé cette région! Tranquillité, nature, rando… what else!