La quête de sens… des mots qu’on entend de plus en plus et qu’on associe souvent aux jeunes générations (dans lesquelles on ose encore s’inclure… je ne sais pas si on devrait lol). Cette notion a toujours existé, mais elle a certainement pris une autre dimension ces dernières années avec le changement climatique ou encore le Covid. Pourtant, quand on y réfléchit, on cherche tous d’une certaine façon à mettre plus de sens dans nos vies. Je ne connais personne qui cherche délibérément à faire des choses insensées à ses yeux à longueur de journée 😉
Néanmoins, la notion de quête de sens n’a pas le même sens pour tout le monde (je sais ça fait beaucoup de sens 😉 ). Imaginez si vous êtiez né dans un pays plus pauvre d’Afrique, d’Asie ou du Moyen Orient (ou même il y a 80 ans en Europe), ce qui ferait sens pour vous serait certainement de faire en sorte tous les jours de subvenir à vos besoins les plus basiques et à ceux de votre famille.
Mais dans nos société occidentales modernes, pour beaucoup d’entre nous, on a la chance de ne pas avoir ces préoccupations (ou du moins pas d’une façon aussi contraignante). On bénéficie d’une plus grande liberté qui nous permet au quotidien d’écouter nos désirs et d’agir en fonction de nos idéaux. C’est évidemment une chance incroyable mais qui peut aussi amener à des remises en questions parfois difficiles à vivre.
Mais c’est quoi au juste la “quête de sens”?
A force de cogiter, je me suis demandé ce qu’était cette fameuse “quête de sens” de manière un peu plus concrète. Quand on y pense, c’est une notion assez subjective qui peut dépendre de pas mal de choses… prenons l’exemple du travail puisque mine de rien, on passe quand même une sacrée partie de nos vies à travailler. Avoir du sens dans son travail c’est d’après moi:
- avoir plus de plaisir que d’émotions négatives lorsqu’on réalise des tâches quotidiennes au travail
- avoir l’impression de faire quelque chose d’utile à la société et/ou à la planète
- avoir de la liberté et de la flexibilité (meilleur équilibre vie privée et vie professionnelle)
- valoriser ses compétences et avoir un impact dans les projets sur lesquels on travaille
- avoir la possibilité d’apprendre de nouvelles choses et d’évoluer
- collaborer avec des gens agréables et inspirants
- gagner suffisamment bien sa vie pour vivre correctement
Je pense que mis bout à bout, ces différents points définissent assez bien les grandes lignes de la quête de sens au travail. Évidemment, chacun accordera plus ou moins d’importance à ces points en fonction de sa situation et de ses valeurs… mais personnellement ça m’aide de poser ces points noir sur blanc pour évaluer ma propre situation.
L’importance de cette quête vers plus de sens
A mes yeux, il y a beaucoup de choses qui ont peu de sens dans nos sociétés modernes occidentales (je pense notamment aux problématiques du changement climatique, de la finance, de la surconsommation etc… mais je ne vais pas rentrer à nouveau dans les détails vu qu’on a déjà pas mal parlé de ces sujets ici, ici ou encore dans nos bilans annuels). Je pense d’ailleurs qu’on est de plus en plus nombreux à être frustrés face à tant d’incohérences et on se sent parfois impuissant.
Pourtant je pense qu’une partie de la solution à ces nombreuses problématiques est de créer plus de sens dans nos vie! De cette façon, on participera chacun à notre manière et à notre échelle à la création d’une société plus juste tout en s’inspirant les uns des autres (je sais ça parait certainement un peu simpliste et optimiste, mais pour moi il vaut mieux être positif et faire un pas dans le bonne direction qu’être pessimiste et ne rien faire du tout).
Mais à la place de faire de grande théories, je me suis dit que j’allais plutôt partager avec vous quelques exemples de personnes que j’ai rencontré cet hiver et qui m’ont justement beaucoup inspirées par leur façon de mettre du sens dans leur vie:
Des gens qui mettent plus de sens dans leur vie
Olalla, celle qui murmurait à l’oreille des animaux
Olalla est une éducatrice pour chien et formatrice en éducation canine qu’on a rencontré à Anceu coliving. Elle venait une fois par semaine à Anceu pour aider Africa et Agustin dans l’éducation des 2 chiens qu’ils avaient adopté dans un refuge non loin du coliving.
Sans Olalla (et Africa), je pense qu’on n’aurait jamais adopté Winchy. C’est elle qui nous a convaincu que c’était le chien idéal pour nous (un chien sportif, pas un trop gros gabarit pour le van, calme) alors qu’il était absolument terrorisé après notre 1ère balade autour du refuge. C’est aussi elle qui faisait toutes les semaines 1h30 de voiture pratiquement bénévolement pour venir nous aider à éduquer Winchy et à lui redonner confiance en lui. Sa passion pour les animaux est incroyable et on ne la remerciera jamais assez de tout ce qu’elle a fait pour nous.
Dans le cadre de son association ADA (son instagram), elle travaille aussi sur différents projets pour améliorer la qualité de vie de personnes défavorisées grâce aux animaux. Par exemple:
- Elle aide les personnes qui vivent dans la rue à trouver des familles d’accueil pour leurs chiens la nuit afin qu’ils puissent eux-même dormir au chaud dans des centres d’aide. Elle avait remarqué que certain SDF dormaient dehors car ils ne voulaient pas abandonner leur chien pour la nuit. De cette façon, les gens qui le souhaitent peuvent ainsi laisser leur chien le soir dans une famille d’accueil, aller dormir au chaud dans un centre et revenir le lendemain récupérer leur chien.
- Elle entraîne certain chiens pour qu’ils deviennent des “chiens de thérapie”. Ils sont ensuite intégré par exemple dans le traitement de personnes âgées atteintes d’Alzheimer ou de jeunes atteints de certaines maladies graves.
- Elle a aussi un projet ou elle essaie de socialiser des chiens de refuge. Elle aide aussi les personnes voulant adopter en les orientant vers les chiens qui seront plus adaptés à leurs attentes (c’est ce qu’elle a fait pour nous en somme). Le but étant de diminuer le nombre de chiens qui sont ramenés au refuge après avoir été adoptés.
- …
Bref Olalla est un magnifique exemple d’une personne qui sait créer du sens dans son travail.
Agustin: le développeur qui voulait créer une communauté dans la campagne galicienne
Agustin est un développeur originaire de Galice mais aussi le fondateur et propriétaire de Anceu coliving. Agustin était déjà un nomade digital avant même qu’on les appelle comme ça. Mais après 15 ans passés à l’étranger à voyager et à travailler depuis son laptop, il a décidé de revenir dans sa Galice natale pour ouvrir un coliving.
Ce qui l’a poussé à revenir? Il a en fait vu plusieurs nouvelles à propos des campagnes galiciennes qui se vidaient petit à petit de leurs habitants, de villages qui finissaient par être abandonné etc… Et il s’est tout de suite dit qu’une façon d’avoir un impact positif dans sa région natale serait d’ouvrir un coliving rural qui pourrait a terme avoir un impact sur l’économie locale et faire revivre un de ces villages. C’est comme ça qu’après des mois de recherche, il a trouvé une propriété qui lui convenait dans le petit village d’Anceu, qui compte à peine 100 habitants.
Le coliving n’est pas encore ouvert depuis 1 an que de premiers impacts concrets sont déjà visibles, par exemple:
- au coliving on a la possibilité de commander des produits de la région chez un groupe écologique du coin
- le pain qu’on a au petit déjeuner tous les matins vient d’une petite boulangerie écologique du village d’à côté
- Agustin a aussi engagé Rosa comme fée du logis au coliving. Rosa habite justement à Anceu et connais tout le monde dans le village. Donc en plus d’être la plus gentille et attentionnée femme de ménage du monde, elle a bien aidé Agustin à s’intégrer dans le village.
- Il arrive souvent qu’on sorte manger dans un restaurant du coin entre colivers ou qu’Agustin engage qqun du coin pour cuisiner pour tout le monde au coliving le week-end
- etc…
Mais pour moi, l’impact d’un coliving rural comme Anceu ira bien au-delà dans le futur. On a déjà eu plein de discussions hyper intéressantes sur ces sujets autour de quelques verres. On a notamment parlé de racheter le bar du village (qui est actuellement fermé) entre plusieurs colivers… avec l’idée de créer du lien dans un endroit ou les nomades vivant au coliving pourraient aussi rencontrer les gens du village (et picoler sans déranger les gens qui veulent dormir au coliving 😉 ). Mais aussi plusieurs nomades envisagent d’acheter une maison dans le village pour avoir une base à la campagne dans un endroit où ils savent qu’ils auront une communauté… Les idées ne manquent pas et il y a vraiment des choses intéressantes et pleines de sens à créer dans le futur.
Pour des gens géographiquement indépendants comme nous, ces endroits (encore trop peu nombreux) on une valeur inestimable (la communauté, la nature, les infrastructures de travail etc…). Du coup Agustin, en créant un coliving dans son petit village de la campagne galicienne, a un double impact positif: il rend déjà un fier service aux nomades comme nous mais peut-être qu’il arrivera aussi à insuffler un peu de vie dans un petit village de campagne… et ça c’est vraiment cool!
Et je ne vous donne là que deux exemples de personnes rencontrées cet hiver qui essaient de créer plus de sens dans leur vie à leur façon… j’aurais pu aussi vous parler d’Africa, cette ancienne avocate qui a tout plaqué pour créer un espace de coworking en Galice (une personne tellement positive et créative, qui a un véritable don pour créer des interactions entre les gens) ou de Maria aka Dr. Livinghome qui aide maintenant les particuliers à décorer leur appartement pour qu’ils se sentent mieux chez eux après avoir été directrice artistique dans de grandes entreprises… C’est aussi ça la beauté des colivings qui nous permettent de rencontrer toutes ces personnes d’horizons très différents qu’on aurait certainement pas connues autrement.
Et nous, on se situe où dans tout ça??
Si j’écris cet article aujourd’hui, c’est justement parce qu’on essaie de souvent se remettre en question et de réfléchir au sens de ce qu’on fait. Ces 10 dernières années, ça a un peu été notre boussole qui nous a guidé au moment de prendre des décisions.
A notre retour de tour du monde, je me rappelle que Fabienne avait tout de suite retrouvé un job dans une chouette entreprise à Zürich (je m’étais ensuite fait embauché dans la même boite comme dévelopeur après un apéro lol). Pourtant, même si l’ambiance était plutôt bonne, il s’est avéré que plusieurs côtés de la politique d’entreprise se sont rapidement avérées compliquées à gérér. Du coup, elle s’est rapidement retrouvée à devoir faire des choses pour le travail qu’elle n’aurait jamais faites d’elle-même, mettant des clients en difficulté. Ajoutez à cela beaucoup d’heures de travail à 100% du lundi au vendredi sans aucune flexibilité et on a obtenu une Fabienne au bout du rouleau après 18 mois à peine.
A ce moment là, notre manière de mettre du sens dans tout ça a été de quitter nos jobs et de se mettre à notre compte pour ne plus avoir de patron. On a aussi choisi de développer nos activités sur internet afin de pouvoir travailler depuis n’importe où et retrouver cette liberté/flexibilité qu’on avait tant aimé pendant notre tour du monde (et aussi parce qu’on est un peu des geeks dans l’âme et qu’on est passionnés par le web).
S’en est suivi une période de 2016 à 2019 où nous avons travaillé tout en voyageant (d’abord en Thaïlande pour ne pas se mettre trop de pression financière mais ensuite en Europe). On a développé des activités diverses et variées (2 blogs: novo-monde et novo-media, développement web, auteur de livres / ebooks, vente de photos, consulting, conférences), mais je crois qu’on reste des blogueurs avant tout.
C’est aussi à ce moment là (2015-2016) qu’on s’est pris la réalité du changement climatique en pleine figure. On avait déjà vécu quelques expériences qui nous avaient marquées comme la pollution de l’air à Chiang Mai pendant la “burning season” ou encore avoir été bloqué sur l’île de Langkawi à cause de la “Haze”, ce brouillard toxique causé par les incendies en Indonésie pour l’huile de palme. Il y a aussi eu cet énorme coup de projecteur sur toutes ces problématiques que fut la COP21, les marches pour le climat… Tout ça nous a poussé à nous renseigner plus en profondeur sur le changement climatique.
A notre niveau personnel, on a à partir de ce moment la mis en place des changements dans nos vies qui faisaient sens à nos yeux par rapport à cette nouvelle réalité. On mange local et de saison autant qu’il se peut, on a drastiquement diminué notre consommation de viande, on essaie de cuisiner plus de choses nous-même, on fait attention aux déchets plastique, on a changé de banque, on achète en seconde main dès que c’est possible et on ne prend l’avion que si on n’a pas d’autres choix etc…
Du point de vue du blog, c’est aussi à ce moment la qu’on a ressenti le besoin d’être plus cohérents vis à vis de tout ça. On a commencé à partager plus souvent des réflexions qui touchent à ces sujets, on essaie aussi d’aborder les problématiques liées aux pratiques comme le bivouac ou la vanlife dans nos articles, on partage chaque année notre bilan carbone… le but étant de modestement sensibiliser les gens qui lisent notre blog, d’ouvrir le débat et d’avancer ensemble dans la bonne direction.
Vous le savez aussi, notre principale source de revenu sur le blog est l’affiliation. Par soucis de cohérence, on a aussi viré tous les liens amazon qui étaient sur notre site vu qu’on ne soutient pas la politique de cette entreprise (si vous voulez en savoir un peu plus sur les dessous d’Amazon, on vous conseille la lecture de cet article). Quand c’est possible, on essaie aussi de mettre des liens vers des sites comme ebay qui vendent justement du matériel de seconde main.
Puis 2020 et le Covid sont arrivés et on s’est retrouvé comme tout le monde coincés chez nous (on a déjà eu de la chance de trouver notre chez nous juste avant le Covid lol). Cette période Covid a été et est encore très étrange… des mesures drastiques mais parfois incohérentes, des gestes d’entraide mais aussi d’égoïsme, les professions les moins valorisées qui se révèlent être les plus essentielles… Comme beaucoup de monde j’imagine, on s’est pas mal remis en question pendant le Covid. Il faut dire que tenir un blog voyage n’est pas vraiment ce qu’on pourrait appeler “essentiel” pendant une pandémie mondiale 😉 .
Ce qui m’amène au dernier point de cet article (oui oui promis)
Les dangers de la quête de sens
A mon avis, le danger de la quête de sens (si poussée à l’extrême) c’est qu’on finit par tout remettre en question, ce qui peut conduire à des situations difficiles à vivre. Cette grande liberté qu’on a la chance d’avoir et que je mentionnais au début de l’article, peut aussi être parfois à double tranchant. Étant donné qu’on a le choix de faire ce qui nous tient à cœur, d’agir en fonction de nos idéaux, on peut se retrouver dans des situations où on a l’impression de passer à côté de l’essentiel et de ne pas en faire assez.
Personnellement, je pense m’être au moins une fois retrouvé dans cette situation au moment où j’ai pris conscience des enjeux colossaux du réchauffement climatique et de la protection de l’environnement. C’est vrai quoi! Les scientifiques nous parlent quand même de la destruction de nos écosystèmes, des centaines de millions de personnes qui vont se retrouver dans des zones du monde invivable dans 30 ans, de la 6ème extinction de masse… Avec de tels enjeux, j’avais (et j’ai encore) simplement l’impression de ne pas en faire assez, je culpabilisais aussi par rapport à mes propres contradictions et j’ai même fait culpabiliser Fabienne par rapport aux siennes! Je me suis retrouvé dans une situation où j’étais obnubilé par ces problématiques et j’avais un peu perdu l’envie d’écrire, bloguer, développer des sites web… des activités qu’on avait pourtant mis des années à construire et qui soudain étaient comme dénuées de sens… et j’ai parfois ressenti l’envie de tout envoyer valser.
Pourtant je pense que je faisais un peu fausse route!
J’ai évidemment la liberté de tout plaquer si ça me chante… Mais vivre c’est choisir un chemin et renoncer d’une certaine manière à l’infini des possibles. Je pense qu’il vaut mieux explorer les possibilités du chemin qu’on s’est construit ces dernières années pour procéder petit à petit à des réajustements lorsqu’on en ressent le besoin. Mine de rien, quand je regarde comment j’ai défini la quête de sens au travail plus haut, je me dis que notre mode de vie coche déjà beaucoup de cases. Ça serait certainement dommage d’être trop radical et de prendre un virage à 180 degrés non? A la place je préfère y aller pas à pas, faire des choses qui m’inspirent (comme prendre 3 jours pour écrire cette réflexion lol) et travailler sur de nouveaux projets qui font sens tout en améliorant ce qu’on a déjà.
Pour terminer cette réflexion, évidemment je pense que la quête de sens est importante pour chacun d’entre nous et qu’elle peut nous aider à affronter les défis de demain. Comme je le disais, je la vois comme une boussole qui nous aiguille au moment de faire des choix et de prendre des décisions. Mais je pense qu’il est aussi essentiel de ne pas se laisser complètement envahir par ses idéaux et de garder de la place pour le plaisir (par plaisir j’entends n’importe quel loisir, activité ou je ne sais quoi qui vous fait vous sentir bien… par exemple pour moi ça serait randonner, boire une bonne bière au sunset avec Fabienne, partir à l’aventure dans un endroit qu’on ne connait pas encore, un joli bivouac, jouer à Mario Kart ahah etc…). Car le chemin est long et il est important de trouver le juste équilibre. Il serait quand même dommage de s’essouffler trop vite alors qu’on ne cherche pourtant qu’à bien faire non?
Voilà c’est déjà fini 😉 … bravo si vous êtes arrivés jusque là! Je ne sais pas ce que vous pensez de tout ça ni même si vous avez trouvé ça intéressant. Mais j’avais simplement envie de partager avec vous ce qui me trottait dans la tête. Alors si vous avez envie de réagir, n’hésitez pas à me laisser votre avis en commentaire. Ça m’intéresserait vraiment d’avoir vos retours sur ces sujets: Quel est l’importance de la quête de sens pour vous? Est-ce que vous y réfléchissez souvent? Quel impact ça a sur votre quotidien?
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Sophie
Bonjour,
J’aime toujours beaucoup lire tes réflexions et celles de Fabienne sur ce genre de sujet. Et sur tout le reste, d’ailleurs ! Comme je commente rarement (pourtant je vous lis depuis cinq bonnes années, depuis que votre blog m’a bien guidée dans mon tour du monde en 2017-2018), j’en profite pour vous dire merci pour tous les articles si bien construits et intéressants !
De mon côté, je suis en train d’essayer de créer avec mon compagnon un petit paradis dans la campagne portugaise pour y accueillir campeurs, campervans, y créer quelques logements touristiques “insolites” et des espaces de formations… Pas évident, surtout en temps de covid, mais aussi très motivant et plein de sens 🙂
Bonne route à tous les deux !
Sophie
Benoit
Hello Sophie,
Merci pour ton commentaire et heureux de lire que tu continues de nous lire depuis tout ce temps 🙂 . Ca fait plaisir! Et trop cool ce projet de petit paradis pour les voyageurs au Portugal! On a pas pu y voyager cet hiver à cause du Coco mais on espère remédier à ça l’hiver prochain avec le van. Vous êtes où? ça nous ferait très plaisir de passer par chez vous!
Jérémy L
Article réflexion et dev perso ? J’étais obligé de passer par là !
Ton texte est très intéressant.
Comme tu le dis, depuis quelques années, on sent une réelle remise en question (profonde) chez beaucoup de personnes.
À mes yeux, ces 15 derniers mois ne sont que des accélérateurs de ce qui ne va plus dans nos “sociétés modernes”.. (Et ça a donc également provoqué encore plus de questionnements)
La quête de sens, c’est un peu comme la morale, c’est subjectif et propre à chacun.
Je me suis senti pas mal inutile “en tant que blogueur voyage” à une époque où des gouvernements peuvent interdire à leur population de sortir de chez elle…
J’ai eu besoin de développer quelque chose avec un sens plus profond, en me focalisant sur des besoins qui le sont également..
Et comme souvent, tes nuances font échos chez moi. On peut vite tomber finir par culpabiliser par rapport à tout ce qu’on fait.
Il faudrait en parler longuement autour de bonnes bières ; mais de plus en plus, je pense que “nous” (les petits citoyens) sommes “hyper culpabilisés” sur bon nombre de sujets majeurs, pour ne pas pointer du doigt les causes profondes.
Sur le réchauffement climatique (on en vient même à nous dire qu’on doit changer nos brosses à dents.. Quand 75% du problème vient de politiques d’inactions vis à vis des vrais responsables)
Mais aussi sur énormément de problèmes de société (racisme, sexisme, inégalités sociales,etc..) qui sont, à mes yeux, en permanence alimenter et renforcer par des médias qui diffusent ces idéologies (diviser pour mieux régner ?)
La vie est une sacrée expérience, on a une chance inouïe de pouvoir la vivre !
Et à partir du moment où on considère sincèrement qu’on participe davantage à laisser un monde meilleur derrière nous que l’inverse, on a aussi le droit de prendre du recul vis-à-vis de toutes ces “pressions”.
Pressions dont je questionne ne plus en plus les fondements.
Quand tu creuses l’origine de certaines idéologies considérées comme “indiscutables” et “politiquement correctes”, tu te rends compte qu’elles ne sont pas propagées de manière anodine, ni pour les raisons auxquelles on pourrait penser (comme améliorer le vivre ensemble, bien-être collectif..)
“Trouver du sens” est devenu difficilement compatible avec “notre modèle” actuel, avec ses fondements et son fonctionnement.
Modèle qui nous dit quoi faire, comment vivre, et désormais quoi penser (de manière pernicieuse ou frontale, comme c’est le cas actuellement).
Bref, désolé pour le petit pavé, mais c’est un sujet passionnant.
Au plaisir d’échanger !
Jérémy
Benoit
Hello Jérémy,
Ahah tu as le pavé facile 😉 Merci pour ton commentaire en tout cas (genre moi il me faudrait 2h pour écrire un commentaire comme ça lol)
Effectivement ça serait plus simple d’en parler plus longuement autour de quelques bières (un de ces 4 qui sait 😉 ). Mais je suis d’accord avec toi sur pas mal de points (le Covid comme révélateur ou accélérateur des problèmes, la quête de sens est subjective, il y a un vrai soucis avec les medias/RS, il y a bcp de choses à changer dans notre “modèle”…). Après en ce qui me concerne, je ne crois pas m’être vraiment senti sous “pression” ou “hyper culpabilisé” par les médias ou je ne sais qui. C’est plus l’ampleur et l’urgence du défi climatique qui m’a mis la pression… Mais malgré l’urgence, comme je le disais, on ne peut pas tout faire soi même tout de suite. Au final je préfère la stratégie des petits pas qui me semble plus saine pour moi sur le long terme.
Nicole Gachet
Soyons reconnaissants et fiers de prendre le temps de donner du sens à nos vies. Au fond, c’est un choix plutôt courageux puisqu’il nous responsabilise.
La manière dont on peut orienter notre pensée via les médias actuels nous demande de prendre régulièrement du recul, afin de garder une vue d’ensemble la plus objective possible.
Alors oui, moi aussi j’ai beaucoup culpabilisé d’avoir finalement réagi assez tard, d’avoir parcouru le monde en avion, habité une grande maison pleine de choses inutiles et travaillé dans un domaine passionnant, mais hyper polluant.
Je reste malgré tout un grain de sable sur cette planète et je ne peux que me changer moi-même et parfois embarquer mon entourage.
Ce que nous pouvons vraiment changer c’est notre monde à nous, à notre échelle. Et si chacun trouve l’énergie de donner du sens à sa vie, alors l’optimisme retrouvera sa place.
Échangeons, créons du lien, taillons notre route et partageons ça autour d’une bonne bière artisanale et locale. Ça, c’est la vraie vie !
Benoit
Merci pour ton message Nicole <3 . Tout est dit dans ta dernière phrase! Vivement le prochain apéro 🙂
Pierre-andré Dorsaz
Hello les 2, bravo pour cette prise de conscience, en effet si on n’a pas les réponses ou toutes les réponses aux questions qu’on se pose, se les poser élargit notre potentiel et vision des choses, pour notre part, – avec Myriam on s’est engagé dans un système politique futuriste qui fera le bonheur de tous le plus vite possible – Paradisme.org – -bien à vous et nos meilleures pensées pour la suite des évènements — Pierre-André et Myriam
Rémi
Très intéressant, j’aime bien la réflexion de la fin de l’article, il me semble que la quête de sens être un danger lorsque le sens est donné par des choses extérieures à nous même et que cela génère des émotions comme la culpabilité ou peur (injonctions écologiques extrêmes par exemple), alors que lorsque cela vient de nous et de notre élan intérieur alors c’est génial !
Pauline
Ah la fameuse quête de sens…sujet passionnant tout autant que difficile !
C’est devenu mon quotidien actif depuis presque 3 ans maintenant, toujours à chercher dans quoi me sentir utile, faire une activité qui a du sens et qui corresponde à mes valeurs, quitte, comme tu le dis, à s’y perdre un peu des fois tellement il y a de possibilités…
Alors ce que tu écris sur le fait que vous avez mis des années à développer des activités et des choses qui ont du sens à vos yeux, que c’est bien de ne pas tout remettre en question et de savoir se poser et choisir “la ou les causes” que l’on a envie d’explorer et développer, tout en trouvant le bon équilibre, ça fait tellement écho avec ma quête de sens et ma sensation de partir dans tous les sens…
Merci pour cet article et partage de réflexions !
Benoit
Hello Pauline,
Merci pour ton commentaire et partage d’expérience. C’est exactement ça! Ce n’est vraiment pas évident de trouver “la ou les causes” qui nous correspondent, de garder un équilibre et de ne pas toujours tout remettre en question. Mais bon on va y aller pas à pas à la place de vouloir tout changer d’un coup 🙂
François Morand
La quête de sens est une nécessité qui va de pair avec la vie.
Sans quête c’est la dérive.
Sans direction l’épave échoue soit dans l’alcool, la drogue ou autres pour se donner une raison d’exister.
De toutes façons, il faut commencer quelque part.
Et réajuster au fur et a mesure que l’on avance comme tu dis.
Même en commençant par l’alcool, les drogues ou autres on peut toujours réajuster ou changer de cap quand on s’aperçoit qu’on fait fausse route.
Notre bonne étoile est toujours là pour nous avertir. Et il faut l’écouter.
Un jour ou l’autre le but deviendra plus clair. De la persévérance il en faut.
Prenons l’exemple du facteur Cheval à Hauterives.
“33 ans, 10000 journées plus obstiné que moi se mette au travail” a t’il écrit.
Pierre après pierre il a construit son Palais Idéal.
Il fait maintenant partit, grâce a Malraux, du patrimoine national, de nombreux artistes :
André Breton, Max Ernst, Pablo Picasso, trop nombreux pour les citer tous, dans les années 30, après sa mort, découvrent son oeuvre et la reconnaissent comme une oeuvre d’art.
Reste que son oeuvre est bien preuve qu’on peut donner un sens à son existence.
Sans chercher à devenir célèbre, on peut nous aussi apporter notre pierre à l’édifice de l’humanité.
Sophie
Hello Benoît,
On est situés dans le Sud-Ouest du Portugal, près de Saboia. C’est un coin très paisible et peu touristique, dans la campagne portugaise, tout en étant proche de l’Algarve. Tout est encore à construire, mais on vous accueille avec plaisir si vous passez dans le coin ! 🙂
Bon week-end !
Sophie
Benoit
Chouette Sophie. Si tout se passe bien on y sera certainement cet hiver. On croise les doigts pour qu’on puisse se croiser par chez vous 😉
Nico et Célia
Salut ! Très intéressant ton article ! Parmi tous les sujets que tu abordes je voudrais rebondir sur celui du moment de l’indépendance pro et du travail en voyageant. Ce passage nous parle parce qu’on est un peu dans la même situation que vous (avec quelques années de décalage) : après le TDM, on est passé par une phase de retour « à la normale » et de questionnements sur la suite, et pour trouver notre équilibre et notre bien-être (ce qui rejoint je pense ce que tu appelles la quête de sens) notre solution a aussi été de faire en sorte de devenir indépendants dans nos boulots et de (re)partir en voyage à durée indéterminée. On est partis il y a quelques mois (actuellement dans les Caraïbes -histoire de pas se faire trop mal !- avec plein d’autres destinations en tête), c’est tout récent, et à ce stade on se dit que notre quête de sens, on la réalise par le voyage en lui-même : le fait d’être désormais libres de voyager sur le long terme, avec les découvertes et les rencontres que ça implique, je crois que pour nous pour l’instant c’est un sens en soi (à condition aussi de ne pas voyager n’importe comment et d’avoir une éthique de voyage).
C’est là qu’on en vient à notre question : est-ce que vous partagez ce sentiment, ou est-ce que vous l’avez partagé à un moment donné ? En te lisant j’ai l’impression que ça a pu être le cas, mais que vous êtes maintenant à un stade suivant, celui où après quelques années de « nomadisme », tu commences à te demander si le voyage est une fin en soi et ce qui vient après, non ?
Benoit
Hello Nico et Célia,
Ahah c’est une très bonne question (vous vous en doutez 😉 ) et ce n’est pas évident de vous répondre. Je dirai que depuis qu’on est nomades et qu’on s’est mis à notre compte en 2016, le voyage n’est plus la fin en soi comme il pouvait l’être pendant notre tour du monde de 2013 à 2015. Il reste évidemment une part importante de notre équilibre mais je dirais que la finalité principale lorsqu’on s’est mis à notre compte était de retrouver la liberté et la flexibilité qu’on avait pendant notre long voyage.
Evidemment, maintenant qu’on arrive à vivre correctement de nos activités et qu’on est complètement libre géographiquement, on en profite pour se baser à des endroits qui nous intéressent et de voyager. Ca fait d’ailleurs partie intégrante de notre équilibre. On se rend compte qu’on est bien plus heureux quand on bouge régulièrement, qu’on découvre de nouveaux endroits, qu’on fait de nouvelles rencontres et expériences. Mais ce n’est qu’une partie de l’équation car mine de rien depuis 2016 on a aussi passé beaucoup de temps derrière nos ordinateurs à travailler sur nos blogs, écrire des livres ou encore créer/optimiser des sites web.
Alors je ne sais pas si on est “au stade suivant” comme tu dis… On aime profondément voyager et partager nos petites aventures avec qui veulent bien les lire sur notre blog. Je pense d’ailleurs ça fait partie de notre ADN et qu’on continuera encore très longtemps. Mais effectivement, on ne se voit pas uniquement voyager et bloguer à 100% toute notre vie.
C’est marrant car quand on pense à la liberté / flexibilité du mode de vie nomade, on pense tout de suite à la possibilité de travailler depuis n’import où en voyageant. Mais on est aussi libre de se lancer dans les projets les plus fous… des projets plein de sens qu’on aurait même jamais pu envisager dans nos anciennes vies. Et on compte bien profiter de cette liberté pour concrétiser certaines idées qui nous trottent dans la tête (on garde le secret encore un moment 😉 ).
Pour finir cette lonnngguue réponse, je dirais que le plus important pour nous a été d’avoir cette liberté tant désirée lorsqu’on s’est mis à notre compte. Cette liberté on l’a obtenue en réalisant notre passion du voyage et en partageant nos expériences sur notre blog (avec tout le travail que ça implique)… car mine de rien, notre 1ère source de revenu aujourd’hui c’est toujours notre blog.
Et même si on adore toujours voyager, randonner, boire l’apéro et partager nos péripéties par ici (et que toutes ces choses sont indispensables à notre équilibre lol), on ressent aussi le besoin de se lancer dans de nouveaux projets qui font du sens à nos yeux. On verra bien où tout ça va nous mener mais clairement, même si le voyage sera toujours important pour nous, il n’est pas une fin en soi.
Nico et Célia
OK donc si on comprend bien la philosophie, vous voulez avant tout être libres, si possible en voyageant mais c’est un (gros) plus, pas le but principal ?
En fait on est d’accord, quand on parle de voyager en tant que possible fin en soi, c’est sûr qu’on ne l’imagine pas autrement qu’en voyageant en toute liberté (si on imagine un voyage contraint, par exemple dans le cadre d’un travail salarié de guide ou autre, c’est plus du tout la même chose). Mais pour nous le voyage reste central : libres et sédentaires, ça nous semble moins fun ! Ou alors sédentaires sur une phase de vie, en fonction des opportunités et des nouveaux projets qui peuvent apparaître au fil des voyages et des découvertes (d’ailleurs plus ou moins en blaguant dès qu’on voit des grandes maisons à l’abandon ou en vente on s’imagine y créer une AJ ou un coliving…).
Dans tout ça ce qui est paradoxal, c’est que le TDM est un moment clé, qui influence énormément les choix pour la suite (comme tu le dis, au retour il y a l’envie de retrouver la liberté qu’on a en TDM, qui est quasi-totale parce que là il y a 0 contrainte), mais c’est difficile de retrouver exactement cet état d’esprit qu’on peut avoir pendant le TDM : une fois que tu deviens nomade (ce qui a pu apparaître comme la clé ou une forme d’aboutissement pour pouvoir repartir et être libres), effectivement tu as une vraie liberté dans ta vie et une vraie liberté de mouvement, c’est super cool évidemment mais du point de vue du voyage c’est plus la même chose car là il y a le boulot à assurer et forcément ça impacte les modes de voyage. D’un autre côté on ne peut pas être en TDM toute sa vie (à moins d’être rentiers !)…
Bref, on n’a pas fini de réfléchir à toutes ces questions ! Un jour peut être on en parlera de vive voix autour d’un apéro… ici ou ailleurs !
VAN THAI NGUYEN
Bel article! Effectivement, je pense que le blogueur devrait sensibiliser ses lecteurs au tourisme responsable, enfin vulgariser. C’est ce que tu essaies de faire à travers ce long posts. Je tiens à te féliciter. Hormis le changement climatique, je me permets d’ajouter aussi d’autres enjeux : inégalité et injustices sociales (pollution économiqur) , folklorisation et déracinement (pollution culturelle).
Au sujet de la quête de sens, chaque culture la définit différemment, comme tu l’as dit. Mais, il y a quand même un lien commun : le sens du progrès. Pour un pays pauvre, le sens du progrès se traduit par le désir de sécurité minimale (logement, bouffe, etc). Pour un pays occidental, le sens se décortique par la reconnaissance des pairs, ou avoir un équilibre famille-travail. À un moment donné, le confort matériel n’est plus un métrique du progrès. Du coup, sans alternative, les gens ont l’impression que tout stagne, d’où la perte de repère de sens. Déboussolés, ils cherchent un nouveau repère du progrès. Ceux qui n’arrivent pas, tombent dans un état de dépression.